Infiltration au Velvet [Byou - Sugizo] -SUJET CLOS-

C'était une journée calme, dans le salon de tatouage de Sugizo. Tsuzuku et Byou étaient chacun occupés avec un client et lui s'était installé à son comptoir. Il semblait travailler sur les comptes de son commerce mais en réalité, il avait étalé un large plan du quartier de Kabukicho devant lui, cherchant encore et toujours un moyen de récupérer le Velvet. Il possédait tous les établissements autour, rêvait d'en agrandir certains, de se positionner en leader absolu du quartier mais ce type lui résistait encore farouchement, refusant de lui céder, ne serait-ce que des parts de son bordel. Le Velvet était parfaitement bien placé, à l'entrée du quartier, il était le premier que l'on voyait en passant les portes de Kabukicho. Alors forcément, il fonctionnait bien. Ce qui énervait encore davantage Sugizo. Cet emplacement était pour lui, cet établissement était le sien.

Etouffant un juron, il finit par froisser la feuille dans sa main, la jetant au sol, relevant les yeux vers la salle. Byou terminait son tatouage, passant de la crème cicatrisante sur le bras de son client. Sugizo soupira, pensif. En désespoir de cause, il avait tout investi ici. Son salon était extrêmement réputé et il faisait partie des meilleurs artistes tatoueurs de Tokyo. Tout ici était irréprochable, et il était relativement fier de ce qu'il avait pu accomplir. Il ne lui manquait que cette dernière victoire pour être réellement satisfait.

Il y avait réfléchi, jour et nuit, sans relâche. La seule solution qu'il voyait, c'était de déceler une faille dans son établissement, afin de le faire fermer. Peut-être quelque chose qui ne serait pas totalement aux normes, un élément de sécurité qui ne serait pas respecté... Parce que Sugizo avait beau aller voir Yoshiki régulièrement, le menaçant, lui mettant la pression, le directeur du Velvet restait intraitable, campant fermement sur ses positions.
Le client de Byou vint payer, tirant Sugizo de ses réflexions, il le remercia et appela le tatoueur, l'amenant près de lui pour lui demander :

"Ca te dit, de devenir pute au Velvet?"

Au moins, sur place, Byou pourrait avoir l'oeil là dessus... Et Yoshiki ne l'avait jamais vu, ça pourrait peut-être fonctionner.

Byou était occupé avec un client depuis une bonne demi heure déjà, s'appliquant scrupuleusement pour effectuer le dessin demandé à la perfection. Le cabinet de tatouage de Sugizo était parmi des plus réputés de Tokyo, et il ne fallait pas qu'il fasse la moindre erreur s'il ne voulait pas s'attirer les foudres de son patron. Mais il était parfaitement concentré dans sa tâche, et bientôt il en eut terminé avec son client, lui appliquant de la pommade cicatrisante et lui faisant quelques dernières petites recommandations avant de le laisser partir pour régler. Tandis qu'il abaissait son masque et retirait ses gants, Sugizo l'interpella et il le rejoignit aussitôt.

"Ca te dit, de devenir pute au Velvet?"

Les yeux du brun s'allumèrent immédiatement à cette question, et un sourire pervers étira ses lèvres.

"Si ça me dit? C'est pas mon anniversaire, que tu me fasses un si beau cadeau..."

Il ne s'était jamais prostitué. Il aimait le sexe, sous toute ses formes, c'était vrai, mais pas au point de penser en faire son métier non plus. Et il n'en avait pas eu l'obligation non plus, arrivant à survivre plutôt correctement de tout les sales boulots qu'il avait effectué. Mais il s'était toujours demandé ce que ça faisait, d'être pute. Alors une si belle occasion, ça ne se refusait pas. D'autant plus que le Velvet était réputé pour avoir des clients riches, et des putes de qualité. S'il se débrouillait bien, il pourrait même s'en taper quelques uns gratuitement.

"Si ça me dit? C'est pas mon anniversaire, que tu me fasses un si beau cadeau..."

Sugizo ricana. Il savait que Byou serait ravi de cette nouvelle mission. Ca lui irait comme un gant...

"Parfait. J'ai besoin que tu t'infiltres, tu vas te faire engager par ce casse-burnes de Yoshiki. Tu vas bosser pour lui, tout en inspectant le moindre aspect de sa façon de procéder. Les boulots, les conditions, les clients, les putes, le salaire. Je veux tout savoir."

