Avancer, pas à pas [Aoi - Uruha - Ruki - Kai - Sugizo - Byou]

"Tu sais bien... Que j'en veux toujours plus..."

"Oh oui... je le sais mon amour..." chuchota-t-il avant de reprendre possession de ses lèvres.

Uruha s'accrocha à lui, se cambrant sous son corps, alors qu'Aoi continuait sur la même cadence effrénée, ne ménageant pas le châtain sous lui. Ils haletaient tous deux, en sueur sous l'effort, leurs corps se mêlant et s’enchevêtrant à la perfection. Et en même temps qu'il le prenait avec puissance, il enroula ses doigts autour de sa virilité pour la stimuler sur le même rythme. Il avait beau s'être amélioré, il n'allait pas tenir encore longtemps sous ce rythme soutenu, le plaisir se faisant de plus en plus puissant.

Quelques minutes plus tard, les deux hommes atteignirent l'extase en exprimant leur plaisir, Aoi se laissant doucement reposer sur le corps de son amant tandis qu'il reprenait son souffle, embrassant tendrement sa peau ici et là, ses doigts perdus dans la chevelure de son partenaire.

"Je t'aime, mon ange..." murmura-t-il en effleurant son cou de ses lèvres, le serrant contre lui de manière protectrice.

Il rêvait d'entendre Uruha lui dire le même genre de paroles, en retour. Mais il savait bien que ça n'arriverait pas.

"Oh oui... je le sais mon amour..."

Uruha laissa échapper un rire, rapidement étouffé par les lèvres d'Aoi sur les siennes. Ce dernier continua sur ce même rythme qui plaisait beaucoup au châtain, joignant sa main à la partie pour les amener tous deux en même temps à l'orgasme.

Aoi se laissa doucement retomber sur Uruha qui referma ses bras autour de lui, les yeux encore fermés. Il sentit les douces caresses de son compagnon, frissonnant de contentement. Ah, il n'avait aucune envie de quitter ses bras...

"Je t'aime, mon ange..."

Uruha resta pensif à ces mots. Sans aucune doute, Aoi attendait une réponse... Mais comment pouvait-il savoir s'il tombait amoureux de lui? Il n'y connaissait rien... Parfait, il avait eu envie de prononcer ses mots à son égard, naturellement et s'était retenu. Il ne savait pas pourquoi. Est-ce que ça voulait que c'était ce qu'il ressentait, au fond de lui..?

"Comment je sais... Si je suis en train de tomber amoureux de toi..?" murmura-t-il finalement dans le silence qui avait envahi la pièce.

Les deux hommes restèrent un moment ainsi enlacés, le silence étant retombé dans le salon, avant qu'Uruha ne le brise avec une certaine hésitation.

"Comment je sais... Si je suis en train de tomber amoureux de toi..?"

Aoi poussa un long soupir avant de se reculer légèrement pour le regarder, faisant glisser ses doigts sur sa joue. C'était difficile, comme question... mais ça signifiait qu'Uruha ne l'aimait toujours pas. Et au fond, ça lui faisait mal.

"Ce n'est pas quelque chose qui s'explique, Uruha... c'est quelque chose qui se ressent. Autant physiquement qu'au niveau des émotions... Si tu m'aimes, ton corps te le diras... et tu le sentiras de toi-même, ça t'apparaîtra comme une évidence. Mais je ne veux pas que tu te forces à me le dire juste pour me faire plaisir, ou parce que tu m'apprécies. Je ne t'en veux pas, si c'est un peu long, ne t'en fais pas."

Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres avant de se redresser, récupérant rapidement ses vêtements éparpillés au sol.

"Aller, on va se coucher?" lança-t-il avant de partir vers la chambre.

S'ils continuaient de parler de ça, il risquait soit de s'énerver, soit de fondre en pleurs. Alors mieux valait conclure sur ce beau moment et rejoindre les bras de Morphée.

"Ce n'est pas quelque chose qui s'explique, Uruha... c'est quelque chose qui se ressent. Autant physiquement qu'au niveau des émotions... Si tu m'aimes, ton corps te le diras... et tu le sentiras de toi-même, ça t'apparaîtra comme une évidence. Mais je ne veux pas que tu te forces à me le dire juste pour me faire plaisir, ou parce que tu m'apprécies. Je ne t'en veux pas, si c'est un peu long, ne t'en fais pas."

