Retrouvailles [Kouki - Reika - Saga] -SUJET CLOS-

"C'est bon, je t'invite à un dîner, pas un gala. Pas besoin de mettre autant de forme."

Reika ne répondit rien, mais se sentit un peu vexé. Il n'avait pas l'habitude d'être invité où que ce soit, par qui que ce soit... Alors, c'est tout de même un peu particulier pour lui. Ce n'était pas n'importe qui, en plus...
A 20h45, il obtint l'autorisation de partir un peu plus tôt et il alla se changer pour adopter une tenue un peu plus pratique et décontractée, relâchant ses cheveux avant d'aller attendre Kouki, qui ne tarda pas à arriver.

"Bon Reika, t'es prêt ? Je t'emmène en voiture !"

Le serveur acquiesça et lui emboîta le pas, à la fois un peu gêné et excité par cette soirée.
Non loin de là, Saga avait relevé la tête en entendant le mannequin, haussant un sourcil en le voyant partir avec Reika. Eh bien... Il n'avait pas tardé à se faire un nouvel ami...

La nuit était déjà tombé et tous les salariés étaient partis boire un verre ou jouer aux jeux de pachinko seuls ou accompagnés et avaient inondé les rues. Kouki ne put s'empêcher de retenir un soupir de surprise. Eh bien, il était vraiment mignon en fait. Ou plutôt, il avait une très belle allure. Au moins, en plus d'essayer de se faire un ami, il serait bien accompagné.

"J'espère que tu ne t'attendais pas à aller dans un resto de luxe, je supporte pas ce genre d'ambiance. Malheureusement, soit je t'invite dans un truc un peu huppé, qui a un coin VIP, sinon je te garantie qu'on va être dérangé toutes les 2 minutes et je vais péter un plomb, soit tu viens dîner à la maison. J'ai fait les courses et sans vouloir me vanter je m'en sors plutôt bien niveau bouffe." dit-il en lui ouvrant la portière.

Il s'engouffra à son tour, mit le moteur en marche et boucla sa ceinture de sécurité. Lorsque Reika fut prêt lui aussi, il démarra, vérifiant qu'il n'y avait aucune autre voiture qui passait devant le parking pour pouvoir s'engager sur la route.

"Bon sang, je crois que j'ai jamais autant apprécié un jour de congé de toute ma vie... Bon, ça aurait été encore mieux avec Saga, mais j'imagine qu'on ne peut pas tout avoir..."

"J'espère que tu ne t'attendais pas à aller dans un resto de luxe, je supporte pas ce genre d'ambiance. Malheureusement, soit je t'invite dans un truc un peu huppé, qui a un coin VIP, sinon je te garantie qu'on va être dérangé toutes les 2 minutes et je vais péter un plomb, soit tu viens dîner à la maison. J'ai fait les courses et sans vouloir me vanter je m'en sors plutôt bien niveau bouffe."

"Heu... Je ne suis pas certain d'avoir très envie de quelque chose de luxueux... Enfin, je n'ai jamais mis les pieds dans un endroit comme ça. Chez vous, ça me va très bien..." répondit le jeune homme en se glissant dans le véhicule, tout de même intimidé.

Kouki démarra et Reika regarda dehors. Ca faisait bizarre de circuler dans Tokyo autrement qu'en métro... Il aurait bien aimé passer son permis, lui aussi, mais ça coûtait beaucoup trop cher, évidemment.

"Bon sang, je crois que j'ai jamais autant apprécié un jour de congé de toute ma vie... Bon, ça aurait été encore mieux avec Saga, mais j'imagine qu'on ne peut pas tout avoir..."

Le serveur se rembrunit. Eh bien, il savait qu'il servait de bouche trou pour cette soirée mais, ce n'était pas très agréable de se l'entendre dire de cette façon. Enfin, le blond semblait avoir un caractère bizarre, lui aussi, il ne ferait pas de commentaire.

