Prouve-moi que tu en vaux la peine [Uruha - Aoi] -SUJET CLOS-

"Non. On a besoin de parler de pense. Je ne pense que tu aies fait tout ça pour rien et que tu aies envie d'abandonner comme ça."

Aoi soupira. Uruha ne l'aidait vraiment pas. Qu'est-ce qu'ils avaient encore à se dire? Il hésita un long moment avant de déverrouiller la porte, finissant par l'ouvrir d'une main tremblante, gardant les yeux baissés vers le sol.

"J'ai détruit ta vie... tout comme tu détruits mon coeur... si je m'obstine je vais me casser la gueule avec toi..."

Après un long silence, Uruha finit par entendre la porte se déverrouiller, Aoi l'ouvrant finalement légèrement, lui faisant face, les yeux rivés au sol. Le châtain s'avança, refermant la porte derrière lui. Les voisins d'Aoi avaient déjà suffisamment profité de leur étalage de vie privée.

"J'ai détruit ta vie... tout comme tu détruits mon coeur... si je m'obstine je vais me casser la gueule avec toi..."

"Ou alors on peut essayer de se reconstruire à deux. Ecoute, je sais que c'est pas évident, que j'peux être un vrai connard et que je t'ai blessé. Mais je crois que c'est le moment pour moi d'évoluer, d'avancer et je pense que tu peux m'aider à faire ça."

Et puis bon, Aoi aussi, savait être un vrai enfoiré. Il le lui avait rappelé aujourd'hui, mais Uruha n'avait pas oublié ses années lycée.

"Ou alors on peut essayer de se reconstruire à deux. Ecoute, je sais que c'est pas évident, que j'peux être un vrai connard et que je t'ai blessé. Mais je crois que c'est le moment pour moi d'évoluer, d'avancer et je pense que tu peux m'aider à faire ça."

Aoi se mordit encore plus les lèvres aux paroles d'Uruha. L'aider à avancer? Mais qu'est-ce-qu'il essayait de faire depuis un mois? Et il n'était pas sûr que le châtain y mette réellement du sien. Ses habitudes serraient vraiment dures à effacer. Et Aoi vivait sans doute toujours dans la crainte d'être trompé.

"Uruha... Tu sais que j'ai du mal à accepter mon orientation sexuelle... Comment veux-tu que j'arrive à m'assumer pleinement auprès des autres... si mon petit ami est prostitué? Tu me vois, auprès de ma famille, mes amis, mes collègues, faire mon coming out, leur dire 'Je suis homosexuel. Ah au fait, je suis avec une pute.' Je... je suis pas sûr que tu puisses changer ce que tu es."

Il leva enfin son regard dubitatif dans le sien. Uruha ne l'aimait pas. Alors jamais il ne serait prêt au moindre sacrifice pour lui.

"Uruha... Tu sais que j'ai du mal à accepter mon orientation sexuelle... Comment veux-tu que j'arrive à m'assumer pleinement auprès des autres... si mon petit ami est prostitué? Tu me vois, auprès de ma famille, mes amis, mes collègues, faire mon coming out, leur dire 'Je suis homosexuel. Ah au fait, je suis avec une pute.' Je... je suis pas sûr que tu puisses changer ce que tu es."

Uruha soupira. Il n'en était pas sûr non plus. Ce boulot, cette façon de vivre, c'était ancré en lui depuis des années. Pourtant au lycée, c'était loin d'être son objectif de vie, de finir prostitué dans un bordel de luxe. Il aspirait à mieux.

"J'vais pas pouvoir passer ma vie à faire le tapin. C'est pas possible, physiquement. Et peut-être que psychologiquement, ça finira par me peser un jour."

Il soupira à nouveau, se passant une main dans les cheveux. C'était difficile, d'assumer ses torts.

"J'ai fais aucun effort vis à vis de toi pendant ce mois. J'ai juste profité de ce que tu m'offrais sans essayer d'en tirer partie. Alors que t'as pas arrêté d'en faire pour moi. Laisse-moi une nouvelle chance."

