Besoin d'une femme [Aoi/Uruha] -SUJET CLOS-

"Non Uruha... je dirai tout simplement que nous avons rompu. Tu n'es pas fait pour moi. Je ne supporterais pas d'avoir une salope pour partager ma vie."

Uruha fronça les sourcils. S'il y avait bien une chose qu'il n'aimait pas, c'était qu'on le juge aussi rapidement...

"On ne se connait pas suffisamment pour que je te laisse émettre un jugement aussi catégorique sur moi..."

"Et puis, qu'est-ce que ça peut bien te faire? C'est ma vie... Si je n'arrive jamais à assumer ce que je suis et à me montrer au grand jour au bras d'un homme, alors ça ne regarde que moi. Toi tu as réussi à accepter et tu n'as aucune honte à faire ce que tu fais, tant mieux pour toi, vraiment. Mais ce n'est pas aussi facile pour tout le monde. Je suis dans un milieu ou le regard des autres compte énormément. C'est comme ça."

Uruha soupira, sans rien répondre. Il trouvait ça idiot. Il était persuadé que ses collègues pourraient accepter son orientation. Mais effectivement, c'était sa vie et il n'avait pas à le convaincre de quoique ce soit.

"Aller, viens... on va saluer mon patron et on rentre."

"Ouais... J'ai hâte de me débarrasser de cette fausse poitrine..."

Il reprit son bras et son sourire de façade et ils retournèrent dans la salle de restaurant, saluant poliment plusieurs personnes, s'excusant de devoir partir.

"On ne se connait pas suffisamment pour que je te laisse émettre un jugement aussi catégorique sur moi..."

"A peine j'avais le dos tourné que tu étais en train de flirté avec un autre type..." lui rappela-t-il d'un air moqueur. "Tu aimes bien trop le sexe pour pouvoir te contenter d'un seul partenaire, je me trompe?"

"Ouais... J'ai hâte de me débarrasser de cette fausse poitrine..."

Aoi ne put réprimer un petit sourire à sa remarque. C'est vrai que ça ne devait pas être des plus agréable à porter...
Uruha obtempéra finalement et le suivit sagement, prenant poliment congé auprès de tous ceux qu'ils croisèrent, avant d'en arriver à son supérieur hiérarchique. Ils le remercièrent chaleureusement pour cette soirée et après quelques dernières amabilités, finirent par prendre la direction de la sortie.

La porte du restaurant franchie, Aoi laissa échapper un long soupir. Bon sang, c'était terminé, et tout s'était passé à merveille, ce qu'il n'aurait jamais cru possible quelques heures auparavant. Il prit son téléphone pour appeler un taxi, avant de se tourner vers le châtain, lui tendant une cigarette tout en s'en allumant une lui-même.

"Merci Uruha. Tu as été super." le remercia-t-il simplement, s'adossant au mur pour fumer en silence, un immense poids en moins sur ses épaules.

Maintenant que cette soirée était passée, sa vie paisible allait pouvoir reprendre son cours. Après tout, avait-il réellement besoin de quelqu'un pour partager ses journées? Il passait le plus clair de son temps au travail, et quand il rentrait le soir il appréciait pouvoir bénéficier d'un peu de tranquillité avant d'aller dormir. Il avait ses amis, s'il se sentait trop seul. Et au pire du pire, si vraiment l'envie était trop importante, il pouvait toujours retourner au Velvet, même si cela le répugnait toujours un peu...

"A peine j'avais le dos tourné que tu étais en train de flirté avec un autre type... Tu aimes bien trop le sexe pour pouvoir te contenter d'un seul partenaire, je me trompe?"

"Je suppose que ça dépend du partenaire..." répondit le châtain en haussant les épaules.

Une fois tout le monde salué, ils sortirent de la salle, avançant un peu à l'écart pour souffler. Aoi tendit une cigarette à Uruha qui l'accepta avec plaisir. Ah bon sang... Autant des fois il se disait qu'être une femme lui aurait facilité la vie, mais la plupart du temps, il était quand même content de ce qu'il était. C'était fatiguant, de toujours devoir faire bonne figure, être élégante et raffinée... Au moins, en tant qu'homme, il pouvait être lui même.

"Merci Uruha. Tu as été super."

"Je t'en prie. Tu ne veux pas terminer au Velvet avec moi? Ca peut être compris dans le tarif..." proposa-t-il avec un clin d'oeil.

Il était trop tard pour un client et il n'avait pas vraiment envie de se coucher directement sur cette soirée un peu particulière.
Le taxi arriva quelques minutes après et ils montèrent dedans, Uruha poussant un profond soupir. Enfin cette soirée était finie...

"Je suppose que ça dépend du partenaire..."