"Vu la façon dont il vous a jeté hier, je pense que je pourrais être de meilleure compagnie."

"Heu... Je ne suis pas certain d'avoir très envie de quelque chose de luxueux... Enfin, je n'ai jamais mis les pieds dans un endroit comme ça. Chez vous, ça me va très bien..." répondit le jeune homme en se glissant dans le véhicule, tout de même intimidé.

"Oh, intrigué par mes talents de cuisinier ? Très bien, excellent choix, ça vaut tous les restaurants de luxe de toutes façons !"

Il lui adressa un énorme sourire suivit d'un clin d'oeil avant de tourner à un carrefour.

"Vu la façon dont il vous a jeté hier, je pense que je pourrais être de meilleure compagnie."

Cette fois-ci, le mannequin éclata de rire, reprenant son souffle à un feu rouge.

"Merde Reika, je suis désolé. Je voulais pas te vexer, ni te rendre jaloux. Si je m'attendais à voir une expression aussi mignonne sur ta tête."

Il rit de plus belle avant que le feu ne passe au vert, arrivant enfin à destination. Il pénétra dans le parking d'une résidence privée et gara sa voiture à sa place.

"Ferme la bouche Reika, si ça ne tenait qu'à moi, je n'habiterais pas ici. Déjà j'ai dû faire des pieds et des mains pour obtenir un appartement simple... Mon agence a voulu me refiler un duplex. Qu'est-ce que tu veux que je foute d'un duplex tout seul sérieux ?!"

"Oh, intrigué par mes talents de cuisinier ? Très bien, excellent choix, ça vaut tous les restaurants de luxe de toutes façons !"

Reika se contenta d'esquisser un sourire. En fait, il espérait seulement une certaine simplicité en allant chez lui plutôt qu'au restaurant. Reika n'était pas vraiment un habitué des beaux quartiers.
Il entendit Kouki éclater de rire, suite à sa remarqua, sursautant en se tournant vers lui.

"Merde Reika, je suis désolé. Je voulais pas te vexer, ni te rendre jaloux. Si je m'attendais à voir une expression aussi mignonne sur ta tête."

Il rougit, baissant les yeux. E même temps, il s'attendait à quoi...

"Ah... C'est rien."

Le blond continuait de rire et il pénétra finalement dans le parking d'une résidence, les yeux de Reika s'écarquillant. Eh bien... Pour la simplicité, il repasserait...

"Ferme la bouche Reika, si ça ne tenait qu'à moi, je n'habiterais pas ici. Déjà j'ai dû faire des pieds et des mains pour obtenir un appartement simple... Mon agence a voulu me refiler un duplex. Qu'est-ce que tu veux que je foute d'un duplex tout seul sérieux ?!"

Il se reprit suite à cette remarque, se mordant la lèvre. Il aurait tellement avoir suffisamment d'argent pour aider ses parents, leur offrir un tel appartement...

"Vous n'avez personne... Avec qui le partager?"

Ils descendirent tous deux de la voiture, Reika regardant partout autour de lui. Il n'avait jamais mis les pieds dans un parking privé...

"Vous n'avez personne... Avec qui le partager?"

"Tu veux dire comme une copine ? Nan. Mais c'est l'agence qui me le fournit. Je l'avais demandé avant la signature du contrat, je voulais absolument partir de chez mon père."

Il vérifia que sa voiture était bien fermée - prêtée elle aussi par l'agence - et le guida jusqu'à l'ascenseur, l'emmenant au dernier étage, au bout d'un couloir.

"Bon au moins, ce qui est bien avec cet appart', c'est que le canapé est grand et que l'immeuble est vraiment calme."

Aussitôt arrivés et la porte claquée, Kouki retira ses chaussures et tendit des chaussons à Reika.

"Bon viens me dire ce que tu veux manger. Une bière avant de commencer peut-être ou alors de la liqueur de prune ?"

