Des retrouvailles innatendues [Aoi - Uruha] -SUJET CLOS-

Ca faisait des mois qu'Aoi avait entendu parler du Velvet, et pourtant il n'avait pas encore trouvé le courage de s'y rendre. L'adresse était déjà soigneusement notée sur un petit bout de papier bien caché au fin fond de son portefeuille. Mais sans doute que la crainte de l'inconnu était plus forte que tout. Et crainte d'être reconnu par quelqu'un. Dans ce genre d'endroit, on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber. Peut-être même son patron! Ou un collègue, un ami... Et puis, coucher avec un inconnu, de but en blanc, ça lui faisait un peu peur aussi. Et si aucun des hommes ne lui plaisait là-bas? Et s'il ne bandait pas? Et s'il chopait une maladie? Ou même le Sida! On n'était jamais à l'abri de quoi que ce soit...

Et finalement, un soir qu'il rentrait du travail, il se décida. Il pouvait au moins aller y faire un tour. Pour voir déjà si l'ambiance lui plaisait, si quelqu'un lui plaisait, voir un peu comment ça se passait... Rentré chez lui, il se prépara un repas léger, l'estomac un peu noué à l'idée d'aller passer sa soirée dans un tel endroit, avant de passer par la salle de bain prendre une douche et se maquiller et coiffer. Il avait l'habitude d'être au naturel au quotidien, mais se maquiller lui permettrait de ne pas être reconnu au premier coup d’œil si d’aventure il croisait quelqu'un qu'il connaissait, et ça lui laisserait le temps de se défiler en vitesse. Et puis, peut-être qu'il attirerait quelqu'un comme ça... Il aurait toutes ses chances. Ah oui, merde. Les prostitués baisent avec tout le monde, du moment qu'on a les billets qui vont avec, pas  la beauté. Tant pis, au moins ça lui donnerait un tant soit peu confiance en lui de se sentir beau.

Une fois prêt, il parti en direction de la maison close, vérifiant à chaque coin de rue en approchant de Kabukichou que personne de sa connaissance ne le suivait ou se trouvait dans les parages... mieux valait être prudent. Sortant l'adresse pour se repérer plus facilement, il finit par arriver devant le bâtiment. N'y rentrant pas tout de suite, il passa simplement devant, comme si de rien n'était, en profitant pour vérifier une ultime fois que personne ne le verrait pénétrer dans l'édifice, avant d'enfin se décider et pousser la porte, se jetant presque à l'intérieur.

La porte refermée sur lui, il regarda aux alentours un peu déboussolé, ne sachant pas trop quoi faire ni où aller. Mais il n'eut pas longtemps à se poser des questions, un jeune homme à la bouille adorable venant l'aborder gentiment en l'invitant à se rendre au bar. Le brun s'y rendit alors, s'asseyant sur un tabouret tout en commandant un cocktail, ne cessant de lancer des regards peu rassurés tout autour de lui. La salle était sympa, l'atmosphère avait l'air cool et détendue. Mais il n'avait qu'une envie : prendre ses jambes à son cou.

Avisant le barman non loin de là, il se permit de l'interpeler avant de lui demander timidement :

"Pardon mais... si je veux quelqu'un... je dois faire comment?"

L'homme lui sourit d'un air amical avant de lui expliquer :

"Eh bien... ça dépend. Tu peux rester tranquillement ici et regarder les prostitués qui passent dans la salle, voir si tu en repères un qui te plait. Il y a aussi moyen que tu te fasses abordé par l'un d'entre eux s'il te trouve à son goût ou qu'il s'ennuie. Ou sinon, si tu as une requête bien particulière, tu peux aller voir le patron, là-bas!" l'informa-t-il en désignant le bureau de Yoshiki d'un mouvement de tête.

Aoi se tourna vers la pièce, remarquant l'homme assis à son bureau à travers la baie vitrée qui donnait sur le bar. Abandonnant là distraitement son cocktail, il partit vers le bureau et frappa, attendant d'obtenir la permission d'entrer, avant d'ouvrir la porte.

"Bonsoir... je suis tout nouveau ici... on m'a dit que si je voulais quelqu'un de particulier, il fallait que je vienne vous voir..."

Toutes ces années, depuis le lycée, Uruha les avait passé à se construire, à se forger son caractère et à apprivoiser sa sexualité et son côté androgyne. Et il avait brillamment réussi. Il était le numéro un ici et aimait réellement son travail. Il était fait pour ça, il en était convaincu. Et malgré les diverses propositions de ses clients réguliers -certains voulaient l'emmener loin d'ici pour l'épouser dans un autre pays, d'autres voulaient lui offrir des maisons, des voitures... - il avait toujours fait le choix de rester au Velvet. Ses années de calvaire au lycée étaient loin derrière lui et ici, on le respectait. Enfin, on respectait ce qu'il était parce qu'évidemment, une fois dans l'intimité de la chambre, ce n'était plus vraiment le cas.