Uruha se remit à réfléchir. A chaque fois qu'il avait failli prononcer ces mots, il s'était retenu au dernier moment, au contraire. Est-ce que ça voulait que c'était ça, qu'il ressentait vraiment ? C'était vraiment confus pour lui, il n'avait aucune idée d'où il en était.
Aoi l'embrassa, avant de se relever.

"Aller, on va se coucher?"

"Ouais..."

Eh bien, il verrait par la suite... S'il ressentait de nouveau l'envie de lui dire qu'il l'aimait, il ne se retiendrait pas cette fois. Aoi avait raison, il fallait qu'il fasse confiance à ses émotions.
Se levant à son tour, il suivit Aoi dans la chambre, s'effondrant sur le matelas en venant se blottir dans ses bras, un profond soupir lui échappant.

"Ouais..."

Uruha le suivit jusqu'à la chambre, et c'est l'air pensif qu'il vint se blottir dans ses bras. Aoi les referma aussitôt autour de lui avant de glisser ses doigts dans ses cheveux, le regardant avec douceur.

"Eh bien, c'est quoi ce soupir? Quelque chose ne va pas? Ce n'était pas bien?"

Il posa sur lui un regard inquiet. Il faisait vraiment tout pour essayer de ne pas décevoir Uruha et être à la hauteur, devenir pour lui le petit ami et partenaire sexuel idéal. Alors si quelque chose ne lui convenait pas, il devait le lui dire, qu'il puisse s'améliorer. Même si au fond, il savait que ce n'était pas réellement à lui de faire tous ces efforts. Mais pour le châtain, il était prêt à toutes les concessions possibles.

"Eh bien, c'est quoi ce soupir? Quelque chose ne va pas? Ce n'était pas bien?"

Aoi venait de refermer ses bras autour de lui, glissant ses doigts dans ses cheveux et Uruha releva les yeux vers lui, souriant doucement.

"Si, c'était formidable... Ça l'est toujours, tu es un aimant incroyable. C'est moi... Je sais pas trop où j'en suis. J'me dis que je te mérite pas."

Il n'arrivait pas à évoluer alors qu'Aoi avait fait tellement d'efforts en son sens ! Il avait du mal à comprendre pourquoi le brun s'entetait avec lui. N'importe qui l'aurait laisse tomber à sa place.

"Je ne suis meme pas capable de savoir ce que je ressens... Personne ne m'avait jamais vu autrement que comme un objet sexuel avant toi et... Ça a totalement chamboulé la vision que j'avais de moi et d'une relation. J'me sens perdu."

"Si, c'était formidable... Ça l'est toujours, tu es un amant incroyable. C'est moi... Je sais pas trop où j'en suis. J'me dis que je te mérite pas."

Aoi le regarda avec peine, resserrant doucement son étreinte autour de lui avant d'embrasser son visage très tendrement. Quand il entendait Uruha lui dire ça, il s'en voulait terriblement. Car au fond, c'était à cause de lui qu'il avait perdu toute sa confiance en lui. Et qu'il était devenu ce qu'il était aujourd'hui.

"Non, ne dis pas ça... il n'y a pas à mériter qui que ce soit. Je t'aime, et ce malgré tes défauts... ça ne s'explique pas, c'est ainsi." essaya-t-il de le réconforter.

"Je ne suis même pas capable de savoir ce que je ressens... Personne ne m'avait jamais vu autrement que comme un objet sexuel avant toi et... Ça a totalement chamboulé la vision que j'avais de moi et d'une relation. J'me sens perdu."

Aoi lui sourit de nouveau Peut-être que s'il commençait à se remettre en question, c'était bon signe. Mais il ne voulait pas s'emballer non plus, et surtout ça le peinait terriblement de voir Uruha dans le flou ainsi.

