Un nouveau départ? [Shou - Hiroto] -SUJET CLOS-

Une nouvelle fois, les deux hommes restèrent silencieux le temps du trajet. Shou se gara devant le Velvet, se tournant vers Hiroto.

"On se retrouve bien vite... je passerai te prendre à 14 heures, et je t'aiderai à charger tes bagages dans ma voiture. La demeure des yakuzas est un peu loin d'ici, mais elle reste très accessible, ne t'en fais pas."

Hiroto hocha la tête, se laissant embrasser avec plaisir. Il n'avait aucune envie de voir partir Shou... Ces deux jours allaient lui paraître longs...

"Oh... et maintenant qu'on a fait les tests... si tu pouvais ne plus coucher avec personnes, ces deux prochains jours... ce serait pas mal... Ou non... je t'ordonne de ne coucher avec personne. A partir d'aujourd'hui, je serai ton unique partenaire."

Hiroto sourit, gémissant alors que son partenaire lui apposait un suçon bien visible dans le cou. Il avait raison de procéder ainsi, le brun était tout à fait disposé à obéir au moindre de ses ordres.

"Oui. Je vais démissionner tout de suite alors je n'aurais plus aucune obligation."

"A samedi, Hiroto!"

"Oui... A samedi." souffla-t-il en descendant du véhicule.

Il regarda la voiture s'éloigner, avant de rentrer dans le bordel, se rendant directement dans le bureau de Yoshiki. Il lui expliqua la situation, ses sentiments pour Shou, le nouveau poste qu'il lui avait proposé -il ne donna pas de détails, bien entendu- et cette volonté qu'il avait de ne se consacrer qu'à lui. Evidemment, le patron fut un peu surprit et déçu. Hiroto était un bon élément, sur lequel il comptait et qui semblait se plaire ici, il ne s'attendait pas à le voir partir. Cependant, il n'avait pas le droit de le forcer à rester et il l'autorisa à partir samedi, Hiroto quittant son bureau le coeur léger. Il n'avait plus qu'à faire ses valises!

"Oui. Je vais démissionner tout de suite alors je n'aurais plus aucune obligation."

Shou approuva grandement son idée, mordillant une dernière fois son cou avant de le laisser partir. Au moins comme ça, si les résultats s'avéraient bons, ils pourraient se faire plaisir sans plus aucune contrainte. Mine de rien, quelques secondes pour enfiler un préservatif quand on était en plein ébat fougueux, c'était déjà de trop.

Le petit brun repartit alors vers le Velvet, tandis que Shou prenait la route de son bureau, son sourire en disant long sur la satisfaction qu'il éprouvait.



Le samedi matin, après une matinée à récupérer de son travail, il prit le soin de se préparer convenablement. Il avait le temps, alors autant apporter un soin tout particulier à son apparence. Il était sûr qu'Hiroto n'y serait pas insensible et se montrerait encore plus soumis que d'habitude. Il prit un repas rapide, et à 14 heures tapantes, il était devant le Velvet, franchissant les portes en souriant.

Son partenaire n'était pas encore descendu, aussi l'attendit-il avec impatience au bar pour qu'il puisse l'emmener à sa chambre récupérer ses affaires. Pour patienter, il décida de discuter un peu avec le serveur. Ce serait amusant après tout, d'avoir l'avis de quelqu'un d'autre sur son petit protégé.

"Dites voir, Reika... Comment se comporte Hiroto au quotidien? Vous avez remarqué un changement dans son comportement depuis que je viens le voir? Vous l'entendez parler de moi, parfois?"

Il était vraiment curieux de voir ce qu'il pouvait bien dire à son sujet aux autres prostitués ou employés de ce lieu.

Hiroto avait passé ces deux jours à rassembler toutes ses affaires. Il n'avait pas énormément de choses mais il ne fallait rien oublier. Le samedi, il prit le temps de se préparer voulant donner le meilleur de lui même à son partenaire. Il était d'ailleurs un peu en retard, se dépêchant pour ne pas faire patienter trop longtemps Shou.

D'ailleurs, ce dernier était déjà au bar, questionnant Reika qui ne se priva pas. Pour une fois qu'on le laissait donner son avis...

"Dites voir, Reika... Comment se comporte Hiroto au quotidien? Vous avez remarqué un changement dans son comportement depuis que je viens le voir? Vous l'entendez parler de moi, parfois?"

"Hiroto? Ah ça oui. Il fait la gueule quand quelqu'un d'autre que vous le demande. Et je l'entendais discuter avec Uruha, il est vraiment impatient de partir avec vous. Il lui disait avoir trouvé l'âme soeur, et Uruha se foutait de lui."

