Byou

Byou avait toujours aimé qu’on le regarde et le remarque, et ce presque à n’importe quel prix.

Dès tout jeune, il aimait se faire remarquer à l’école. Malheureusement, pour le plus grand désespoir de ses parents, il ne voulait pas marquer son entourage en étant enfant modèle et sérieux ou en accomplissant des actions digne de louanges. C’était tout l’inverse. Il attirait l’attention sur lui en faisant le pitre, en amusant les autres, en accomplissant de petits délits et défiant les interdits. Mais également en mentant. Quoi de mieux pour paraître intéressant que de s’inventer une vie bien plus passionnante que la sienne ? Aussi, il n’hésitait pas à embobiner ses petits camarades pour briller à leurs yeux.

Bien sûr, il collectionnait les mauvaises notes et les avertissements de l’établissement concernant ses mauvaises conduites. Et cela fut de pire en pire au fur et à mesure qu’il grandit, ses parents finissant par abandonner tout espoir de lui faire entendre raison et le ramener sur la voie de la sagesse.

Alors qu’il venait d’entrer au lycée, il commença à vraiment basculer. Trainant dans les rues le soir, il s’était fait un petit cercle d’amis peu fréquentables, de jeunes yankees comme on les appelait. Et tout était bon pour gagner de l’argent. Vols divers, trafic d’objets volés, trafic de drogue… Et avec sa belle gueule et son côté beau parleur –il était toujours très doué pour enchaîner les mensonges sans que personne n’y voit que du feu– il arrivait toujours à se dépêtrer de les mauvais pas dans lesquels il se fourrait et arrivait même à se faire passer pour innocent.

Très tôt également il fut attiré par le sexe. Fortement porté sur la chose, on pouvait presque dire qu’il sautait sur tout ce qu’il bougeait, homme ou femme. Lors d’une soirée où se mêlaient à volonté alcool et drogue, il se retrouva à se faire prendre pour la première fois, et il dut s’avouer plus tard, malgré le peu de souvenir qu’il lui restait de cette aventure, que ça lui avait plu. Réitérant l’opération pour vérifier, il se rendit alors compte, qu’actif comme passif, il adorait le sexe. Et ainsi, cela ouvrait encore le champ de ses possibilités, pouvant s’amuser avec un homme ou une femme, en tant que dominant ou soumis, il s’adaptait en fonction de son partenaire.

Sa vie de dealer et petit bandit de laquelle il vivait lui avait fait un jour croiser le chemin de Sugizo, yakuza à la tête de plusieurs commerces de Kabukicho, quartier de prédilection du jeune homme. Très vite, les deux hommes avaient sympathisé, se retrouvant en l’autre par de nombreux points communs. Le plus vieux lui avait alors proposé de bosser pour lui, dans son salon de tatouage, ce que Byou avait accepté sans trop se poser de questions. Tout travail était bon à prendre, et ça le tentait assez, même s’il continuait ses petits trafics à côté.

Au fil du temps, voyant en son patron quelqu’un de fort séduisant et un nouvel objet de fantasme, le plus jeune fit en sorte de l’amener dans son lit. Se découvrant là encore une bonne compatibilité, ils ne tardèrent pas à se lancer dans une sorte de relation où chacun était le partenaire régulier de l’autre, même si cela n’empêchait pas Byou de continuer à fréquenter d’autres personnes de temps à autre au fil de ses rencontres. Tout du moins, c’était ainsi que Byou le voyait.

Byou est quelqu’un qui aime faire parler de lui, qu’on le voit, qu’on le remarque. Il est d’agréable compagnie, discutant avec aisance avec qui s’intéresse à ce qu’il a à raconter, mettant tout de suite à l’aise les personnes qui viennent le voir en se montrant familier et amical, plaisantant allègrement, toujours d’accord pour se faire une virée et passer une bonne soirée –entendre par là avec alcool, drogue et sexe à la clé– avec ses amis ou même de simple connaissances.
Beau parleur, il a en revanche la mauvaise manie de mentir, que la situation le nécessite ou non, d’amplifier parfois les choses pour les tourner à son avantage et en tirer quelque gloire pour se faire admirer. Il arrive donc en général facilement à avoir ce qu’il veut. Ce qui en fait quelqu’un en qui on peut difficilement avoir confiance.
Sa vie dans la rue et dans ce monde underground l'avait aussi amené à se montrer violent si besoin, et il n'hésite pas à en venir aux mains s'il a un quelconque problème à régler.
Enfin, Byou aime par-dessus tout le sexe. Pervers né, il ne croit pas en l’amour et n’avoir qu’un seul partenaire ne l’intéresse pas. Il veut simplement s’amuser et profiter de la vie tant qu’il en a la possibilité.