Uruha avait un besoin constant de plaire, de se sentir désiré et admiré et c'était sans doute pour ça qu'il ne pouvait s'empêcher de flirter avec tous les hommes qui passaient la porte du Velvet, cherchant à les conduire dans sa chambre. Le seul qui lui résistait encore, c'était le nouveau barman... Et Reika, mais lui, c'était un peu différent, il était bien trop passif à son goût. Il avait finit par abandonner Tora en le voyant aussi proche de Saga, décidant que s'il appréciait un mec comme lui, ils ne seraient jamais compatibles...

Ce jour là, Uruha n'était pas disponible pour voir arriver le nouveau venu. Occupé dans sa chambre avec un client, il rata son arrivée de quelques minutes, puisqu'il descendit dans le bar alors que le brun passait la porte du bureau de Yoshiki.

"Bonsoir... je suis tout nouveau ici... on m'a dit que si je voulais quelqu'un de particulier, il fallait que je vienne vous voir..."

"Bonsoir." l'accueillit Yoshiki avec un sourire rassurant. "Bien entendu, est ce que vous recherchez un type de personne en particulier? Ou bien, peut-être que vous avez déjà un nom à me donner?"

L'homme l'accueillit de manière aimable et souriante, ce qui le rassura légèrement.

"Bonsoir. Bien entendu, est ce que vous recherchez un type de personne en particulier? Ou bien, peut-être que vous avez déjà un nom à me donner?"

Un nom? Aoi resta décontenancé. Comment pourrait-il avoir un nom à lui donner alors que c'était sa première fois ici! Il aurait été incapable de nommer qui que ce soit...

"Eh bien... Si possible, j'aimerais quelqu'un d'assez grand, élancé, avec des cheveux blond roux et un visage plutôt féminin. Vous avez ça parmi vos employés?" se risqua-t-il à demander, sans même se rendre compte que cette description qui était devenue son standard était celle du jeune élève qu'il avait persécuté plus de dix ans auparavant.

Il n'avait aucune idée si sa demande était réaliste ou pas. Et d'ailleurs, c'était vraiment bizarre de venir ici et donner des critères pour repartir au bras d'un homme, comme on l'aurait pour un vulgaire produit dans un supermarché.

"Eh bien... Si possible, j'aimerais quelqu'un d'assez grand, élancé, avec des cheveux blond roux et un visage plutôt féminin. Vous avez ça parmi vos employés?"

Yoshiki eut un instant d'hésitation. Il jeta un oeil sur le bar, derrière Aoi, et sourit. Même si Uruha était plus cher que les autres, il correspondait parfaitement à la description faites par le brun.

"Eh bien... Oui. Derrière vous, Uruha vient de redescendre. Je pense qu'il correspond tout à fait à vos critères."

Il le lui indiqua d'un geste de la main. Le jeune homme leur faisait face, assis sur une table, discutant avec Hiroto qui lui racontait une anecdote manifestement très drôle puisque le châtain riait à pleines dents.

"Eh bien... Oui. Derrière vous, Uruha vient de redescendre. Je pense qu'il correspond tout à fait à vos critères."

Le brun écarquilla les yeux. De un, il ne pensait pas que Yoshiki lui répondrait tout naturellement que oui, ils avaient de quoi le satisfaire, et de deux... Uruha?! Il n'avait jamais oublié ce nom. Celui de son kouhai qu'il avait martyrisé au lycée... Pas moyen que ce soit lui! Quoique s'il correspondait à la description qu'il venait de faire, maintenant qu'il y repensait...

Avec une certaine appréhension, il tourna la tête dans la direction que Yoshiki lui indiquait, avant de se figer lorsque ses yeux tombèrent sur le jeune homme. Cette silhouette, ce visage, cette beauté... il y avait fort à parier que ce soit lui... Et aussitôt, son coeur lui joua le même tour que lors de ce fameux jour où il l'avait percuté... C'était une blague?! Il fallait qu'il en ait le coeur net!

Oubliant Yoshiki qui le regardait un peu perplexe en n'obtenant pas de réponse, il quitta le bureau pour s'avancer vers les deux hommes toujours en grande discussion avant de se stopper. Et lui, allait-il le reconnaitre? Si oui, il y avait fort à parier pour qu'il ne veuille pas coucher avec lui, après tout ce qu'il lui avait fait subir. Quoique, les prostitués ne sont-ils pas obligés d'accepter les avances de n'importe qui sans pouvoir refuser? Il n'en savait rien en fait... Mais avec un peu de chance, le châtain ne se rendrait pas compte de qui il était. Il avait bien changé depuis le lycée! Il avait pris du muscle, avait laissé pousser ses cheveux, et était maquillé -le maquillage, ça peut vous transformer un homme- alors il avait le mince espoir de pouvoir passer pour un client quelconque.

Arrivé à sa hauteur, il se sentit intimidé sous les regards des deux hommes qui venaient de se braquer sur lui. Mince, il était repéré.

"Bonjour..." Se hasarda-t-il comme entrée en matière.

Il posa alors son regard sur le-dit Uruha pour vérifier ses doutes, et plus nulle hésitation ne fut possible. Ces yeux, ces lèvres, cette grâce et... toujours ces mêmes cuisses, encore plus satinées qu'avant il avait l'impression... Comme pour confirmer une ultime fois qu'il ne se trompait pas, il demanda en laissant flotter sur ses lèvres un sourire charmeur :

"Uruha, n'est-ce pas?"