Hiroto descendit à ce moment là, sa valise à la main, accordant un large sourire à Shou, s'avançant vers lui.

"J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre..."

"Hiroto? Ah ça oui. Il fait la gueule quand quelqu'un d'autre que vous le demande. Et je l'entendais discuter avec Uruha, il est vraiment impatient de partir avec vous. Il lui disait avoir trouvé l'âme soeur, et Uruha se foutait de lui."

Shou s'étrangla et manqua de s'étouffer avec le cocktail qu'il sirotait tout en écoutant le serveur, toussant pour chasser le liquide qui n'était pas passer par où il fallait, avant de le regarder les yeux écarquillés.

"â... âme soeur?!"

C'est ce moment là que choisit Hiroto pour apparaitre, tout souriant, sa valise à la main.

"J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre..."

Le châtain le fixa un moment d'un regard froid. Il s'était maquillé et coiffé, pour se rendre volontairement séduisant, ça se voyait. Il voulait clairement lui plaire. Mais quel utilité de lui plaire, sachant qu'il lui appartenait déjà? C'était sans aucun doute en lien avec ce que Reika venait de lui révéler. Ame soeur. Il ne l'avait pas vu venir, celui-là.

Finissant par se lever de son tabouret, il lança au plus jeune qui le regardait sans vraiment comprendre ce qui lui valait cet accueil froid :

"J'ai changé d'avis. Il vaut mieux pour toi que tu restes ici, Hiroto. Je suis désolé. Je ne suis pas celui que tu recherches."

Sur ces mots, il tourna les talons et se précipita à sa voiture, mettant le contact sans plus attendre pour reprendre la route, sans même savoir où aller. Ame soeur. Il ne pouvait décemment pas continuer de le voir si c'était ainsi qu'il le voyait. Tôt ou tard, il le ferait souffrir, car jamais il ne pourrait répondre à ce qu'il ressentait. Lui, tout ce qu'il avait à lui apporter, c'était du sexe, et rien d'autre. Ame soeur. Si encore il avait dit qu'il l'appréciait. Qu'il l'aimait bien. Ou même qu'il commençait à s'attacher à lui. Mais âme soeur. Ca dépassait de loin tout ce qu'il aurait jamais pu imaginer. Personne ne l'avait jamais aimé, lui. Et son coeur était de pierre face à ces petites choses appelées sentiments. Hiroto finirait par être malheureux avec lui, s'il s'attendait à une quelconque réciprocité. Mieux valait tout arrêter tant qu'il était encore temps. Il s'était emballé trop vite, voilà tout, sans réfléchir aux conséquences, et sans voir combien le brun lui était soumis par amour. En même temps, comment le reconnaitre, l'amour, quand on ne l'avait jamais côtoyé en 30 ans d'existence?

Hiroto fronça les sourcils en voyant le regard froid que Shou posait sur lui. Quoi? Qu'est ce qu'il avait fait? Il l'avait vraiment fait attendre? Le châtain se leva finalement, le plus jeune levant les yeux vers lui.

"J'ai changé d'avis. Il vaut mieux pour toi que tu restes ici, Hiroto. Je suis désolé. Je ne suis pas celui que tu recherches."

"Qu... Quoi? Mais..."

Hiroto venait de sentir son coeur se briser en mille morceaux. Qu'est ce qu'il s'était passé. Shou n'attendit pas qu'il ait terminé sa phrase, faisant demi tour pour retourner à sa voiture. Hiroto ne perdit pas plus de temps, abandonnant là sa valise pour s'élancer derrière lui.
Il eut juste le temps de voir la voiture s'éloigner, sans comprendre ce qui venait de se passer. Pourquoi? Il lui avait promis... Pour la première fois de sa vie, il s'était donné à 100% à un homme, il lui avait fait confiance, il s'était abandonné à lui et finalement, il le laissait simplement en plan comme ça.

Essuyant rageusement ses larmes, il fit demi tour, revenant à l'intérieur du Velvet. Il jeta un regard noir à Reika qui n'avait pas bougé.

"Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais il faut vraiment que tu apprennes à la fermer..."

Récupérant sa valise, il monta les étages vers sa chambre, s'étalant sur son lit. Il fallait qu'il prévienne Yoshiki. Il ne partait plus...

Sans même sans rendre compte, Shou avait conduit tout droit vers le parc de Shinjuku. Décidant alors de laisser sa voiture, il en sortit pou s'enfoncer dans le parc. Il avait besoin de réfléchir à tout ça, de faire le point, et rien de mieux que de marcher dans un endroit calme loin de toute l'agitation de la ville.