"J'vais pas pouvoir passer ma vie à faire le tapin. C'est pas possible, physiquement. Et peut-être que psychologiquement, ça finira par me peser un jour."

"Tu m'avais pas dit que tu pensais succéder à Yoshiki après? Reprendre la direction de l'établissement?" le questionna-t-il en grimaçant.

Bien sûr, Uruha ne pourrait pas vendre son corps toute sa vie. Mais s'il restait dans cet univers, ça continuerait à poser problème au brun dans tous les cas. Entouré de prostitués toute la journée... l'androgyne ne résisterait pas longtemps à la tentation.

"J'ai fais aucun effort vis à vis de toi pendant ce mois. J'ai juste profité de ce que tu m'offrais sans essayer d'en tirer partie. Alors que t'as pas arrêté d'en faire pour moi. Laisse-moi une nouvelle chance."

Ça, Aoi l'avait remarqué. Il avait tout fait pour essayer de faire en sorte qu'Uruha se sente bien chez lui, lui avait cuisiné ses plats préférés, l'avait emmené faire du shopping, au cinéma, au restaurant, il lui faisait l'amour dès qu'il en manifestait l'envie. Il le couvrait d'attentions, de tendresse, de mots doux. Mais en retour, il n'avait rien eu. A part quelques merci. Jamais Uruha ne venait vers lui pour un câlin, jamais il ne lui donnait de petits surnoms affectifs, jamais il n'avait agis comme s'ils étaient un couple.

Indécis, il ne savait donc pas s'il devait prolonger leur arrangement. Il n'était vraiment pas sûr que ça en vaille la peine. Ça ne ferait que repousser le moment où il se diraient adieu pour de bon.

" Je ne sais pas..." fini-t-il de murmurer en soupirant.

Il finit par quitter l'entrée de laquelle ils n'avaient toujours pas bougé pour partir à sa cuisine. Il se servit alors un grand vers de whisky avant de se diriger vers le salon, se laissant tomber dans le canapé tout en faisant couler le liquide ambré dans sa gorge.

"Tu m'avais pas dit que tu pensais succéder à Yoshiki après? Reprendre la direction de l'établissement?"

Uruha leva les yeux au ciel. Ouais enfin... Ce n'était pas vraiment un avenir, quand il voyait comment vivait Yoshiki, il n'était pas certain de l'envier. Ca ne servait à rien, de bosser dans un bordel si c'était pour rester constamment derrière un bureau. S'il bossait au Velvet, c'était pour baiser. Sinon, ça n'avait aucun intérêt.

"Il est peut-être temps que je change d'horizon."

Aoi sembla longuement hésiter suite à sa demande, finissant par laisser échapper un soupir.

" Je ne sais pas..."

Le brun changea de pièce, allant se servir un whisky, Uruha le suivant au salon, pour s'installer à ses côtés.

"Ca ne se fera pas en un jour... Mais je crois que je peux m'améliorer à tes côtés."

"Il est peut-être temps que je change d'horizon."

En effet, il serait temps. Mais pour faire quoi? Uruha n'avait aucune réelle compétence à faire valoir pour un autre métier potentiel.

"Ça ne se fera pas en un jour... Mais je crois que je peux m'améliorer à tes côtés."

"Et tu ferais quoi, Uruha? Tu as déjà réfléchi à un autre travail que tu aimerais exercer?" Lui demanda-t-il en se tournant vers lui, son verre entre les doigts. "Un travail ne se trouve pas aussi facilement que ça. Surtout sans diplôme ni expérience. Tu vas mettre quoi sur son CV?

"Et tu ferais quoi, Uruha? Tu as déjà réfléchi à un autre travail que tu aimerais exercer?"

Il avait eu des projets, des ambitions, à l'époque du lycée. Il n'avait pas rêvé toute sa vie de se faire baiser par des hommes frustrés et désespérés. Alors oui, des idées, il en avait. Encore fallait-il qu'elles soient réalisables.

"Un travail ne se trouve pas aussi facilement que ça. Surtout sans diplôme ni expérience. Tu vas mettre quoi sur son CV?

"Le mec de Reika est mannequin. C'est la voie que je voulais prendre, au lycée. Il pourrait peut-être m'aider à me lancer là dedans."

