Besoin d'une femme [Aoi/Uruha] -SUJET CLOS-

Aoi dormit d'un sommeil profond jusqu'au petit matin. Lorsqu'il ouvrir les yeux, il ne lui fallut qu'une seconde pour se souvenir de la veille et qu'un léger sourire vienne orner ses lèvres en sentant la chaleur du corps d'Uruha toujours lové contre lui. Désirant profiter jusqu'au bout de ces derniers moments en sa compagnie, il l'observa dormir, ne cessant de s'extasier sur sa beauté. Oui, il lui plaisait. Bien plus que de raison. Mais non, il n'y aurait sans doute jamais rien de plus que du sexe entre eux, il en était bien conscient également.

Son sourire finit par devenir amer et il se dégagea délicatement de l'étreinte du châtain pour quitter les draps. Attrapant un boxer propre, il fila à la salle de bain prendre une douce pour sortir de cet état de rêve dans lequel il était plongé depuis la veille au soir et revenir les pieds sur terre. Finit le petit nuage, dans quelques instants Uruha se réveillerait, le remercierait pour ses orgasmes, et repartirait offrir son corps au prochain sur la liste. Telle était la dure réalité.

Il se sécha distraitement et enfila le sous-vêtement propre, ses cheveux perlant encore sur ses épaules, avant de se diriger vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Une fois terminé, il s'assit à table, sa tasse de café à la main qu'il sirota lentement, perdu dans ses pensées, attendant qu'Uruha se réveille et le rejoigne.

Uruha se réveilla en sentant Aoi se dégager de son étreinte. Il ne bougea pas, cependant et entendit rapidement l'eau couler dans la salle de bain. Le châtain roula sur le dos, soupirant. Il aurait vraiment mieux fait de partir avant qu'il n'ouvre les yeux, ça lui aurait évité de devoir lui parler... Parce que maintenant, comme est ce qu'il était sensé partir?

Il entendit l'eau se couper et les pas de son hôte. Il allait bien falloir qu'il se décide, il ne pouvait pas rester au lit toute la journée...
Il finit par se redresser et avisa ses vêtements de la veille. Ah, il n'avait pas vraiment envie de se mettre en robe... Mais il n'avait rien d'autre sur lui. Est ce qu'il pourrait emprunter quelque chose à Aoi? En attendant, il attrapa un peignoir qui traînait là et s'enroula dedans, rejoignant le brun dans cette tenue, s'asseyant en face de lui, un peu mal à l'aise.

"Salut... Je t'ai emprunté ça, j'ai juste ma robe d'hier, c'est pas hyper confortable..."

Les pas d'Uruha le tirèrent de ses réflexions et il l'accueillit d'un sourire, l'invitant à prendre place en face de lui avant de récupérer ce qu'il avait préparé et de le déposer sur la table.

"Salut... Je t'ai emprunté ça, j'ai juste ma robe d'hier, c'est pas hyper confortable..."

"Oh... ce sera ça ou tu rentres tout nu au Velvet, alors bon..." lui lança-t-il avec un petit ricanement moqueur avant de lui tirer la langue. "Si t'as besoin d'une tenue plus décontractée, je peux te filer deux trois trucs, t'en fais pas."

Il commencèrent alors à manger en silence, Aoi ne montrant aucun signe de gêne ou de tristesse au châtain, lui adressant simplement quelques petits sourires de temps à autre tandis qu'ils discutaient de tout et de rien, comme si de rien n'était. C'était sans doute mieux ainsi.

"Dis-moi Uruha..." finit-il par demander, une question le taraudant. "Comment tu en es venu à faire ça? Je veux dire, la plupart du temps ceux qui se prostituent le fond pour l'argent, parce qu'ils sont dans le besoin, ce sont d'ancien gosses de la rue... Mais toi, ce n'était pas ton cas. Tu aurais pu faire n'importe quoi d'autre. Alors comment tu en es arrivé à te dire que... tu voulais faire ça?"

Il était vraiment curieux de voir son parcours. Il ne se forçait pas pour son métier, ça se voyait. Et le brun ne comprenait pas comment on pouvait apprécier s'offrir à n'importe qui, même si l'on aimait le sexe.

Il finit par se lever, débarrassant la table une fois leur petit-déjeuner terminé.

"Je vais t'appeler un taxi, tu le veux pour dans combien de temps? Tu peux prendre la salle de bain si tu veux pour te préparer, aucun souci. Je vais te chercher des vêtements pendant ce temps."

"Oh... ce sera ça ou tu rentres tout nu au Velvet, alors bon... Si t'as besoin d'une tenue plus décontractée, je peux te filer deux trois trucs, t'en fais pas."

Uruha avait commencé par grimacer, souriant finalement.

"Merci, ça ne sera pas de refus..."

Aoi lui avait préparé un petit déjeuner et Uruha se servit, prenant une tasse de café. Le silence était assez pesant mais le brun ne semblait pas lui en vouloir, ou regretter outre mesure, ce qui rassurait pas mal Uruha.

"Dis-moi Uruha... Comment tu en es venu à faire ça? Je veux dire, la plupart du temps ceux qui se prostituent le fond pour l'argent, parce qu'ils sont dans le besoin, ce sont d'ancien gosses de la rue... Mais toi, ce n'était pas ton cas. Tu aurais pu faire n'importe quoi d'autre. Alors comment tu en es arrivé à te dire que... tu voulais faire ça?"

Uruha réfléchit un instant. Les choses s'étaient présentées à lui de cette façon... Il n'avait pas vraiment eu à y réfléchir, ça s'était présenté à lui.