Uruha discutait avec Ruki et Hiroto lorsqu'il vit un homme avancer vers eux. Il leva les yeux vers lui, un léger sourire étirant ses lèvres. Il était pas mal et surtout, Uruha ne l'avait jamais vu ici.

"Bonjour..."

Uruha sourit, le saluant à mi-voix. Le brun avait ses yeux plongés dans les siens et s'adressa directement à lui :

"Uruha, n'est-ce pas?"

"Oui, en effet."

Ce type lui disait quelque chose. Il l'avait déjà vu quelque part? Pas ici, il en était convaincu. Mais il devait déjà l'avoir croisé, avant. Ah, peu importe. Il était là pour la même chose que tous les autres !

"J'imagine que tu n'es pas ici pour taper la discute, hein..?"

Maintenant qu'il l'avait juste en face de lui, Aoi ne pouvait s'empêcher de l'admirer sans retenue. Uruha était réellement un homme sublime, et le coeur du brun battait la chamade rien qu'à promener son regard sur son corps qu'il trouvait divin. S'il avait pensé un jour le revoir et ressentir la même chose...

"Oui, en effet."

Uruha se mit alors à le détailler et Aoi se sentit mal à l'aise. Est-ce qu'il l'avait reconnu? Il lui adressa un petit sourire, ne sachant pas trop quoi ajouter maintenant. Est-ce qu'il devait l'inviter à boire un verre? Entamer un minimum un petit scénario de séduction pour lui faire comprendre qu'il lui plaisait? Lui poser quelques questions sur ses pratiques pour voir s'ils étaient compatibles? Ou bien...

"J'imagine que tu n'es pas ici pour taper la discute, hein..?"

Ah d'accord. C'était direct au moins là. Lui qui aimait un minimum les préliminaires et les câlins, ce n'était sans doute pas ici qu'il allait trouver son compte. Tant pis, après tout il était venu juste pour coucher avec un homme. Le reste, il l'avait déjà connu avec d'autres... Plus ou moins.

"Exact. Je suis venu là pour baiser." répondit-il avec un petit sourire en coin. "Je suis assez à ton goût pour que tu m'entraînes à ta chambre? Parce que je te dévorerais bien, moi..." susurra-t-il tout en se rapprochant de lui, glissant ses doigts sur sa cuisse qu'il avait tant désiré toucher ce jour là. Il se sentit comme électrisé à ce contact, et ne put s'empêcher de sourire. Il avait le sentiment qu'il allait découvrir de nouvelles sensations avec lui...

"Exact. Je suis venu là pour baiser."

Uruha sourit, amusé. Eh bien, finalement, il savait ce qu'il voulait!

"Très bien, alors allons-y!"

"Je suis assez à ton goût pour que tu m'entraînes à ta chambre? Parce que je te dévorerais bien, moi..."

"Bien entendu, suis-moi et je répondrais à tous tes désirs..."

Il sentit ses mains se poser sur ses cuisses et ne put s'empêcher de rire intérieurement. Tous les nouveaux qui passaient dans son lit se sentaient obligés de faire ça!
Il adressa un clin d'oeil à Hiroto et attrapa son nouveau client par le bras, l'entraînant dans la chambre la plus luxueuse, celle qui lui était réservée.

"Comment tu t'appelles, beau brun ?" demanda-t-il en ouvrant la porte pour le laisser entrer.

"Très bien, alors allons-y!"

Aoi ne s'attendait pas vraiment à ce que tout se fasse aussi rapidement et simplement. C'était même encore plus rapide qu'au supermarché, en fait.

"Bien entendu, suis-moi et je répondrais à tous tes désirs..."

Le châtain saisit son bras et descendit de la table où il était assis pour l'emmener vers une porte, Aoi le suivant docilement. Tandis qu'il montait les escaliers à sa suite, il ne put s'empêcher de poser son regard sur son fessier qui se déhanchait devant lui, pensif à une question qui le taraudait. Qu'est-ce qu'Uruha foutait dans un bordel? Sa vie avait été si misérable que ça qu'il soit obligé d'en venir à là? Et surtout... était-il responsable de ce qu'il était devenu? Était-ce parce qu'au lycée il n'avait cesser de le rabaisser et de lui rabâcher que ce n'était qu'une trainée bonne à sucer des bites qu'il avait fait ça? Avait-il eu une si faible estime de lui? Il se sentait coupable, maintenant... Jamais il n'aurait pensé que ça puisse avoir de telles conséquences sur la vie d'une personne.

"Comment tu t'appelles, beau brun ?"

Revenant à la réalité, il lui fit son plus beau sourire, lui donnant son surnom. Le Uruha d'alors ne connaissait qu'un Yuu.

"Aoi!"

Il rentra dans la chambre, retirant immédiatement ses chaussures et sa veste. Il se doutait bien qu'il n'allait plus en avoir l'utilité l'espace d'un moment. Il se tourna alors vers le plus grand, attendant la suite, se disant que tout aurait sans doute été plus simple et bien différent, si ce jour là, il l'avait plaqué contre le mur et avait pressé ses lèvres contre les siennes en mettant au placard ses jugements à deux balles, au lieu de l'insulter et de fuir lâchement.