Il se dirigea vers lui cuisine et sortit deux verres avant d'ouvrir le frigo et de plonger la tête dedans.

"Fais comme chez toi. Même si je cuisine, on va quand même pouvoir discuter."

Il laissa Reika choisir et piocher ce qu'il préférait dans le frigo et but une longue gorgée de bière. Bon, il faisait quand même doux pour un mois de septembre, rien de plus rafraîchissant qu'une bonne Asahi.

"Au fait, Reika, comment t'as atterrit au Velvet toi ?"

"Tu veux dire comme une copine ? Non. Mais c'est l'agence qui me le fournit. Je l'avais demandé avant la signature du contrat, je voulais absolument partir de chez mon père."

"Ah oui... C'est pratique..."

Ils montèrent ensemble dans l'appartement de Kouki, Reika ne pouvant s'empêcher de regarder partout. C'était grand, c'était clair, spacieux, beau... Tout ce dont il aurait pu rêver.

"Bon au moins, ce qui est bien avec cet appart', c'est que le canapé est grand et que l'immeuble est vraiment calme."

L'appartement était magnifique. Reika était vraiment impressionné. Et puis, Kouki, semblait rester assez simple, il avait bien fait d'accepter son invitation.

"Bon viens me dire ce que tu veux manger. Une bière avant de commencer peut-être ou alors de la liqueur de prune ?"

"Oh heu... Ce que vous voulez pour dîner... Et plutôt une bière, merci."

Il enfila les chaussons que venait de lui tendre son hôte et le suivit dans la cuisine. Kouki lui présenta le frigo, le laissant se servir et il se contenta d'attraper une bière, sans oser prendre vraiment de décision quant au repas.

"Au fait, Reika, comment t'as atterrit au Velvet toi ?"

"Mes parents se sont toujours saignés aux quatre veines pour me fournir un toit et de quoi manger. Alors dès que j'ai pu, j'ai commencé à bosser. On m'avait proposé un boulot de mannequin mais ça ne s'est pas passé comme je l'aurais pensé. Il me fallait absolument quelque chose et le Velvet cherchait alors j'ai postulé. Et j'aime bien ce poste."

"Oh heu... Ce que vous voulez pour dîner... Et plutôt une bière, merci."

"Ca m'avance pas ça Reika... Tu pourrais au moins me dire ton plat préféré, ou un truc du genre..."

Il ferma la porte du frigo avec son pied en ricanant et attrapa un décapsuleur pour ouvrir leurs bières. Il s'assit sur l'un des tabourets et laissa son invité s'asseoir en face.

"Mes parents se sont toujours saignés aux quatre veines pour me fournir un toit et de quoi manger. Alors dès que j'ai pu, j'ai commencé à bosser. On m'avait proposé un boulot de mannequin mais ça ne s'est pas passé comme je l'aurais pensé. Il me fallait absolument quelque chose et le Velvet cherchait alors j'ai postulé. Et j'aime bien ce poste."

Accoudé à la table, la tête soutenue par sa main, Kouki écoutait l'histoire de Reika en hochant la tête. Ouais, c'est un gamin qui fait tout pour s'en sortir dans la vie, classique.

"Hum, oui je vois. Mais c'est cool si tu aimes ce que tu fais, au moins tu passes pas tes journées à vouloir étrangler les clients parce qu'ils te font chier..."

Il se remémora sa propre expérience de serveur dans un café. Avec sa belle gueule, il ne passait pas une journée sans se faire pelotter les fesses ou se faire draguer - hommes ou femmes d'ailleurs. Et bien sûr, il y en avait toujours un pour demander de refaire trois fois une boisson ou un dessert, parce que c'était trop froid, trop chaud, trop cuit ou pas assez.

"Oh bon sang, qu'est-ce que j'ai détesté faire le serveur. J'ai un rythme de fou en tant que mannequin, mais au moins je rencontre des gens intéressants."

Il se mit à agiter nerveusement sa jambe, se redressa, pencha la tête sur le côté et regarda son nouvel ami.

