Avancer, pas à pas [Aoi - Uruha - Ruki - Kai - Sugizo - Byou]

Ruki le planta la et tourna les talons. Manifestement, la pilule était dure à avaler et Uruha soupira, se faisant la promesse de lui donner régulièrement des nouvelles. Après tout, il était l'un de ses seuls amis, il ne pouvait pas juste l'abandonner comme ça.

Il se dirigea vers le bar ensuite, faisant ses adieux à Tora et Reika, leur expliquant brièvement la situation sous leurs regards surpris. C'était vraiment inattendu, pour tout le monde.
Maintenant, il voulait saluer Byou et Kai... Le plus simple a trouver serait Kai et il alla frapper à la porte de l'infirmerie, discutant un moment avec lui, lui demandant de prendre soin de Ruki pour lui.

Il ressortit ensuite mais impossible de mettre la main sur Byou. Il allait donc faire son sac, rendit ses clefs et quitta la Velvet définitivement pour rentrer chez Aoi.

Ruki resta près d'une heure affalé sur son lit à ruminer. Désormais, il allait être terriblement seul... Avec qui il partagerait ses anecdotes? Avec qui il irait commérer sur le dos des autres prostitués et des clients? Avec qui il passerait son temps libre, tout simplement? Bien sûr, il y avait d'autres employés avec qui il ne s'entendait pas trop trop mal... Byou, il l'appréciait, mais c'était loin d'être comme avec Uruha... Cazqui, mais il était vraiment particulier... et les autres n'étaient clairement pas intéressants à ses yeux. Putain, il allait se faire chier!

Il frappa dans son matelas avant de se relever. Il avait besoin de parler, d'évacuer sa tristesse et sa haine, de se faire réconforter. Et c'est donc tout naturellement qu'il descendit pour se rendre au cabinet de Kai, frappant hâtivement à la porte, attendant sa réponse pour rentrer précipitamment en claquant la porte derrière lui, se plantant face au médecin, l'air désespéré.

"Kai... Uruha est parti! Qu'est-ce que j'vais faire, sans lui?"

Il contourna le bureau et vint s'asseoir sur ses genoux, enfouissant son visage contre son cou en soupirant. Ici, Kai était le seul auprès duquel il pouvait venir chercher un peu de réconfort de ce genre. Et même s'il y a quelques mois il n'avait jamais bénéficié d'autant d'attentions dans sa vie, il devait bien s'avouer que des bras dans lesquels se blottir quand ça n'alait pas, c'était agréable.

Kai venait de laisser partir Uruha, un peu surpris de l'annonce qu'il venait de lui faire. S'il y en avait bien un qui ne s'attendait pas à voir partir un jour, c'était bien Uruha... Enfin, peut être qu'il arriverait à donner envie à Ruki de faire la même chose...

Et justement, Ruki vint frapper à sa porte quelques minutes plus tard, le regardant d'un air désespéré.

"Kai... Uruha est parti! Qu'est-ce que j'vais faire, sans lui?"

Le médecin n'eut pas vraiment le temps de répondre, le plus jeune déjà installé sur ses genoux, le visage niché dans son cou. Kai referma ses bras autour de lui, caressant doucement ses cheveux. C'est vrai qu'ils étaient très amis...

"Je sais que ça doit être dur de voir partir tous tes amis... Mais vous pouvez garder contact non ? Et je suis la si tu as besoin de parler à quelqu'un... "

Bon il allait certainement lui dire que ça n'avait rien à voir mais il ne pouvait retenir Uruha. Et il n'en avait pas vraiment envie, c'était mieux pour lui de changer de vie.

Kai glissa ses doigts dans ses cheveux et Ruki laissa échapper un long soupir, fermant les yeux.

"Je sais que ça doit être dur de voir partir tous tes amis... Mais vous pouvez garder contact non ? Et je suis la si tu as besoin de parler à quelqu'un... "

"Mais c'est pas pareil..." se plaignit-il "Avec toi j'peux pas parler de la même chose qu'avec lui... Si j'essaye t'vas m'envoyer chier direct. Avec lui on riait tout le temps, maintenant j'vais me faire chier!! J'vais être tout seul!"