"C'est parce que tu n'as jamais rien ressenti... Alors tu ne sait pas encore discerner toutes ces émotions et ces sentiments qui commencent à affluer en toi... dans ton petit coeur... mais ça ne doit pas te faire peur, parce que je suis là... tu n'est plus tout seul face à la vie, maintenant, tu as quelqu'un sur qui t'appuyer... quelqu'un qui sera là pour t'aider, te conseiller, te soutenir. Et... je veux que tu sois MON objet sexuel. C'est un peu ça, l'amour, aussi... Etre l'objet sexuel d'une seule personne."

Aoi lui adressa un regard un peu triste, se penchant sur lui pour embrasser son visage, Uruha glissant ses doigts dans ses cheveux.

"Non, ne dis pas ça... il n'y a pas à mériter qui que ce soit. Je t'aime, et ce malgré tes défauts... ça ne s'explique pas, c'est ainsi."

Uruha hocha la tête, pas vraiment convaincu cependant. Même s'il l'aimait, Uruha ne s'en sentait pas toujours digne. Il était incapable de lui rendre ce qu'il lui apportait, ce qu'il lui donnait.

"C'est parce que tu n'as jamais rien ressenti... Alors tu ne sais pas encore discerner toutes ces émotions et ces sentiments qui commencent à affluer en toi... dans ton petit coeur... mais ça ne doit pas te faire peur, parce que je suis là... tu n'est plus tout seul face à la vie, maintenant, tu as quelqu'un sur qui t'appuyer... quelqu'un qui sera là pour t'aider, te conseiller, te soutenir. Et... je veux que tu sois MON objet sexuel. C'est un peu ça, l'amour, aussi... Etre l'objet sexuel d'une seule personne."

Cette fois, Uruha laissa échapper un rire. Vu comme ça, c'était plus plaisant.

"J'aime bien l'idée oui... Tu sais, je crois que je vais démissionner demain..."

Aoi avait raison, il allait s'appuyer sur lui, profiter de sa présence pour avancer dans cette nouvelle façon de vivre. Et il ferait en sorte d'être à la hauteur de ses sentiments, même si ça prenait un peu de temps.

Uruha finit par rire légèrement à sa dernière remarque avant de le regarder sérieusement.

"J'aime bien l'idée oui... Tu sais, je crois que je vais démissionner demain..."

Aoi sentit son coeur rater un battement. Il le fixa l'air incrédule, se redressant légèrement pour l'observer, pas certain d'avoir bien tout compris.

"Tu... tu es sérieux, Uruha? Tu es vraiment prêt... à tout arrêter? A rester à mes côtés et... n'appartenir plus qu'à moi?"

Il avait besoin de plus de précision, de l'entendre expliquer mot par mot ce qu'il comptait faire, ce qu'il voulait, ce qu'il espérait. Il ne voulait pas éclater de joie tout de suite, alors qu'il n'était pas encore bien sûr que le châtain soit pleinement sérieux et qu'il ait correctement réfléchi à sa décision.

"Tu... tu es sérieux, Uruha? Tu es vraiment prêt... à tout arrêter? A rester à mes côtés et... n'appartenir plus qu'à moi?"

Aoi semblait vraiment incrédule et Uruha ne pouvait pas lui en vouloir de douter. Il lui avait déjà fait plusieurs faux espoirs après tout.

"Oui, je crois. Je pense que c'est le bon moment pour moi de tourner la page."

Yoshiki allait le tuer, évidemment... Et ça allait sans doute lui faire bizarre au départ. Mais il devait vraiment penser à changer de voie. Même pour lui, il ne pouvait pas rester dans ce milieu toute sa vie. Aoi était surtout l'élément déclencheur, le moyen pour lui de comprendre qu'il pouvait aspirer à autre chose.

"Oui, je crois. Je pense que c'est le bon moment pour moi de tourner la page."

Aoi se mordit la lèvre avant d'arborer un large sourire, ses yeux brillants de joie. Ah, Uruha n'était pas encore partie mais... il allait le faire! Il y croyait, et soudain tous ses espoirs venaient de refaire surface, une vague de chaleur l'envahissant. Bientôt, ils seraient heureux, tous les deux... rien que tous les deux...

"Mon amour..." souffla-t-il avant de revenir contre lui, le serrant dans ses bras à l'en étouffer presque.

