Prouve-moi que tu en vaux la peine [Uruha - Aoi] -SUJET CLOS-

"Alors quoi?"

"Je ne sais pas... Juste des rapports plus physiques... C'est tout ce qu'il me manque, réellement..."

Aoi finit par se redresser, attrapant un mouchoir sur la table.

"C'est si difficile que ça... De me donner quelques petites attentions? Un sourire... Une caresse, un simple bisou... Un contact quand tu passes à côté de moi... Un petit mot doux de temps à autre, un compliment..."

Concrètement, ça ne semblait pas si difficile que ça. Uruha avait même le sentiment de déjà faire ça... Il aimait bien passer du temps avec le brun, il aimait dormir dans ses bras, l'emmener de magasin en magasin en le regardant rougir de gêne lorsqu'il lui prenait la main en public. Mais il avait sans doute trop l'habitude de tout recevoir de ses clients, de se comporter comme une diva et pas assez de donner en retour. Il avait tout pris d'Aoi, mais ne lui avait rien rendu.

"Mais je ne veux pas que tu te forces... Tu ne m'aimes pas, c'est sans doute pour ça que ça ne te vient pas à l'idée d'agir comme ça."

"Non c'est juste... Que je ne sais pas comment ça marche, je ne pense qu'à moi depuis toujours."

"Je vais prendre une douche."

Le châtain hocha la tête et le regarda partir, soupirant profondément. En temps normal, il l'aurait suivi mais là... Ca ne serait sans doute pas apprécié.

"Je ne sais pas... Juste des rapports plus physiques... C'est tout ce qu'il me manque, réellement..."

Aoi ne répondit pas. Uruha voulait du sexe, pur et dur. Qu'ils se comportent comme des potes et qu'ils baisent comme des lapins. C'était sans doute ça pour lui, la vie de couple.

"Non c'est juste... Que je ne sais pas comment ça marche, je ne pense qu'à moi depuis toujours."

Oui vraiment... Il avait fait une belle connerie de tomber amoureux d'Uruha.
Arrivé à la salle de bain, il se glissa dans la cabine de douche et fit couler l'eau chaude sur lui, fermant les yeux pour tenter de faire le vide dans son esprit. Il n'allait tout de même pas passer sa soirée et son week end à se lamenter. Uruha et lui n'étaient pas compatibles, point.

Sortant de la douche, il se sécha et revêtit un boxer propre avant de retourner au salon.

"Je vais lit Uru'. Tu viens ou tu restes là?" lui demanda-t-il en restant dans l'encadrement de la porte, l'air las.

"Je vais lit Uru'. Tu viens ou tu restes là?"

Uruha s'était plongé dans ses pensée et il sursauta en entendant Aoi, se retournant vers lui.

"Non, j'arrive."

Il se leva et le suivit dans sa chambre, retirant ses vêtements pour ne garder que son boxer, se glissant sous la couette. Il observa Aoi faire de même et vint rapidement se blottir contre lui. Il avait beau dire, il aimait vraiment dormir dans ses bras et dans ces moments là, Aoi pouvait faire preuve d'autant de tendresse qu'il le souhaitait, il adorait ça.

"Tu sais..." murmura-t-il. "J'ai pas envie de retourner à ma vie et de t'oublier. Que tu le croies ou non, j'me suis attaché, tu me manquerais."

"Non, j'arrive."

Uruha le suivit alors à sa chambre, se dénudant pour se glisser dans le lit aux côtés du brun qui s'y état déjà installé. Et presque aussitôt, il vint se blottir contre lui, son bras passé autour de sa taille. Mais contrairement à d'habitude, Aoi ne l'enlaça pas, restant de marbre.

"Tu sais... 'ai pas envie de retourner à ma vie et de t'oublier. Que tu le croies ou non, j'me suis attaché, tu me manquerais."

"Ouais... Quelques jours, le temps que tu te trouves un nouveau plan cul..." soupira-t-il avant de se tourner dos à lui, échappant à son étreinte. "Bonne nuit, Uruha."