Il finit par s'asseoir sur un banc, le regard perdu dans le vide. A l'heure qu'il était, soit Hiroto était en larmes, le coeur brisé, le suppliant de revenir, soit il le haïssait du plus profond de son âme et espérait ne plus jamais croiser sa route. Cete deuxième solutions seraient sans doute la meilleure pour le bien être de tut le monde, mais l'imaginer en pleurs faisait se serrer son coeur douloureusement.

C'était de sa faute. C'était lui qui lui avait demandé de lui appartenir totalement, de se donner corps et âme à lui. C'était lui qui l'avait incité à partir, à quitter cette vie qui semblait très bien lui convenir pour le garder auprès de lui égoïstement. Mais il pensait que c'était purement sexuel, de son côté aussi. Il n'avait pas vu les sentiments s'immiscer entre eux. Dès le début, il aurait du mettre les choses au point, pour qu'il n'y ait pas d’ambiguïtés entre eux. Il n'aurait jamais du lui proposer de changer de vie pour lui, et se contenter de n'être qu'un simple client, venant se satisfaire de temps à autre, rien de plus. S'il voulait quitter le Velvet, c'était pour être avec lui. Alors s'il le repoussait, il n'avait plus de raison d'en partir, pas vrai?

Il soupira longuement. Pourquoi il ressentait une espèce de douleur lancinante dans sa poitrine? Sans doute les remords d'avoir brisé un coeur innocent. Mais il ne pouvait pas. Jamais il n'aimerait personne. Déjà, rien que le fait que quelqu'un ait pu s'intéresser à lui et tomber sous le charme de ce qu'il était, ça lui paraissait invraisemblable. Mais jamais il ne pourrait rendre heureux quelqu'un. Il n'avait rien à apporter, si ce n'était violence et douleur.

Un nouveau soupir, et il se releva. Ca ne servait à rien de se lamenter. Hiroto finirait bien par s'en remettre, et rencontrer quelqu'un d'autre qui pourrait, entre autre, lui apporter un peu d'amour, ce qu'il était incapable de faire. Et lui continuerait sans doute de retourner le voir. Il ne pouvait rien lui refuser, s'il venait en temps que client, il était obligé de le satisfaire s'il le demandait. Et il en profiterait pour lui expliquer qu'il ne partageait pas sa vision des choses. Et l'affaire serait réglée.

Lentement, il reprit alors la direction de sa voiture pour rentrer chez lui. Il fallait oublier, maintenant.

Hiroto avait beau tourner et retourner la situation dans sa tête, il ne comprenait pas. Bien sûr, Reika avait du lui dire quelque chose, mais quoi? Qu'est ce qui aurait pu le faire changer d'avis comme ça? Tout allait bien entre eux, Hiroto était plus heureux qu'il ne l'avait jamais été, ça ne pouvait pas se terminer comme ça.

Il passa sa journée à se lamenter tout seul dans son studio, avant de se décider à descendre, à l'heure du dîner. Il alla voir Yoshiki, lui expliquant la situation, lui demandant juste quelques jours pour essayer d'arranger les choses. Il ne comptait pas en rester là. Et lui ne briserait pas sa promesse, il ne coucherait avec personne d'autre, à moins que Shou lui dise en face, de façon très claire, qu'il ne voulait plus le voir. Mais il avait besoin d'explications.

Le surlendemain, à 9h, après avoir passé tout son dimanche à réfléchir à la situation, le jeune homme était sur le pied de guerre. Il savait où Shou travaillait, c'était la seule façon qu'il avait de le revoir. Il prit le métro, faisant toute la route jusqu'à l'entreprise du châtain, se présentant à l'accueil. Pour l'occasion, il avait remit le costume de la dernière fois et demanda à voir Shou, sans donner son prénom. La jeune femme prévint le concerné et il fut autorisé à monter, frappant à la porte du bureau de son ancien partenaire, le coeur battant la chamade. Il était terrifié à l'idée de se voir éconduire. Il fallait à tout prix que Shou accepte de l'écouter.

Le week-end s'écoula, bien trop lentement au goût du châtain qui resta cloîtré chez lui à ruminer, attendant pour une fois la semaine avec impatience pour pouvoir se plonger dans son travail. Entre temps, il avait reçu les résultats de leurs analyses, apprenant qu'ils étaient tous deux parfaitement sain. C'est dans un ricanement qu'il avait déchiré les feuilles pour les jter à la poubelle. Hiroto devrait sans doute ravi de l'apprendre... à l'heure qu'il était, il devait sans doute être en train de l'oublier dans les bras d'un autre. Le week-end, les clients affluaient en masse, non?

