Trouver un compromis [Uruha - Aoi] -SUJET CLOS-

"D'accord... Je pense voir ce que tu veux dire. Je vais donc devoir travailler d'arrache-pied pour toujours te satisfaire si je ne veux pas avoir du souci à me faire..."

"Oh, ne t'en fais pas, tu t'en sors très bien!" répondit Uruha avec un sourire, pas du tout conscient de ce qui le tracassait ainsi.

Le brun resta silencieux un moment, regardant droit devant lui, avant de repousser doucement Uruha qui se leva, le laissant retourner à la cuisine. Il ne le suivit pas, le laissant continuer de préparer le repas, se promenant un peu dans son salon en regardant sa décoration.
Il n'avait aucune idée d'où allait le mener cette petite expérience, mais il aimait bien Aoi. Leurs histoires du lycée étaient loin et maintenant, il l'appréciait vraiment et sentait qu'il s'en voudrait, s'il lui brisait le coeur. Pourtant d'habitude, il s'en foutait, mais là, c'était différent. Ils se connaissaient depuis longtemps, la situation était un peu différente. Alors, il avait bien l'intention de faire un minimum d'efforts, avec lui, il verrait bien ce qu'il en adviendrait...

Le brun finit par revenir, la casserole de patates douces réduites en purée dans la main, le saumon grillé dans l'autre et ils s'installèrent à table, Uruha se laissant servir, agrémentant le plat en sauce teriyaki avant d'en avaler une bouchée.

"Hum, c'est vraiment bon!" s'enthousiasma-t-il. "Ca me change des plats du Velvet... Même si Reika cuisine bien, hein. Mais je ne prends jamais le temps de manger ses plats, je préfère les sandwich et à la longue, c'est lassant."

"Oh, ne t'en fais pas, tu t'en sors très bien!"

Oui, mais jusqu'à quand, pensa le brun un peu tristement, essayant de reporter toute son attention sur son repas pour ne pas le rendre catastrophique par étourderie.
Ils finirent néanmoins par s'attabler, Aoi plutôt satisfait du résultat, et c'est avec une légère appréhension qu'il attendit le verdict de son invité, espérant qu'avec ce plat il avait réussi à ravir ses papilles.

"Hum, c'est vraiment bon! Ca me change des plats du Velvet... Même si Reika cuisine bien, hein. Mais je ne prends jamais le temps de manger ses plats, je préfère les sandwich et à la longue, c'est lassant."

S'il fut soulagé et ravi de l'entendre dire qu'il adorait, le plus vieux fronça cependant les sourcils à la suite de sa phrase.

"Seulement des sandwichs? Mais ce n'est pas du tout équilibré Uruha..." lui reprocha-t-il en claquant sa langue dans sa bouche en signe de désapprobation. "Tu verras, je te cuisinerai toujours quelque chose de bon à manger, quoiqu'il arrive, et si vraiment je n'en ai pas le temps, on commandera quelque chose de bon ou on ira au restaurant."

Il était loin d'être un grand cuisinier dans l'âme, et se contentait souvent de ramens instantanées, ou de pizza lorsque le manque de motivation se faisait ressentir, mais s'il avait un homme adorable pour qui cuisiner tous les soirs, il n'y avait aucun doute qu'il ferait des efforts pour le satisfaire chaque jour.

Ils dévorèrent alors les mets cuisinés tout spécialement pour essayer d'épater le châtain tout en discutant de tout et de rien, continuant d'essayer d'apprendre à se connaître, car en dépit du nombre d'années depuis lesquelles ils se connaissaient ils devaient bien avouer qu'il savaient très peu de choses l'un sur l'autre.

C'est donc dans une bonne ambiance que le repas s'acheva, les deux hommes débarrassant la table avant d'aller s'installer confortablement dans le canapé, un dernier verre de vin en main, pour poursuivre leur discussion devant la télévision.

"Seulement des sandwichs? Mais ce n'est pas du tout équilibré Uruha..."

"Oui, je sais... Mais j'ai vraiment rarement le temps de me poser plus longtemps au bar pour manger quelque chose de plus consistant..."

En général, lorsqu'il était au bar, il était très rapidement alpagué par un client et son repas s'en trouvait bien souvent écourté.

"Tu verras, je te cuisinerai toujours quelque chose de bon à manger, quoiqu'il arrive, et si vraiment je n'en ai pas le temps, on commandera quelque chose de bon ou on ira au restaurant."