Il ne l'embrassa pas longuement comme il le faisait avant qu'ils dorment. Il voulait moins d'affection, non?

Uruha sentit une pointe de déception alors qu'Aoi ne lui rendait pas son étreinte. Il ne connaissait pas vraiment cette sensation mais il sentit son coeur se serrer. Ah, il avait vraiment merdé...

"Ouais... Quelques jours, le temps que tu te trouves un nouveau plan cul..."

Uruha en resta sans voix, regardant le dos que le brun lui présentait maintenant. Pas de baiser de bonne nuit, pas d'étreinte réconfortante... Oh, ça allait lui manquer...

"J'ai jamais eu de plan cul... Avant de bosser..." souffla-t-il. "T'es ma première relation en dehors du taf."

"Bonne nuit, Uruha."

"Bonne nuit..." soupira-t-il en réponse.

Il ne se laissa cependant pas déstabiliser par cette position, revenant se coller à son dos en passant son bras autour de ses hanches, déposant brièvement ses lèvre sur sa nuque. Le week end allait être long...

"J'ai jamais eu de plan cul... Avant de bosser... T'es ma première relation en dehors du taf."

Et sans doute la dernière, pensa Aoi sans toutefois le lui dire. Le châtain vint néanmoins se coller à son dos, ses lèvres se déposant dans son cou, lui arrachant un frisson bien malgré lui. Ah, ça allait être vraiment dur, de restreindre ses élans affectifs envers lui...

Le lendemain matin, Aoi fut réveillé de plutôt bonne heure. Il avait passé une mauvaise nuit, ne cessant de se réveiller et se retourner, faisant grogner Uruha. Il se retourna vers lui, l'observant dormir paisiblement, avant d'effleurer sa joue en soupirant et de se lever. Quel type de réveil lui plairait? Il n'en avait aucune idée. Apparemment pas ceux où il le couvrait de tendres câlins et baisers à profusion et où il lui ramenait le petit déjeuner au lit. C'était trop.

Il partit à la salle de bain faire sa toilette matinale avant de se rendre à la cuisine pour préparer le petit déjeuner qu'il servit sur la table, attendant alors qu'Uruha se lève. Celui-ci ne tarda d'ailleurs pas à le rejoindre, réveillé par les bruits provenant de la cuisine.

"Salut. Bien dormi?" lança Aoi d'un ton amical en lui adressant un petit sourire sans faire mine de bouger de sa chaise pour un éventuel baiser ou câlin.

Aoi bougea beaucoup durant la nuit, réveillant plusieurs fois Uruha qui ne savait pas quoi faire pour l'apaiser. Ils se rendormirent finalement et lorsqu'Uruha rouvrit les yeux définitivement, Aoi n'était plus là. Une nouvelle fois, il ressentit de la déception. Pas de bonjour, pas d'étreinte matinale. Oh merde, qui aurait cru que ça pourrait lui manquer autant... C'était pourtant lui qui avait demandé moins d'affection... Mais là, la tendresse d'Aoi lui manquait.

Uruha soupira, se redressant en entendant du bruit dans la cuisine. Bon... Il allait le rejoindre et réclamer son dû. Ca ne servait à rien qu'il reste ici si c'était pour se comporter comme des amis. Ils étaient couple tout le week end, non? Alors ils se comporteraient comme tel.

"Salut. Bien dormi?"

Uruha ne répondit pas, venant s'asseoir sur les genoux d'Aoi, l'embrassant avant qu'il n'ait le temps de réagir.

"Il me manquait ça... Oublie ce que j'ai dis. Je veux dormir dans tes bras la nuit, je veux que tu m'embrasses le matin, que tu me prennes dans tes bras. Ca me manque, j'adore ça... Je pensais que ça me dérangeait mais... Je pense que j'étais simplement trop orgueilleux pour reconnaître que ça fait du bien, de se sentir aimé."

A sa grande surprise, Uruha vint immédiatement s'asseoir sur ses genoux, ses bras se nouant autour de son cou, ses lèvres se plaquant sur les siennes.