Il était si heureux... Ils étaient partis de loin, tus les deux, et rien n'était gagné d'avance, avec les hauts et les bas qu'ils avaient eu. Mais ce soir plus que jamais Aoi avait le sentiment de toucher au but. Si l'androgyne avait pris cette décision, c'était bien qu'il commençait à s'attacher à lui, à ne plus vouloir se faire partager, et voulait se consacrer à lui... Tout du moins c'était ce qu'il voulait croire.

Desserrant enfin un peu son étreinte, il caressa ses cheveux tout en plongeant son regard de nouveau plein d'espoir dans le sien.

"Tu voudras que je vienne avec toi? Ou tu préfère être seul?"

Uruha vit alors Aoi sourire largement. Bien sûr, il se doutait bien que ça lui ferait plaisir. Si c'était un pas assez difficile à franchir pour lui mais pour Aoi, c'était juste une étape de plus vers la relation dont il rêvait. Et Uruha était presque impatient de sa voir à quoi ça pouvait ressembler, une relation de ce genre.
Le brun le serra contre lui, fortement, faisant rire Uruha qui vint se blottir dans son cou.

"Mon amour..."

Le châtain ne répondit rien, jouant avec les cheveux de son amant. Il prenait la bonne décision, il en était certain. Avec un autre, il aurait douté mais Aoi lui avait déjà prouvé plus d'une fois qu'il tenait réellement à lui.

"Tu voudras que je vienne avec toi? Ou tu préfère être seul?"

"Non, je préfère être seul... Je vais récupérer mes affaires, dire au revoir aux autres et m'excuser auprès de Yoshiki. Je pense qu'il va avoir du mal à l'avaler. On se retrouvera ici ensuite."

Il embrassa son cou, lui souriant doucement. S'ils venaient à deux, il avait un peu l'impression de mettre son patron au pied du mur. Alors qu'il voulait lui expliquer calmement et posément son choix. Il lui devait beaucoup, après tout...

"Non, je préfère être seul... Je vais récupérer mes affaires, dire au revoir aux autres et m'excuser auprès de Yoshiki. Je pense qu'il va avoir du mal à l'avaler. On se retrouvera ici ensuite."

Le brun hocha simplement la tête. Il comprenait bien qu'il préfère rester seul pour faire ses adieux à ce lieu dans lequel il avait habité si longtemps. Le Velvet représentait toute sa vie, en quelque sorte. Et maintenant une page de sa vie allait se tourner. Ca allait sûrement être assez difficile pour lui au début, mais il ferait de son mieux pour lui faire oublier cette vie et lui en construire une bien plus belle. Il mettrait tout son coeur, toute son âme pour le rendre heureux.

"On se retrouvera ici demain soir alors..." murmura-t-il en souriant.

Il remit bien la couette sur eux, s'installant confortablement avec Uruha dans ses bras. Il allait sans aucun doute passer une excellente nuit, la meilleure depuis bien longtemps...

Un dernier baiser et Uruha s'endormit dans les bras de son amant. La journée de demain s'annonçait compliquée, il allait falloir qu'il soit en forme !

Lorsque le réveil sonna le lendemain matin, Uruha laissa échapper un grognement. Il était beaucoup trop tôt... Il se retourna vers son compagnon, se blottissant contre son torse, pas vraiment décidé à le laisser partir. Il n'avait pas non plus envie d'aller au Velvet.. Il craignait un peu la réaction de Yoshiki, celle des autres comme Byou et Ruki. Ils ne comprendraient sans doute pas son choix.

"Hum reste ici aujourd'hui... " marmonna-t-il d'une voix endormie

Le réveil tira Aoi de son sommeil pourtant si paisible, le faisant grogner de mécontentement. Il sortit néanmoins un bras de la douce chaleur de sa couette pour l'éteindre, bien vite rappelé par Uruha qui vint se blottir contre lui, l'empêchant de se lever s'il l'avait voulu.

"Hum reste ici aujourd'hui... "

Le brun sourit et glissa ses doigts avec douceur dans la chevelure caramel de son amant, le berçant dans ses bras. Lui aussi, depuis qu'il avait le plus grand dans son lit, répugnait à se lever les matins. Mais il fallait bien qu'il continue d'aller au travail, il ne pouvait pas se permettre de passer sa journée dans le lit à lui faire l'amour. Même si ça semblait un bon programme.