Le lundi arriva enfin, et c'est d'une humeur massacrante que Shou se rendit à son bureau. Cela faisait deux jours qu'il dormait extrêmement mal, faisant toutes sortes de rêves étranges, Hiroto venant le hanter parfois. D'ailleurs, de tout son week-end, il n'avait cessé de penser à lui. Et cela l'énervait au plus haut point. Pourquoi donc n'arrêtait-il pas de penser à ce type? Ce n'était qu'une pute, après tout! Alors pourquoi il ne quittait plus ses pensées? Pourquoi toujours cette douleur lancinante dans la poitrine, ce désir d'entendre sa voix, voir son sourire, ses yeux brillants de vitalité, sentir sa chaleur contre lui? Ce n'était même pas des pensées obscènes à son sujet qui l'habitaient, à son plus grand étonnement. Et jamais il n'avait ressenti ces sensations étranges, pour personne. Ca le déstabilisait, et donc l'énervait.

Il était plongé dans un dossier quand sa secrétaire lui annonça que quelqu'un demandait à le voir. Il lui dit tout d'abord qu'il n'était disponible pour personne, mais elle insista, affirmant que ça avait l'air important. Soupirant d'agacement, il lui ordonna alors de le laisser monter, raccrochant brutalement.

Peu de temps après, il entendit frapper à sa porte, et aboya d'un ton sec:

"Entrez!"

"Entrez!"

Le ton de voix de Shou fit sursauter Hiroto qui hésita tout de même une fraction de seconde avant d'appuyer sur la poignée, entrant dans le bureau en refermant la porte derrière lui, levant les yeux vers le châtain. Il ne lui avait jamais fait peur, ce n'était pas maintenant que ça allait commencer.

"Si vous pensiez que j'allais vous laisser partir comme ça... C'est mal me connaître."

Il s'assit sur la chaise, en face de lui, plongeant son regard déterminé dans le sien. Il ne fallait pas qu'il flanche, il ne partirait pas sans explications.

"Vous m'avez fait une promesse... Et vous l'avez rompue comme ça. Pourquoi?"

Les yeux toujours plongés dans ses papiers, il entendit la personne rentrer et s'approcher. Ce n'est que lorsqu'il entendit sa voix s'élever qu'il releva brusquement la tête, ébahi.

"Si vous pensiez que j'allais vous laisser partir comme ça... C'est mal me connaître."

"Hi... roto." souffla-t-il, ne s'étant absolument pas attendu à le voir surgir soudainement devant lui.

Il avait remis ce costume de secrétaire qui lui allait terriblement bien. Sans artifices, il était presque encore plus séduisant et mignon que maquillé. Il faisait bien plus fragile et démuni, en tout cas. Et le châtain sentit aussitôt son coeur s'accélérer et flancher. Mais qu'est-ce qu'il foutait là bon sang!

"Vous m'avez fait une promesse... Et vous l'avez rompue comme ça. Pourquoi?"

Essayant de se reprendre tant bien que mal, il finit par afficher un visage calme et dénué d'expression, croisant les bras tout en s'enfonçant dans son fauteuil.

"Parce que j'ai ouvert les yeux. Ou plutôt, Reika m'a fait me rendre compte de certaines choses que je n'avais pas su déceler tout seul. Si j'ai fait ça, c'est pour ton bien, Hiroto. Parce que je ne voulais pas te faire souffrir, en m'engageant dans quelque chose qui me dépasse."

Il fit une pause un moment, le détaillant brièvement. Il le voyait essayer de se montrer fort, presque dominant pour l'affronter, mais cela ne lui allait pas. Il imaginait le courage dont il avait du faire prendre pour oser venir jusqu'ici le rencontrer à la recherche d'explications. Mais s'il en voulait, il allait lui en donner l'éclairer.

"Je ne peux pas répondre à tes sentiments. Tu m'aimes, mais ce n'est pas réciproque."

"Parce que j'ai ouvert les yeux. Ou plutôt, Reika m'a fait me rendre compte de certaines choses que je n'avais pas su déceler tout seul. Si j'ai fait ça, c'est pour ton bien, Hiroto. Parce que je ne voulais pas te faire souffrir, en m'engageant dans quelque chose qui me dépasse."

Reika évidemment... Il le savait bien, que tout était de sa faute... Il grinça des dents à ces mots, soutenant son regard sans ciller.

"C'est en partant comme ça que vous m'avez fait souffrir, pourtant."

"Je ne peux pas répondre à tes sentiments. Tu m'aimes, mais ce n'est pas réciproque."

Hiroto sentit son coeur se serrer à ces mots. Il le savait déjà ça... C'était bien pour ça, qu'il ne lui avait jamais rien dis. Mais se l'entendre dire, ça faisait mal.

"Je m'en fous de ça... Notre relation, elle me plaisait... J'ai pas besoin de plus..."