"Il me manquait ça... Oublie ce que j'ai dis. Je veux dormir dans tes bras la nuit, je veux que tu m'embrasses le matin, que tu me prennes dans tes bras. Ca me manque, j'adore ça... Je pensais que ça me dérangeait mais... Je pense que j'étais simplement trop orgueilleux pour reconnaître que ça fait du bien, de se sentir aimé."

Le brun hésita entre sourire et le serrer contre lui ou le gifler en braillant qu'il ne savait pas ce qu'il voulait et que ça l'amusait de jouer avec ses sentiments. Il finit par lui sourire, glissant ses doigts dans ses cheveux.

"Ah oui? T'es sûr de toi? Ce soit tu vas pas me dire que tu es lassé de mes douces attentions?"

Uruha avait l'air assez indécis quant à ce qu'il voulait. Et c'était plutôt déstabilisant pour lui qui recherchait une certaine stabilité.

"Je ne sais plus du tout comment me comporter avec toi, Uruha." finit-il par lui avouer. "Ca m'a travaille toute la nuit. J'aimerais tellement qu'on puisse être heureux, tous les deux..."

Aoi sembla hésiter sur la réaction à avoir. Uruha se demanda un moment s'il allait se faire gifler de nouveau mais finalement le brun lui sourit, glissant ses doigts dans ses cheveux.

"Ah oui? T'es sûr de toi? Ce soir tu vas pas me dire que tu es lassé de mes douces attentions?"


"Non... C'est promis."

Maintenant qu'il avait testé avec et sans... Il préférait avec, sans aucun doute!

"Je ne sais plus du tout comment me comporter avec toi, Uruha. Ca m'a travaille toute la nuit. J'aimerais tellement qu'on puisse être heureux, tous les deux..."

"Je sais... Je suis complètement perdu aussi, je sais pas ce que je veux, ce que j'aime, ce qui me plait... Je découvre au fur et à mesure et petit à petit, tu m'ôtes toutes mes certitudes. Je pensais vraiment que j'étais pas quelqu'un qui avait besoin d'attentions mais hier soir... Ca m'a blessé que tu m'ignores. J'suis désolé, c'est compliqué pour nous deux..."

Finalement il s'était peut-être plus attaché à Aoi qu'il ne l'aurait pensé...

"Non... C'est promis."

Aoi plongea son regard dans celui du châtain, essayant de lire au fond de ses prunelles. Il ne savait pas ce que valait une promesse d'Uruha, aussi préféra-t-il ne pas s'emballer. Il verrait bien avec le temps... si son coeur tenait le coup jusque là.

"Je sais... Je suis complètement perdu aussi, je sais pas ce que je veux, ce que j'aime, ce qui me plait... Je découvre au fur et à mesure et petit à petit, tu m'ôtes toutes mes certitudes. Je pensais vraiment que j'étais pas quelqu'un qui avait besoin d'attentions mais hier soir... Ca m'a blessé que tu m'ignores. J'suis désolé, c'est compliqué pour nous deux..."

Le brun soupira. Si Uruha n'était même pas fichu de savoir ce qu'il voulait, ils n'étaient pas rendus. Vraiment, il n'avait pas choisi la facilité. Descendant ses doigts sur sa joue, puis le long de la liggne de son cou, il soupira longuement.

"Laisse-moi continuer de te montrer ce que c'est, que de vivre en couple, la journée. Et la nuit, apprends-moi ce que c'est qu'être un bon amant à tes yeux. Tu apprends bien aux autres comment être prostitué..."

Peut-être qu'ainsi, ils arriveraient à tomber sur un nou eau compromis...

Uruha frissonna en sentant les doigts d'Aoi glisser de sa joue à son cou, le regardant dans les yeux. Est-ce qu'il allait encore se faire jeter?

"Laisse-moi continuer de te montrer ce que c'est, que de vivre en couple, la journée. Et la nuit, apprends-moi ce que c'est qu'être un bon amant à tes yeux. Tu apprends bien aux autres comment être prostitué..."

Un large sourire étira les lèvres d'Uruha à ces mots. Voilà, ils allaient peut-être pouvoir tomber sur un accord et y trouver leur compte tous les deux.