Aoi ne répondit rien. De toute manière, il savait fort bien qu'il était loin d'être le partenaire idéal pour Uruha. Quand bien même il lui déclamerait son amour et lui promettrait monts et merveilles, lui tout ce qu'il voulait, c'était de la performance au lit, et au vue de ce qui s'était passé la dernière fois, nul doute que le châtain s'ennuierait ferme avec lui comme amant. Sa vie sexuelle était bien trop débridé pour lui, adepte des pratiques simples.

"Je t'en prie. Tu ne veux pas terminer au Velvet avec moi? Ca peut être compris dans le tarif..."

Le brun sourit à sa proposition. Tout était bon... Ils montèrent dans le taxi qui venait de se garer et le plus vieux s'enfonça dans le siège avant de murmurer :

"Non, merci Uruha. Tu vas me trouver chiant mais... je n'ai pas envie de baiser parce que c'est compris dans le tarif, ou que j'ai une réduction, ou que je me trouve dans un bordel et que c'est fait pour ça alors autant en profiter. Si je couche avec quelqu'un, c'est par désir, parce qu'il y aura eu un jeu de séduction entre nous avant ça, et que j'en aurais réellement envie. Parce qu'il se sera passé un petit quelque chose entre moi et l'autre. Et pas juste pour me vider les couilles ou pour satisfaire l'autre et lui faire plaisir."

Il ne prêta pas plus attention que ça à la mine renfrognée d'Uruha et appuya sa tête contre la vitre, regardant les lumières de la ville défiler, se repassant la soirée avec une once de nostalgie. Il avait adoré couvrir Uruha d'attention l'espace de quelques heures, faire comme s'ils étaient vraiment ensemble... Mais tout ça n'avait été qu'éphémère, et il devait maintenant le rendre à sa vie de prostitué. D'autant plus qu'il avait bien remarqué que le châtain se contrefichait éperdument de ses gestes tendres. Son coeur se serra et un sourire triste étira ses lèvres. En plus d'être gay, il avait fallu qu'il jette son dévolu sur un prostitué. Pourquoi la vie était si cruelle à son égard?

"Non, merci Uruha. Tu vas me trouver chiant mais... je n'ai pas envie de baiser parce que c'est compris dans le tarif, ou que j'ai une réduction, ou que je me trouve dans un bordel et que c'est fait pour ça alors autant en profiter. Si je couche avec quelqu'un, c'est par désir, parce qu'il y aura eu un jeu de séduction entre nous avant ça, et que j'en aurais réellement envie. Parce qu'il se sera passé un petit quelque chose entre moi et l'autre. Et pas juste pour me vider les couilles ou pour satisfaire l'autre et lui faire plaisir."

Uruha soupira. Oui, il le trouvait chiant. Ce n'était tout de même pas compliqué de se faire plaisir, de prendre un peu de bon temps... Surtout après une soirée comme celle ci, où ils avaient du rester sur leurs gardes tout le temps.
Le taxi avançait et le silence s'était fait, Uruha jetant un regard en coin au brun, avant de poser sa main sur sa cuisse, se rapprochant de lui. Il posa ses lèvres sur sa joue, attirant son visage à lui pour l'embrasser.

"Pourtant... Je suis convaincu que tu en as envie..."

Il avait très envie de voir ce que valait vraiment Aoi, en tant qu'amant. La dernière fois n'avait pas été très... Révélatrice de ses talents...

Uruha ne resta pas longtemps tranquille, se rapprochant de lui pour s'emparer de ses lèvres tout en lui murmurant d'une voix suave:

"Pourtant... Je suis convaincu que tu en as envie..."

Le brun frissonna à son contact, tout son corps en éveil à ce simple contact. Il soupira et le repoussa gentiment, un léger sourire forcé sur les lèvres.

"TU en as envie Uruha... Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, je n'ai pas envie de la même chose que toi..."

Le châtain n'avait pas l'air de comprendre ce qu'il ressentait. Bien sûr, qui aurait refusé de coucher avec quelqu'un d'aussi désirable que lui? Ca devait lui sembler inconcevable... et il ne pouvait pas nier qu'il l'attirait, bien sur que non, ce n'était pas là le problème... Mais tout ce que voulait Uruha, c'était du sexe purement et simplement, le plaisir brut sans rien derrière. Pour Aoi, coucher avec quelqu'un ne se résumait pas qu'à jouir et rentrer chez soi tout guilleret une fois l'acte terminé. Il voulait plus, d'autres attentions qu'Uruha n'était pas prêt à lui donner ni même à recevoir. Alors bien sûr, il pourrait coucher avec lui, maintenant, mais il savait qu'ensuite son moral en prendrait un coup. Alors il préférait encore s'abstenir.

"TU en as envie Uruha... Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, je n'ai pas envie de la même chose que toi..."