La seule question étant, est ce qu'il arriverait à se passer de sexe, à faire une croix sur cette vie.

"Le mec de Reika est mannequin. C'est la voie que je voulais prendre, au lycée. Il pourrait peut-être m'aider à me lancer là dedans."

Aoi soupira à cette révélation. Ce n'était pas non plus un monde qu'il appréciait tout particulièrement. Pourquoi il n'était pas tombé sur quelqu'un de normal, avec un métier normal? Mannequin, ça voulait dire énormément de contraintes, un emploi du temps chargé, des restrictions sur son régime alimentaire, et une possible célébrité dont il se passerait bien. Mais ce serait sans doute mieux que prostitué, non? Quoiqu'entouré de beaux hommes, Uruha risque fort d'essayer de draguer tout ce qui bougeait.

"Si c'est ça que tu veux faire..." se contenta-t-il de répondre sans grand entrain.

Bien sûr, il avait toutes ses chances, vu son physique avantageux. Il pourrait sans doute réussir.

"Pourquoi t'as pas choisi cette voix directement après le lycée?" lui demanda-t-il alors, ne comprenant pas qu'il ait préféré finir au bordel.

"Si c'est ça que tu veux faire..."

"C'est ce qui me correspondra le mieux. J'suis pas fait pour être derrière un bureau ou un autre travail de ce genre..."

"Pourquoi t'as pas choisi cette voie directement après le lycée?"

Uruha haussa les épaules en soupirant. En sortant du lycée, il se sentait comme la dernière des merde. Il avait perdu toute possible estime de lui-même et passer un casting pour être mannequin... C'était bien au-dessus de ses forces!

"J'ai jamais osé passer les castings. J'avais pas vraiment confiance en moi, tu sais. Me faire embaucher parce que j'avais une belle gueule et que je savais sucer, c'était plus simple."

"C'est ce qui me correspondra le mieux. J'suis pas fait pour être derrière un bureau ou un autre travail de ce genre..."

Aoi était bien d'accord avec lui, Uruha n'avait pas sa place dans ce genre de travail. Mais il pourrait peut-être faire autre chose, comme serveur, barman, hôte d'accueil quelque part.

"J'ai jamais osé passer les castings. J'avais pas vraiment confiance en moi, tu sais. Me faire embaucher parce que j'avais une belle gueule et que je savais sucer, c'était plus simple."

Le brun baissa les yeux sur son verre c'était en partie de sa faute, il le savait. S'il n'avait pas passé ses journée à le rabaisser, sans doute qu'à l'heure actuelle ils n'en seraient pas là.

"On a tous les deux merdé dès le début. Enfin... moi surtout. Et je t'ai entraîné par la suite."

Il releva la tête vers lui lui adressant un petit sourire désolé avant de prendre une gorgée de son whisky et de se laisser tomber en arrière contre le canapé.

"Si tu veux de l'alcool, il y en a dans la cuisine. Tu sais où c'est, sers toi." lui indiqua-t-il.

"On a tous les deux merdé dès le début. Enfin... moi surtout. Et je t'ai entraîné par la suite."

"Ouais... On a mal commencé depuis le départ, de toute façon..."

Il lui rendit son sourire, le regardant se laisser tomber en arrière. Bon, il avait le droit de rester alors?

"Si tu veux de l'alcool, il y en a dans la cuisine. Tu sais où c'est, sert toi."

"Ah, merci."

Uruha se leva du coup, se servant un verre à son tour avant de revenir aux côtés du brun, s'allumant une cigarette. Manifestement, Aoi ne comptait plus le jeter dehors... Il ne savait pas si ça voulait dire qu'il lui laissait une seconde chance, mais ça y ressemblait tout de même.

"Tu m'as dit... Que tu avais fait des achats. Pour pimenter les choses. C'est vrai?"

Aoi avait vraiment fait des efforts, ce n'était pas dans ses habitudes du tout. S'il était capable de faire autant de concessions, il fallait qu'Uruha fasse un effort dans sa direction. Ca ne marcherait peut-être pas mais il fallait qu'il essaye vraiment cette fois...