Il sentit sa voix se briser sur la fin de sa phrase et il se reprit. Il devait rester fort et ne pas flancher...

"Je tiens mes promesses, moi. Alors comment je fais? Je vous ai promis de n'appartenir qu'à vous, je ne peux plus travailler, je ne peux plus satisfaire ma clientèle..."

"C'est en partant comme ça que vous m'avez fait souffrir, pourtant."

Shou retint une grimace à ses mots. Oui, bien sûr, le laisser en plan dans un tel contexte, ça n'avait pas du lui faire du bien, forcément.

"Désolé. Mais j'ai pensé que ce serait mieux ainsi."

"Je m'en fous de ça... Notre relation, elle me plaisait... J'ai pas besoin de plus..."

Shou ne le quitta pas des yeux, essayant de déceler le vrai du faux dans ce qu'il lui disait. Cette situation lui convenait-elle réellement? Ne finirait-il pas par souffrir de voir que ses sentiments étaient à sens unique? Il lui sembla entendre sa voix s'étrangler dans sa gorge, mais peut-être n'était-ce qu'une impression...

"Je tiens mes promesses, moi. Alors comment je fais? Je vous ai promis de n'appartenir qu'à vous, je ne peux plus travailler, je ne peux plus satisfaire ma clientèle..."

"Hiroto..." souffla-t-il d'une voix radoucie. "Je ne pensais pas que tu t'y tiendrais... Je suis vraiment désolé pour tout mais... tu ne penses pas que ce serait mieux si tu m'oubliais? Tu te vois vraiment vivre aux côtés de quelqu'un qui ne partage absolument pas ce que tu peux ressentir et qui ne voit en toi qu'un objet sexuel parfait pour satisfaire le moindre de ses désirs? Tu mérites mieux que ça... Quelqu'un qui prendra soin de toi en t'aimant en retour."

"Désolé. Mais j'ai pensé que ce serait mieux ainsi."

"Non, ça ne l'est pas..."

"Hiroto... Je ne pensais pas que tu t'y tiendrais... Je suis vraiment désolé pour tout mais... tu ne penses pas que ce serait mieux si tu m'oubliais? Tu te vois vraiment vivre aux côtés de quelqu'un qui ne partage absolument pas ce que tu peux ressentir et qui ne voit en toi qu'un objet sexuel parfait pour satisfaire le moindre de ses désirs? Tu mérites mieux que ça... Quelqu'un qui prendra soin de toi en t'aimant en retour."

"Je ne peux pas vous oublier. Je vous l'ai dis, j'aime notre relation, je ne veux pas qu'elle change, elle est parfaite comme ça. Vous êtes le partenaire que j'ai toujours recherché, que j'ai toujours voulu. Je n'ai jamais mis mes sentiments sur le tapis, je ne sais pas pourquoi Reika a jugé utile de le faire, mais c'était une erreur."

Peu importe ce qu'il pouvait ressentir, peu importe que ça soit douloureux de savoir que ses sentiments resteraient à jamais à sens unique. Il voulait lui appartenir, il lui était déjà dévoué du plus profond de son âme, il ne voulait pas que ça change. Il ne pourrait jamais retrouver quelqu'un d'autre comme lui et il n'en avait pas envie.

"Je ne peux pas vous oublier. Je vous l'ai dis, j'aime notre relation, je ne veux pas qu'elle change, elle est parfaite comme ça. Vous êtes le partenaire que j'ai toujours recherché, que j'ai toujours voulu. Je n'ai jamais mis mes sentiments sur le tapis, je ne sais pas pourquoi Reika a jugé utile de le faire, mais c'était une erreur."

Shou l'observa à nouveau avant de détourner le regard en soupirant. Vraiment, il ne l'aidait pas, et il se trouvait de nouveau dans l'embarras, totalement indécis quant à la décision à prendre. Malgré lui, il avait tout de même finit à s'attacher à ce petit brun un peu sauvage mais qu'il avait su apprivoiser. Lui aussi, il aimait la relation qu'ils avaient, avant de savoir qu'il le voyait comme son âme soeur.

"Hiroto je... je ne sais pas..." commença-t-il. "Tu es vraiment sûr de toi, même en sachant que je ne t'aimerais probablement jamais? Tu veux tout de même quitter le Velvet et rentrer chez les yakuzas? Rester à mes côtés pour me servir de défouloir sexuel? Tu es certain que c'est ainsi que tu seras heureux?"

"Hiroto je... je ne sais pas... Tu es vraiment sûr de toi, même en sachant que je ne t'aimerais probablement jamais? Tu veux tout de même quitter le Velvet et rentrer chez les yakuzas? Rester à mes côtés pour me servir de défouloir sexuel? Tu es certain que c'est ainsi que tu seras heureux?"