"Ah t'es chiant... Comment veux tu que je sache si je peux me contenter d'un seul partenaire si je ne sais même pas réellement ce qu'il vaut au lit..?"

Bon, Uruha ne voulait pas d'un seul partenaire. Il adorait séduire, changer régulièrement, parader, jouer de son charme. Aoi était beaucoup trop tendre et romantique à son goût. Et surtout, il n'avait pas assez de cran. Peut-être que s'il lui faisait davantage de rentre dedans, qu'il était plus direct et directif, qu'il lui disait clairement ce qu'il voulait, ça aurait pu lui plaire davantage. Là, il se laissait porter et ne se battait pas. Il laissait Uruha mener la danse et le balader sans jamais chercher à imposer ce qu'il voulait, ça ne l'intéressait pas.

Le taxi s'arrêta devant le Velvet, Uruha adressa une dernière supplique au brun :

"Tu es sûr de toi, alors?"

"Ah t'es chiant... Comment veux tu que je sache si je peux me contenter d'un seul partenaire si je ne sais même pas réellement ce qu'il vaut au lit..?"

Aoi haussa un sourcil. Qu'est-ce qu'il insinuait par là? Il laissait sous entendre qu'éventuellement il pourrait se contenter uniquement de lui? Il se redressa légèrement et le regarda, perplexe, le coeur battant la chamade. Qu'est-ce qu'il voulait, au juste?

"Tu es sûr de toi, alors?"

Le taxi venait de s'arrêter et Uruha le fixait, la main déjà sur la poignée de la porte, prêt à sortir. Prit d'une soudaine pulsion, sans même qu'il ne sache si c'était une bonne idée ou totalement fou, il lança au chauffeur une nouvelle adresse, la sienne en l'occurrence, et plaqua soudainement Uruha contre la banquette tandis qu'ils redémarraient, prenant son visage entre ses mains tout en écrasant ses lèvres contre les siennes. Après un baiser fougueux pendant lequel il ne lui laissa aucun répit, ne se reculant qu'à bout de souffle, il lui murmura :

"Après tout... tu es ma petite amie. Je me dois de te traiter comme tel jusqu'au bout, pas vrai? Deux jeunes amants amoureux sont faits pour passer une nuit torride, par pour se poser des questions sur leur avenir..."

Sans réponse d'Aoi, Uruha s'apprêtait à ouvrir la porte pour sortir de la voiture. Mais le brun le surprit, donnant une nouvelle adresse au chauffeur qui redémarra, le plaquant sur la banquette pour l'embrasser. Uruha gémit, avant de sourire contre ses lèvres, plongeant ses doigts dans la chevelure de son compagnon de soirée.

"Après tout... tu es ma petite amie. Je me dois de te traiter comme tel jusqu'au bout, pas vrai? Deux jeunes amants amoureux sont faits pour passer une nuit torride, par pour se poser des questions sur leur avenir..."

"Je suis tout à fait d'accord..." acquiesça-t-il avec un grand sourire satisfait.

Bon, il n'avait pas prévu d'aller ailleurs qu'au Velvet, mais peu importe. Au moins, il allait pouvoir s'amuser, en espérant seulement que la piètre performance d'Aoi la dernière fois, soit vraiment due à l'inexpérience...
Une nouvelle fois, le taxi s'arrêta et les deux hommes se redressèrent, Aoi réglant la course.

Ils finirent par arriver au pied de l'immeuble de résidence dans lequel il demeurait et il paya la note avant de sortir du véhicule, offrant son bras à Uruha pour le guider jusqu'à l'ascenseur. Il pouvait ressentir son impatience à entamer les choses sérieuses et sourit. Au fond, un amant comme lui devait être le rêve de tout homme...

Glissant les clés dans la serrure, il s'effaça pour laisser rentrer le châtain chez lui. Son appartement était spacieux sans être démesurément vaste et vide, et il mettait un point d'honneur à l'entretenir correctement. S'il avait imaginé qu'il le ramènerait chez lui cette nuit là... Ou même qu'il aurait un jour Uruha dans son appartement. Ca relevait plus de la fantaisie qu'autre chose. Retirant veste et chaussures dans le corridor, il se douta qu'Uruha se fichait éperdument qu'il lui fasse visiter et n'attendait de rejoindre qu'une seule pièce, la chambre. Alors qu'il saisissait sa main pour le guider à travers les pièces, c'est alors qu'il réalisa ce détail.

"Tu es le tout premier homme que je ramène chez moi..." lui fit-il remarquer, étonné de ne pas y avoir pensé plus tôt, lui qui était toujours si prudent d'habitude.