Tsuzuku termina son travail à son tour, Sugizo encaissant sa cliente tout en regardant le brun aller fumer dehors. Il ne pouvait pas lui demander ça, à lui. Il refuserait de se soumettre à quiconque et risquerait de tuer des clients...

"Accepte le logement aussi. Même si tu l'occupes pas, je veux que tu puisses me dire si c'est aux normes."

"Parfait. J'ai besoin que tu t'infiltres, tu vas te faire engager par ce casse-burnes de Yoshiki. Tu vas bosser pour lui, tout en inspectant le moindre aspect de sa façon de procéder. Les boulots, les conditions, les clients, les putes, le salaire. Je veux tout savoir."

"Oh, c'est du boulot..." grogna-t-il alors.

Tout de suite, ça perdait un peu de son côté attrayant. Mais bon, ça restait tout de même une mission bien agréable.

"Compte sur moi. En tout cas pour ce qui est des clients et des putes, j'vais bien les inspecter! En profondeur..." ricana-t-il en lui faisant un clin d'oeil.

"Accepte le logement aussi. Même si tu l'occupes pas, je veux que tu puisses me dire si c'est aux normes."

"Ah? Pourquoi je l'occuperais pas? C'est tout benef d'être en permanence sur place..."

Et puis, il risquait fort de finir ivre mort au bar les soirs, alors il approuvait fortement de n'avoir qu'à ramper jusqu'à la chambre qu'on lui donnerait plutôt que de devoir retourner chez eux. Sugizo se passerait bien de sa présence et ses services quelques temps.

"Tu veux que j'y aille quand? Ah, et autre question... je fais comment, pour qu'il m'accepte? Je vais dans son bureau et je l'embobine pour lui faire croire que j'ai à tout prix besoin du poste?"

"Oh, c'est du boulot..."

"Evidemment..." grinça Sugizo. "Pourquoi je te demanderais ça, sinon?"

"Compte sur moi. En tout cas pour ce qui est des clients et des putes, j'vais bien les inspecter! En profondeur..."

Sugizo sourit. Parfait.

"Oh, oui, je te fais confiance pour ça!"

A force, il allait bien finir par réussir à trouver un moyen de s'approprier l'endroit. Et même si ce dernier n'avait aucune faille -ce qui était peu probable tout de même, Yoshiki restait humain- il trouverait peut-être une faiblesse du côté du patron, un moyen de pression, pour le faire plier.

"Ah? Pourquoi je l'occuperais pas? C'est tout benef d'être en permanence sur place..."

"Oh, fais ce que tu veux. Mais je doute que ça soit le grand luxe."

Leur appartement allait lui paraître un peu vide, mais ça serait l'occasion pour lui de profiter un peu de la solitude...

"Tu veux que j'y aille quand? Ah, et autre question... je fais comment, pour qu'il m'accepte? Je vais dans son bureau et je l'embobine pour lui faire croire que j'ai à tout prix besoin du poste?"


"Demain. Et oui, t'es fort pour ça, tu devrais t'en sortir. Surtout que ce type est un coeur d'artichaut... Dès que quelqu'un pleure, il l'engage, même des types qui ont tout sauf la carrure pour ce boulot. T'auras aucun problème a avoir une place."

"Evidemment... Pourquoi je te demanderais ça, sinon?"

"Euh... je sais pas, pour me récompenser du bon boulot que je fais ici?" suggéra-t-il même s'il savait que c'était fort peu probable. Sugizo était plutôt avare en compliments et récompenses...

"Oh, fais ce que tu veux. Mais je doute que ça soit le grand luxe."

"Tu sais, je pense que les rares fois où je serai dans ma chambre je serai bien trop défoncé pour m'attarder sur ce détail..." [/i] rit-il, comptant bien profiter un maximum de cette nouvelle vie.

Plus qu'une mission, il prenait plutôt ça comme des vacances. Pas de boulot, pas de patron sur le dos, l'alcool, le sexe, c'était la vie rêvée.

[i]"Demain. Et oui, t'es fort pour ça, tu devrais t'en sortir. Surtout que ce type est un coeur d'artichaut... Dès que quelqu'un pleure, il l'engage, même des types qui ont tout sauf la carrure pour ce boulot. T'auras aucun problème a avoir une place."

"Ce sera un jeu d'enfant alors! De toute manière, il verra tout de suite que j'ai le profil de l'emploi. Et s'il a besoin, je pourrai même lui faire une petite démonstration! Bon, et je dois y rester combien de temps du coup? Je suppose que tu vas pas te passer de moi ici pendant cent sept ans?"