"Oui, c'est ce que je veux." affirma Hiroto, toujours aussi sûr de lui.

C'était comme ça qu'il aimait le sexe, alors amoureux ou non, il comptait bien garder cette position de soumis auprès de Shou. Il ne voulait surtout pas que les choses changent, même si les sentiments du plus âgé venaient à évoluer un jour -ce qu'il n'espérait même pas.

"Faites comme si Reika ne vous avait rien dit. On se fout de ce que je ressens, ça n'est pas important. Je veux seulement que rien ne change, je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie que depuis que je vous connais."

"Oui, c'est ce que je veux."

Malgré tous ses doutes, le châtain perçut sa détermination dans son regard. Il n'avait aucun doute à le croire, quand il lui affirmait que c'était ce qu'il désirait.

"Faites comme si Reika ne vous avait rien dit. On se fout de ce que je ressens, ça n'est pas important. Je veux seulement que rien ne change, je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie que depuis que je vous connais."

Shou sentit malgré lui son coeur faire un bond. Lui, rendre quelqu'un heureux? C'était tout bonnement impossible, il y avait erreur. Comment lui pouvait-il rendre quelqu'un heureux? Malheureusement, il était faible face à Hiroto. Et c'est bien malgré lui, abandonnant toutes ses résolutions, qu'il se recula légèrement dans son siège, tapotant ses genoux.

"Viens là..."

Il attendit que le brun contourne le bureau et vienne s'installer sur lui pour l'enserrer, le serrant contre son torse, appuyant son front contre le sien.

"Désolé... d'avoir fui comme je l'ai fait. J'ai eu peur, je crois. Mais puisque c'est ce que tu souhaites... Alors je te garderai à mes côtés... je ne romprai pas ma promesse, cette fois-ci. Tes bagages sont toujours prêts?"

Hiroto vit Shou capituler dans son regard. Son coeur s'affola et il se leva d'un bond lorsqu'il tapota ses genoux en se reculant sur son siège.

"Viens là..."

Hiroto ne se le fit pas dire deux, fois, s'installant sur les cuisses du plus âgé qui le serra contre lui, appuyant son front contre le sien.

"Désolé... d'avoir fui comme je l'ai fait. J'ai eu peur, je crois. Mais puisque c'est ce que tu souhaites... Alors je te garderai à mes côtés... je ne romprai pas ma promesse, cette fois-ci. Tes bagages sont toujours prêts?"

Le brun sourit largement à ces mots, hochant la tête.

"Bien sûr. Je suis prêt à vous suivre où vous le souhaitez."

Appuyant son visage contre son épaule, il respira son odeur, soupirant de bien être. Enfin il le retrouvait et cette fois, pas question de le laisser partir! Il préférait de loin garder ses sentiments à sens unique toute sa vie plutôt que de le voir s'éloigner.

Hiroto bondit presque pour venir le rejoindre, la joie pouvant se lire sur son visage.

"Bien sûr. Je suis prêt à vous suivre où vous le souhaitez."

Shou esquissa un petit sourire à ses mots. Il lui appartenait réellement, comme jamais personne n'avait osé s'abandonner à lui auparavant. Il n'arrivait pas à savoir si c'était une bonne chose pour le brun ou pas, s'il ne finirait pas par le briser, mais tout ce qu'il s'avait c'était que lui aussi, il était heureux, de l'avoir à ses côtés. Sans doute que c'était tout ce qui importait. Qu'ils ressentent de la joie à se fréquenter. De toute manière, il avait beau avoir essayé, il n'arrivait pas lui dire non quand il l'avait en face de lui.

"Je n'aurai pas le temps de t'emmener au clan, ce soir, d'autant plus que c'est assez éloigné et que je finirai tard. Mais si tu veux, je t'enverrai un taxi pour gagner du temps, et tu pourras venir passer la nuit chez moi. Ca te convient?"


Il glissa ses doigts dans ses cheveux pour de douces caresses. C'était assez rare, ces moments de tendresse entre eux, mais pas désagréable. Shou savait aussi se montrer doux, parfois, il n'était pas qu'une brute sauvage.

"Je n'aurai pas le temps de t'emmener au clan, ce soir, d'autant plus que c'est assez éloigné et que je finirai tard. Mais si tu veux, je t'enverrai un taxi pour gagner du temps, et tu pourras venir passer la nuit chez moi. Ca te convient?"

"Bien sûr. Dites moi seulement à quelle heure je dois me tenir prêt."