Refermant la porte de sa chambre d'un coup de pied, il fit alors volte-face vers l'androgyne qui le regardait avec un grand sourire, visiblement heureux qu'il s'apprête à le satisfaire -il était ans doute en manque après ces longues passées sans plaisir de la chair- et glissa ses doigts dans son épaisse chevelure pour l'embrasser avec ardeur, collant son corps au sien. Il était faible, il avait cédé, au final. Bon, il devait bien avouer qu'il en avait tout autant envie malgré tout, et maintenant qu'il avait le châtain dans sa chambre, ce n'était plus pour faire machine arrière. Et puis, il devait se rattraper pour la dernière fois assez pathétique, n'est-ce pas?

Il ne tarda pas à faire glisser la robe sur ses épaules, se retrouvant alors confronter à sa fausse poitrine. Il laissa échapper un petit rire et laissa Uruha se débarrasser de cet attirail, riant toujours de cette situation pour le moins incongrue.

En passant la porte de l'appartement d'Aoi, Uruha jeta un coup d'oeil curieux sur l'endroit où il vivait. Ca ne l'intéressait que modérément, mais il se demandait tout de même souvent, dans quels genres d'endroits pouvaient vivre ses clients, ces gens qui venaient dépenser leur argent pour quelques minutes de plaisir dans ses bras. Aoi était différent, mais lui, il pouvait se faire une véritable idée.

Le brun ne lui laissa pas le temps de détailler réellement les lieux, attrapant sa main pour le guider vers sa chambre.

"Tu es le tout premier homme que je ramène chez moi..."

"Très honoré..." répondit le châtain avec un sourire.

Aoi referma la porte de sa chambre et se tourna vers lui, ses doigts se glissant dans ses cheveux, leurs corps se retrouvant et leurs lèvres se liant sans attendre. Le châtain enroula ses bras autour du cou du brun, se collant à lui. C'était une toute autre ambiance qu'au Velvet, ça n'avait rien à voir... C'était un peu étrange, mais il ne se sentait pas pute ce soir. Juste un amant d'un jour, raccompagné chez lui. C'était une sensation nouvelle, pas désagréable.

Il sentit sa robe glisser le long de ses épaules et Aoi ne put retenir un rire nerveux en se retrouvant face à la fausse poitrine du châtain. Ce dernier sourit, retirant son attirail en deux trois mouvements, retrouvant son torse masculin et respirant à nouveau.

"Pas fâché d'enlever ce truc!" commenta-t-il en revenant embrasser Aoi, laissant la robe glisser seule jusqu'à ses pieds.

Il se retrouvait en boxer, avec ses bas et ses talons qu'il n'avait pas prit la peine de retirer à l'entrée de l'appartement. Mais il n'avait pas l'intention d'être le seul à se dénuder. Et sans quitter les lèvres de son vis à vis, il commença à déboutonner sa chemise, la laissant glisser le long de ses bras fermes, ses doigts glissant le long de ses muscles délicatement dessinés.

"Pas fâché d'enlever ce truc!"

"Je préfère ça aussi..." murmura-t-il en laissant glisser ses doigts sur le torse délicat du châtain.

Uruha laissa tomber sa robe au sol, restant en petite tenue devant lui, avant de commencer à s'occuper de le dévêtir à son tour. Mais contrairement à ce que le brun avait imaginé, il commença à retirer sa chemise avec une certaine douceur à laquelle il ne s'attendait pas, pensant qu'il précipiterait plutôt les choses afin de passer le plus rapidement possible à la partie qui l'intéressait le plus. Ravi, il se laissa entièrement faire, s'occupant de répondre à ses baisers incessants tandis que ses mains remontaient de ses hanches à sa taille pour se glisser dans son dos, courant le long de sa colonne vertébrale avant de plonger une nouvelle fois dans sa chevelure, leurs torses se rejoignant, électrisant le brun lorsque sa peau entra en contact avec celle extrêmement douce de son partenaire.

Laissant échapper un gémissement contre ses lèvres, il le laissa continuer et retirer son pantalon, en profitant pour redécouvrir une nouvelle fois le corps de son amant avec plus d'attention que cette première fois où la nervosité et l'excitation l'avaient submergé, se délectant de la sensation de sa peau satinée glissant sous la pulpe de ses doigts et qu'il sentait frissonner à certains endroits, les retenant instinctivement dans un petit coin de sa tête pour pouvoir s'y attarder ultérieurement.

Seulement vêtu de son boxer à présent, il souleva Uruha qui gloussa de satisfaction et l'allongea sur son lit, venant aussitôt prendre sa place de dominant au dessus de lui et dévorer ses lèvres si charnues de plus belle tandis que ses mains s'activaient à réveiller chaque parcelle de son corps dessiné tout en finesse. Ici, ils n'étaient pas au Velvet, et même si Aoi savait qu'il ne devait pas se montrer trop tendre ou lent avec son partenaire ou bien il ne manquerait pas de s'ennuyer, il avait envie de lui faire sentir qu'avec lui c'était différent, qu'il ne le voyait pas ni ne le considérait comme une pute, cette nuit là, mais comme un amant à part entière qu'il désirait. Il aurait aimé lui faire ressentir de nouvelles sensations, mais comment s'y prendre quand l'homme qu'on a en face de soi a pour habitude d'offrir son corps à des dizaines d'inconnus par jour?