"Faisons-ça, ça me convient parfaitement."

A lui de faire des efforts pour que ça fonctionne, il n'avait pas très envie de revivre la scène de la veille avec Aoi...

"Faisons-ça, ça me convient parfaitement."

Uruha avait l'air enchanté, mais Aoi n'était pas bien sûr de prendre la bonne décision, encore une fois. Il allait sans doute finir par s'en mordre les doigts, encore une fois. En attendant, il essayerait aussi de ne pas trop l'étouffer d'amour.

"Aller, pour le moment descends de là et mange! Ton café va être froid après..." lui rappela-t-il tout en lui donnant une petite tape sur la hanche.

Uruha sur sa chaise, ils commencèrent à manger silencieusement d'abord, avant que le plus âgé ne demande :

"Il y a quelque chose en particulier que tu voudrais faire aujourd'hui?"

"Aller, pour le moment descends de là et mange! Ton café va être froid après..."

"Hum oui..." acquiesça Uruha, descendant finalement des genoux d'Aoi pour retourner s'asseoir en face de lui.

Il piocha dans les mets préparés par Aoi, mangeant sans plus rien dire, jusqu'à ce que le brun reprenne la parole.

"Il y a quelque chose en particulier que tu voudrais faire aujourd'hui?"

"Hum... On pourrait aller faire un tour à la plage, à Odaiba... Il fait beau. Ou bien aller se promener dans Tokyo. Comme tu veux!" proposa-t-il avec un sourire.

Il avait envie de manger au restaurant en terrasse ce soir, de profiter de la fin de l'été et de la fraîcheur qui revenait peu à peu.

"Hum... On pourrait aller faire un tour à la plage, à Odaiba... Il fait beau. Ou bien aller se promener dans Tokyo. Comme tu veux!"

Aoi grimaça à cette suggestion. Oui, ce serait une belle sortie, pour sûr. Mais il n'avait pas trop envie de voir Uruha mater ou se faire mater sur la plage. Mais bon, s'il enfilait bien sagement un jean et un t-shirt et qu'ils se contentaient de rester assis sur le sable, il ne devrait pas y avoir de problème...

"On peut aller à la plage si tu veux. Ca peut être sympa de se poser sous le soleil et de ne rien faire d'autre que de profiter."

Il lui sourit en retour, finissant par se lever pour débarrasser et nettoyer avant d'aller à sa chambre s'habiller. Il n'était même pas onze heures, ils avaient le temps. Ils pouvaient même se promener un peu dans Tokyo, prendre un petit quelque chose à grignoter sur le pouce avant de partir pour Odaiba.

"Chéri? Tu veux qu'on aille faire un tour à Shibuya avant ça?" lui demanda-t-il en le rejoignant dans la salle de bain, l'enlaçant par derrière et déposant quelques baisers dans son cou pendant qu'il se brossait les dents.

"On peut aller à la plage si tu veux. Ca peut être sympa de se poser sous le soleil et de ne rien faire d'autre que de profiter."

"Oui, il y a souvent des feux d'artifices en ce moment, en plus..."

Il lui sourit et les deux hommes allèrent se préparer. Uruha s'habillait toujours plus sobrement avec Aoi, troquant ses shorts courts contre des jean slim et ses chemises transparentes contre ses tee shirts. Pour aller à la plage, ça serait pareil, sauf qu'il mit un débardeur noir pour être plus à l'aise.

Il était dans la salle de bain, terminant de se laver les dents lorsqu'Aoi arriva derrière lui.

"Chéri? Tu veux qu'on aille faire un tour à Shibuya avant ça?"

Uruha cracha la gorgée d'eau qu'il avait dans la bouche pour se rincer, s'essuya les lèvres et se tourna vers le brun avant un sourire.

"Excellente idée!"

Il ponctua ses paroles d'un baiser sur ses lèvres, avant de demander, attrapant sa main pour l'entraîner en dehors de la salle de bain.

"T'es prêt? On y va?"

Les choses étant mises au point, Uruha était de très bonne humeur. Et il avait hâte de passer cette journée dehors avec Aoi!