Ce n'était certainement pas Kai qui allait pouvoir remplacer le châtain. Lui, il était bien trop coincé, et même si leur relation était un peu moins houleuse qu'avant, il ne pouvait absolument pas parler avec lui de ce dont il parlait avec Uruha. Ses histoires de cul, il s'en foutait royalement, il le lui avait déjà bien fait comprendre.

"Pourquoi il a fallu qu'il se laisse retourner le cerveau par ce type, là? Pourquoi ils tombent tous amoureux? J'veux pas être amoureux moi... jamais... tu crois que c'est obligé qu'un jour ça nous tombe dessus?"

Il se redressa alors pour le regarder sérieusement, cherchant la réponse dans son regard.

"Mais c'est pas pareil... Avec toi j'peux pas parler de la même chose qu'avec lui... Si j'essaye t'vas m'envoyer chier direct. Avec lui on riait tout le temps, maintenant j'vais me faire chier!! J'vais être tout seul!"

"Mais non je ne t'enverrai pas chier... Je vais faire au mieux pour le remplacer, OK..?"

Il n'était pas très sur de ce qu'il avançait mais bon... Il pouvait toujours essayer de faire un effort. Ruki perdait tous ses amis, c'était normal qu'il déprime.

"Pourquoi il a fallu qu'il se laisse retourner le cerveau par ce type, là? Pourquoi ils tombent tous amoureux? J'veux pas être amoureux moi... jamais... tu crois que c'est obligé qu'un jour ça nous tombe dessus?"

Le plus jeune s'était redressé pour le regarder dans les yeux et le médecin soupira. Il espérait que ça serait le cas en tous cas...

"Je suppose que non... Mais il y a de grandes chances pour qu'un jour, tu préfères l'un de tes partenaires aux autres et que tu ne veuilles plus qu'être avec lui. C'est comme ça que ça commence."

Ah, il adorait Yoshiki mais il était vraiment heureux pour les employés qu'ils puissent partir et trouver leur voie ailleurs.

"Mais non je ne t'enverrai pas chier... Je vais faire au mieux pour le remplacer, OK..?"

A ces mots, Ruki ne put s'empêcher de rire. Lui, remplacer Uruha? Mais il n'avait pas l'esprit pervers pour un sous...

"Uruha, il kiffait les sex toys. On pouvait avoir de longues discussions sur comment utiliser chacun pour avoir le plus de plaisir possible. C'est pas avec toi que j'vais parler de ça hein..." se moqua-t-il

Mais ce n'était pas drôle... Ca allait vraiment lui manquer, ce genre de discussion avec le châtain.

"Je suppose que non... Mais il y a de grandes chances pour qu'un jour, tu préfères l'un de tes partenaires aux autres et que tu ne veuilles plus qu'être avec lui. C'est comme ça que ça commence."

Le brun baissa les yeux, attristé. Il ne voulait pas d'un seul et unique partenaire. Il aimait trop le sexe pour se contenter d'une seule personne, avec qui il aurait vite fait le tour sur le plan sexuel. Uruha aussi, disait ça, et pourtant, quelqu'un avait réussi à le faire changer d'avis... Mais lui, est-ce que quelqu'un arriverait à le changer à ce point? Est-ce que quelqu'un un jour ferait battre son coeur d'amour? Est-ce qu'il connaîtrait ça? D'après Hiroto, c'était merveilleux, mais... lui ça lui faisait un peu peur, en fait. Jamais il n'avait connu ça, l'amour.

"De toute manière, c'est pas prêt de m'arriver. Et même si un jour je m'attache à quelqu'un, il me rira sans doute au nez si j'lui dis. Personne m'a jamais aimé, depuis que j'suis né. Et je crèverai sans doute avant que ça arrive. J'suis pas fait pour ça, j'crois."

Il revint se blottir dans ses bras, profitant de l'agréable chaleur de ses bras.

"Heureusement que toi tu restes là, quand même, un peu. Le jour où tu t'barres j'crois que j'vais dévaliser le stock de Cazqui et j'me fais une overdose."

"Uruha, il kiffait les sex toys. On pouvait avoir de longues discussions sur comment utiliser chacun pour avoir le plus de plaisir possible. C'est pas avec toi que j'vais parler de ça hein..."

Kai restaurant silencieux quelques secondes. Oui... Effectivement vu comme ça, il n'était pas certain d'être à la hauteur...