Uruha referma la porte derrière eux, entendant alors son client lui donner son nom. Bien, c'était court et facile à prononcer pendant l'orgasme! Il le laissa retirer ses chaussures et sa veste, se tournant vers lui. Sa suite se composait de plusieurs pièces. L'entrée, là où ils étaient pour l'instant, donnait sur un petit salon, lui même attenant à la chambre. Un lit King Size avec des baldaquins trônait au milieu et une commode, remplie de sextoys et autre objets sexuels était installée à côté. Il était fréquent que les clients d'Uruha payent pour passer deux, trois jours avec lui alors il y avait aussi une kitchenette, pour faire à manger et, bien entendu, une salle de bain.

Le rouquin vint directement déboutonner la chemise de son client, lui demandant d'une voix langoureuse.

"Eh bien, Aoi... Qu'es-tu venu chercher ici? Tu as une envie particulière, des préférences, peut-être? Je suis à ton service..."

Les boutons défaits, il fit glisser le vêtement le long des bras du brun, appréciait ce qu'il avait devant les yeux. Bien, il n'allait pas s'ennuyer aujourd'hui au moins. Ce type était plutôt bandant, il allait peut-être s'amuser un peu!

Uruha ne perdit pas une seconde et vint aussitôt s'occuper de retirer sa chemise, Aoi le laissant faire.

"Eh bien, Aoi... Qu'es-tu venu chercher ici? Tu as une envie particulière, des préférences, peut-être? Je suis à ton service..."

Ah... cette question... il ne s'était pas préparé à mentir, et quand il commençait à devenir nerveux et se sentir piégé, ce n'était jamais bon... Il ne pouvait pas lui avouer qu'il n'avait jamais couché avec un homme et qu'il était là pour découvrir ce que ça faisait, sinon, ce serait le châtain qui se foutrait bien de sa gueule! D'autant plus qu'il avait l'air assez expert en la matière.

"Je viens juste chercher du sexe. De nouvelles expériences, car je n'ai encore jamais été satisfait par mes rencontres jusqu'à présent. Aucun n'avaient ce petit truc en plus que je recherche. Mais... je crois bien que toi tu l'as..." lui murmura-t-il, posant ses mains sur ses hanches tout en se rapprochant sensuellement de lui, glissant ses lèvres dans son cou.

Depuis tout à l'heure le parfum envoûtant de cette divine créature chatouillait ses narines et il n'avait qu'une envie, le sentir de plu près pour s'en enivrer. Peut-être était-ce un aphrodisiaque puissant, car il avait presque le sentiment de se sentir prit au piège de quelque charme magique.

Uruha prit alors sa main pour l'entrainer à sa suite, et Aoi prit le temps d'observer un peu les alentours. Eh bien, c'était plutôt spacieux et... ressemblait plus à un petit appartement qu'à une simple chambre pour s'envoyer en l'air. C'était là que résidait le châtain?

"Dis, c'est là que t'habites?" Ne put-il s'empêcher de lui demander.

"Je viens juste chercher du sexe. De nouvelles expériences, car je n'ai encore jamais été satisfait par mes rencontres jusqu'à présent. Aucun n'avaient ce petit truc en plus que je recherche. Mais... je crois bien que toi tu l'as..."

"Je suis convaincu que je saurais te satisfaire..." souffla Uruha en penchant la tête pour laisser à Aoi l'accès libre à son cou.

Son partenaire maintenant torse nu, il l'entraîna vers le lit.

"Dis, c'est là que t'habites?"

"Oh non. Ici, c'est juste pour recevoir les clients. J'ai mon studio, au premier étage."

Il lui avait parlé de nouvelles expériences? D'accord, mais il ne savait pas ce qu'il avait déjà expérimenté, donc c'était assez difficile de juger. Il décida donc de faire les choses dans l'ordre. Son partenaire à proximité du lit, il le poussa contre la commode et se mit à genoux devant lui, déboutonnant sans attendre son pantalon, venant caresser son membre du bout des doigts. Et alors qu'il baissait pantalon et boxer, il murmura :

"Si tu veux regarder dans la commode, il y a des tas de choses. Peut-être que tu trouveras quelque chose qui te tente..."

Ca pouvait faire partie des "nouvelles expériences". En tous cas, pendant ce temps, Uruha était déjà occupé à faire glisser sa langue le long de la verge de son partenaire. Ce genre de préliminaire, c'était parfait pour faire connaissance!

"Je suis convaincu que je saurais te satisfaire..."

En même temps, Aoi n'était pas très exigeant pour une première fois, et il ne doutait pas des qualités d'Uruha pour le faire jouir en bonne et dû forme.

"Oh non. Ici, c'est juste pour recevoir les clients. J'ai mon studio, au premier étage."

Ah oui, quand même. Il aurait peut-être du y réfléchir à deux fois avant de le suivre aveuglément. Ca allait sans doute lui coûter les yeux de la tête, cette histoire. Enfin bon, ce serait sans doute la seule et unique fois qu'il mettrait les pieds ici, alors il pouvait bien se permettre une petite folie.