"Ah, merci."

Le châtain partit se chercher un verre pendant qu'Aoi terminait le sien. Ah, il l'avait un peu trop rempli et bu un peu trop vite. Sur son estomac vide, ça commençait sérieusement à lui monter à la tête.

"Tu m'as dit... Que tu avais fait des achats. Pour pimenter les choses. C'est vrai?"

Aoi sursauta presque en entendant Uruha lui parler. Il avait fermé les yeux, il ne l'avait pas entendu revenir.

"Bien sûr... pourquoi je mentirais? Je voulais t'en faire la surprise ce soir, mais c'est un peu raté. C'est sans doute un peu basique et peu intéressant pour toi, qui est habitué à tout ça, mais je suis allé faire un tour dans un sex shop. Je voulais essayer de te faire plaisir..." révéla-t-il en souriant tristement.

C'était dommage, qu'il l'apprenne dans ces conditions. Il avait prévu toute leur soirée, leur repas au restaurant, un massage coquin qui aurait bien vite dégénéré en partie de sexe qu'il aurait essayé de rendre plus intéressante aux yeux d'Uruha. Mais c'était foutu maintenant.

"Bien sûr... pourquoi je mentirais? Je voulais t'en faire la surprise ce soir, mais c'est un peu raté. C'est sans doute un peu basique et peu intéressant pour toi, qui est habitué à tout ça, mais je suis allé faire un tour dans un sex shop. Je voulais essayer de te faire plaisir..."

Uruha se mordit la lèvre. Ah, il avait tout gâché... Il était temps qu'il essaye de rattraper leur soirée...

"Ca me touche... Surtout que je sais que c'est difficile pour toi..."

Sortir, aller dans un sexshop, pour lui qui n'assumait pas du tout sa sexualité, il imaginait bien à quel point ça avait du être difficile.

"Bon... J'suis sûr que t'avais prévu un tas de trucs pour la soirée. Il est encore tôt alors... On peut peut-être encore en profiter, non? On repart à zéro, je suis prêt à faire des efforts."

Il était là pour passer du temps avec Aoi, pour apprendre à vivre avec lui, pas pour boire du whisky en se lamentant sur le canapé.

"Ca me touche... Surtout que je sais que c'est difficile pour toi..."

Aoi soupira. Pour être difficile ça l'avait été, il avait cru mourir de honte plus d'une fois.

"Oui... j'ai vraiment pris sur moi pour mettre les pieds là-bas."

"Bon... J'suis sûr que t'avais prévu un tas de trucs pour la soirée. Il est encore tôt alors... On peut peut-être encore en profiter, non? On repart à zéro, je suis prêt à faire des efforts."

Le plus âgé secoua la tête, gémissant à cet effet avant de porter ses mains à ses tempes. Ah, ça tournait un peu...

"Non..." souffla-t-il "Je vais faire des ramens instantanées, m'affaler dans e canapé devant la télé, et terminer de me bourrer la gueule pour oublier que ma vie est aussi merdique." geignit-il avant de se lever pour partir vers la cuisine d'un pas mal assuré.

Si Uruha avait envie de faire des efforts, lui n'avait plus la moindre motivation pour ce soir. Le nouveau départ, ils le prendraient le lendemain.

"Oui... j'ai vraiment pris sur moi pour mettre les pied là-bas."

Oui, ça il imaginait très bien... Uruha termina son verre, regardant Aoi hésiter sur ce qu'il devait faire à présent, ne tardant pas à prendre sa décision.

"Non... Je vais faire des ramens instantanées, m'affaler dans le canapé devant la télé, et terminer de me bourrer la gueule pour oublier que ma vie est aussi merdique."

Bon... Il aurait essayé au moins. Ce n'était pas ce soir que les choses seraient très funs. Bon... Uruha allait essayer de faire profil bas, ils verraient bien ce qu'il en était demain.
Le châtain se leva à son tour, suivant le brun dans la cuisine alors qu'il faisait bouillir l'eau.

"Sinon, on oublie l'alcool, on mange et on va se coucher tôt? Je pense que la soirée a été riche en émotions..."