"Avec plaisir!" approuva le châtain avec un sourire, terminant son assiette avec appétit.

Ils terminèrent de manger en continuant leur conversation, débarrassant la table à deux avant de s'installer dans le canapé, un dernier verre à la main. Posant sa tête sur l'épaule d'Aoi, Uruha demanda :

"Et... Tu as un fantasme?"

Il aimait bien ça, réaliser les fantasmes de ses partenaires. En général, c'était plutôt excitant et ça lui plaisait.

"Oui, je sais... Mais j'ai vraiment rarement le temps de me poser plus longtemps au bar pour manger quelque chose de plus consistant..."

Aoi réprima une moue de dégoût. l avait très bien compris d'où venait ce manque de temps, et préférait ne pas penser au fait que son compagnon du moment soit une véritable machine à baise.

"Avec plaisir!"

Au moins, ce serait peut-être quelque chose qui pourrait retenir Uruha un tant soit peu à ses côtés. Il était vraiment prêt à e traiter comme une petite princesse, si seulement il daignait lui être fidèle et l'aimer en retour. Au moins un peu, il ne demandait pas la lune non plus.

Avec l'heure passant, leur conversation ne tarda pas à dériver de nouveau sur le sujet du sexe, Uruha demandant avec curiosité :

"Et... Tu as un fantasme?"

"Mon seul fantasme depuis toujours, c'est toi." répondit-il sans même prendre une seconde de réflexion.

Il se mordit alors la lèvre. C'était peut-être un peu trop direct, et il espérait qu'il n'allait pas effrayer l'androgyne. Il ne manquerait plus qu'il prenne ses jambes à son cou à peine leur première soirée terminée... Mais en même temps, il avait envie qu'il sache combien il était sérieux dans tout ce qu'il lui disait et ressentait.

"Depuis que je t'ai bousculé ce jour là, je crois que tu es devenu mon fantasme, inconsciemment. Après ça, j'ai bien essayé de me mettre en couple avec des femmes. Et figure toi qu'elles te ressemblaient toutes... Mais ce n'était que de pâles copies, et aucune n'a jamais pu t'égaler. Quant aux hommes, je n'en parle pas. Aucun ne t'arrivait à la cheville."

"Mon seul fantasme depuis toujours, c'est toi."

Ah oui quand même.
Uruha ne s'attendait pas à ça et il en resta silencieux, sans trop savoir comment le prendre. Bon, c'était flatteur, mais en même temps un peu flippant.

"Depuis que je t'ai bousculé ce jour là, je crois que tu es devenu mon fantasme, inconsciemment. Après ça, j'ai bien essayé de me mettre en couple avec des femmes. Et figure toi qu'elles te ressemblaient toutes... Mais ce n'était que de pâles copies, et aucune n'a jamais pu t'égaler. Quant aux hommes, je n'en parle pas. Aucun ne t'arrivait à la cheville."

Un peu gêné, Uruha se passa une main dans les cheveux, cherchant ses mots.

"Je suis flatté... Mais... On ne se connaissait même pas vraiment. Enfin, à part quand tu cherchais à m'humilier devant un maximum de monde, on ne se parlait pas réellement..."

Il aimait cette idée quand même. Savoir qu'il était le fantasme de quelqu'un, qu'il l'avait désiré aussi longtemps, au moins de chercher des partenaires qui lui ressemblaient... Ca flattait réellement son égo.

"Et il n'y a rien... Que tu veuilles découvrir, sexuellement parlant? Avec moi, du coup?"

Parce que bon, il n'avait plus aucun fantasme à lui faire réaliser, du coup, avec une telle réponse, c'était un peu dommage...

Uruha sembla un peu gêné à ses mots, ce qu'Aoi pouvait parfaitement comprendre. Rare devaient être les hommes aussi sérieux avec lui.

"Je suis flatté... Mais... On ne se connaissait même pas vraiment. Enfin, à part quand tu cherchais à m'humilier devant un maximum de monde, on ne se parlait pas réellement..."