Il se laissa entraîner vers le lit, s'apprêtant à inviter Uruha à s'y installer, quand celui-ci -qui semblait avoir d'autres plans en tête- le poussa contre une commode pour venir immédiatement s'agenouiller et défaire son pantalon. Okay, ça allait vraiment plus vite que ce qu'il avait imaginé. Heureusement, une de ses craintes qu'il avait eu auparavant sur sa capacité à être excité au moment voulu s'était avérée injustifiée : il bandait.

"Si tu veux regarder dans la commode, il y a des tas de choses. Peut-être que tu trouveras quelque chose qui te tente..."

Hein? La commode? Le brun tourna la tête pour réaliser qu'il parlait du meuble contre lequel il était appuyé, et c'est ce moment là que choisit Uruha pour faire glisser sa langue le long de son membre, lui faisant pousser un petit gémissement rauque. Bon sang, il était drôle lui, comment il voulait qu'il ait la tête à regarder dans les tiroirs alors qu'il s'affairait déjà entre ses cuisses, et de manière tout à fait experte, il devait l'avouer. Plongeant ses doigts dans sa chevelure, il ferma les yeux pour se laisser aller tandis que les lèvres du prostitué se refermaient déjà autour de son gland, le faisant trembler de plasir.

"Ah putain... je l'ai toujours dit que t'avais une bouche à sucer des bites..." laissa-t-il échapper sans s'en rendre compte sous le plaisir qui l'enveloppait.

Uruha entendit rapidement Aoi laisser échapper un gémissement et ses mains se plongèrent dans sa chevelure alors que le rouquin refermait ses lèvres autour du membre.

"Ah putain... je l'ai toujours dit que t'avais une bouche à sucer des bites..."

Uruha fronça les sourcils. Comment ça, toujours? Il releva la tête vers son client. Ils s'étaient vraiment déjà vus alors?

"Comment ça toujours? On se connait?"

Il reprit sans attendre sa masturbation buccale, laissant Aoi répondre. Ah, ils avaient du se croiser au détour d'un bar, peut-être avant qu'Uruha ne soit au Velvet, il ne se souvenait plus précisément. Mais de toute façon, les hommes ayant complimenté ses talents au lit ou pour prodiguer des fellations étaient nombreux, alors ça ne l'étonnait pas tant que ça.

Le plaisir s'estompa soudain et Aoi laissa échapper un grognement de frustration. Pourquoi il arrêtait? Il en voulait encore! Jamais personne ne lui avait fait autant de bien, hommes et femmes confondus.

"Comment ça toujours? On se connait?"

Ah merde. Il fallait qu'il soit plus prudent. S'il lui disait maintenant, il allait devoir payer pour rien, car Uruha ne voudrait sans doute plus lui accorder ses faveurs ensuite. Il réfléchissait à une activité quand l'androgyne reprit son activité, pour le plus grand plaisir du brun.

"Hmm... on a du se croiser je crois... c'est pas important pour le moment, continue..." murmura-t-il en basculant sa tête en arrière, en proie à de violents frissons.

Uruha savait diablement bien s'y prendre, et Aoi fut bientôt obligé de tirer sur ses cheveux pour le faire reculer de justesse. Encore un peu et il l'aurait fait jouir! Or, ce n'était pas pour ça qu'il était venu. S'écartant de la commode, il en profita pour jeter un rapide coup d'oeil à l'intérieur. Hum, rien de bien palpitant à ses yeux. Il ne saurait pas quoi faire de la plupart de ces machins. Uruha lui lança un regard intéressé, mais il se voyait obligé de le décevoir.

"Non, je ne veux rien. Tout ce qui m'intéresse, c'est ton corps. Juste ton corps et le mien qui s'entrelacent et se donnent du plaisir."

A ces mots, il le fit reculer jusqu'au lit pour le pousser et le faire tomber dessus. Il ne tarda pas alors à venir le surplomber, plongeant sa main dans ses cheveux avant de faire ce qu'il aurait du faire depuis bien longtemps déjà, apposer ses lèvres aux siennes pour l'embrasser. Essayant de mettre de côté les sensations étranges qui se bousculaient en lui et son coeur visiblement décidé à suivre un rythme effréné tout le temps qu'il soit en présence du rouquin, il commença à le dévêtir, dévorant toujours ses lèvres avec avidité.

"Hmm... on a du se croiser je crois... c'est pas important pour le moment, continue..."

Uruha était bien d'accord avec ça. Ils auraient tout le temps de discuter plus tard. Uruha n'était pas payé pour ça. Il prenait garde à lui apporter un maximum de plaisir lorsqu'Aoi tira sur ses cheveux, le faisant reculer. Uruha se redressa, s'essuyant les lèvres, avant de croiser le regard du brun qui venait d'ouvrir la commode.

"Non, je ne veux rien. Tout ce qui m'intéresse, c'est ton corps. Juste ton corps et le mien qui s'entrelacent et se donnent du plaisir."

Très bien, ça lui convenait aussi. Aoi le poussa sur le lit, le faisant tomber dessus avant de venir s'installer au dessus de lui. Ses mains plongées dans ses cheveux, le brun l'embrassa, Uruha faisant courir ses doigts dans son dos.
Son client prit soin de lui retirer ses vêtements, Uruha se redressant pour s'en débarrasser définitivement.