Lui, ça ne le dérangerait pas de rester là-bas pour une durée indéterminée. Mais avec un tatoueur en moins, ça ferait plus de boulot à se répartir entre eux, surtout que chacun avait un style particulier et que certains clients avaient pour habitude de demander un tatoueur précis.

"Euh... je sais pas, pour me récompenser du bon boulot que je fais ici?"

Sugizo lui jeta un regard moqueur. Quoi, il avait besoin de reconnaissance? Pauvre petit... Il ne fallait pas compter là dessus avec lui.

"Tu sais, je pense que les rares fois où je serai dans ma chambre je serai bien trop défoncé pour m'attarder sur ce détail..."

"Essaye de ne pas perdre de vue que tu as un objectif, tout de même. Je n'aimerais pas devoir envoyer Tsuzuku à ta place."

"Ce sera un jeu d'enfant alors! De toute manière, il verra tout de suite que j'ai le profil de l'emploi. Et s'il a besoin, je pourrai même lui faire une petite démonstration!"

"Hum c'est une idée... Fais en sorte qu'il pense qu'il peut réellement compter sur toi. Qu'il te fasse confiance."

"Bon, et je dois y rester combien de temps du coup? Je suppose que tu vas pas te passer de moi ici pendant cent sept ans?"

"Non, surtout que tu as déjà des rendez-vous de prévus pour la semaine prochaine. Donc tu seras à temps partiel là bas, j'aurais besoin de toi pour assurer ton job. Et... Pour la durée, on verra en fonction de ce que tu découvres."

"Essaye de ne pas perdre de vue que tu as un objectif, tout de même. Je n'aimerais pas devoir envoyer Tsuzuku à ta place."

Tsuzuku? Byou étouffa un rire. Au moins, ce serait vite réglé.

"Ouais, d'ailleurs... pourquoi tu lui demandes pas de le buter, ton Yoshiki? Au moins ça résoudrait tous tes problèmes rapidement, ça fait des années que tu te prends la tête avec ça."

Si ça ne tenait qu'à lui, il y a déjà longtemps que le directeur du Velvet serait six pieds sous terre.

"Hum c'est une idée... Fais en sorte qu'il pense qu'il peut réellement compter sur toi. Qu'il te fasse confiance."

"Me faire confiance? Ca, ça va pas être facile, mais je vais essayer. Je ferais ce que je pourrais, mais je te promets rien. Tu sais très bien que je suis un peu sans foi ni loi. S'il est pas con, il s'en apercevra assez vite."

"Non, surtout que tu as déjà des rendez-vous de prévus pour la semaine prochaine. Donc tu seras à temps partiel là bas, j'aurais besoin de toi pour assurer ton job. Et... Pour la durée, on verra en fonction de ce que tu découvres."

Byou tiqua. Là par contre, il n'était pas d'accord sur les termes de cet arrangement.

"Euh... ça le fait pas d'aller me lamenter à ses pieds pour qu'il me file une place et de prendre un truc qu'à mi-temps. i je dis que j'ai plus de thune et que je suis sur la paille, c'est pas pour bosser qu'à moitié. Et si jamais il se doute d'un truc et qu'il me fait suivre, c'est mort il va caler que je suis là pour fouiner."

"Ouais, d'ailleurs... pourquoi tu lui demandes pas de le buter, ton Yoshiki? Au moins ça résoudrait tous tes problèmes rapidement, ça fait des années que tu te prends la tête avec ça."

"Parce que pour une fois, j'essaye de faire un truc légalement... Mais c'est comme ça que ça se terminer s'il continue de s'entêter."

"Me faire confiance? Ca, ça va pas être facile, mais je vais essayer. Je ferais ce que je pourrais, mais je te promets rien. Tu sais très bien que je suis un peu sans foi ni loi. S'il est pas con, il s'en apercevra assez vite."

"T'en fais pas. Il te fera confiance. Tant que tu t'occupes bien de ses clients et que tu lui laisses penser que tu vas rester bosser pour lui, il sera content."

"Euh... ça le fait pas d'aller me lamenter à ses pieds pour qu'il me file une place et de prendre un truc qu'à mi-temps. Si je dis que j'ai plus de thune et que je suis sur la paille, c'est pas pour bosser qu'à moitié. Et si jamais il se doute d'un truc et qu'il me fait suivre, c'est mort il va caler que je suis là pour fouiner."