"Je sais... mais je ne me voyais pas venir te voir et te dire qu'en fait, si j'agissais comme ça, c'était parce que j'étais amoureux de toi... Tu m'aurais sans doute envoyé promener en bonne et due forme, et je l'aurais parfaitement compris. Mais tu sais..." Commença-t-il avant de faire une pause, ne sachant pas si c'était une bonne chose qu'il continue ou non. "J'étais tellement accro à toi qu'à un moment... j'avais même imaginer te violer. En tant que persécuteur, j'aurais pu faire ça à mon ijime... Enfin, je me serais caché derrière ça pou pouvoir te toucher et enfin t'avoir pour moi. Même si c'est dégueulasse, je sais."

"Et il n'y a rien... Que tu veuilles découvrir, sexuellement parlant? Avec moi, du coup?"

"Eh bien... le sexe avec un homme, c'est toi qui me l'a fait découvrir... tu as très bien compris que tu étais mon tout premier partenaire masculin alors... tu as en quelque sorte carte blanche. Je m'en remets à toi pour me faire découvrir tous les plaisirs cachés des relations gays."

Il prit néanmoins le temps de la réflexion, avant qu'un grand sourire ne finisse par étirer ses lèvres.

"Si... tu peux réaliser un de mes fantasmes... j'aimerais... qu'on rejoue la scène de notre toute première rencontre... en rajoutant ce qui aurait pu se passer, si j'avais été un petit peu plus hardi ce jour là."

"Je sais... mais je ne me voyais pas venir te voir et te dire qu'en fait, si j'agissais comme ça, c'était parce que j'étais amoureux de toi... Tu m'aurais sans doute envoyé promener en bonne et due forme, et je l'aurais parfaitement compris. Mais tu sais..."

"Ah, oui probablement. J'aurais surtout cru que tu te foutais de moi..."

"J'étais tellement accro à toi qu'à un moment... j'avais même imaginer te violer. En tant que persécuteur, j'aurais pu faire ça à mon ijime... Enfin, je me serais caché derrière ça pour pouvoir te toucher et enfin t'avoir pour moi. Même si c'est dégueulasse, je sais."

Uruha le regarda avec des grands yeux. Eh bien... Lui, quand il harcelait quelqu'un, il ne faisait pas semblant... Uruha n'aurait sans doute pas cette vie là, aujourd'hui, s'il était passé à l'acte... Aujourd'hui, évidemment, il aimait bien le jeu de rôle du viol simulé, avec ses clients, mais ça n'avait rien à voir avec la réalité...

"Ah oui... Tu ne fais pas les choses à moitié, toi... Je devrais m'estimer heureux alors..."

Un léger frisson le parcourut mais Aoi revint, heureusement, au présent. Ca ne servait à rien d'imaginer des choses qui n'étaient pas arrivées.

"Eh bien... le sexe avec un homme, c'est toi qui me l'a fait découvrir... tu as très bien compris que tu étais mon tout premier partenaire masculin alors... tu as en quelque sorte carte blanche. Je m'en remets à toi pour me faire découvrir tous les plaisirs cachés des relations gays."

"Très bien, avec plaisir!"

"Si... tu peux réaliser un de mes fantasmes... j'aimerais... qu'on rejoue la scène de notre toute première rencontre... en rajoutant ce qui aurait pu se passer, si j'avais été un petit peu plus hardi ce jour là."

"Oh oui! C'est un scénario qui me plait beaucoup! Je le réaliserai avec plaisir!"

Voilà qui allait l'amuser! C'était exactement ce genre de choses qu'il voulait entendre, lorsqu'il parlait de fantasmes!

"Ah, oui probablement. J'aurais surtout cru que tu te foutais de moi..."

En effet, ç'aurait été une réaction normale, et Aoi n'aurait plus eu que ses yeux pour pleurer.

"Ah oui... Tu ne fais pas les choses à moitié, toi... Je devrais m'estimer heureux alors..."

Il vit que son aveu rendit légèrement inconfortable Uruha. Il aurait peut-être mieux fait de garder ça pour lui, tout compta fait... pas sûr qu'il continue de le voir de la même manière après ça...

"Ne t'en fais pas, il n'y a plus aucun risque que ça arrive.. et puis au fond, je ne sais pas si j'en aurais eu le courage. Tu avais bien trop de pouvoir sur moi..."

"Oh oui! C'est un scénario qui me plait beaucoup! Je le réaliserai avec plaisir!"

Aoi sourit en voyant son enthousiasme à cette suggestion. Oui, ça pourrait être vraiment amusant de monter ce petit scénario et revivre cet instant où tout avait basculé pour lui...