"Tu as une position de prédilection?"

Uruha fut rapidement nu et Aoi se redressa pour en faire tout autant, tandis que le châtain lui demandait en venant s'allonger sur le lit, promenant ses doigts le long de son corps comme pour le tenter encore plus.

"Tu as une position de prédilection?"

Le brun se mordit la lèvre. Avec un homme, on pouvait refaire toutes les positions que l'on fait habituellement avec une femme, non? Et puis, c'était quoi cette manie de vouloir tout planifier de la sorte? C'était comme ça que ça marchait dans le métier? Il ne voulait pas d'une relation où tous deux avaient prévus à l'avance de faire comme-ci et comme-ça.

"Chuuut..." souffla-t-il en revenant au dessus de lui, posant son index sur ses lèvres avant de les caresser. "Arrête de tout vouloir prévoir. Laissons les choses se faire naturellement, tu veux? Je préfère ça plutôt que de déjà réfléchir à l'avance à comment je vais te prendre..."

Il voulait que ce soit un minimum bien. S'il avait voulu jouir rapidement de manière planifié, il aurait fait ça tranquillement dans sa chambre avec sa main. Revenant embrasser le châtain, il prit alors le temps de découvrir son corps qui l'avait fait fantasmer l'espace d'un temps et qu'il était enfin prêt à toucher et apprécier à sa juste valeur. Il lui avait fallu dix ans pour se rendre pleinement compte et tenter d'assumer qu'il était gay, mais il restait persuadé que c'était lui, Uruha, qui en avait été l'élément déclencheur. Quelle ironie du sort de retrouver plus de dix ans après pour franchir le pas physiquement celui qui lui avait avait contribué au déclic psychique. Mais aujourd'hui, il n'y avait plus de doutes possibles sur son orientation sexuelle vu comment il se sentait excité rien qu'à embrasser et caresser son corps.

Tandis qu'il promenait ses lèvres sur ses cuisses -si douces qu'il en arrivait à se demander s'il était bien un homme et pas quelque créature hybride et divine- il enroula ses doigts autour de son sexe en manque d'attention pour le satisfaire. Le moment de passer à l'acte approchait, et même s'il en avait terriblement envie -il connaissait enfin ce désir violent qu'il n'avait jamais éprouvé- il ne pouvait s'empêcher d'être un peu nerveux. Laissant sa bouche dériver sur ses bourses, il finit par redresser la tête pour lui jeter un regard interrogateur.

"Le lubrifiant..?"

Il pensait bien qu'Uruha devait avoir l'habitude de se faire prendre à tout bout de champ, mais le préparer était primordial non? Non seulement d'être plus agréable pour lui, il avait déjà lu que si l'on ne préparait pas assez son amant, on risquait soit même de se rompre le frein lors de la pénétration et... il n'en avait absolument pas envie.

"Chuuut... Arrête de tout vouloir prévoir. Laissons les choses se faire naturellement, tu veux? Je préfère ça plutôt que de déjà réfléchir à l'avance à comment je vais te prendre..."

"Ok, ok..." sourit Uruha en se rallongeant sur le matelas. "J'ai l'habitude des types qui veulent faire ça vite, avec une idée précise en tête."

Uruha ferma les yeux, laissant Aoi découvrir son corps de ses doigts et de ses lèvres. C'était assez raren les hommes qui prenaient le temps de le caresser de la sorte et c'était plutôt agréable, il était loin de s'en plaindre.
Les lèvres du brun se posèrent sur sa cuisse, ses doigts s'enroulant autour de son membre et Uruha se cambra doucement en laissant échapper un gémissement. Il prenait soin de toujours profiter de la moindre petite attention et c'était particulièrement agréable.

"Le lubrifiant..?"

"Ah... Attends."

Il ouvrit le tiroir de la table de nuit, cherchant à tâtons le petit flacon, attrapant un préservatif en même temps, lui tendant les deux, un petit sourire aux lèvres. Il avait hâte de voir ce que savait faire ce nouvel amant !

"Ah... Attends."

Le brun patienta tout en faisant glisser sa langue autour de son nombril, prenant ensuite ce que lui tendait Uruha. Posant le préservatif sur le matelas pour le moment, il recouvrit ses doigts de lubrifiant avant de faire glisser sa main entre ses cuisses, ne tardant pas à insérer un premier doigt entre ses parois. Il revint alors torturer de sa bouche ses boutons de chair durcis sous l'envie, avant de s'emparer à nouveau de ses lèvres pour un baiser ardent, un deuxième doigt puis un troisième suivant bientôt le premier.

Uruha gémissait et haletait déjà légèrement contre ses lèvres, visiblement dans l'attente d'un autre plaisir, aussi le brun arrêta-t-il pour se protéger rapidement et se positionner entre ses jambes. Pour une première fois, au risque de décevoir son partenaire, il préférait commencer simplement. Passant ses bras sous ses cuisses pour les lui faire relever, il l'embrassa à nouveau plus sauvagement cette fois-ci tout en se glissant lentement en lui en un gémissement de plaisir et de satisfaction mêlée.