"Oui... Je ne serai peut être pas un aussi bon partenaire pour ce genre de conversations... "

"De toute manière, c'est pas prêt de m'arriver. Et même si un jour je m'attache à quelqu'un, il me rira sans doute au nez si j'lui dis. Personne m'a jamais aimé, depuis que j'suis né. Et je crèverai sans doute avant que ça arrive. J'suis pas fait pour ça, j'crois."

"Dis pas de connerie... Bien sûr que quelqu'un peut t'aimer. Tu le mérites autant que n'importe qui d'autre. Une fois ton caractère de râleur passé, t'es un mec cool ! " répondit-il en ébouriffant ses cheveux avec un petit sourire.

Ruki revint se blottir contre lui et Kai l'enlaca à nouveau. Même lui, il aurait moins de travail sans Uruha...

" Heureusement que toi tu restes là, quand même, un peu. Le jour où tu t'barres j'crois que j'vais dévaliser le stock de Cazqui et j'me fais une overdose."

"Si je pars, je t'emmène avec moi." déclara-t-il sérieusement.

"Dis pas de connerie... Bien sûr que quelqu'un peut t'aimer. Tu le mérites autant que n'importe qui d'autre. Une fois ton caractère de râleur passé, t'es un mec cool ! "

"Mais j'suis pas un râleur!" protesta-t-il aussitôt avant de se rendre compte que c'était ce qu'il faisait, riant doucement. "Ouais, bon... J'râle pas, j'dis juste ce que j'pense sans retenue c'est pas pareil."

Mais un mec cool... On lui faisait rarement de compliments... Si, au lit, on disait qu'il était cool, parce qu'il acceptait bien des choses. Uruha aussi, le trouvait cool. Mais avant sa vie au Velvet, jamais on avait dit de lui qu'il était cool. Les profs le détestaient, sa famille le détestait et l'avait renié, il n'avait jamais vraiment eu d'amis... juste des types comme lui qu'il fréquentaient, mais c'était un peu chacun pour soi. Non, il était tout sauf un type cool.

"Si je pars, je t'emmène avec moi."

Ruki resta un peu surpris de cette annonce avant de rire.

"Putain, t'sais pas dans quoi tu t'engages là... tu finiras par faire comme mes parents, me foutre à la porte parce que t'me supporteras plus..."

Il n'avait jamais cohabité avec personne. Et ça devait sans aucun doute être chiant. Devoir faire attention à l'autre, respecter sa vie privée, ses affaires et tout le bordel... Il avait besoin de liberté. Et Kai avait l'air assez chiant à vivre.

"Mais j'suis pas un râleur! Ouais, bon... J'râle pas, j'dis juste ce que j'pense sans retenue c'est pas pareil."

Kai éclata de rire, amusé par cette réaction à laquelle il s'attendait. Il commençait à connaître le plus jeune.

"C'est la même chose !"

"Putain, t'sais pas dans quoi tu t'engages là... tu finiras par faire comme mes parents, me foutre à la porte parce que t'me supporteras plus..."

"Mais non... Je ne suis pas comme ça. J'ai finis par m'habituer à toi, tu sais... Et à t'apprecier. J'ai pas l'intention de me barrer, mais si c'était le cas je te laisserais pas moisir ici tout seul !"

Bon, il aurait sans doute besoin de lui réapprendre quelques règles de base... Mais il s'était attaché au plus jeune et aimait bien la relation un peu houleuse qu'ils entretenaient. Ruki lui changeait les idées, lui permettait de s'échapper un peu de ses quotidien et de se détendre.

"Il va sans doute y avoir des nouveaux, tu pourras peut être te faire de nouveaux amis. Et garde contact avec Uruha ! Ça te changera les idées, de le revoir de temps en temps."

"Mais non... Je ne suis pas comme ça. J'ai finis par m'habituer à toi, tu sais... Et à t'apprecier. J'ai pas l'intention de me barrer, mais si c'était le cas je te laisserais pas moisir ici tout seul !"

"Ouais... t'es trop gentil. Fais gaffe, je vais te bouffer!" le mit-il en garde.

"Il va sans doute y avoir des nouveaux, tu pourras peut être te faire de nouveaux amis. Et garde contact avec Uruha ! Ça te changera les idées, de le revoir de temps en temps."