"Tu as encore ta tenue de sport de l'époque? Moi je crois bien que je dois encore avoir mon costume... On essayera de choisir un jour et un horaire où le gymnase n'est pas bondé..."

En effet, s'il trouvait ça excitant, il ne voulait pas non plus avoir de problèmes et se faire remarquer. Le prise de risque serait déjà énorme!

"Ne t'en fais pas, il n'y a plus aucun risque que ça arrive.. et puis au fond, je ne sais pas si j'en aurais eu le courage. Tu avais bien trop de pouvoir sur moi..."

"Ah, aujourd'hui, s'il s'agit d'un jeu de rôle avec des règles bien définies entre nous, ça ne me dérange pas... Mais seulement dans ce cas là."

"Tu as encore ta tenue de sport de l'époque? Moi je crois bien que je dois encore avoir mon costume... On essayera de choisir un jour et un horaire où le gymnase n'est pas bondé..."

"Oui, bien sûr. C'est ma tenue de sport. Peut-être un dimanche de match en externe, les équipes partent sur le stade, à Yoyogi et il n'y a plus que les rares personnes qui s'entraînent en solitaire, on devrait être relativement tranquilles."

Oui, cette idée lui plaisait vraiment! Il avait hâte de la mettre en place, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de jeu de rôles comme ça, avec l'un de ses partenaires. S'il adorait le Velvet, il s'en lassait un peu et aimait explorer d'autres horizons, d'autres décors pour ses parties de jambes en l'air.

"Ah, aujourd'hui, s'il s'agit d'un jeu de rôle avec des règles bien définies entre nous, ça ne me dérange pas... Mais seulement dans ce cas là."

"Non, non, je ne pourrais plus jamais imaginer une seule seconde te forcer à quoi que ce soit, même pour un jeu de rôle... Tu es bien trop précieux à mes yeux, mon chéri..."

Il glissa ses doigts dans sa chevelure, embrassant son front. Il était hors de question qu'il participe à une telle mise en scène. Plus jamais il ne pourrait se montrer violent avec lui comme il avait pu l'être dans ses jeunes années. Il l'aimait tant...

"Oui, bien sûr. C'est ma tenue de sport. Peut-être un dimanche de match en externe, les équipes partent sur le stade, à Yoyogi et il n'y a plus que les rares personnes qui s'entraînent en solitaire, on devrait être relativement tranquilles."

Aoi fit la moue. Bien sûr, ce serait bien moins risqué... mais aussi moins réaliste.

"Ce n'était pas un dimanche... C'était un jeudi. Alors j'aimerais que nous le fassions ce jour là. Autour du même horaire, et ce sera parfait... une fois que les élèves sont au gymnase, ils reviennent rarement dans les vestiaires, pas vrai? Sauf s'ils y ont oublié quelque chose..."

Ce qui avait été son cas. D'ailleurs, il n'avait jamais récupéré sa montre avec tout ça.

"Tu imagines, si on était sorti ensemble à ce moment là?" murmura-t-il en resserrant doucement son étreinte autour de lui, ses lèvres se promenant sur sa joue. "Ca pourrait faire plus de dix ans que nous sommes en couple... Nous serions peut-être même mariés, qui sait..."

"Non, non, je ne pourrais plus jamais imaginer une seule seconde te forcer à quoi que ce soit, même pour un jeu de rôle... Tu es bien trop précieux à mes yeux, mon chéri..."

Ah oui, ça ne surprenait pas vraiment Uruha, ce n'était pas vraiment le genre d'Aoi. Il sourit en réponse, recalant sa tête sur son épaule.

"Ce n'était pas un dimanche... C'était un jeudi. Alors j'aimerais que nous le faisions ce jour là. Autour du même horaire, et ce sera parfait... une fois que les élèves sont au gymnase, ils reviennent rarement dans les vestiaires, pas vrai? Sauf s'ils y ont oublié quelque chose..."

Uruha ne put s'empêcher de rire. Précis jusqu'au jour et l'heure? Ah oui, quand même ! Mais normalement, le châtain n'appartenait à Aoi que le week end...

"Ah sur mes heures de travail? Ok, je ferais une exception pour toi. Disons jeudi prochain, alors?"