Bientôt, ses mains ne suffirent plus à satisfaire son envie de posséder son corps et il les remplaça par sa bouche, embrassant, léchant, suçotant sa peau aux différentes zones érogènes qu'il avait pu déceler aidé par les gémissements du châtain. Rapidement, son boxer de dentelle le quitta et c'est sans réfléchir une seule seconde qu'Aoi frôla son membre gonflé de ses lèvres, ne tardant pas à faire glisser sa langue sur son gland.

Pendant qu'il le déshabillait, Aoi semblait s'être mit en tête de redécouvrir son corps dans son intégralité. Uruha sentait ses doigts courir partout sur sa peau, frissonnant parfois, laissant échapper des gémissements et grognements de satisfaction à d'autres moments. Aoi était beaucoup plus serein et efficace que la première fois. L'homme gauche et nerveux de la dernière fois avait laissé sa place à ce nouvel amant qui savait ce qu'il faisait et ce qu'il voulait, ce qui était bien plus agréable.

Le brun, une fois en boxer, souleva Uruha par les hanches, l'allongeant sur le lit avant de venir le surplomber. Le châtain l'enlaça, profitant d'un nouveau baiser et Aoi remplaça ses doigts par ses lèvres, embrassant, léchant sa peau, faisant gémir Uruha qui n'avait pas l'habitude d'un tel traitement. Les caresses, les attentions de ce genre, c'était lui qui les donnait et encore, lorsque son partenaire acceptait de prendre le temps. Sinon, il était plus habitué à en venir directement au fait sans passer par la case préliminaire.

Alors bien sûr, il comptait bien en profiter aujourd'hui. Bien sûr, il ne se plaignait jamais de ce qu'il se passait dans son lit. Mais une fois de temps en temps, ce genre de tendresse, ça ne faisait pas de mal...
Totalement plongé dans ces sensations, parfois nouvelles, qu'il ressentait, Uruha sentit son boxer le quitter, retenant une exclamation de surprise alors que les lèvres de son partenaire se posaient sur son entrejambe. Ca, pour le coup, c'était vraiment la première fois que quelqu'un lui faisait ça. Et pour cause ! Uruha était celui qui voyait le plus de monde défiler dans sa chambre. Et ses clients se comportaient comme des "réguliers". Pas besoin de mettre une capote quand on se connait ! Il faisait très souvent des tests, mais il avait aussi très souvent des merdes et ne comptait plus le nombres de mst différentes qu'il avait pu expérimenter...

"Aoi... Ne fais.... Hum..."

Un nouveau gémissement le coupa alors qu'il tentait de dire à son amant de ne pas prendre ce risque. Mais bon Dieu, c'était bon !

"Aoi... Ne fais.... Hum..."

Le concerné eut un moment d'hésitation. Quoi, ce n'était pas bien ce qu'il faisait? Pourtant ce n'était pas la première fois qu'il faisait une fellation à quelqu'un, et il pensait savoir s'y prendre correctement... et à voir Uruha se cambrer, les yeux clos, ça avait l'air plus qu'appréciable...

Soudain, il se souvint qu'Uruha n'était pas quelqu'un de "normal". C'était une prostitué, qui enchainait les partenaires à tour de bras, et pour cela... il devait se protéger s'il voulait ne prendre aucun risque. Même pour une fellation, pas vrai? Soupirant de déception, il se recula pour quitter le lit et fouiller dans sa table de chevet, en sortant plusieurs préservatifs avant de revenir sur le lit sous le regard intrigué et pressé à la fois du châtain. Il en prit alors un spécial pour le plaisir oral, plus fin que les normaux. Il avait acheté ça il y avait un moment déjà , car nombreuses étaient les femmes qui faisaient des manières et ne voulaient pas avaler en prétextant qu'elles trouvaient ça dégoûtant. Lui, ça ne l'aurait pas déranger de recevoir la semence de son amant, mais mieux valait jouer la sécurité.

Sans plus attendre, il déchira l'emballage et déroula le morceau de latex le long de la verge dressée de son partenaire, revenant bien vite faire glisser ses lèvres tout autour plutôt habilement. Ce serait un peu moins bien niveau sensations, mais c'était ça ou rien. Enroulant sa langue autour de son gland, il entama des mouvements d'allers retours plus ou moins rapides, se laissant guider par ses envies et par les réactions d'Uruha visiblement ravi d'un tel traitement.