"Oui, il y a souvent des feux d'artifices en ce moment, en plus..."

Des feux d'artifice? La nuit tombée, les regarder tous les deux enlacés, ça pourrait être terriblement romantique. Sauf qu'il était avec Uruha et que ce dernier semblait comme allergique au romantisme.

"Excellente idée!"

Fort heureusement, sa tenue était décente. Et même si l'androgyne attirait toujours les regards, où qu'il aille, ça limiterait tout de même les regards jetés à la dérobée sur son corps trop parfait.
Visiblement enchanté à la perspective d'une telle journée, il s'empara de sa main et le traîna hors de la salle de bain.

"T'es prêt? On y va?"

"Hey minute papillon !" le stoppa le brun en riant. "On peut peut-être prendre une serviette de plage, si on veut s'asseoir sur le sable, non? Et tu ne vas pas prendre de coup de soleil sur tes épaules? Ta peau est si blanche..."

Se rapprochant de lui, il embrassa son épaule, avant de remonter le long de son cou, très lentement, frôlant sa mâchoire de ses lèvres, jusqu'à finir par l'embrasser amoureusement.

"Hey minute papillon ! On peut peut-être prendre une serviette de plage, si on veut s'asseoir sur le sable, non? Et tu ne vas pas prendre de coup de soleil sur tes épaules? Ta peau est si blanche..."

"Hum... Je ne prends jamais de coups de soleil..." murmura Uruha, fermant les yeux alors que les lèvres de son partenaire parcouraient son cou.

Il frissonna, passant ses bras autour du cou d'Aoi lorsqu'il l'embrassa, se collant à lui. Ah, il préférait nettement le brun comme ça...
Ils se séparèrent lentement, Uruha adressant un sourire au brun, restant dans ses bras en posant son front sur son épaule. C'était plaisant, tout de même, de pouvoir s'appuyer sur quelqu'un, de savoir qu'il était là pour lui et l'aimait, malgré tous ses défauts. Il n'avait pas le droit de l'ignorer et de le considérer comme un client, il avait de la chance de l'avoir.

"Hum... Je ne prends jamais de coups de soleil..."

Uruha vint se blottir contre lui et Aoi passa sa main dans ses cheveux puis sur sa nuque, l'enserrant tendrement. Jamais il n'arriverait à se montrer moins attentionné avec lui... Un dernier baiser sur la tempe et il se recula en souriant, repartant chercher un sac dans lequel il mit une grande serviette de bain. Au pire, même s'il ne l'utilisait pas, le sac servirait pour mettre les achats qu'Uruha était susceptible de faire.

L'appartement fermé, ils prirent le tain jusqu'à Shibuya, errant dans les rues grouillantes de monde. Et comme à chaque fois qu'il sortaient, Uruha glissa sa main dans la sienne, le faisant grogner. Autant Aoi pouvait se montrer câlin quand ils étaient chez lui, autant en public il préférait garder ses distances. Et c'était justement dans ces moments là que le châtain décidait de lui témoigner un peu de considération, comme s'il voulait s'afficher à ses côtés auprès des autres. Très paradoxal...

"Uruha, il y a du monde, tu sais que ça me gène..." souffla-t-il discrètement alors qu'il était occupé à contempler la devanture d'une boutique de vêtements.

Mais cela eu pour seul effet que les doigts de son compagnon se resserrent autour de sa main et qu'il vienne embrasser sa joue, le faisant couiner de désapprobation. Il s'empressa de regarder tout autour d'eux pour vérifier que personne de sa connaissance ne se trouvait dans les parages avant de soupirer. Peut-être bien qu'au final, lui non plus n'était pas fait pour la vie de couple. En tous cas, pas avec un homme...

Comme prévu, son compagnon acheta plusieurs vêtements sur lesquels il avait craqué et c'est une barquette de teriyakis à la main qu'ils repartirent en direction de la gare pour rejoindre Odaiba.