"Il faut que j'aille travailler, mon coeur... on se retrouvera se soir et je te ferai l'amour avec passion et sauvagerie... mais pour le moment je dois aller me préparer..."

Il déposa de tendres baisers sur sa tempe et sa joue avant de s'extirper de ses bras pour quitter l'agréable chaleur du lit. Ce n'était pas de gaieté de coeur, mais il savait qu'Uruha pourrait se montrer bien trop convaincant pour le faire rester avec lui s'il le décidait réellement, alors il préférait ne pas prendre le risque...

Ses habits en main, il partit à la salle de bain se préparer, avant de rejoindre la cuisine pour préparer le petit déjeuner, ne pouvant s'empêcher de repenser à tout ce qui s'était passé la veille. Uruha allait quitter le Velvet, ils allaient partir en vacances... est-ce qu'enfin il allait avoir droit au bonheur?

"Il faut que j'aille travailler, mon coeur... on se retrouvera se soir et je te ferai l'amour avec passion et sauvagerie... mais pour le moment je dois aller me préparer..."

C'était un bon programme mais... Il ne voulait pas laisser Aoi se lever comme ça... Le brun finit tout de même par s'échapper de ses bras, le châtain laissant échapper un nouveau grognement avant de se retourner de l'autre côté. Rah, il n'avait pas envie de se lever, pas du tout... Pourtant le lit allait bientôt devenir froid sans la présence d'Aoi à ses côtés...

En entendant son amant quitter la salle se bain pour la cuisine, Uruha finit par se lever, le rejoignant dans la pièce tout en s'enroulant dans une robe de chambre. Il se laissa tomber sur un chaise en soupirant.

"Je serais bien resté au lit toute la journée... " murmura-t-il en attrapant une tasse de café.

Ah il n'avait pas envie d'aller au Velvet !

Il venait de sortir des toasts quand Uruha fit son apparition, pas encore bien réveillé.

"Je serais bien resté au lit toute la journée... "

Aoi ne put s'empêcher de rire tout en le couvant de tendresse. ll était adorable, emmitouflé dans la robe de chambre, les cheveux tout ébouriffés, les yeux encore endormis. Il lui servit une tasse de café avant de se pencher vers lui, cueillant son visage entre ses mains pour l'embrasser avec amour avant de s'installer en face de lui pour prendre son petit déjeuner.

"Tu peux retourner te coucher après... et paresser toute la journée jusqu'à mon retour. Mais tu as tes affaires à ramener ici, n'oublie pas..." ne put-il s'empêcher de lui faire remarquer.

Mais après ça, des grasse matinées il en aurait autant qu'il voudrait, tant qu'il n'aurait pas de travail... D'ailleurs, il espérait qu'il n'allait pas trop s'ennuyer, seul chez lui... mais ils verraient ça plus tard, dans quelques jours il prenait ses congés et passerait ses journées avec lui.

Le petit déjeuner terminé, Aoi rangea brièvement la cuisine avant de rassembler ses affaires. Encore quelques câlins et baisers au plus jeune et il finit par quitter son appartement pour rejoindre son bureau. Aujourd'hui, il était plus motivé que jamais. Quand il rentrerait chez lui, peut-être qu'Uruha y serait déjà, et qu'il ne serait plus qu'à lui seul.

Aoi rit en le regardant, l'esprit encore embrumé par le sommeil. Si au départ, Uruha se précipitait dans la salle de bain dès qu'il se levait pour se recoiffer et se remaquiller afin d'être parfait aux yeux de son partenaire, il avait rapidement compris qu'Aoi le préférait au naturel et adorait le voir ainsi. Il avait eu du mal, les premiers temps mais il était maintenant tout à fait à l'aise avec ça et il s'en amusait même.

Le brun se pencha vers lui pour l'embrasser, Uruha regrettant alors de ne pas l'avoir gardé plus longtemps contre lui, dans le lit.

"Tu peux retourner te coucher après... et paresser toute la journée jusqu'à mon retour. Mais tu as tes affaires à ramener ici, n'oublie pas..."