Mais le brun ne comptait pas en rester là, et tandis qu'il continuait de le stimuler de ses caresses buccales, il fit glisser ses doigts entre ses cuisses, ne tardant pas à le pénétrer d'un, puis deux doigts, rythmant ses mouvements sur ceux de sa bouche qui s'activait toujours pour le satisfaire, ne s'arrêtant que lorsque son amant du soir atteignit l'extase.

Au départ, Aoi ne sembla pas comprendre pourquoi Uruha lui demandait d'arrêter. Evidemment, c'était la première fois qu'il avait droit à une fellation, il en avait prodigué des milliers et personne ne lui avait jamais rendu la pareille. Alors il n'avait aucune envie que ça s'arrête. Mais il avait beau avoir un côté salaud, il n'avait aucune envie de contaminer Aoi.

Ce dernier sembla finalement comprendre ce qui n'allait pas et se mit à fouiller dans ses tiroirs. Uruha se redressa et le vit sortir plusieurs préservatifs, lui en enfilant un sans attendre. Eh bien... Encore une grande première, Uruha était toujours passif alors, jamais il ne mettait de protection. Mais Aoi semblait savoir ce qu'il faisait et il revint bien vite à sa précédente activité, Uruha plongeant ses doigts dans ses cheveux. Merde, il était bien ce mec, en fait...

Manifestement, il maîtrisait l'art de la fellation. Et il se débrouillait franchement pas mal. Uruha ne retenait plus du tout ses gémissements, ses ongles plantés dans le dos de son partenaire. Et il n'arrangea pas les choses lorsqu'il le pénétra de ses deux doigts, Uruha se cambrant en grognant de plaisir, ne tardant pas à se libérer, restant pantelant, le souffle court et les yeux clos. Si on lui avait dit qu'Aoi lui ferait découvrir quelque chose qu'il ne connaissait pas encore... Il ne l'aurait jamais cru !

Uruha resta étendu, sa poitrine se soulevant en de rapides mouvements, appréciant les derniers frissons suivant son orgasme. Encore quelques derniers baisers sur ses cuisses et son ventre et Aoi se redressa, retirant le préservatif et le nouant pour le jeter, avant de surplomber le châtain qui entrouvrit les paupières pour le regarder avec un léger sourire. Bon sang, ce qu'il pouvait être beau juste après avoir joui... faisant glisser ses doigts sur sa joue, il captura ses lèvres pour l'embrasser, tendrement d'abord, avant de se faire plus passionné et fougueux, ne tardant pas à refaire monter la chaleur entre eux. Tout ça n'avait été que l'entrée, il comptait bien passer au plat, maintenant.

Dévorant son cou tandis que ses doigts torturaient ses boutons de chair, il vint souffler contre son oreille d'une voix grave et suave :

"J'en ai pas fini avec toi ma princesse... tourne-toi..."

Le laissant s'exécuter, il en profita pour se reculer et enfiler lui-même un préservatif. Sa première fois avait été assez lamentable, et il comptait bien montrer à l'androgyne qu'il méritait sa place d'amant régulier voire unique. Tout du moins, il ferait tout pour lui démontrer qu'il n'était pas plus mauvais qu'un autre.

Uruha à présent sur le ventre, il revint au dessus de lui, faisant courir ses doigts de ses fesses à nuque qu'il vint mordiller, le prenant sans plus attendre en un coup de rein vigoureux qui fit se cambrer le châtain sous son corps. Ne lui laissant aucun répit, il entama ses coups de reins immédiatement, leurs gémissements rauques de plaisir ne tardant pas à se mêler tout comme leurs corps le faisait.

Uruha rouvrit les yeux en sentant Aoi le débarrasser du préservatif, le jetant dans la poubelle à côté. Le souffle encore court il croisa le regard du brun, lui adressant un léger sourire. Eh bien, il s'attendait à se divertir un peu, pas à réellement prendre du plaisir... Aoi l'embrassa, ses doigts courant sur son torse, jouant avec ses tétons, faisant gémir le châtain contre ses lèvres, le désir reprenant vite le pas sur la fatigue.

"J'en ai pas fini avec toi ma princesse... tourne-toi..."

"J'espère bien..." répondit Uruha avec un sourire.

Il s'exécuta, posant son front sur oreiller, attendant de voir ce que vaudrait cette seconde fois. La mise en bouche avait été excellente alors, il ne pouvait plus le décevoir maintenant!
Il frissonna en sentant les doigts de son partenaire courir le long de sa colonne vertébrale, jusqu'à sa nuque qu'il se mit à mordiller, avant de le prendre sans attendre, faisant gémir le châtain qui se cambra, crispant ses doigts sur le drap, ondulant du bassin contre lui.
Nul doute qu'Aoi avait plus d'assurance que la dernière fois. Là, le châtain prenait vraiment du plaisir et ne se gênait pas pour le faire savoir!