Finalement, Aoi se recula, récupérant un sac et ils quittèrent l'appartement, se rendant à Shibuya. Bien entendu, Uruha s'empressa de glisser sa main dans celle d'Aoi alors qu'ils marchaient dans les rues commerçantes, sentant le brun se raidir à se contact. Ah, il avait toujours autant de mal à assumer ses sentiments, dehors... Mais Uruha n'allait pas lui faciliter la tâche, lui il aimait bien s'afficher...

"Uruha, il y a du monde, tu sais que ça me gène..."

Uruha sourit, resserrant ses doigts autour des siens avant d'embrasser sa joue, murmurant :

"Je ne connais personne autour, et personne ne te regarde. T'en fais pas, le regard des autres n'est pas si pesant que ça..."

Ils firent quelques boutiques, Uruha achetant deux trois choses puis il prirent quelque chose à grignoter -un dorayaki pour le châtain- avant de se diriger vers le train, s'installant dans le wagon.
Le trajet vers Odaiba était un peu long et Uruha glissa son bras sous celui de son compagnon, posant sa tête sur son épaule en fermant les yeux, les rouvrant juste de temps à autre pour contempler la rivière qu'ils traversaient.

En arrivant sur place, ils commencèrent par faire le tour des magasins et de la zone touristique, avant de descendre sur la place. Uruha enleva ses chaussures, remontant son pantalon sur ses mollets avant de marcher dans l'eau et les deux hommes avancèrent ainsi un moment, atteignant enfin un endroit plus calme où ils purent s'installer. Manifestement, un feu d'artifice était bel et bien prévu et il y avait un peu de monde qui attendait, le soleil se couchant doucement.

Arrivés à destination, ils se promenèrent un moment dans les rues avant de rejoindre la plage, marchant un moment dans l'eau main dans la main. Ils finirent par s'asseoir dans un endroit un peu moins fréquenté, côte à côte, discutant tranquillement de tout et de rien tout en regardant le soleil disparaître à l'horizon. Aoi adorait ce genre d'ambiance. Il était bien tenté d'enlacer Uruha pour le couvrir d'amour mais il avait peur que celui ci trouve ça ridicule. S'il commençait à lui faire une déclaration d'amour, il allait sûrement lui rire au nez.

Il venait enfin de se décider tout de même et de passer son bras autour de ses épaules pour l'attirer contre lui quand il sursauta et le repoussa un peu rudement, baissant la tête immédiatement.

"Il y a... Un mec qui bosse dans la même boîte que moi. Je ne veux pas qu'il me reconnaisse!" expliqua-t-il aux protestations du châtain.

Il ne voulait vraiment pas que son milieu professionnel soit au courant de son homosexualité!

Installés dans le sable, Aoi finit par passer un bras autour de ses épaules, Uruha se penchant vers lui pour l'embrasser, glissant ses doigts dans ses cheveux. Cependant, il n'en eut pas le temps, Aoi le repoussant d'un coup, sans qu'il ne comprenne pourquoi.

"Hey, qu'est ce qui se passe?"

"Il y a... Un mec qui bosse dans la même boîte que moi. Je ne veux pas qu'il me reconnaisse!"

Le châtain soupira. Ah, fais chier... Et là, il ne pouvait pas vraiment jouer sa copine, il était loin d'être habillé de façon très féminine et malgré toute son androgynie, s'il ne s'apprêtait pas correctement, il ressemblait bien à un homme.

"Tu veux qu'on aille plus loin? Si on remonte un peu, on verra moins bien mais on devrait être plus tranquilles..."

Uruha avait juste envie de profiter de ce feu d'artifice qui allait commencer, sans avoir à se cacher ou à faire semblant de quoique ce soit... Ce soir, c'était la bonne occasion d'apprendre ce que c'était, un moment romantique avec son partenaire, pas question que la frousse d'être découvert d'Aoi gâche tout...

"Tu veux qu'on aille plus loin? Si on remonte un peu, on verra moins bien mais on devrait être plus tranquilles..."

Aoi secoua la tête, les yeux toujours obstinément fixés sur ses genoux pour ne pas risquer de croiser le regard de son collègue venu là avec sa femme et ses enfants. S'ils bougeaient de place, ils verraient moins bien, ce serait vraiment dommage.