Ca faisait un certain temps qu'il n'avait plus eu de vrai relation sexuelle, ayant définitivement abandonné les femmes et n'ayant jamais eu la chance de rencontrer un homme passif. Et bon sang, s'il avait su que c'était aussi bon, il serait venu bien plus tôt au Velvet!

Uruha avait refermé les yeux, laissant Aoi prendre son temps pour mener les préliminaires comme il l'entendait. Bientôt, il sentit un doigt se glisser en lui, laissant échapper un grognement. Ses lèvres vinrent s'occuper de ses tétons, tout en rajoutant un second puis un troisième doigt, le rouquin plantant ses ongles dans le dos de son partenaire. Ca faisait longtemps, que personne n'avait prit le temps de le préparer. Tout le monde le connaissait bien, ici, et savait qu'il était plus qu'habitué à tout et n'importe quoi.

Aoi retira finalement ses doigts, déroulant le préservatif sur sa verge, avant de relever les jambes d'Uruha pour le prendre finalement, tout en venant l'embrasser.
Uruha en aurait mit sa main à couper, c'était la première fois du brun. Avec un homme en tous les cas. Il découvrait, ça se voyait. Mais tant qu'il ne se débrouillait pas comme un manche, Uruha n'avait rien à dire. Et il ne ferait sans doute aucun commentaire dessus, ça ne le regardait pas.
Il se contenta de passer ses jambes autour du corps du dominant, se cambrant contre lui, ondulant doucement en l'invitant à commencer à bouger, afin de prendre du plaisir à deux.

Uruha enserra sa taille de ses jambes et se mit à bouger de manière sensuelle contre lui, ce qui acheva de surexciter le brun. Il avait envie de lui, il le désirait comme il n'avait sans doute jamais désiré personne. Et rien que le fait de le voir onduler de la sorte sous lui suffisait à lui procurer de longs frissons.

Comprenant que le châtain attendait avec impatience qu'il se mette en route, il commença alors à lui administrer quelques coups de reins, un peu hésitant au début, puis encouragé par Uruha qui venait d'agripper ses fesses pour lui faire comprendre d'y aller franchement, il se laissa alors aller à sa passion pour lui, ne pensant plus à rien qu'à ce plaisir qui le submergeait à chacun de ses moindres mouvements. Uruha incarnait la luxure, c'était affolant. Comment avait-il pu ne pas succomber plus tôt?

Bientôt, leurs souffles saccadés se mêlèrent à leurs gémissements sous les mouvements de bassins secs et rapides du brun qui savourait chaque petite décharge de plaisir qui réchauffait son ventre à chaque fois qu'il s'enfonçait en lui. Bon sang, ce que c'était bon, trop bon même! Il savait bien qu'on pouvait éprouver un plaisir puissant à faire l'amour, le tout était de trouver la bonne personne. Et là en l’occurrence, après toutes ces années de recherche, il l'avait enfin trouvée! Mais ce n'était presque pas pour l'arranger, car il se sentait déjà arriver à sa limite et sur le point de jouir. Merde, ça faisait quelques minutes même pas, il ne pouvait pas s'arrêter là! Il fallait qu'il calme son excitation, même si c'était dur avec Uruha qui se cambrait sous lui.

Afin de faire diversion et se calmer un peu, il décida alors de changer de position. Ralentissant considérablement le rythme jusqu'à s'arrêter, il parcourut son cou de baisers avant de libérer ses jambes et l'enlacer, les faisant basculer sur le matelas pour inverser les positions. Il allait laisser Uruha prendre la direction de leurs ébats, ce qui ne serait sûrement pas plus mal vu l'expérience dont il bénéficiait, au moins celui-ci pourrait prendre son pied et lui pourrait sans doute mieux se concentrer pour contrôler son plaisir afin de le faire durer...

Mais c'était sans compter les talents du prostitué à se déhancher sur lui de manière sensuelle et coquine à la fois, et son corps délicat ainsi exposé à sa vue qu'il se fit une joie de toucher, caresser, griffer même... C'était même pire qu'avant, le plaisir revenant l'assaillir encore plus rapidement et puissamment.

"U.. Uru... haaaa...." gémit-il en posant précipitamment ses mains sur ses hanches pour tenter de le faire ralentir.

Mais c'était trop tard, une violente secousse le parcourut et le plaisir se répandit, brûlant, dans l'intégralité de son corps, le laissant essoufflé et pantelant sur le matelas. Honteux de cette piètre performance, il baissa les yeux, n'osant pas regarder le châtain qui devait se sentir complètement frustré et déçu de ce qui venait de se passer.

Les premiers mouvements d'Aoi furent hésitants, presque craintifs, confirmant les soupçons d'Uruha quant à son absence d'expérience. Personne n'était hésitant avec une pute, surtout avec une comme lui ! Il agrippa donc ses fesses, le ramenant contre lui avec force, lui signifiant par là qu'il n'était pas en sucre et encaissait tout à fait bien des coups de rein bien placés.