S'il se bourrait la gueule, il allait se taper une gueule de bois et... Uruha n'avait pas très envie de s'occuper de lui s'il se mettait à être malade... S'ils se couchaient tôt, il pourrait peut-être lui faire oublier tout ça... A sa manière.

Uruha l'accompagna à la cuisine, venant se positionner derrière son dos tandis qu'il contempler la bouilloire.

"Sinon, on oublie l'alcool, on mange et on va se coucher tôt? Je pense que la soirée a été riche en émotions..."

"On ne t'a jamais appris de que c'est très mauvais de se coucher après un repas?" grogna-t-il sans quitter l'objet des yeux.

La faute à qui, si ça s'était passé ainsi? S'il n'avait pas pris un malin plaisir à se faire tripoter alors qu'il savait pertinemment qu'il allait arriver, rien de tous cela n'aurait eu lieu. Si Uruha n'était pas content, il pouvait partir, ce n'était pas lui qui l'avait retenu.

"Pardon..." grommela-t-il en se retournant avec la bouilloire en main, s'occupant d'en verser le contenu bouillant dans les deux bols qu'il avait préparé sur la table.

"Mais si t'as envie d'aller au lit, vas-y. Je ne te retiens pas?" lui fit-il néanmoins savoir. Il ramena les deux bols au salon avant d'allumer la télé, se plongeant dans une émission des plus stupide. Au moins ça changeait les idées.

"On ne t'a jamais appris de que c'est très mauvais de se coucher après un repas?"

Bon ok, Uruha abandonnait. Si c'était pour se faire aboyer dessus dès qu'il ouvrait la bouche, ce n'était même pas la peine. Il détestait se faire engueuler, il préférait encore se taire. Aoi s'excusa cependant, tout en versant l'eau bouillante dans les bols mais Uruha ne répondit pas. Bon sang, il aurait peut-être mieux fait de partir, tout à l'heure... Il aurait pu passer une délicieuse soirée avec Byou et... Non, il ne fallait pas qu'il pense à ça, il avait décidé de faire des efforts... Et il se rendait compte maintenant que ça serait difficile.

"Mais si t'as envie d'aller au lit, vas-y. Je ne te retiens pas?"

"Hum..."

Il verrait ça selon l'ambiance. Si Aoi restait muet et buvait tout seul, oui, il irait sans doute se coucher tôt pour l'éviter. S'il arrivait à dégeler un peu les choses, ça serait différent.
Le brun emmena les deux bols au salon, changeant de chaîne pour une télé réalité idiote et Uruha soupira, sortant son téléphone pour surfer sur internet tout en mangeant. Ah merde, il allait se faire chier, ce soir...

Uruha s'installa sur le canapé, mangeant en silence tout en s'occupant sur son téléphone. Aoi lui jeta un regard en coin, soupirant. Pourquoi donc s'obstinait-il à rester à ses côtés? Il savait tout aussi bien que lui que c'était vain.

"Pourquoi tu retournes pas voir Byou? T'avais l'air d'avoir plein de trucs de prévus avec lui. Bien plus intéressants que de rester avec moi, j'imagine..." lâcha-t-il en reposant son bol qu'il venait de terminer.

Sa canette de bière à la main, il se tourna enfin vers Uruha pour le dévisager. Est ce qu'un jour son coeur serait capable de s'attacher à autre chose qu'une apparence physique ou un corps? C'était vraiment pas gagné. Il voulait faire des efforts mais... Ce n'est pas en faisant des efforts qu'on tombe amoureux. C'était censé être quelque chose de spontané. Et si en un mois, il ne ressentait toujours rien pour lui, c'est que ça ne viendrait pas. Aussi douloureux que ce soit pour lui de l'accepter.

"Pourquoi tu retournes pas voir Byou? T'avais l'air d'avoir plein de trucs de prévus avec lui. Bien plus intéressants que de rester avec moi, j'imagine..."

Uruha releva les yeux de son téléphone à ces mots, soupirant. Pourquoi il jouait les martyrs maintenant?