Si au début leurs ébats restèrent assez doux malgré le rythme modérément soutenu qu'Aoi imposait à son partenaire, rapidement il eut envie de plus. Uruha le rendait complètement fou. Avec lui, il avait le sentiment d'enfin être lui-même, d'enfin apprécier les relations sexuelles à leur juste valeur. Il prenait du plaisir, tout lui semblait naturel, et il voulait pouvoir se laisser totalement aller dans sa passion et sa fougue pour son amant qui le hantait depuis si longtemps.

Lui donnant une petite claque sur les fesses, il se retira tout en lui ordonnant de se redresser et se mettre à quatre pattes, ce à quoi obéit immédiatement le châtain. A genoux derrière lui, le brun s'enfonça de nouveau en lui jusqu'à la garde, bien plus brutalement que précédemment, saisissant ses hanches pour le faire buter contre lui et accompagner de son bassin ses coups de reins soutenus. Il ferma les yeux, laissant échapper un râle de plaisir, se laissant envahir par les sensations. Ah bon sang, c'était vraiment trop bon! Jamais de sa vie il n'avait pris autant de plaisir au lit!

Cette fois, les choses semblaient bien lancées, Aoi maintenait un rythme plutôt soutenu qui convenait bien à Uruha qui grognait de plaisir à chacun de ses coups de rein. Il sursauta lorsque le brun frappa ses fesses, s'exécutant sans discuter lorsqu'il lui demanda de se redresser.

Une fois à quatre pattes, Aoi n'attendit pas pour le prendre de nouveau, avec beaucoup plus de force et de brutalité que précédemment, Uruha laissant échapper un gémissement sonore. Eh bien, il avait bien fait d'insister pour finir la nuit avec lui. D'autant que, d'après ce qu'il pouvait entendre, Aoi profitait au moins autant que lui.

Mais alors qu'il se faisait prendre, encore et encore, à un rythme toujours plus soutenu, Uruha se remit à réfléchir. Ce mec n'était pas un de ses clients, il ne voulait pas l'être. Il avait été très clair sur la nature de ses sentiments à son égard et il savait qu'il souffrirait après cette nuit. Et, bien qu'il eut pensé que ça ne l'affecterait en rien, ce n'était pas le cas. Au fond de lui, il se sentait un peu coupable. Mais qu'est ce qu'il pouvait y faire? Il n'était pas prêt à quitter son travail, à tout arrêter pour se consacrer à un homme. Il ne voulait pas. Il était maintenant certain qu'Aoi pourrait le contenter, sexuellement parlant. Mais, il aimait sa vie, mine de rien. Et... Qu'est ce qu'il pourrait faire d'autre que de vendre son corps?

Tout à ses pensées, un violent coup de rein du brun le ramena sur terre, le faisant gémir avec force, les deux hommes se libérant finalement en même temps.

Le plaisir ne tarda pas à se faire de plus en plus violent, brûlant ses reins tandis que son souffle se faisait de plus en plus erratique et ses coups profonds et brusques. Il ne pensait plus à rien, à ce moment là. Tous ses doutes, ses craintes, sa retenue, tout cela avait disparu pour ne laisser place qu'à sa passion et son ardeur, son désir pour cet androgyne qu'il avait si longtemps détesté autant qu'il l'avait aimé.

Et bientôt il se laissa envahir tout entier par ce plaisir brûlant qui se répandit en lui comme de la lave, le laissant tremblant et haletant derrière le châtain. A bout de forces, il se laissa glisser sur le matelas, l'entrainant avec lui, son bras passé autour de sa poitrine pour le serrer contre son torse, ses lèvres venant parcourir son épaule et son cou malgré son souffle encore saccadé sous l'effort fournit, avant qu'il ne souffle contre son oreille, bien malgré lui, emporté par cette sorte d'euphorie post-orgasmique :

"Je t'aime..."

Aoi se laissa glisser sur le matelas, l'entraînant dans sa chute, l'attirant contre son torse. Uruha ferma les yeux, profitant des baisers du brun, reprenant lentement son souffle, laissant le temps à son coeur de récupérer son rythme normal.

"Je t'aime..."

Uruha se figea à ces mots. Ah bon sang... Qu'est ce qu'il était sensé faire maintenant? Il pensait rester ici pour la nuit mais... Ca serait sans doute pire s'il le faisait. Nul doute qu'il aurait plutôt intérêt à rentrer chez lui et à oublier ça. Comment il pouvait l'aimer? Il n'était pas fait pour être aimé, il ne méritait sans doute même pas que quelqu'un s'intéresse à autre chose qu'à son corps, il n'avait rien d'autre à offrir de toute façon.