Sugizo grogna. Ce n'était pas le genre de Yoshiki... Mais il n'avait pas tort, ça ne servait à rien de prendre le risque...

"Bon, je prendrai tes clients. Mais si quelqu'un te réclame expressément, il faudra que tu reviennes le temps d'un tatouage."

La discussion était close pour lui et il se leva, refermant son agenda de rendez-vous. Il tendit les clefs du salon à Byou, avant de se diriger vers la porte.

"Tu fermeras, à 19h. J'ai des trucs à faire."

Ils se retrouveraient le soir, afin de peaufiner l'arrivée de Byou au Velvet. Dehors, il retrouva Tsuzuku, lui souhaitant une bonne soirée, et partit en direction d'un autre endroit dont il s'occupait.

"Parce que pour une fois, j'essaye de faire un truc légalement... Mais c'est comme ça que ça se terminer s'il continue de s'entêter."

"Toi, faire un truc légalement?" se moqua-t-il "Tu perds du temps ouais. Bute le maintenant."

Quoique, s'il faisait ça, il n'aurait pas le droit d'aller s'amuser un peu au Velvet. Alors non, valait mieux qu'il attende encore un peu.

"T'en fais pas. Il te fera confiance. Tant que tu t'occupes bien de ses clients et que tu lui laisses penser que tu vas rester bosser pour lui, il sera content."

"Ok, je vois le genre. Ca devrait le faire alors!"

"Bon, je prendrai tes clients. Mais si quelqu'un te réclame expressément, il faudra que tu reviennes le temps d'un tatouage."

Byou sourit. Voilà qui lui convenait parfaitement!

"Ca marche! De toute manière, c'est pas une prison, j'imagine bien que j'aurais le droit de sortir de temps en temps si j'ai envie.  Et toi alors, tu me réclameras pas expressément pour mes services?" lui demanda-t-il en se rapprochant de lui avec un sourire en coin, se penchant pour glisser sa main le long de l'intérieur de sa cuisse de manière suggestive.

Mais Sugizo semblait bien ne rien en avoir à faire et se leva, marquant la fin de leur conversation.

"Tu fermeras, à 19h. J'ai des trucs à faire."

"Ok. A ce soir." grogna-t-il, vexé de ce manque d'attention.

Glissant les clés dans sa poche arrière, il repartit accueillir un nouveau client, l'installant avant de s'occuper de lui.

"Toi, faire un truc légalement? Tu perds du temps ouais. Bute le maintenant."

"Plus tard." grogna-t-il, détestant qu'on remette en question sa façon d'agir.

"Ca marche! De toute manière, c'est pas une prison, j'imagine bien que j'aurais le droit de sortir de temps en temps si j'ai envie. Et toi alors, tu me réclameras pas expressément pour mes services?"

Byou avait fait glisser sa main sur sa cuisse, sans que Sugizo ne lui accorde vraiment d'attention. Il s'occuperait de lui ce soir.

"Tu seras bien trop occupé avec tous tes clients."

Sugizo visita plusieurs de ses établissements, mettant son nez dans ses comptes et sa gestion. Il était 19h30 lorsqu'il en eut terminé, recevant un message de Byou qui lui confirmait avoir fermé le salon. Il rentra donc chez lui, attendant le plus jeune chez eux, lui demandant de prendre un truc à manger en revenant.

Byou s'occupa de tout gérer en l'absence de Sugizo. Il en avait l'habitude de toute manière, très vite le gérant de la boutique lui avait appris les ficelles du métier pour lui permettre de s'occuper de tout dès qu'il s'absentait, ce qui arrivait fréquemment étant donné le nombre d'affaires dont il s'occupait ici et là. Fixant les prochains rendez-vous, accueillant, renseignant, tatouant, encaissant, il put enfin baisser le rideau peu avant 19h30, souhaitant bonne soirée à Tsuzuku qui lui répondit d'un simple signe de la main.