"Aucun intérêt si tu n'es pas là... Mais je n'oublie pas, t'en fais pas. Je vais aller me préparer et y aller le plus rapidement possible... Ca sera fait."

Il avala une gorgée de café, laissant échapper un soupir. Ah, il manquait de motivation... Mais il fallait qu'il le fasse, il serait tranquille. Aoi l'embrassa un dernière fois et il quitta l'appartement pour aller travailler, laissant Uruha désespérément seul, un profond soupir lui échappant alors qu'il regardait la porte de se refermer.

Le châtain prit le temps de terminer de petit déjeuner avant de se glisser sous la douche, se préparant longuement, comme à son habitude quotidienne, avant de sortir de chez Aoi, reprenant la route bien connue du Velvet. Mais cette fois ci, il se dirigea sans attendre dans le bureau de Yoshiki. Ce dernier l'accueillit avec un sourire, l'invitant à s'asseoir.
Le coeur battant, un peu anxieux, Uruha s'exécuta et exposa sa situation à son employeur, voyant son sourire s'effacer de minute en minute.

"Alors... Tu veux démissionner, c'est ce que je comprends..?"

Uruha se mordit la lèvre, avant d'hocher lentement la tête.

"Oui. Je suis désolé. Je vous suis vraiment reconnaissant de m'avoir offert ce poste pendant tout ce temps, je l'ai occupé avec plaisir mais si je veux avancer dans ma vie, il est temps que je change de travail."

Yoshiki soupira tout en acquiesçant néanmoins. Ca n'arrangeait pas du tout ses affaires... Uruha avait toujours été celui qui lui rapportait le plus. S'il partait maintenant, il allait avoir du mal à faire tourner le Velvet. Mais il comprenait. Son désir était légitime, il était temps pour lui qu'il change de vie.

"Je comprends. Je perds vraiment un bon élément mais je suppose que j'aurais du m'y attendre. Ce n'est pas le genre de travail que l'on fait toute sa vie."

"Je pensais pouvoir le faire, si... Mais certaines rencontres ont changé ma vision des choses. Si vous le permettez, je vais récupérer mes affaires et saluer tout le monde avant de vous rendre mes clefs."

Yoshiki hocha la tête une fois de plus et Uruha quitta son bureau. C'était bizarre... Il n'arrivait pas à savoir s'il regrettait son choix mais il savait que le Velvet lui manquerait. Cet endroit faisait partie de lui, de sa vie et de sa personnalité depuis tellement longtemps!
Une fois dehors, il se rendit au bar, saluant Tora et Reika sans trop leur prêter attention, se dirigeant vers Ruki installé à l'écart, s'asseyant en face de lui.

"J'ai démissionné. Tu vas peut-être réussir à récupérer ma suite..." annonça-t-il sans autre forme de préambule.

Ruki aussi allait lui manquer, il l'aimait bien malgré son caractère bizarre...

Il était encore un peu trop tôt pour Ruki qui savourait un café tranquillement à une table pour se réveiller. Il avait mal dormi cette nuit là, il ne savait pas pourquoi, s'était levé de bonne heure, et avait mal au bas du dos. Sans doute une bonne journée de merde qui commençait. En plus, il était tout seul, tout le monde dormant encore, et il ne pouvait se plaindre auprès de personne, ce qui était d'autant plus frustrant.

Mais il fut tiré de ses pensées par Uruha qui vint s'asseoir en face de lui. Relevant la tête, il sourit. Ah, voilà qui allait remonter un peu le niveau de la journée. Maintenant qu'Uruha passait toutes ces nuits chez Aoi, il le voyait beaucoup moins souvent et avait de moins en moins l'occasion de discuter avec lui, ce qui le faisait vraiment chier. Il s'apprêtait à ouvrir la bouche pour le saluer et lui raconter ses petits malheurs quand le châtain lança :

"J'ai démissionné. Tu vas peut-être réussir à récupérer ma suite..."

Le petit brun le regarda complètement estomaqué.

"Hein?" se contenta-t-il de demander, pas sûr de tout bien comprendre.

Il se repassa la phrase du plus grand avant de changer d'expression pour le regarder avec effarement, attrapant son bras.

"Attends... t'peux pas partir!! Tu déconnes là?!"

"Hein?"