"Tu vas pas remettre le sujet sur le tapis... Je t'ai dis que je voulais rester. C'est toi qui veux passer la soirée devant la télé... On aurait pu sortir, faire des trucs plus intéressants, ensemble."

Au fond de lui, ça le tentait. Partir du Velvet, commencer une nouvelle vie, une nouvelle carrière. Se faire des contacts, montrer qu'il pouvait avoir du talent, faire quelque chose d'autre de sa vie que d'apporter du plaisir à des types frustrés. Et vivre avec Aoi... C'était le point sur lequel il était le plus incertain. Est-ce qu'il était capable de s'attacher à un homme? Est-ce qu'il pouvait tomber amoureux? S'il quittait le Velvet, ce serait uniquement pour lui mais... Est ce que ça en valait la peine?

"Je sais ce que tu penses. Tu te dis que ça sert à rien, que ça changera rien que je reste. Et t'as peut-être raison, j'en sais rien. J'ai jamais été en couple, je sais même pas comment ça marche, ce que c'est de tomber amoureux, de n'avoir qu'un seul partenaire. Et même si c'est ce qu'on fait, les week end, je sais que je vais retourner au Velvet alors, ce n'est pas vraiment concret."

"Tu vas pas remettre le sujet sur le tapis... Je t'ai dis que je voulais rester. C'est toi qui veux passer la soirée devant la télé... On aurait pu sortir, faire des trucs plus intéressants, ensemble."

Aoi lança un regard furieux à Uruha. Evidemment, il ne comprenait pas.

"Uruha... J'ai pas envie de sortir et faire semblant juste pour te faire plaisir. Tu m'as fait mal, tu peux comprendre ça? Te voir te faire toucher par un autre mec devant moi, t'entendre dire que c'est pas moi qui risquait de te fatiguer au lit, tu m'as brisé le coeur. Tu ne connais pas ça, toi. Tu n'as jamais aimé personne, tu ne peux pas savoir ce que c'est, cette douleur."

Il était marrant, lui, de lui dire de passer à autre chose. Ce n'était pas aussi simple, malheureusement.

"Je sais ce que tu penses. Tu te dis que ça sert à rien, que ça changera rien que je reste. Et t'as peut-être raison, j'en sais rien. J'ai jamais été en couple, je sais même pas comment ça marche, ce que c'est de tomber amoureux, de n'avoir qu'un seul partenaire. Et même si c'est ce qu'on fait, les week end, je sais que je vais retourner au Velvet alors, ce n'est pas vraiment concret."

"L'amour c'est quelque chose de spontané. Comme moi quand j'ai eu cet espèce de coup de foudre pour toi. Un regard, un contact, et notre coeur est touché. Ca fait déjà un mois qu'on se côtoie et il ne s'est rien passé de ton côté. Okay, tu m'apprécies peut-être, mais tu ne m'aimeras sans doute jamais. Ca ne vient pas, on n'y peut rien. J'ai essayé de tout faire pour toi. Qu'on se fasse des sorties de couple, qu'on passe du temps à la maison, je t'ai fais l'amour à chaque fois que tu en as montré l'envie, je t'ai couvert de mon amour et ma tendresse... Il n'y a plus rien que je puisse faire pour te faire tomber amoureux de moi, Uruha!"

Il posa sur lui son regard désespéré, ses yeux remplis de larmes. Ah merde, c'était vraiment pas bon qu'il boive, ça faisait ressortir ses émotions et il se sentait encore plus vulnérable.

"Uruha... J'ai pas envie de sortir et faire semblant juste pour te faire plaisir. Tu m'as fait mal, tu peux comprendre ça? Te voir te faire toucher par un autre mec devant moi, t'entendre dire que c'est pas moi qui risquait de te fatiguer au lit, tu m'as brisé le coeur. Tu ne connais pas ça, toi. Tu n'as jamais aimé personne, tu ne peux pas savoir ce que c'est, cette douleur."