Il prévint alors Sugizo qu'il en avait terminé et que tout s'était bien passé. Celui-ci lui répondit presque aussitôt, uniquement pour lui dire de prendre à manger en rentrant. Le brun soupirant tout en jetant son téléphone dans son sac. Il trouvait que le plus âgé en profitait un peu trop, lui donnant bien trop souvent des ordres à son goût et lui demandant de faire toutes sortes de choses qu'il aurait tout aussi bien pu faire lui-même. Il n'était pas son larbin, et la manière qu'il avait de s'adresser à lui de ce ton péremptoire ne lui plaisait absolument pas. Mais grâce à lui, il pouvait se loger pour pas trop cher puisqu'il partageait son appartement, et il baisait bien. Deux raisons qui lui faisaient fermer sa gueule la plupart du temps. Mais dès le lendemain, il devrait soit trouver quelqu'un d'autre pour prendre son rôle, soit se démerder tout seul.

En route, il passa prendre des barquettes de yakitoris avant de rejoindre l'appartement. Glissant les clés dans la serrure, il se glissa à l'intérieur en soupirant, lançant tout de même :

"Hey! J'suis rentré! Et j'ai la bouffe!"

"Hey! J'suis rentré! Et j'ai la bouffe!"

"Parfait, merci." répondit Sugizo en se levant du canapé sur lequel il s'était installé, rejoignant Byou dans la cuisine.

Il récupéra les clefs de la boutique et sortit deux bières du frigo, les posant sur la table.

"Tout s'est bien passé?"

Il lui faisait relativement confiance lorsqu'il s'agissait de gérer le magasin, il lui avait apprit dès le départ à fermer seul et à gérer les clients, Tsuzuku lui donnant un coup de main quand il le fallait -même si lui et Byou avaient mis un peu de temps à s'apprivoiser- et il n'y avait jamais eu le moindre souci.
Attrapant une des barquettes ramenées par le plus jeune, il sortit de la sauce soja, remplissant deux bols de riz pour accompagner le tout.

"Parfait, merci."

Déposant son sac, se mettant à l'aise, Byou se rendit ensuite à la cuisine pour sortir du sachet la nourriture et tout déposer sur la table, attendant d'être rejoint par Sugizo, lequel arriva presque aussitôt, récupérant ses clefs.

"Tout s'est bien passé?"

"Ouais niquel." répondit-il simplement en se laissant tomber sur une chaise, attrapant immédiatement sa canette pour la décapsuler et en boire une longue gorgée.

Il le laissa sortir sauce et riz, attendant qu'il soit à son tour attablé avant de lancer, se jetant sur la nourriture.

"Bon app'!"

Il était affamé et dévora plus qu'il ne mangea son repas, en silence. Sugizo n'était pas très bavard, et si ce n'était pas lui qui faisait la conversation, alors c'était en général le silence seul qui régnait. Mais là, il avait la bouche occupée et pas grand chose à lui raconter.

Son repas englouti, il finit sa bière et se leva pour jeter tous les emballages à la poubelles, avant de se sortir une nouvelle bière et partir au salon. Enfoncé dans le canapé, sa bière à la main et les pieds reposés sur la table basse, il ferma les yeux un instant pour profiter de ce moment de détente. Ouais, il aimait plutôt bien sa vie. Ce n'était pas non plus folichon ni trépidant, mais il avait où loger, de l'argent, et bientôt du sexe à volonté. Il n'y avait pas grand chose qu'il pourrait souhaiter de plus.

Ils dînèrent dans un silence complet, les barquettes de yakitori ne faisant pas long feu, rapidement englouties. Sugizo mit ensuite les bols à la machines, tandis que Byou jetait les emballages et ils emmenèrent leurs bières au salon, le plus âgé allumant la télévision.

"Bon, t'as une idée de ce que tu vas sortir à Yoshiki?"

Il comptait beaucoup sur lui pour faire évoluer la situation, il n'était pas question qu'il se plante. Il savait que Byou était un excellent menteur mais si Yoshiki était beaucoup trop gentil et un peu naïf, il n'était pas non plus complètement stupide. Il s'agissait donc de faire un minimum attention pour ne pas éveiller ses soupçons. Il devait bien s'attendre, depuis le temps, à ce que Sugizo passe à la vitesse supérieure. Ca faisait longtemps qu'il n'était pas venu essayer de négocier en personne, mais Yoshiki ne pouvait pas croire qu'il avait abandonné. Il le connaissait suffisamment pour savoir que ce n'était pas son genre.

"Bon, t'as une idée de ce que tu vas sortir à Yoshiki?"