"Ouais... mais tous les nouveaux sont trop sages, comparés à moi. Même Byou, je m'entends bien avec lui mais... J'sais pas, c'est pas la grande amitié comme avec Uruha. Lui aussi ça va le faire chier qu'Uruha soit parti d'ailleurs, ils baisaient souvent ensemble. Uruha me disait que c'était un sacré bon coup. Je comprends pas qu'il le laisse tomber pour son salary-man là... Mais bon, peut-être que du coup j'deviendrais le plan cul régulier de Byou."

Il finit par se décoller de son torse, lui volant un rapide baiser avant de se lever de ses genoux.

"Bon, j'vais y aller. Ce soir j'dors chez toi,ok?"

Il n'avait pas la moindre envie de passer sa nuit tout seul. Et il savait que dans le lit du plus âgé, bien calé contre sa poitrine, il passerait une excellente nuit.

"Ouais... t'es trop gentil. Fais gaffe, je vais te bouffer!"

"T'inquiète je sais me défendre !"

Surtout avec Ruki, il commençait a le connaître plutôt bien...

"Ouais... mais tous les nouveaux sont trop sages, comparés à moi. Même Byou, je m'entends bien avec lui mais... J'sais pas, c'est pas la grande amitié comme avec Uruha. Lui aussi ça va le faire chier qu'Uruha soit parti d'ailleurs, ils baisaient souvent ensemble. Uruha me disait que c'était un sacré bon coup. Je comprends pas qu'il le laisse tomber pour son salary-man là... Mais bon, peut-être que du coup j'deviendrais le plan cul régulier de Byou."

"Tu verras bien les prochains nouveaux... Il y aura peut être quelqu'un avec qui tu pourras t'entendre. Et fais attention avec Byou, je te rappelle que tu es convalescent !"

Oui bon... Kai avait fini par développer une certaine forme de possessivite vis à vis de Ruki et n'avait pas l'intention de lever son interdiction de s'en donner à cœur joie au lit de sitôt !

"Bon, j'vais y aller. Ce soir j'dors chez toi,ok?"

"OK, si tu veux." accepta le médecin en le regardant partir.

"Tu verras bien les prochains nouveaux... Il y aura peut être quelqu'un avec qui tu pourras t'entendre. Et fais attention avec Byou, je te rappelle que tu es convalescent !"

"Putain, mais t'as vu comment t'es? J'déprime parce que mon meilleur pote se barre, j'essaye de voir comment j'vais survivre, et direct tu me casses dans mon délire!"

C'était bien Kai, ça... toujours avec ses recommandations de médecin... Ca aussi, ça lui pesait, il commençait à en avoir marre de devoir se restreindre sur le plan sexuel et faire toujours attention à ne pas y aller trop brutalement. C'était terriblement frustrant...

C'est donc sans un mot de plus qu'il repartit du cabinet de Kai pour aller trainer au bar, allant piailler son désespoir auprès de Tora et de Reika, crachant sur Aoi et sur Yoshiki qui n'avait pas su le retenir.

C'est à ce moment là que Byou revint de chez Sugizo, tout sourire. Mais en passant devant le bar, il s'étonna des têtes que tiraient ses collègues.

"Bah qu'est-ce qu'il se passe?"

"Putain, mais t'as vu comment t'es? J'déprime parce que mon meilleur pote se barre, j'essaye de voir comment j'vais survivre, et direct tu me casses dans mon délire!"

"Mais Ruki..."

Trop tard, il était déjà parti et Kai laissa échapper un soupir de découragement. Comment est ce qu'il était sensé s'y prendre avec lui ? Même quand ça se passait bien, il fallait toujours que quelque chose dérape...

Au bar, Reika s'attendait bien à voir débarquer Ruki et il ne tarda pas, crachant toute sa colère sur les deux barmen qui se contentaient d'acquiescer et d'aller dans son sens.

"Bah qu'est-ce qu'il se passe?"

"Uruha à démissionné et ça rend Ruki taré." résuma Reika en servant une bière à Byou qui venait d'arriver.

"Uruha à démissionné et ça rend Ruki taré."

Byou regarda Reika comme s'il venait de lui annoncer la fin du monde avant de s'asseoir, reportant son attention sur Ruki qui avait l'air de franchement mauvaise humeur.

"Vous êtes sérieux là? Comment LUI il a pu démissionner? Il me disait que c'était pas grave qu'il ait un mec, qu'il acceptait son taff! Et putain, avec qui je vais m'amuser moi?"