Aoi sembla comprendre le message, prenant un rythme bien plus convenable et bien vite, Uruha se cambrait sous lui en gémissant de plaisir. Contrairement à d'autres ici, Uruha n'avait besoin de simuler que lorsque son partenaire était vraiment repoussant physiquement, ou totalement nul au lit. Certains, comme Saga, détestaient tellement offrir leurs corps à des étrangers qu'ils ne ressentaient aucune excitation mais Uruha adorait ça et il prenait son pied presque à chaque fois.

Les choses devenaient vraiment agréables lorsqu'Aoi ralentit le rythme d'un coup. Uruha rouvrit les yeux, soupirant alors qu'il embrassait son cou. Leurs positions changèrent et Uruha se retrouva au dessus. Enfin un peu de fantaisie !
Un sourire aux lèvres, il prit les commandes. Ses deux mains posées sur le torse d'Aoi, Uruha commença à onduler sur lui, de plus en plus rapidement. Les mains du brun ne restèrent pas inactives, se promenant sur son corps, le découvrant, le griffant parfois. Et puis finalement, Aoi succomba au plaisir, se libérant, beaucoup trop rapidement.

Uruha cessa de bouger du coup, restant là où il était cependant, regardant son partenaire qui semblait mortifié, n'osant même plus le regarder.

"On peut remettre ça, si ça te dit... Ca fait souvent ça, la première fois.." confia-t-il avec un sourire en coin.

En tous cas, ça confirmait ce qu'il pensait, c'était son baptême du feu. Mais il se débrouillait pas si mal que ça, pour un puceau ! Evidemment, Uruha n'avait pas joui, mais ce n'était pas très grave, il avait sans doute une dizaines de types qui allaient encore passer par son lit aujourd'hui et dans la nuit...

"On peut remettre ça, si ça te dit... Ca fait souvent ça, la première fois.."

Aux mots du prostitué, Aoi releva la tête vers lui, surpris. Ca se voyait tant que ça, qu'il n'avait jamais couché avec un homme?

"Je... j'ai été si mauvais que ça, Uruha? Désolé... Sans doute parce que tu as été une sorte de fantasme pour moi depuis bien longtemps." grommela-t-il avant de le prendre par la taille pour le déloger de là, trouvant cette situation un peu inconfortable. "Mais je te rassure, j'ai déjà couché avec tout un tas de femmes avant ça."

Il se rassit alors, retirant le préservatif avant de se lever pour le jeter et commencer à se rhabiller. De toute manière, impossible de recommencer maintenant, il fallait attendre un minimum qu'il recharge ses batteries si on pouvait dire.

"Je... j'ai été si mauvais que ça, Uruha? Désolé..."

"Hum... Non, ça va. J'ai connu de bien pires amants. Mais, ça se voit. Je commence à pouvoir ressentir ce genre de choses, à force." répondit-il avec un sourire.

"Sans doute parce que tu as été une sorte de fantasme pour moi depuis bien longtemps. Mais je te rassure, j'ai déjà couché avec tout un tas de femmes avant ça."

Uruha fronça les sourcils, reprenant sa place sur le matelas à ces mots.

"Bon, dis moi maintenant. D'où on se connait? Où est ce qu'on s'est croisé? Tu ne peux pas fantasmer sur quelqu'un juste en l'ayant aperçu vite fait... Tu me dis quelque chose en plus, je suis sûr de t'avoir déjà vu avant, mais où?"

Aoi venait de retirer le préservatif, récupérant ses vêtements. Bon, pas de second round alors, Uruha était pourtant sûr qu'il aurait pu lui rendre toute sa vigueur...

"Hum... Non, ça va. J'ai connu de bien pires amants. Mais, ça se voit. Je commence à pouvoir ressentir ce genre de choses, à force."

Bon ça allait, il n'était pas si mauvais que ça apparemment. Quelqu'un de "normal" l'aurait peut-être même trouvé bon, mais c'est sûr qu'un prostitué habitué à voir les hommes défiler dans son lit devait sans doute être à la recherche d'une certaine qualité... Après tout, tant pis s'il ne l'avait pas fait jouir. Il était là pour lui, et pas pour le beau châtain.

"Bon, dis moi maintenant. D'où on se connait? Où est ce qu'on s'est croisé? Tu ne peux pas fantasmer sur quelqu'un juste en l'ayant aperçu vite fait... Tu me dis quelque chose en plus, je suis sûr de t'avoir déjà vu avant, mais où?"

Rhabillé, il finit par se tourner vers lui. Au final, il semblait bien que le châtain l'avait oublié, et ne se rappelait plus de toutes les misères qu'il lui avait fait subir dans leur jeunesse. Alors était-ce bien nécessaire de raviver tous ces souvenirs désagréables pour lui? Attrapant sa veste posée sur la chaise, il haussa les épaules avant de lui expliquer d'un air désinvolte et vague :

"Oh... C'était au lycée. On a du se croiser deux-trois fois, dans les couloirs, dans la cour... et quand je suis arrivé ici et que j'ai entendu parler d'un Uruha... j'ai su qu'il y avait de grandes chances pour que ce soit le même que celui que j'avais connu."

Il espérait que ça lui suffise comme explication et qu'il puisse s'échapper de ce lieu avant qu'il ne fasse le rapprochement avec celui qui lui avait pourri sa scolarité. Quoique maintenant qu'il l'avait baisé, ça ne lui importait plus trop.