Ruki semblait un peu perplexe mais Uruha ne pouvait pas vraiment lui en tenir rigueur, l'information était un peu soudaine. Mais il préférait être rapide et ne pas se perdre en de trop longues explications. C'était comme un pansement, il fallait arracher d'un seul coup.
Le plus petit sembla finalement comprendre ce qu'il venait de dire, attrapant son bras.

"Attends... t'peux pas partir!! Tu déconnes là?!"

"Non, je suis déjà allé voir Yoshiki. Il faut juste que je récupère mes affaires et je pars définitivement."

Il laissa échapper un soupir. Ca lui faisait bizarre, à lui aussi. Il n'était pas certain que Ruki accepte de le revoir comme ça, simplement pour boire un verre entre amis alors... Il allait sans doute perdre le contact avec lui définitivement, ce qu'il trouvait dommage.

"Si tu veux qu'on se revoit, ça sera avec plaisir. Je tenais à saluer tout le monde avant de me barrer."

"Non, je suis déjà allé voir Yoshiki. Il faut juste que je récupère mes affaires et je pars définitivement."

Ruki ouvrit de grands yeux. Mais il c'est qu'il était sérieux ce con!

"Mais... t'peux pas partir! On est ensemble depuis le début mec! Comment j'vais faire sans toi ici? T'étais mon seul vrai pote avec Hiroto! Alors déjà lui il s'est barré, mais toi t'peux pas faire ça!"

Déjà quand Hiroto était parti, Ruki l'avait mal vécu. Ils formaient un beau petit groupe, tous les trois avec Uruha, qui s'entendait à merveille, avec les mêmes centres d'intérêt. Mais le plus jeune avait eu le coup de foudre et avait décidé de suivre ce mec complètement taré, le laissant sel avec Uruha. Qui commençait petit à petit lui aussi à prendre ses distances avec le Velvet, sous l'oeil impuissant de Ruki.

"Si tu veux qu'on se revoit, ça sera avec plaisir. Je tenais à saluer tout le monde avant de me barrer."

"Arrête tes conneries, t'vas aller où? Chez ce type là? Qu'est-ce qu'il a de si bien que ça pour que tu partes d'ici? Si ça se trouve dans six mois il te jette et t'auras plus rien! Me dis pas que t'es amoureux, toi aussi. Uruha!"

Il s'était levé et braillait presque, accroché au bras de son ami. S'il partait, qu'est-ce qu'il allait devenir, seul, ici?

"Mais... t'peux pas partir! On est ensemble depuis le début mec! Comment j'vais faire sans toi ici? T'étais mon seul vrai pote avec Hiroto! Alors déjà lui il s'est barré, mais toi t'peux pas faire ça!"

"J'suis désolé Ruki... J'peux juste plus rester. Ca va me manquer hein, ça me fait mal au coeur de partir mais... C'est comme ça."

"Arrête tes conneries, t'vas aller où? Chez ce type là? Qu'est-ce qu'il a de si bien que ça pour que tu partes d'ici? Si ça se trouve dans six mois il te jette et t'auras plus rien! Me dis pas que t'es amoureux, toi aussi. Uruha!"

Ruki s'était levé, criant presque sur Uruha en attrapant son bras, sous l'oeil étonné de Reika, au bar. Qu'est ce qu'il leur arrivait à ces deux là..?

"J'en sais rien... Peut-être. C'est pas la question. Si ça ne marche pas, eh bien je reviendrai. Je sais que Yoshiki m'accueillera de nouveau. Mais en attendant, si je veux avancer, il faut que je parte.

Ruki allait se sentir bien seul, oui... Mais lui aussi, il pouvait en profiter pour partir, trouver sa voie et faire quelque chose de plus productif. Même s'il aimait le Velvet autant que lui, il ne pouvait nier qu'à long terme, ce n'était pas l'idéal.

"J'suis désolé Ruki... J'peux juste plus rester. Ca va me manquer hein, ça me fait mal au coeur de partir mais... C'est comme ça."

"Bah alors pars pas! Reste ici si c'est ce que tu préfères! Ta vie elle est ici, pas je ne sais où chez un pauvre mec qui va finir par te jeter!"