Si Uruha n'étaient plus là, le Velvet perdait une grande partie de son charme... Les clients, ouais c'était bien beau, mais tous n'étaient pas performants comme il l'aimait... Surtout maintenant qu'il repassait ses nuits avec Sugizo, il avait l'impression que ce dernier mettait les bouchées doubles pour le satisfaire. Et c'était surtout le fait de pouvoir s'amuser avec Uruha qui le faisait continuer. Mais maintenant...

Ruki soupira bruyamment, vidant son verre d'un coup avant de le repousser vers Reika pour qu'il le remplisse à nouveau.

"T'peux toujours me baiser hein, j'suis pas contre, et t'sais où est ma chambre. J'suis tout à fait d'accord pour t'offrir on cul, et j'suis comme Uruha sur le plan sexuel. Peut-être même que je suce encore mieux que lui, c'est un peu ma spécialité. On était pareil, Uru' et moi. J'ai juste pas son physique quoi..."

Le brun le regarda avec un léger sourire. Ouais, pourquoi pas. Mais Uruha le faisait fantasmer, pas Ruki. Même s'il baisait bien, suçait bien et autre, il manquerait un petit quelque chose. Il avait une petite complicité avec l'androgyne qu'il ne retrouverait pas avec Ruki.

Il prit son téléphone, envoyant alors un message au châtain. Il fallait qu'il voit un peu ce qui se passait, il ne lui avait pas parlé de son éventuel départ...

"Hey... alors comme ça tu t'es barré? Et je vais baiser qui, moi, maintenant? Tu peux pas faire ça à ton plan cul régulier! C'est quoi le souci, c'est parce que t'es avec ce type? Mais t'sais... je l'ai jamais dit, mais moi aussi j'ai un mec. Depuis plusieurs années, même. Mais il s'en fout que j'aille baiser ici ou là... On se reverra en dehors du Velvet du coup? A moins que tu reviennes en tant que client pour bénéficier de mes excellentes prestations..."

"Vous êtes sérieux là? Comment LUI il a pu démissionner? Il me disait que c'était pas grave qu'il ait un mec, qu'il acceptait son taff! Et putain, avec qui je vais m'amuser moi?"

Reika haussa les épaules. Lui aussi, ça le surprenait un peu. Il avait pas mal discuté avec Uruha, pendant tout le temps où il avait travaillé ici et jamais il n'aurait pensé qu'il aurait pu se barrer comme ça. Il faisait partie des meubles au Velvet! Et il semblait vraiment se plaire ici...

"Je ne sais pas trop ce qui l'a décidé, il est resté évasif. Mais en tous cas il est parti, il a rendu ses clefs."

Ruki se proposa alors à Byou pour remplacer Uruha, tout en tendant son verre à Reika qui le remplit une nouvelle fois. Les employés buvaient à l'oeil, Ruki pouvait bien descendre autant de verre qu'il le voulait, ça ne le regardait pas.


Uruha venait d'arriver chez Aoi lorsqu'il sentit son téléphone vibrer. Il l'attrapa et consulta ses messages, souriant en voyant que ça venait de Byou. Ah, il avait tout de même fini par apprendre son départ...

"Hey... alors comme ça tu t'es barré? Et je vais baiser qui, moi, maintenant? Tu peux pas faire ça à ton plan cul régulier! C'est quoi le souci, c'est parce que t'es avec ce type? Mais t'sais... je l'ai jamais dit, mais moi aussi j'ai un mec. Depuis plusieurs années, même. Mais il s'en fout que j'aille baiser ici ou là... On se reverra en dehors du Velvet du coup? A moins que tu reviennes en tant que client pour bénéficier de mes excellentes prestations..."

"Désolé, il ne supportait plus mon boulot et j'avais pas envie de le perdre. J'me suis dis que c'était peut-être le moment pour essayer de changer de vie, je verrais bien où ça me mène. On peut se revoir oui, quand tu veux... Mais en dehors, si je reviens au Velvet je vais me faire agresser par Ruki! A moins de revenir bosser, je n'y remettrai pas les pieds je pense."

Revoir Byou de temps en temps l'aiderait peut-être à mieux vivre une relation sérieuse. Après tout, il avait toujours peur de s'ennuyer, en étant qu'avec Aoi en permanence. Byou l'aiderait à s'amuser, une fois de temps à autre...