"Non c'est bon... Tant qu'on reste comme ça, tout va bien. C'est pas parce que je suis là avec un homme que ça veut dire que je suis gay ou quoique ce soit."

Il tourna finalement sa tête vers lui pour lui faire un petit sourire, plus pour se persuader lui même que tout irait bien. L'homme allait reporter son attention sur le feu d'artifice, les yeux levés vers le ciel, et ne le remarquerait même pas. Et lundi, il pourrait aller au travail sans crainte de rumeurs à son sujet.

"Non c'est bon... Tant qu'on reste comme ça, tout va bien. C'est pas parce que je suis là avec un homme que ça veut dire que je suis gay ou quoique ce soit."

Uruha se sentit franchement déçu. Rester comme ça... Juste assit l'un à côté de l'autre, comme deux amis. Il savait qu'Aoi n'assumait pas mais... Il avait aussi le sentiment qu'il avait simplement honte d'être en sa compagnie. Après tout, peut-être que s'il sortait avec un homme respectable, ça serait différent. Mais lui, il n'était qu'une pute...

Le brun lui sourit, Uruha le lui rendant faiblement, baissant les yeux sur le sable. Il pensait à une meilleure fin de journée...
Finalement, le premier feu fut tiré. Le ciel était suffisamment sombre et les lumières commencèrent à y crépiter, Uruha y portant son attention. Les feux d'artifice, ici, c'était toujours un spectacle magnifique. Dommage qu'il y ait autant de monde...

"C'est superbe.." souffla-t-il finalement, ne pouvant s'empêcher de poser sa tête sur l'épaule du brun.

Aoi put lire la déception sur le visage d'Uruha et même si ça le toucha, il essaya de ne pas y prêter plus attention que ça. Peut-être que ça serait différent, s'il était sûr que leur relation était durable, qu'il était l'homme qui allait partager sa vie pendant de longues années. Mais là, il ne savait même pas si dans un mois, le châtain ne lui annoncerait pas qu'il voulait arrêter là leur arrangement. Alors non, il ne pouvait pas assumer entièrement et faire son coming-out avec un partenaire aussi instable.

Le feu d'artifice débuta, les laissant émerveillés. Ces explosions de couleur sur le fond sombre de la nuit, c'était absolument magnifique.

"C'est superbe.."

Uruha reposa sa tête contre l'épaule du plus âgé qui se mordit la lèvre. Son coeur ne cessait de battre la chamade, avec la sensation que son amour pour le châtain se décuplait sous cette atmosphère presque magique. Jetant un coup d'oeil vers son collègue pour s'assurer qu'il ne regardait pas dans leur direction, il finit par se laisser guider par son instinct. Il passa son bras autour d'Uruha, glissant son autre main le long de sa joue avant de saisir son menton entre ses doigts, lui faisant tourner le visage vers lui.

"Je t'aime..." souffla-t-il en lui souriant, avant de poser tendrement ses lèvres contre les siennes.

Aoi sembla se réveiller d'un seul coup, passant finalement un bras autour de lui. Uruha releva la tête pour le regarder en souriant, ravi de cette initiative. Le brun glissa ses doigts sur son visage, l'attirant vers le sien.

"Je t'aime..."

Uruha ne pouvait pas répondre à ces mots de façon sincère. Aoi le savait pertinemment, malgré toute l'affection qu'il pouvait lui porter. Le châtain lui sourit tendrement, glissant ses doigts sur sa joue et dans ses cheveux, l'enlaçant alors qu'il l'embrassait. C'était la première fois qu'il acceptait de l'embrasser en public. Et même s'il faisait tellement sombre que l'on distinguait à peine ses voisins, c'était un bon début. Uruha finirait bien par réussir à l'air à accepter de s'assumer.

"Merci pour cette soirée, c'est magique..." souffla-t-il quand leurs lèvres se séparèrent.

Il embrassa sa joue, avant de reposer sa tête sur son épaule, afin de profiter de la fin du feu d'artifice.