"L'impro mec, y'a que ça de vrai!" lui répondit Byou en léchant le goulot de sa canette pour récupérer les quelques gouttes qu'il avait laissées s'échapper. "Mais ouais, je vais lui sortir une histoire à la con... que je me suis fait virer de mon taff à cause de réduction d'effectifs, que j'ai des parents malades dont je dois m'occuper, des dettes qui me font crouler, et que j'ai à tout prix besoin d'argent rapidement. Que je me vois pas plonger dans des magouilles quelconques, et que comme j'aime le sexe et que je pense pouvoir plaire, je me suis dit que c'était le plus judicieux..."

Ca ne servait à rien de répéter tout ce qu'il avait à dire. C'est quand ça faisait trop récité que ça ne faisait pas naturel. Juste quelques idées, et ce serait bon, il saurait le faire céder. Au pire, il écartait les cuisses pour lui si ça lui faisait plaisir de tester ses compétences en la matière, et il n'avait aucun doute que ça marcherait. Après tout, si Sugizo le gardait sous le coude, c'était bien parce qu'il baisait bien lui aussi, non?

"Vas-y, dis-moi avec précision ce que je dois regarder, je vais tout noter sur mon tel pour y penser. Parce que je suis pas sûr qu'on se revoit après."

"L'impro mec, y'a que ça de vrai!"

Sugizo grimaça à ces mots. Certes, il ne fallait pas un discours trop appris par coeur, mais pas trop d'improvisation non plus...

"Mais ouais, je vais lui sortir une histoire à la con... que je me suis fait virer de mon taff à cause de réduction d'effectifs, que j'ai des parents malades dont je dois m'occuper, des dettes qui me font crouler, et que j'ai à tout prix besoin d'argent rapidement. Que je me vois pas plonger dans des magouilles quelconques, et que comme j'aime le sexe et que je pense pouvoir plaire, je me suis dit que c'était le plus judicieux..."

"Hum ok, ça me parait pas mal. Ca devrait le satisfaire. Prends bien soin d'avoir l'air désespéré."

"Vas-y, dis-moi avec précision ce que je dois regarder, je vais tout noter sur mon tel pour y penser. Parce que je suis pas sûr qu'on se revoit après."

"Oh, compte sur moi pour t'appeler régulièrement pour avoir des info... Mais, il faut que tu regardes tout. Chaque petit détail. Le plus important, c'est sans doute tout le côté sécurité et sanitaire, pour les prostitués. Si les tests réguliers sont fait, que les clients sont bien informés que les capotes sont obligatoires, qu'il y a un souci médical pour chacun, qu'il n'y a personne de mineurs... Les trucs de base qui peuvent faire fermer un établissement si y'a un contrôle quoi."

Un mineur, ça serait l'idéal pour le faire plonger... Mais ça ne ressemblait sans doute pas trop à Yoshiki, malheureusement.

"Hum ok, ça me parait pas mal. Ca devrait le satisfaire. Prends bien soin d'avoir l'air désespéré."

Byou reposa sa bière sur la table basse avant de se retourner vers Sugizo, se rapprochant de lui en adoptant une expression désespérée, ses yeux le suppliant avec espoir tandis qu'une moue triste étirait ses lèvres, la voix étranglée :

"Yoshiki... je vous en supplie, j'ai absolument besoin de ce travail... je ne sais pas comment je vais m'en sortir sinon... s'il-vous-plait, je ferai tout ce qu'il faudra pour vous satisfaire et servir votre établissement du mieux possible..."

Il attrapa la main de Sugizo, continuant sa petite simulation un instant avant de se redresser.

"Alors, j'étais comment?"

"Oh, compte sur moi pour t'appeler régulièrement pour avoir des info... [...] Les trucs de base qui peuvent faire fermer un établissement si y'a un contrôle quoi."

Au fur et à mesure que le plus vieux lui donnait des indices sur ce qu'il devait rechercher, il nota le tout dans un mémo. Bon, il lui faudrait plusieurs jours pour mener sa petite enquête sans que personne ne s'en rende compte. il devrait gagner la confiance des autres employés pour pouvoir discuter avec eux et avoir leur ressenti, puis se renseigner sur leur âge et leurs pratiques.

"Ok, je vois. Par contre je doute que quand les clients rentrent dans le Velvet, ils aient un cours théorique sur toutes les MST, IST et autres merdes qu'il peuvent choper avec recommandations d'hygiène hein... Faut pas être con pour savoir que quand tu vas te faire une pute tu te protèges."

D'ailleurs, il ne manquerait pas de le rappeler à chaque client qu'il aurait si jamais il voulait outrepasser la règle. Il aimait s'amuser, mais on ne plaisantait pas avec ça.