"Désolé, il ne supportait plus mon boulot et j'avais pas envie de le perdre. J'me suis dis que c'était peut-être le moment pour essayer de changer de vie, je verrais bien où ça me mène. On peut se revoir oui, quand tu veux... Mais en dehors, si je reviens au Velvet je vais me faire agresser par Ruki! A moins de revenir bosser, je n'y remettrai pas les pieds je pense."

Byou soupira. Quitter la vie qu'on aimait tout ça pour quelqu'un... Si Sugizo lui avait formellement interdit de remettre les pieds au Velvet, est-ce qu'il lui aurait obéi? Ou est-ce qu'il aurait continué malgré tout, au risque de se voir mettre dehors par le plus âgé? A bien y réfléchir, sans Sugizo quelque part pour l'attendre, il se sentirait certainement perdu. Mais ce n'était pas pareil, Uruha avait très bien vécu sans Aoi pendant des années. Il n'avait pas besoin de lui.

"Et tu vas faire quoi, du coup? T'as déjà des idées de taff? Ou ton mec c'est Crésus et il va t'entretenir?"

Il réfléchit alors. Pendant qu'il passait ses journées au Velvet, Sugizo et Tsuzuku croulaient de travail au salon. Alors en attendant qu'ils trouvent quelqu'un de compétent... Peut-être qu'il pourrait lui suggérer d'employer Uruha. Pour les tatouages peut-être pas car il n'avait aucune expérience, mais pour les piercings, il devait pouvoir rapidement faire l'affaire. Et puis... il aurait le châtain à portée de main. Mais dans ce cas, il reviendrait bosser au salon et abandonnerait le Velvet, et ils n'auraient plus besoin d'Uruha. Ah, compliqué...

"Si jamais ça t'intéresse, j'peux peut-être t'aider à rentrer dans un salon de piercings-tatouages." rajouta-t-il.

Il fallait déjà que Sugizo accepte, ce qui n'était pas gagné.

Uruha commença à ranger les affaires qu'il venait de ramener, envoyant rapidement un message à Aoi pour lui dire qu'il l'attendait chez lui. Il se doutait que le brun devait se poser des questions, douter de sa bonne foi et de sa capacité à quitter son travail comme ça. Il avait bien l'intention de le rassurer et de lui donner envie de rentrer tôt...
A peine son message envoyé, il en reçut un autre de Byou.

"Et tu vas faire quoi, du coup? T'as déjà des idées de taff? Ou ton mec c'est Crésus et il va t'entretenir? Si jamais ça t'intéresse, j'peux peut-être t'aider à rentrer dans un salon de piercings-tatouages."

Uruha hésita une seconde. Il n'avait pas de formation là dedans et ne savait pas vraiment dessiner mais... Peut-être qu'il pourrait apprendre.

"J'ai pas vraiment de piste et Aoi pourra pas m'entretenir éternellement, j'ai des goûts de luxe et mon compte en banque sera pas aussi plein qu'il l'est aujourd'hui très longtemps."

Il hésita un petit instant, avant de rajouter:

"Ta proposition est intéressante mais j'ai aucune expérience, c'est jouable ?"

Il avait bien évoqué l'idée de se lancer dans le mannequinat mais il avait vu que ça n'emballait pas Aoi. Il n'avait pas quitté le Velvet pour relancer de nouveaux sujets de discorde, s'il pouvait trouver quelque chose de plus classique, ça serait sans doute mieux.

"J'ai pas vraiment de piste et Aoi pourra pas m'entretenir éternellement, j'ai des goûts de luxe et mon compte en banque sera pas aussi plein qu'il l'est aujourd'hui très longtemps. Ta proposition est intéressante mais j'ai aucune expérience, c'est jouable ?"

Byou grimaça. Il allait falloir qu'il avance les bons arguments auprès de Sugizo pour le convaincre d'embaucher ne serait-ce qu'à mi-temps Uruha, et s'assurer que celui-ci ne représente pas de danger pour leurs projets. Mais il allait y mettre les formes et ça pourrait passer.

"J'en parle ce soir et j'te tiens au courant, ok? A plus!"

Il reposa son téléphone en soupirant. Pour un peu, il aurait presque envie de repartir du Velvet et de retourner rejoindre Sugizo...