Il ne pouvait pas comprendre cette décision. Pas lui, pas Uruha, celui qui lui disait qu'il ne pourrait jamais se passer de sexe et qui ne pourrait jamais n'appartenir qu'à un seul homme!

"J'en sais rien... Peut-être. C'est pas la question. Si ça ne marche pas, eh bien je reviendrai. Je sais que Yoshiki m'accueillera de nouveau. Mais en attendant, si je veux avancer, il faut que je parte."

Le brun le regarda complètement désemparé. Il ne reconnaissait pas son camarade de toujours. Alors ça faisait ça, l'amour? Ca faisait changer les gens du tout au tout au point de ne pas les reconnaitre? Ca faisait prendre des décisions totalement incongrue? Non, jamais il ne tomberait amoureux.

"Putain mais... merde! Quoi avancer? T'es pas bien là? T'es le roi ici! Et dans dix ans même pas c'est toi qui reprend l'affaire! Tu vas faire quoi là? Bosser comme un type normal? Avec une vie bien rangée, où tu rentres chez toi tous les soirs pour retrouver ton mec et lui faire des bisous bisous, lui préparer la bouffe et faire son lit? C'est pas une vie pour toi Uruha, tu vas te faire chier!"

Il fallait à tout prix qu'il arrive à le convaincre qu'il devait rester!

"Putain mais... merde! Quoi avancer? T'es pas bien là? T'es le roi ici! Et dans dix ans même pas c'est toi qui reprend l'affaire! Tu vas faire quoi là? Bosser comme un type normal? Avec une vie bien rangée, où tu rentres chez toi tous les soirs pour retrouver ton mec et lui faire des bisous bisous, lui préparer la bouffe et faire son lit? C'est pas une vie pour toi Uruha, tu vas te faire chier!"

Uruha se mordit la lèvre. Quelque part, il savait qu'il avait sans doute raison. Lui même avait longuement hésité pour ces mêmes raisons. Il savait qu'il risquait de s'ennuyer, à la longue. Mais il fallait qu'il essaye, quitte à tout plaquer pour revenir au Velvet ensuite. Yoshiki ne l'en empêcherai pas, il le savait.

"Peut-être... C'est probable oui, mais je dois essayer. C'est maintenant ou jamais. Tu me verras peut-être revenir rapidement, je ne sais pas comment ça va se passer... Il a fait beaucoup d'efforts pour moi alors... C'est à mon tour maintenant."

Il savait, d'avance que Ruki ne comprendrait pas. Ils étaient pareils tous les deux... Et si ça avait été l'inverse, Uruha aurait réagi de la même façon. Il avait toujours dit, toujours clamé haut et fort qu'il était ici chez lui et qu'il n'en partirait jamais. Pourtant maintenant, il remettait tout en question. Juste pour un mec qu'il connaissait à peine et qui lui avait pourri la vie pendant toutes ses années lycée...

"Peut-être... C'est probable oui, mais je dois essayer. C'est maintenant ou jamais. Tu me verras peut-être revenir rapidement, je ne sais pas comment ça va se passer... Il a fait beaucoup d'efforts pour moi alors... C'est à mon tour maintenant."

Ruki secoua la tête d'un air largement désapprobateur, lâchant enfin son bras. Uruha avait l'air bien décidé à tous les abandonner là et partir pour sa nouvelle vie. Il ne pouvait vraiment pas comprendre ce qui lui passait par la tête, ce que ce type avait pu lui dire pour le convaincre de tout plaquer comme ça. Mais il le haïssait.

Sans un mot, il tourna les talons, abandonnant là son café à moitié entamé pour remonter à sa chambre. Qu'il parte si ça lui chante, qu'il aille se réfugier dans les bras de son brun, de toute manière il n'avait besoin de personne! Il avait toujours été seul, toute sa vie, alors, qu'est-ce que ça changeait?

Dans sa chambre, il claqua la porte derrière lui avant de se laisser tomber sur son lit, poussant un profond soupir. Maintenant, c'était lui le plus ancien au bordel. Est-ce que lui aussi, il allait tomber amoureux de quelqu'un un jour et partir d'ici? C'était impossible. Mais Uruha aussi, disait ça il n'y a encore pas si longtemps...