"Ce n'est pas vraiment ce que je me suis dis... Mais quand mes parents m'ont foutus dehors, j'ai du arrêter les études. J'ai passé mon bac et j'ai fais une croix sur les études supérieures, je ne pouvais pas me loger et étudier en même temps, c'était trop cher. Mon job d'escort payait bien, mais pas à ce point. J'ai essayé de bosser ailleurs, en tant que serveur mais je manquais franchement de confiance en moi et j'avais pas de diplôme. En plus, je présentais pas hyper bien à l'époque. Alors, ça a été la solution de facilité. Et ça m'a plu. Ca m'a fait du bien, ça m'a redonné une estime de moi et ça m'a permis de gagner ma vie."

"Je vais t'appeler un taxi, tu le veux pour dans combien de temps? Tu peux prendre la salle de bain si tu veux pour te préparer, aucun souci. Je vais te chercher des vêtements pendant ce temps."

"Oh... Une demi heure, ça devrait aller. Merci."

Il se dirigea effectivement dans la salle de bain, prenant une douche rapide avant de se débarrasser de ce qu'il lui restait de maquillage de la veille. Aoi lui avait sorti un jean et un tee shirt, qu'il enfila, glissant sa robe et ses accessoires dans un sac.

"Je vais t'emprunter une paire de chaussures aussi, si tu as..."

"Ce n'est pas vraiment ce que je me suis dis... Mais quand mes parents m'ont foutus dehors, j'ai du arrêter les études. J'ai passé mon bac et j'ai fais une croix sur les études supérieures, je ne pouvais pas me loger et étudier en même temps, c'était trop cher. Mon job d'escort payait bien, mais pas à ce point. J'ai essayé de bosser ailleurs, en tant que serveur mais je manquais franchement de confiance en moi et j'avais pas de diplôme. En plus, je présentais pas hyper bien à l'époque. Alors, ça a été la solution de facilité. Et ça m'a plu. Ca m'a fait du bien, ça m'a redonné une estime de moi et ça m'a permis de gagner ma vie."

Aoi fit la moue au récit du châtain. Il restait persuadé qu'il aurait pu se débrouiller autrement et s'en sortir avec un autre métier un peu plus glorieux que celui-ci, même si c'était plus difficile. Mais surtout, pour lui qui était un peu romantique sur les bords, il n'arrivaient pas à concevoir qu'on aime changer de partenaire toutes les demi heures sans jamais avoir des bras connus pour nous entourer et nous donner autre chose que du sexe pur et dur. Est-ce que toute sa vie et son bonheur se résumaient purement et simplement au plaisir sexuel et rien d'autre? Si c'était le cas, il trouvait cela triste. Mais il préféra ne pas rentrer dans ce débat et se contenta d'hocher la tête.

"D'accord... je vois..."

"Oh... Une demi heure, ça devrait aller. Merci."

Le plus âgé s'occupa donc de réserver le véhicule avant d'aller fouiller dans ses affaires pour en sortir une tenue pour Uruha. Il l'attendit ensuite dans le canapé, se levant en le voyant revenir vers lui vêtu de ses habits.

"Je vais t'emprunter une paire de chaussures aussi, si tu as..."

"Ah? Pourtant ce serait du plus bel effet que tu rentres avec tes escarpins..." se moqua-t-il avant de partir dans l'entrée chercher ce qu'il désirait dans un petit meuble bas.

Il lui tendit une paire de baskets dont il ne se servait plus depuis un petit moment et le laissa les enfiler avant de le regarder, gravant chacun de ses traits dans sa mémoire, une dernière fois, finissant par s'approcher pour déposer un baiser sur sa joue, soufflant tristement :

"Merci pour cette superbe soirée Uruha. Grâce à toi, l'espace d'un instant, j'ai pu oublier que j'étais gay. J'étais juste un homme qui en aimait un autre et qui le lui montrait sans se poser de questions ni se poser de barrière. Merci de m'avoir fait connaitre ça."

Il lui sourit tristement avant d'ouvrir la porte. Ses yeux commençaient à le piquer, mais il ne fallait pas qu'il craque. Pas encore.

"Aller, le taxi doit être en bas."

Il voulait qu'il parte, et vite. Ou bien il risquerait fort de fondre en larmes devant lui en le suppliant pitoyablement de rester à ses côtés.

"Ah? Pourtant ce serait du plus bel effet que tu rentres avec tes escarpins..."

"Tu parles..." grogna Uruha en remerciant le brun qui était tout de même allé chercher une paire de baskets.

Il les enfila avant de se redresser, regardant Aoi qui s'avançait vers lui, embrassant sa joue.

"Merci pour cette superbe soirée Uruha. Grâce à toi, l'espace d'un instant, j'ai pu oublier que j'étais gay. J'étais juste un homme qui en aimait un autre et qui le lui montrait sans se poser de questions ni se poser de barrière. Merci de m'avoir fait connaitre ça."

Uruha sentit son coeur se serrer. Comment il pouvait réagir, face à une remarque pareille?

"Je... Je suis désolé.. Je ne peux pas t'offrir ce que tu veux..."

"Aller, le taxi doit être en bas."

Uruha hocha la tête et s'empressa de partir. Lui non plus, ne voulait pas voir Aoi fondre en larmes devant lui... Surtout pas.
Il monta dans le taxi, laissant échapper un profond soupir. Ah bon sang... qu'est ce que c'était que ce pincement au coeur qu'il ressentait? Ca avait été tellement agréable, cette nuit, dans les bras du brun... Peut-être qu'en fait... C'était quelque chose qui lui manquait, ce sentiment...

***FIN***