"Non, je ne sais pas... Mais je sais qu'on est différent, qu'on a deux façons de vivre totalement différentes et que c'est sans doute normal, qu'on ne réagisse pas de la même façon. J'ai l'habitude de rapports de force, de jeux de rôles, de sexe bestial et violent. Tu fais preuve d'une tendresse et d'une douceur telle, évidemment, ça n'est pas comparable avec ce que je connais. Je suis désolé de t'avoir blessé mais je suis quelqu'un de franc... J'apprécie nos rapport et ta tendresse, je te l'ai déjà dit..."

Il aimait ça, oui. C'était un plus, quelque chose d'inédit, il se sentait aimé et respecté dans ces moments et ça lui faisait du bien. Mais évidemment, ça ne le fatiguait pas autant qu'un sprint avec Byou, par exemple... Il fallait se rendre à l'évidence, un mix des deux serait absolument parfait pour Uruha.

"L'amour c'est quelque chose de spontané. Comme moi quand j'ai eu cet espèce de coup de foudre pour toi. Un regard, un contact, et notre coeur est touché. Ca fait déjà un mois qu'on se côtoie et il ne s'est rien passé de ton côté. Okay, tu m'apprécies peut-être, mais tu ne m'aimeras sans doute jamais. Ca ne vient pas, on n'y peut rien. J'ai essayé de tout faire pour toi. Qu'on se fasse des sorties de couple, qu'on passe du temps à la maison, je t'ai fais l'amour à chaque fois que tu en as montré l'envie, je t'ai couvert de mon amour et ma tendresse... Il n'y a plus rien que je puisse faire pour te faire tomber amoureux de moi, Uruha!"

Uruha hésita, avant de soupirer. Il semblait désespéré et le châtain ne savait plus comment le réconforter. Merde, il ne pouvait quand même pas quitter son boulot pour ses beaux yeux... Pas comme ça...

"J'aime passer du temps avec toi, c'est les seuls moments où je peux être naturel, sans avoir besoin de jouer un rôle. Je me sens important et ça me change de mon quotidien. Mais trop de tendresse, ça me met mal à l'aise. Je sais pas comment réagir, c'est pas naturel pour moi. Je sais pas quoi te dire, j'ai besoin de plus de fougue au pieu."

Et de moins de mots doux qui lui donnaient envie de grimacer à chaque fois...

"Non, je ne sais pas... Mais je sais qu'on est différent, qu'on a deux façons de vivre totalement différentes et que c'est sans doute normal, qu'on ne réagisse pas de la même façon. J'ai l'habitude de rapports de force, de jeux de rôles, de sexe bestial et violent. Tu fais preuve d'une tendresse et d'une douceur telle, évidemment, ça n'est pas comparable avec ce que je connais. Je suis désolé de t'avoir blessé mais je suis quelqu'un de franc... J'apprécie nos rapport et ta tendresse, je te l'ai déjà dit..."

"Rapport de force... Sexe bestial et violent..." répéta Aoi comme s'il voulait intégrer ces mots. "Et pourtant... Tu n'as pas aimé, tout à l'heure... Je... Je suis désolé... De ne pas être à la hauteur..." murmura-t-il en baissant la tête sur sa canette à présent vide.

Il appréciait, oui, mais ça ne lui suffisait pas. C'était sans doute sympa pour lui changer les idées le temps d'un week end. mais il ne supporterait pas de vivre ainsi sept jours sur sept.

"J'aime passer du temps avec toi, c'est les seuls moments où je peux être naturel, sans avoir besoin de jouer un rôle. Je me sens important et ça me change de mon quotidien. Mais trop de tendresse, ça me met mal à l'aise. Je sais pas comment réagir, c'est pas naturel pour moi. Je sais pas quoi te dire, j'ai besoin de plus de fougue au pieu."

Aoi serra les lèvres, faisant un effort pour que les larmes qui menaçaient de déborder ne coulent pas sur ses joues. Il lui demandait de se comporter comme un simple client, tout compte fait. Abandonner sa tendresse, son amour, ses attentions se montrer plus bestial. Uruha voulait juste qu'il fasse comme s'il n'était pas amoureux, en fait.

"Je... Je t'aime Uruha! Pourquoi c'est si dur que ça pour toi d'accepter que quand on aime quelqu'un on le lui montre et le lui dit? Je suis pas l'un de tes putains de clients! Je t'aime!"