Il soupira en sentant les caresses de son partenaire dans ses cheveux, gardant le front appuyé contre son épaule. C'était agréable. Et il était tellement soulagé d'avoir réussi à arranger les choses. Ca avait été dur, pour lui, de trouver la force de venir jusqu'ici, avec la crainte de ne même pas pouvoir avoir un entretien, mais ça avait valu le coup. Il se détendait doucement lorsqu'un détail lui revint en tête, lui faisant relever la tête avec un petit sourire.

"Oh... J'oubliais. Vous avez toujours mon martinet... Ne l'oubliez pas, s'il vous plait, il me manquerait..."

"Bien sûr. Dites moi seulement à quelle heure je dois me tenir prêt."

Shou calcula un moment dans sa tête avant de lui répondre.

"Je t'enverrai le taxi pour 20 heures. Près de chez moi il y a un petit restaurant sympa, je t'y emmènerai manger quand tu arriveras."

Le brun se laissa câliner un moment dans ses bras, soupirant de bien être, avant de relever son visage vers lui, quelque chose lui traversant visiblement l'esprit.

"Oh... J'oubliais. Vous avez toujours mon martinet... Ne l'oubliez pas, s'il vous plait, il me manquerait..."

Shou ricana à sa remarque, se reculant légèrement pour tirer un de ses tiroirs et en sortir le-dit objet.

"C'est ça, que tu veux?" murmura-t-il en passant les lanières dans son cou, seule partie de son corps ou le cuir pouvait frôler sa peau. "Mais je ne suis pas sûr que ça te convienne encore... tu m'as l'air bien dominant, depuis que tu es rentré dans mon bureau..." lui fit-il remarquer d'une moue déçue.

"Je t'enverrai le taxi pour 20 heures. Près de chez moi il y a un petit restaurant sympa, je t'y emmènerai manger quand tu arriveras."

"D'accord." approuva Hiroto avec un petit sourire.

La demande du brun fit rire Shou qui ouvrit un tiroir, récupérant l'objet. Il fit glisser les lanières de cuir le long de son cou, le faisant frissonner.

"C'est ça, que tu veux?"

Oh oui... Mais pas sur son cou...

"Mais je ne suis pas sûr que ça te convienne encore... tu m'as l'air bien dominant, depuis que tu es rentré dans mon bureau..."

"Il faut bien... J'avais peur que vous me mettiez dehors... Mais je ne serais jamais un dominant!" conclut-il en riant.

Surtout pas avec Shou. Il aimait bien trop leur rapport de force pour essayer de l'inverser.

"Il faut bien... J'avais peur que vous me mettiez dehors... Mais je ne serais jamais un dominant!"

"Tu en es bien sûr? De toute manière, s'il te prenait l'envie de vouloir inverser la tendance... je pense que je te remettrais bien vite à ta place..."

Il lui lança un regard menaçant, faisant doucement claquer le martinet sur sa cuisse. Mais habillé, ça ne produisait pas du tout le même effet que sur sa peau nue, et c'en était presque frustrant. Mais il ne pouvait pas lui demander de se dénuder sur le champ, il était à son bureau, et tout un tas de papiers urgents l'attendaient. Il devrait remettre tout ça à plus tard, que ça lui plaise ou non.

"Aller, rentre au Velvet avant que je ne te retourne sur mon bureau à nouveau. Je dois travailler, on se rejoint ce soir devant chez moi."

Il le fit se lever de ses genoux pour le congédier, se retenant de tout geste obscène, avant de l'interpeller à nouveau avant qu'il ne s'éloigne.

"Oh, au fait... si tu as le moindre souci... voilà mon numéro." lui dit-il tout en lui tendant une carte.

Maintenant, il fallait qu'il disparaisse de sa vue ou la tentation deviendrait vite bien trop importante pour qu'il lutte.

"Tu en es bien sûr? De toute manière, s'il te prenait l'envie de vouloir inverser la tendance... je pense que je te remettrais bien vite à ta place..."

"Je vous fais confiance pour ça..."

Hiroto frissonna alors que le martinet claquait sur sa cuisse, même si c'était loin d'être aussi bon avec ses vêtements. Il était tout à fait prêt à régler ce problème, mais apparemment, Shou comptait remettre ça à plus tard.

"Aller, rentre au Velvet avant que je ne te retourne sur mon bureau à nouveau. Je dois travailler, on se rejoint ce soir devant chez moi."

Frustré, Hiroto finit par se lever. Il avait tout de même gagné, et ce soir, il était chez Shou, il pourrait profiter de lui toute la nuit. Il se rattraperait à ce moment là, il l'espérait bien!

"Oh, au fait... si tu as le moindre souci... voilà mon numéro."

"Ah oui. Merci."