Aoi quant à lui, ne pouvait s'empêcher d'être nerveux dans son bureau depuis qu'il y était arrivé. Enormément de questions se bousculaient dans sa tête, se demandant si Uruha allait réellement démissionner, s'il n'allait pas faire machine arrière une fois devant son patron, s'il n'allait pas le regretter ensuite. Mais quand enfin il eut de ses nouvelles, lui apprenant qu'il était de retour chez eux, il ne put retenir un soupir de soulagement et retrouva le sourire. Maintenant, il n'avait plus qu'une hâte, rentrer chez lui pour le retrouver et le féliciter.

Il se dépêcha de terminer ce qu'il avait à faire pour la journée, réussissant à se libérer une demi-heure plus tôt. Et c'est en toute hâte qu'il rentra chez lui, pressé de retrouver son amant.

"Mon amour? Je suis rentré!" lança-t-il joyeusement à peine la porte de son appartement ouverte.

"J'en parle ce soir et j'te tiens au courant, ok? A plus!"

"Ca marche, merci! A plus tard."

Il laissa son téléphone de côté et termina de ranger ses affaires avant de se détendre dans un long bain brûlant, en ressortant vêtu d'un simple peignoir sur son corps nu. Il savait que se rhabiller ne servait à rien. Un coup d'oeil l'informa qu'Aoi ne tarderait pas trop. Il était certain qu'il parviendrait à rentrer un peu plus tôt et il passa commande auprès d'un restaurant pour dîner, s'installant ensuite dans le canapé pour l'attendre.

"Mon amour? Je suis rentré!"

Sautant sur ses pieds, Uruha alla à sa rencontre pour l'accueillir, passant ses bras autour de son cou pour l'embrasser.

"Salut! Bonne journée? J'ai ramené toutes mes affaires."

Au même moment quelqu'un sonna à la porte et Uruha s'échappa des bras d'Aoi pour ouvrir, réceptionnant le dîner. Parfait, le timing était idéal!

"Salut! Bonne journée? J'ai ramené toutes mes affaires."

"Oui, très bien, ça a été. C'est super, ça... Et toi, ça s'est bien passé?"

Aoi lui sourit et le serra dans ses bras, heureux de le retrouver et à l'idée qu'il avait enfin abandonné son horrible travail. Il s'apprêtait à approfondir leur baiser quand on sonna à la porte, le faisant sursauter, et Uruha s'échappa de son étreinte. Il attendait quelqu'un? Se retournant, il remarqua qu'il s'agissait d'un livreur et fronça les sourcils.

"Oh... tu as commandé à manger..." remarqua-t-il avec une pointe de désapprobation dans la voix.

Il se déchaussa alors et retira sa veste avant de partir à sa chambre pour se changer, enfilant une tenue plus décontractée pour la fin de la soirée, avant de rejoindre le châtain dans la cuisine.

"Alors, raconte-moi voir comment ça s'est passé..." demanda-t-il tout en prenant place à la table.

"Oui, très bien, ça a été. C'est super, ça... Et toi, ça s'est bien passé?"

"Oui... Je crois que mon départ n'a pas plus à tout le monde... C'est un peu étrange, de partir comme ça..."

"Oh... tu as commandé à manger..."

"Oui, j'ai voulu marquer le coup. Tu sais bien que je ne cuisine pas vraiment..."

Aoi alla se changer pendant que le châtain mettait la table, servant le dîner en attendant son compagnon qui ne tarda pas à s'asseoir en face de lui.

"Alors, raconte-moi voir comment ça s'est passé..."

"Plutôt bien... Yoshiki a été compréhensif même si je pense que ça lui a fait un choc. Ca n'a pas plu à mes amis en fait... Je pense que ça va leur faire bizarre de ne plus me voir du jour au lendemain..."

Ruki allait lui manquer à lui aussi... Leurs longues conversations, leurs éclats de rire. Ils s'entendaient vraiment bien tous les deux et avec Aoi, ce n'était pas la même chose... Il faudrait vraiment qu'ils se revoient, régulièrement...

"Oui, j'ai voulu marquer le coup. Tu sais bien que je ne cuisine pas vraiment..."

"J'aurais pu t'emmener au restaurant... J'avais prévu de te cuisiner quelque chose, mais bon, ce sera pour une autre fois..." soupira-t-il d'un air déçu.