"Tu imagines, si on était sorti ensemble à ce moment là? Ca pourrait faire plus de dix ans que nous sommes en couple... Nous serions peut-être même mariés, qui sait..."

Uruha resta pensif une seconde. Le mariage, ça sonnait comme une corde au cou, pour lui. Mais si les choses s'étaient passées autrement, il aurait sans doute un tout autre état d'esprit...

"Oui, les choses auraient vraiment pu être différentes... J'aurais sans doute pu tomber amoureux de toi facilement, à cette époque..."

Maintenant, il avait prit de telles habitudes de vie, c'était différent. Aoi se réveillait finalement un peu tard, pour essayer de conquérir son coeur.

"Ah sur mes heures de travail? Ok, je ferais une exception pour toi. Disons jeudi prochain, alors?"

Le visage d'Aoi s'assombrit à l'évocation de son travail. Il n'arrivait vraiment pas à s'y faire.

"Et alors? On n'a pas dit que je ne pouvais pas venir en tant que simple client..." lança-t-il d'un ton un peu pus sec qu'il ne l'aurait souhaité. "Et puis... ce n'est pas obligé d'être réalisé aussi rapidement... Les fantasmes sont fait pour être rêvés, désirés... et je ne suis pas sûr d'être prêt à le faire aussi vite..." finit-il par avouer, les yeux dans le vague.

"Oui, les choses auraient vraiment pu être différentes... J'aurais sans doute pu tomber amoureux de toi facilement, à cette époque..."

Un petit sourire triste anima ses lèvres tandis qu'il soupirait. C'était ça, son gros défaut. Il réfléchissait trop, prenait son temps, et avait tendance à s'effacer et reculer plutôt que de foncer. Alors forcément, il passait à côté de plein de belles choses dans la vie. Et les regrets ne servaient absolument à rien.

"Sans doute... c'est trop tard, je le sais..." murmura-t-il en baissant les yeux.

C'était en effet probable à 90% qu'Uruha n'accrocherait pas à leur couple et finirait par repartir à sa vie de prostitué.Mais malgré tout, il lui avait donné une chance, et aussi minime soit-elle, il voulait essayer de la saisir et de tout faire pour changer le cours du destin, même si ça semblait mission impossible.

"Mais je me battrai jusqu'au bout... jusqu'à ce que tu me dises que tu ne m'aimes pas et m'aimeras jamais, et de t'oublier définitivement. Alors là, et seulement là, je laisserai tomber et te rayerai de ma vie."

Ou tout du moins, il essayerait.

"Et alors? On n'a pas dit que je ne pouvais pas venir en tant que simple client... Et puis... ce n'est pas obligé d'être réalisé aussi rapidement... Les fantasmes sont fait pour être rêvés, désirés... et je ne suis pas sûr d'être prêt à le faire aussi vite..."

"Tu viens quand tu veux. Je n'ai rien contre ça. C'était seulement une remarque..." fit remarquer Uruha d'un ton plus doux, ayant bien remarqué qu'Aoi n'avait pas apprécié la réflexion. "Et pour la date, quand tu veux alors, je te laisserai décider."

"Sans doute... c'est trop tard, je le sais..."

"Pas forcément... C'est juste... Que j'ai pris des habitudes entre temps, ça sera sans doute plus long."

"Mais je me battrai jusqu'au bout... jusqu'à ce que tu me dises que tu ne m'aimes pas et m'aimeras jamais, et de t'oublier définitivement. Alors là, et seulement là, je laisserai tomber et te rayerai de ma vie."

Uruha sourit et vint embrasser le brun. Longuement. Avant de se reculer doucement, caressant sa joue.

"J'aime ça, les hommes qui se battent. Prouve-moi que tu peux m'être indispensable..."

"Tu viens quand tu veux. Je n'ai rien contre ça. C'était seulement une remarque... Et pour la date, quand tu veux alors, je te laisserai décider."

Aoi soupira, hochant simplement la tête. Ce n'était pas la peine de l'agresser pour ça. Il essayait simplement de le satisfaire, rien de plus. Il fallait vraiment qu'il arrive à se faire à sa situation et puisse faire la part des choses. Et il espérait qu'avec le temps et Uruha aidant, il arrive à assumer son homosexualité un peu mieux que maintenant.

"Pas forcément... C'est juste... Que j'ai pris des habitudes entre temps, ça sera sans doute plus long."