"Je... Je crois que je vais y aller..." murmura-t-il finalement, un peu gêné par la situation.

"Je... Je crois que je vais y aller..."

Aoi se mordit la lèvre en réalisant ce qu'il venait de dire. Merde. Pourquoi avait-il fallu que les mots franchissent le seuil de sa pensée et que sa voix les répète à l'oreille d'Uruha? Et puis... depuis quand déclamait-il son amour aussi naturellement? S'il se souvenait bien, il n'avait jamais du le dire à personne d'autre. Et voilà que la première personne à qui il faisait une déclaration d'amour était son souffre douleur d'autre fois, travesti et pute de métier. Génial. Parfait.

Malgré tout, il ne pouvait se résoudre à le laisser repartir. Tant pis pour ce qui se passerait le lendemain matin, tant pis s'il regrettait toute sa vie à présent. De toute manière, il s'était fait une raison et n'espérait plus rien en amour, maintenant. Tout ce qu'il voulait, c'était que ce moment dure éternellement, garder le châtain avec lui, dans ses bras, pour toujours, se nourrissant uniquement de ses lèvres et de sa beauté. Il resserra alors doucement son étreinte autour de lui, déposant un baiser au creux de son cou avant de murmurer :

"Non... je t'en prie, reste... Juste pour cette nuit... s'il-te-plait..."

Au lieu de le laisser partir, Aoi resserra son étreinte autour de son corps. Pour quelqu'un qui ne voulait même pas finir la soirée avec lui, à la base, il était particulièrement collant à présent...

"Non... je t'en prie, reste... Juste pour cette nuit... s'il-te-plait..."

Le châtain soupira. Ce n'était certainement pas une bonne idée. Il ne savait pas comment les choses allaient finir. Aoi finirait par souffrir, lui finirait par le jeter, parce que changer ses habitudes comme ça , c'était trop dur pour lui.

"Ok..." finit-il par murmura en appuyant son front sur son torse.

Pour une fois, pour une fois... Il pouvait se laisser aller à une nuit de tendresse, où il serait juste un homme dans les bras d'un autre et pas une prostitué avec son client. Ca ne lui ferait pas de mal...

Le silence régna quelques instants avant que le châtain ne finisse par accepter, au grand soulagement d'Aoi.

"Ok..."

"Merci..." murmura-t-il en retour, tirant la couette sur leurs corps fatigués. "Bonne nuit, ma chérie..."

Il laissa résonner un petit rire, lui donnant un dernier baiser des plus tendres, puis enroula ses bras autour du châtain qui se cala confortablement contre son torse, jouant de ses doigts avec quelques unes des mèches bouclées qui tombaient sur ses épaules. Il ne voulait pas penser au lendemain, il ne voulait pas penser à ce qui se passerait ensuite ou à ce qu'il ressentirait. Non. Il voulait simplement profiter du moment présent, pleinement, et savourer chaque seconde, parce que pour la première fois de sa vie, il se sentait bien. Il était heureux.

Il ferma alors les yeux, s'enivrant de la douce odeur sucrée de son amant dans ses bras, et quelques minutes plus tard, il sombrait dans un profond sommeil.

"Merci... Bonne nuit, ma chérie..."

Uruha grogna à ces mots, alors qu'Aoi riait. Il voulait bien être une femme pour la soirée, mais ça n'allait pas plus loin ! Il se laissa embrasser avant de se laisser aller contre le torse du brun qui le serra contre lui. Bien vite, il entendit sa respirer se faire plus lente. Il s'était déjà endormi alors qu'Uruha se posait déjà 10 000 questions. Cette fois, ce n'était pas comme les clients qui se prenaient d'affection pour lui, lui faisaient des déclarations enflammées à tout bout de champ. Aoi était sérieux, il le savait bien. Et il ne savait pas du tout comment réagir. Décidément, ce mec avait le don de lui pourrir la vie. Au lycée où il avait monté tout le monde contre lui, et maintenant, venant perturber sa petite vie bien rangée.
Il n'était pas comme les autres, qui se disaient qu'ils finiraient par partir, qu'ils voulaient trouver une relation sérieuse et que le Velvet n'était qu'une passade. Lui, il se complaisait ici et ne pensait pas avoir besoin d'un homme, à ses côtés, pour avancer. Pourtant, il serait certainement heureux avec Aoi... Il le connaissait, saurait lui apporter de l'attention, de la tendresse et de l'amour et le contenter au lit. Mais non, ce n'était pas ce qu'il voulait...

Sa réflexion finit par avoir raison de lui et le châtain s'endormit finalement. Il s'était dit qu'il filerait à l'aube mais il avait sombré, finalement, tellement tard, qu'il dormait encore lorsqu'Aoi ouvrit les yeux.