"Plutôt bien... Yoshiki a été compréhensif même si je pense que ça lui a fait un choc. Ca n'a pas plu à mes amis en fait... Je pense que ça va leur faire bizarre de ne plus me voir du jour au lendemain..."

Aoi le regarda avec compassion. Oui, il pouvait très bien comprendre le fait qu'Uruha s'était fait des amis là-bas, et qu'il allait sans doute se retrouver un peu seul, maintenant, surtout s'il passait ses journées enfermé chez eux. Il allait falloir qu'il l'aide à retrouver un travail assez rapidement s'il ne voulait pas le voir dépérir et retourner là-bas.

"Je comprends... mais tu pourras continuer de les voir, non? Vous pouvez aller boire un verre ensemble, aller manger quelque part... Tu pourras même les invite ici, si tu veux..."

Bon, ça ne l'enchantait pas vraiment de recevoir des prostitués chez lui. Mais il supposait que ça ferait plaisir au châtain et que ce ne serait pas pour s'envoyer en l'air... De toute manière, si Uruha avait quitté le Velvet, c'était bien pour lui être fidèle dorénavant.

"J'aurais pu t'emmener au restaurant... J'avais prévu de te cuisiner quelque chose, mais bon, ce sera pour une autre fois..."

"Désolé... J'me suis dit que tu rentrais déjà suffisamment tard et que tu aurais sans doute envie de simplement passer à table..."

En tous cas lui, à sa place, il n'aurait pas envie de faire à dîner pour deux après une journée de travail... C'était bien pour ça qu'il avait commandé. Ah, s'il restait plusieurs semaines seul chez Aoi, il apprendrait peut-être à faire à manger... Il pourrait accueillir le brun avec des repas fais maison au moins, ça serait sans doute mieux.

"Je comprends... mais tu pourras continuer de les voir, non? Vous pouvez aller boire un verre ensemble, aller manger quelque part... Tu pourras même les inviter ici, si tu veux..."

"Oui, je compte bien garder contact de toute façon. J'ai passé tellement de temps là bas que mes collègues étaient un peu comme ma famille."

Heureusement, il avait Aoi maintenant. Ce n'était pas la même chose, mais c'était pour lui qu'il était parti. C'était donc bien qu'il comptait beaucoup pour lui, il n'aurait jamais fait ça, sinon...

"Oui, je compte bien garder contact de toute façon. J'ai passé tellement de temps là bas que mes collègues étaient un peu comme ma famille."

Aoi lui sourit avec tendresse, prenant sa main dans la sienne. Il espérait réellement que ça n'allait pas être trop dur pour lui et qu'il allait vouloir retourner à sa vie d'avant d'ici quelques jours. En tout cas, il allait tout faire pour garder le châtain à ses côtés à présent. Il avait enfin trouver l'homme de sa vie, il avait enfin oser s'assumer au moins un peu en tant qu'homosexuel, et sans Uruha, il serait sans doute toujours au même stade qu'avant à se morfondre sur sa vie.

"Je suis heureux, avec toi. Je n'ai jamais été amoureux comme je le suis à présent. Merci d'être rentré dans ma vie..."

Il embrassa ses doigts avant de prendre son verre de vin pour trinquer avec son amant. Après tout, il fallait qu'il célèbre dignement cette nouvelle vie qui s'offrait à tous deux!

Aoi lui adressa un sourire, attrapant sa main dans la sienne.

"Je suis heureux, avec toi. Je n'ai jamais été amoureux comme je le suis à présent. Merci d'être rentré dans ma vie..."

Uruha sourit à son tour, alors que son compagnon embrassait ses doigts. A deux, ils pouvaient être heureux et construire quelque chose de nouveau. Lui, il apprendrait à Aoi à s'accepter, à accepter sa sexualité et ses choix auprès de ses proches. Et de son côté, Aoi lui apprendrait à n'avoir qu'un partenaire, à vivre avec lui, à accepter ses sentiments et à repartir de zéro.

"Je suis heureux aussi. C'est une étape un peu bizarre et difficile que je viens de franchir mais je pense que ça me sera bénéfique. Merci de m'y avoir poussé..."

Ils trinquèrent ensemble avec un verre de vin, poursuivant leur repas pendant qu'Uruha racontait un peu plus en détail à Aoi son départ et les réactions de tout le monde.