Byou se mit alors en tête de lui faire une petite démonstration de ses talents, attrapant sa main en prenant un air désespéré. Amusé, Sugizo le laissa faire, un léger sourire aux lèvres.

"Alors, j'étais comment?"

"Plutôt convaincant. Pas mal du tout."

"Ok, je vois. Par contre je doute que quand les clients rentrent dans le Velvet, ils aient un cours théorique sur toutes les MST, IST et autres merdes qu'il peuvent choper avec recommandations d'hygiène hein... Faut pas être con pour savoir que quand tu vas te faire une pute tu te protèges."

"Evidemment. Mais dans tous mes établissements, je mets un point d'honneur à le rappeler à toute personne qui passe la porte. Et je ne te parle pas de cours, les simples mots "capotes obligatoires" sont amplement suffisants. Tu n'imagines le nombre de types qui n'en ont rien à secouer."

Sugizo termina sa bière, reposant la canette vide sur la table en s'étirant. La journée de demain serait dure, avec un tatoueur de moins, il serait obligé de rester jusqu'à la fermeture. Byou absent, il s'imposait un rythme assez soutenu pendant quelques semaines. Il espérait que ça vaudrait le coup.

"Plutôt convaincant. Pas mal du tout."

Byou sourit. Il le savait. Il avait raté sa vocation d'acteur. Ou alors homme politique, qui sait?

"Evidemment. Mais dans tous mes établissements, je mets un point d'honneur à le rappeler à toute personne qui passe la porte. Et je ne te parle pas de cours, les simples mots "capotes obligatoires" sont amplement suffisants. Tu n'imagines le nombre de types qui n'en ont rien à secouer."

"Ouais, je regarderais si y'a des panneaux ou je ne sais quoi du genre. D'ailleurs, t'en a rien à foutre de m'envoyer là-bas en sachant les risques que ça pourrait comporter pour ma santé, pas vrai?" lui fit-il remarquer.

Bien évidemment il ne se laisserait prendre ou ne prendrait personne sans capote. Mais on ne savait jamais, un accident ou un oubli dans le feu de l'action était vite arrivé, surtout s'il avait bu. Ou s'était drogué. Ou les deux.

"Bon, j'vais à la douche. J'irai demain dans la matinée, ça te va?" lui demanda-t-il en terminant sa bière et se levant.

"Ouais, je regarderais si y'a des panneaux ou je ne sais quoi du genre. D'ailleurs, t'en a rien à foutre de m'envoyer là-bas en sachant les risques que ça pourrait comporter pour ma santé, pas vrai?"

"T'es grand, non? Tu devrais être capable de pas te faire prendre sans protection..."

"Bon, j'vais à la douche. J'irai demain dans la matinée, ça te va?"

"Oui. Rejoins moi dans ma chambre, je profiterais bien de ton corps une dernière fois avant de te jeter en pâture aux clients de Yoshiki..."

Il lui adressa un clin d'oeil et se leva, ne gardant que son boxer avant de se glisser sous la couette, consultant ses mails sur son téléphone pour patienter en attendant que Byou ne le rejoigne.

"T'es grand, non? Tu devrais être capable de pas te faire prendre sans protection..."

Ouais, c'était bien ce qu'il se disait. Il en avait rien à foutre. Mais ça ne l'étonnait même pas. Leur relation était vraiment particulière. Ils habitaient ensemble, et à vrai dire Byou n'avait jamais réellement compris pourquoi Sugizo le lui avait proposé. Ils baisaient ensemble. Mais à part ça, ils étaient juste... potes? Et encore, parfois c'était à se demander.

"Oui. Rejoins moi dans ma chambre, je profiterais bien de ton corps une dernière fois avant de te jeter en pâture aux clients de Yoshiki..."

"J'm'en serais douté..." répondit-il en léchant ses lèvres de manière suggestive avant de filer hors de sa vue.

Sa douche terminée, il ne prit même pas la peine de se rhabiller. A quoi bon, il allait finir à poil dans les minutes qui suivaient de toute manière, alors autant gagner du temps. De toute manière, il se promenait souvent nu dans l'appartement, Sugizo était habitué. Il referma la porte de la chambre derrière, lui, avançant jusqu'au lit d'une démarche féline, s'avançant à quatre pattes vers Sugizo jusqu'à arriver à sa hauteur, le surplombant en murmurant :

"Au fait... ça te fais quoi, de te dire que je vais me faire baiser par des dizaines de mecs, par jour? Que ce sera leur bite entre mes cuisses qui me fera crier, et pas la tienne?"