Ces derniers mots s'étranglèrent dans sa gorge et il étouffa un sanglot. Il voulait une personne à qui il puisse témoigner son affection dès qu'il en avait envie, pas quelqu'un d'insensible qui ignorait jusqu'au sens du mot "amour". Il se laissa soudain tomber sur les cuisses du châtain, enfouissant son visage entre ses bras croisés avant de fondre en larmes, évacuant le trop plein d'émotions qu'il retenait depuis le début de la soirée.

"Rapport de force... Sexe bestial et violent... Et pourtant... Tu n'as pas aimé, tout à l'heure... Je... Je suis désolé... De ne pas être à la hauteur..."

Uruha se mordit la lèvre. Il avait pensé apprécier, mais en fait... Ca n'avait pas du tout prit la tournure qu'il envisageait.

"Ah tout à l'heure... C'était encore différent. Ca n'avait plus rien d'un jeu..."

"Je... Je t'aime Uruha! Pourquoi c'est si dur que ça pour toi d'accepter que quand on aime quelqu'un on le lui montre et le lui dit? Je suis pas l'un de tes putains de clients! Je t'aime!"

Uruha sursauta alors que le brun se laissait tomber sur ses cuisses, fondant en larmes. Le châtain hésita, avant de glisser dans ses cheveux, les caressant sans trop savoir comment le réconforter. Putain, il n'était pas doué pour ça... Et là, la situation le dépassait complètement.

"J'te demande pas d'être un de mes clients... Je sais que tu l'es pas. Et je ne te demande pas non plus de ne pas montrer tes sentiments..."

Les deux n'étais pas incompatibles... Si? Il ne pouvait pas l'aimer et être un peu plus ce qu'il recherchait au lit? Il ne pourrait jamais se contenter de lui s'il restait l'amant qu'il était actuellement...
Ses doigts massant toujours son crâne, il se mit à réfléchir. Il ne savait pas ce qu'il pouvait faire, comment il pouvait faire pour cesser de faire souffrir Aoi. Uruha était complètement égocentrique, mais il n'était pas méchant et il avait suffisamment souffert dans sa vie pour ne pas vouloir faire souffrir les autres volontairement.

"Je suis désolé... Je ne sais pas comment m'améliorer pour toi..." murmura-t-il simplement.

N'importe qui aurait rêvé d'un mec comme lui... Pourquoi est ce que ça bloquait?

"Ah tout à l'heure... C'était encore différent. Ca n'avait plus rien d'un jeu..."

C'était bien ça le problème. Pour Uruha, tout n'était que jeu. Mais Aoi ne jouait pas, il était sérieux.
Le châtain glissa ses doigts dans ses cheveux pour les caresser, ne sachant visiblement pas quoi faire d'autre. C'est sûr, c'était pas ses clients qui allaient réagir comme ça face à lui...

"J'te demande pas d'être un de mes clients... Je sais que tu l'es pas. Et je ne te demande pas non plus de ne pas montrer tes sentiments..."

"Alors quoi?" couina le brun qui ne comprenait plus rien de ce qu'attendait Uruha de lui.

Plus de fougue au lit, mais pas comme ses clients... Arrêter d'être aussi tendre, mais continuer à monter ses sentiments... Qu'est ce qu'il voulait au juste?

"Je suis désolé... Je ne sais pas comment m'améliorer pour toi..."

Le plus âgé s'efforça de se calmer, finissant par tendre le bras pour attraper un mouchoir sur la table basse, se redressant enfin pour murmurer :

"C'est si difficile que ça... De me donner quelques petites attentions? Un sourire... Une caresse, un simple bisou... Un contact quand tu passes à côté de moi... Un petit mot doux de temps à autre, un compliment..." lui énuméra-t-il d'une voix tremblante. "Mais je ne veux pas que tu te forces... Tu ne m'aimes pas, c'est sans doute pour ça que ça ne te vient pas à l'idée d'agir comme ça."

Il soupira longuement avant de se lever.

"Je vais prendre une douche."