Oui, il s'était mis à aimer le sexe de manière presque déraisonnable. Mais maintenant qu'il y avait pris goût, comment calmer ses ardeurs? Pour lui, c'était mission impossible. Ou alors il faudrait qu'Uruha tombe raide dingue amoureux de lui, mais là ça relevait carrément du miracle. Et même s'il le souhaitait du fond du coeur, il avait vraiment du mal à y croire aujourd'hui. Mais à ses derniers mots, le châtain s'empara de ses lèvres, visiblement satisfait, faisant bondir son ceur débordant d'amour sous ce baiser langoureux.

"J'aime ça, les hommes qui se battent. Prouve-moi que tu peux m'être indispensable..."

"Je vais tout faire pour... Et bientôt tu ne pourras plus te passer de moi une seule minute..." murmura-t-il avant de sceller de nouveau leurs lèvres avec passion.

Ils passèrent le reste de la soirée dans les bras l'un de l'autre, continuant de se découvrir tant physiquement que moralement, avant de finir par se glisser sous la couette, Aoi attirant son amant contre lui, bien décidé à ne pas le lâcher de toute la nuit.

"Je vais tout faire pour... Et bientôt tu ne pourras plus te passer de moi une seule minute..."

Uruha sourit, se laissant embrasser encore une fois.
Ils terminèrent la soirée ainsi, continuant d'apprendre à mieux se connaître, se posant plusieurs questions plus ou moins personnelle, avant de finalement aller se coucher.
Aoi ne laissa pas le temps à Uruha de se caler de son côté de lit, l'attirant directement contre lui. Il hésita une seconde avant de se laisser faire, passant son bras autour de la taille du brun, sa tête se posant sur son torse. Il ne faisait jamais ça, ses clients essayaient, parfois, de rester dormir avec lui, mais il refusait toujours. Cependant là, Aoi n'était pas un client, il ne fallait pas qu'il oublie ce détail. Et ça pourrait être agréable, d'utiliser son corps comme oreiller...
Le châtain releva la tête, posant ses lèvres sur celles de son partenaire, avant de se réinstaller confortablement.

"Bonne nuit!"

Leur petit week end commençait bien. Il aimait bien la compagnie d'Aoi et il adorait savoir qu'il comptait se battre pour conquérir son coeur. Il avait le sentiment d'être un trophée difficile à obtenir et ça lui plaisait beaucoup... Il fallait juste qu'il n'oublie pas que c'était quelque chose de sérieux et qu'il devait vraiment, soit essayer de succomber à ses charmes, soit lui faire comprendre que c'était peine perdue pour le faire souffrir le moins possible. Il ne voulait pas jouer avec ses sentiments.

C'est ainsi enlacés que les deux hommes passèrent la nuit, Aoi gardant ses bras fermement refermés autour du corps de son amant temporaire jusqu'au petit matin.

Il fut le premier à se réveiller le lendemain. Il n'avait aucune idée de l'heure habituelle à laquelle Uruha se levait, aussi préféra-t-il ne pas bouger pour ne pas le réveiller et attendre patiemment qu'il se réveille. Cela lui donnait une bonne occasion pour le contempler avec admiration sans qu'il ne se rendre compte de quoi que ce soit. Et plus il gravait ses traits dans sa mémoire, plus il sentait son coeur s'emballer sous les sentiments à son égard qui le submergeaient, mais également se fendre douloureusement à l'idée qu'il ne lui appartiendrait sans doute jamais et finirait par retourner s'épanouir dans sa prison dorée plutôt que dans ses bras.

Et quand le châtain ouvrit enfin les yeux, il ne put se retenir de se répandre en effusion d'amour. Il savait qu'Uruha se sentirait sans doute étouffé par ce trop plein d'affection, mais il ne pouvait pas se retenir. Cela faisait plus de dix ans qu'il se retenait, alors il comptait bien évacuer ce trop plein d'amour qui le submergeait dès qu'il se trouvait en sa présence. Si au début l'androgyne n'était qu'un fantasme et une attirance pour la plus grande part, à présent il était devenu l'objet de son amour le plus sincère qui ne cessait de s'amplifier au fil des jours. Jamais Aoi n'aurait pensé être aussi amoureux un jour, lui qui avait attendu ça presque toute sa vie.