Sugizo reposa son téléphone lorsque Byou entra dans la pièce, laissant son regard couler sur son corps nu, un petit sourire satisfait aux lèvres. Il le laissa venir à lui, le regardant dans les yeux.

"Au fait... ça te fais quoi, de te dire que je vais me faire baiser par des dizaines de mecs, par jour? Que ce sera leur bite entre mes cuisses qui me fera crier, et pas la tienne?"

Sugizo resta silencieux un moment, avant de plonger ses doigts dans les cheveux du plus jeune, l'attirant à lui pour l'embrasser avec fougue. Quelque part, ça le faisait un peu chier. Parce qu'il aimait bien avoir Byou à ses côtés quand il en avait envie et qu'il baisait bien. Il allait devoir se trouver un autre partenaire pendant son absence et ça, c'était chiant. Mais pas question de l'admettre.

"J'me dis que tu vas beaucoup trop aimer ça et que je vais avoir du mal à te sortir de là une fois ta mission terminée." répondit-il simplement lorsque leurs lèvres se séparèrent.

D'un mouvement, il le fit basculer sur le dos, le surplombant à son tour en revenant capturer ses lèvres, ses doigts glissant le long de son corps jusqu'à son entrejambe, enroulant ses doigts autour. Ils n'étaient pas du tout branchés préliminaires à rallonge, tous les deux, se contentant du strict minimum pour une partie de jambes en l'air réussie.

Byou n'eut pas sa réponse tout de suite, son amant plongeant ses doigts dans ses cheveux pour l'attirer à lui et l'embrasser. Il aurait presque pu prendre ça pour une marque de possession, un désir du plus âgé de lui dire "tu es à moi". Quelque part, il aurait bien aimé l'entendre dire qu'il allait lui manquer. Mais il savait très bien qu'il ne le lui avouerait jamais même si c'était le cas.

"J'me dis que tu vas beaucoup trop aimer ça et que je vais avoir du mal à te sortir de là une fois ta mission terminée."

"Y'a de grandes chances que je te demande une mutation pour passer de tatoueur à pute à plein temps dans une de tes maisons..." lui souffla-t-il tandis qu'il inversait leurs positions.

Aussitôt, les doigts de son partenaire glissèrent autour de son membre déjà en plein éveil, lui arrachant un grognement de satisfaction. C'était tellement bon, le sexe, il ne comprenait pas comment certains pouvaient ne pas aimer plus que ça. Enroulant sa langue autour de celle du brun, il fit glisser ses mains le long de son dos musclé pour les glisser dans son boxer, massant ses fesses avec envie. Ah, peut-être que ce serait quelque chose qui lui manquerait, ses fesses... il aimait tout particulièrement leur forme légèrement bombée et leur fermeté, malgré l'âge de son amant. Pas sûr que ses clients soient aussi bandant sur ce point...

Quelques secondes plus tard, son boxer était au sol et les doigts du plus jeune se promenaient à leur tour sur son entrejambe, avant qu'il ne mordille ses lèvres pour lui faire cesser le baiser, murmurant alors en le regardant d'un air de défi :

"T'as intérêt à assurer et mettre la dose, si tu veux pas que j'oublie jusqu'à ton existence ces prochaines semaines..."

"Y'a de grandes chances que je te demande une mutation pour passer de tatoueur à pute à plein temps dans une de tes maisons..."

"Elle te sera refusée." grogna Sugizo, profitant de la caresse apportée par son partenaire, tout en l'embrassant une nouvelle fois.

Son boxer ne fit pas long feu, jeté au sol par Byou qui vint stimuler son entrejambe à son tour, mettant fin à leur baiser pour s'adresser à lui.

"T'as intérêt à assurer et mettre la dose, si tu veux pas que j'oublie jusqu'à ton existence ces prochaines semaines..."

Sugizo lui lança un regard perçant, deux de ses doigts glissant prestement dans son corps. Il se pencha sur son amant, mordant son cou de façon à lui laisser une marque, avant de se redresser, retirant ses doigts pour s'enfoncer à leurs places, d'un ample mouvement de bassin.

"J'assure toujours. Et crois-moi, je ferais en sorte que tu ne m'oublies pas..."

Il attrapa l'une des jambes de Byou, la levant pour la poser sur son épaule, allant et venant avec force en lui.