Hum, il lui aurait bien fait un petit numéro de charme mais il l'avait sans doute assez dérangé dans son travail et il se décida à partir, quittant l'entreprise pour rentrer au Velvet. Cette fois, il rendit les clefs à Yoshiki, patientant au bar jusqu'à ce qu'il soit 20h, attendant la voiture impatiemment.

"Je vous fais confiance pour ça..."

Pour ça, il pouvait. Une fois seuls, il n'allait pas se gêner pour le remettre dans le droit chemin et lui rappeler sa place de soumis au sein de leur relation particulière.
Le brun ne sembla toutefois pas vouloir quitter son bureau vu ses yeux brillants de malice et son air coquin, mais il finit tout de même par obéir, prenant sa carte avant de s'en aller, sûrement des idées plein la tête pour la soirée qui les attendait.

Après ça, Shou essaya désespérément de se reconcentrer dans ses dossiers, ce qui n'était pas chose facile. Il ne cessait de repenser à ce qui s'était passer, à Hiroto, se demandant s'il avait pris la bonne décision ou non. Il ne devait pas se le cacher, cette histoire d'âme soeur, ça l'effrayait un peu. Il se demandait vraiment comment leur relation allait évoluer, si évolution il y avait. Il ne voulait pas se retrouver avec un gosse transi d'amour dans les bras. Hiroto était encore jeune, il avait tout le temps pour trouver la personne de ses rêves, mais ce qui était sûr c'est que malgré ses dires, ce n'était pas lui. C'était absolument ridicule.

Le soir tomba enfin, et ce n'est que peu avant 20 heures que le plus âgé pu enfin quitter son bureau. Il serait en retard, c'était évident, et il ne pourrait même pas prévenir Hiroto qu'il arrivait, ce dernier ne lui ayant pas donner son numéro en retour. Il espérait juste qu'il ne croirait pas qu'il lui avait posé un lapin pour la seconde fois.
Il fit du plus vite qu'il put pour rentrer, et lorsqu'il arriva enfin en vue de la résidence dans laquelle il avait son appartement, comme prévu le petit brun était déjà là devant la grille. Se garant devant lui, il descendit sans couper le moteur, s'avançant vers lui pour prendre ses bagages qu'il mit dans son coffre.

"Monte, le temps qu'on aille au parking."

Il ouvrit alors les grilles avec son badge, conduisant jusqu'à sa place de stationnement nominative. Il habitait dans une résidence huppée d'un quartier aisé. En tant que PDG, il pouvait largement se permettre ce luxe et ne comptait pas se priver de ce qui pouvait lui faire plaisir. S'il n'était absolument pas né dans ce monde du luxe, il avait très vite appris à l'apprécier.
Le moteur coupé, il descendit pour récupérer la valise de son partenaire, le laissant prendre le sac de voyage, avant de verrouiller son véhicule et le guider jusqu'à l'ascenseur menant aux appartements. Vu les regards qu'il lançait partout, il ne devait pas du tout être habitué à fréquenter de tels endroits, et vu d'où il venait, c'était compréhensible.

A 20h, comme promis, une voiture passa prendre Hiroto. Il chargea sa valise et son sac, s'installant sur la banquette arrière. Le véhicule le conduisit jusqu'à une grande résidence, le chauffeur lui demandant d'attendre Shou devant la grille. Hiroto s'exécuta, s'installant sur sa valise en attendant qu'arrive le châtain.
Les minutes passant, Hiroto se demandait si Shou allait venir. Est ce qu'il avait encore changé d'avis? Est ce que finalement, il ne voulait pas de lui? Le jeune homme commençait à s'angoisser, tournant et retournant sa carte entre ses doigts sans oser l'appeler, quand enfin il vit sa voiture arriver, se relevant d'un bond. Shou sortit de son véhicule pour récupérer ses bagages et les monter dans la voiture.

"Monte, le temps qu'on aille au parking."

Le brun s'exécuta, regardant les grilles s'ouvrir, la voiture s'engouffrant dans cet endroit immense. Hiroto se pencha par la fenêtre, regardant un peu l'endroit. Quatre immeubles, de taille moyenne, avec un grand jardin privatif à leurs pieds. Jamais il n'avait vu une résidence aussi classe.
Shou gara sa voiture et les deux hommes descendirent, Hiroto attrapant son sac avant de suivre son hôte jusqu'au hall d'un des immeubles, puis dans l'ascenseur. Même là, il avait le sentiment d'être dans un décor de film tant ça lui paraissait luxueux. Il allait faire tâche ici...
L'ascenseur s'arrêta et ils en descendirent, Hiroto suivant Shou jusqu'à son appartement, ne pouvant retenir une exclamation en passant la porte.

"Woh."

C'était grand. Vraiment.