Une chose en entraînant une autre bien évidemment, leurs corps ne tardèrent pas à se mêler pour fusionner, commençant leur journée sur une bonne note.

Outre à faire l'amour -Aoi prenait désormais soin d'avoir toujours un ou deux préservatifs sur lui- il passèrent leur week-end à discuter, apprendre à se connaître davantage, se trouvant quelques points communs, et faire diverses activités ensemble. Préparer les repas, regarder un film, aller se promener, faire du shopping -et mal en prit à Aoi, car Uruha aimait tout particulièrement ça et il le traîna de boutique en boutique-, ainsi furent rythmés ces deux journées qui passèrent bien trop vite au goût du brun.

Sur le pas de sa porte, il serrait presque désespérément Uruha, refusant de le laisser partir. Il savait bien que leur vie de contrat prenait fin le soir même, qu'il reverrait le châtain le vendredi suivant, mais ça lui paraissait une éternité. Et il tombait de plus en plus amoureux de lui, à son plus grand désespoir.

"Uruha, mon amour... tu vas me manquer pendant tout ce temps..." murmura-t-il contre son cou qu'il ne cessait d'embrasser, comme pour imprégner ses lèvres du goût de sa peau. "J'ai hâte que la semaine passe pour pouvoir de nouveau te serrer contre moi..."

Mais il fallut bien qu'il se fasse une raison, et il finit par libérer l'androgyne un peu gêné et troublé qui repartit alors au Velvet sans se retourner vers lui. Attendant qu'il ne soit plus à portée de vue dans le couloir, il referma doucement sa porte et s'adossant contre, fermant ses yeux brûlants. Définitivement, il se maudissait pour avoir eu une telle idée. Il allait finir brisé, c'était sûr.

Lorsqu'Uruha ouvrit les yeux, le lendemain matin, il croisa directement le regard d'Aoi. Mais il n'eut pas le temps de dire un mot, de faire quoique ce soit, le brun lui avait déjà fondu dessus, l'embrassant le caressant et l'abreuvant de mots d'amour. Woh. Il ne perdait pas de temps... Uruha qui recherchait un peu de tendresse en venant ici, était servi. Mais c'était un peu trop et il parvint, par d'habiles attentions, à renverser la situation pour quelque chose de plus physique.

Le samedi commençant sur une bonne note, ils continuèrent sur cette lancée. Et au fil des heures, la gêne qu'il avait put y avoir au départ, se dissipait totalement. Les deux hommes avaient des points en communs, pouvaient discuter à bâtons rompus en s'interrompant de temps à autre pour un moment plus tendre ou plus charnel. Uruha parvint même à traîner Aoi faire les boutiques, ne se privant pas de l'attraper par la main, de l'embrasser ou de l'enlacer en public. Il l'aimait? Alors il voulait qu'il l'assume.
Le châtain se sentait bien, c'était une toute autre personnalité qu'il se construisait avec Aoi et il aimait ça. Aussi, quand le dimanche soir arriva, il était lui même un peu déçu, bien qu'impatient de retrouver son appartement. Il aimait son intimité et son indépendance, même si dormir dans les bras chaud et tendres d'Aoi ne lui déplaisait pas.

"Uruha, mon amour... tu vas me manquer pendant tout ce temps..."

Sur le pas de la porte, Aoi semblait avoir du mal à le laisser partir et Uruha esquissa un sourire, glissant ses doigts dans ses cheveux.

"Tu peux passer quand tu veux, tu sais..."

"J'ai hâte que la semaine passe pour pouvoir de nouveau te serrer contre moi..."

"Cinq jours, ce n'est pas si long. Et je te le dis, viens me voir avant, si tu veux."

Il finit par se dégager de son étreinte, embrassant ses lèvres une dernière fois avant de faire demi tour, partant vers le métro sans un regard en arrière, se plongeant dans ses pensées.
A terme, il allait devoir faire une choix. Aoi, ou son travail. Et ça s'avérait plus compliqué qu'il l'aurait pensé. Le brun le contentait parfaitement sexuellement parlant, ils s'entendaient bien, ils se comprenaient. Mais il n'avait pas ce plaisir de séduire, ces différents partenaires, ces différentes façons de faire l'amour... Et ça, ça lui manquerait sans aucun doute. La réflexion allait être vraiment difficile, d'autant qu'il ne voulait pas faire souffrir Aoi...

***FIN***