"Tu as dit avoir travaillé en tant que mannequin... Tu étais avec quelle boîte ?"

"Ca m'avance pas ça Reika... Tu pourrais au moins me dire ton plat préféré, ou un truc du genre..."

"J'en ai pas vraiment... J'aime tout... Je vous laisse choisir, vraiment."

"Oh bon sang, qu'est-ce que j'ai détesté faire le serveur. J'ai un rythme de fou en tant que mannequin, mais au moins je rencontre des gens intéressants."

"Je suppose que ça dépend de l'endroit où l'on travaille..." murmura Reika en sirotant sa bière.

"Tu as dit avoir travaillé en tant que mannequin... Tu étais avec quelle boîte ?"

"Ah heu... On m'avait promis un travail de mannequinat, mais ça n'en était pas vraiment un... Et ce n'était pas vraiment une boîte... Juste un photographe professionnel qui m'a fait signer un contrat. J'étais jeune et inexpérimenté, alors je ne l'ai pas lu... Je me suis retrouvé contraint de poser pour des photos pornographiques..."

Reika soupira à ce souvenir. Ce n'était vraiment pas une bonne expérience...

"J'en ai pas vraiment... J'aime tout... Je vous laisse choisir, vraiment."

Kouki réfléchit un instant à ce qu'il pouvait faire comme plat. Quelque chose de simple et rapide, mais assez pour en mettre plein la vue à Reika. Peut-être qu'un curry pourrait suffire, et puis, ça va bien avec la bière non ?

"Je suppose que ça dépend de l'endroit où l'on travaille..."

"Ouais, je me serais passé des mains au cul et de ma patronne qui ne ratait pas une occasion pour me faire du rentre-dedans... Elle était dégueu' en plus..."

Il vida à moitié sa bière et commença à fouiller dans son frigo, commençant à sortir les premiers ingrédients.

"Ah heu... On m'avait promis un travail de mannequinat, mais ça n'en était pas vraiment un... Et ce n'était pas vraiment une boîte... Juste un photographe professionnel qui m'a fait signer un contrat."

Kouki haussa un sourcil, fermant le frigo avec le pied une fois encore, les mains chargés. C'était rare que ce soit juste une photographe qui entreprenne ce genre de démarche. Il y avait toujours une marque derrière, sinon c'était un amateur.

"J'étais jeune et inexpérimenté, alors je ne l'ai pas lu... Je me suis retrouvé contraint de poser pour des photos pornographiques..."

"Quoi ? Sérieux ?! Mais Reika, un contrat ça se lit toujours de A à Z, c'est fondamental."

Il secoua la tête, en plissant le nez.

"T'as été grassement payé au moins j'espère ?" demanda-t-il en aiguisant un couteau. "Tu sais si les photos circulent encore ?"

"Quoi ? Sérieux ?! Mais Reika, un contrat ça se lit toujours de A à Z, c'est fondamental."

"Oui... Maintenant, je le sais..."

Il regardait Kouki sortir les ingrédients les uns après les autres. Lui même aimait bien cuisiner, comme à son bar, mais il n'osait pas lui proposer de l'aide, Kouki avait bien dit qu'il voulait lui monter ses talents.

"T'as été grassement payé au moins j'espère ?"

"Non, pas grand chose..." soupira-t-il.

Il avait été payé une misère mais n'avait rien pu dire. Il était trop jeune, il n'avait pas osé, il avait eu peur.

"Tu sais si les photos circulent encore ?"

"Je ne sais pas. Je préfère ne pas regarder. Elles ont été mises sur plusieurs sites, je suppose qu'elles y sont encore..."

Il soupira encore, regardant Kouki découper les légumes.

"Non, pas grand chose..." soupira-t-il.

"Evidemment..." marmonna Kouki en épluchant les légumes.

"Je ne sais pas. Je préfère ne pas regarder. Elles ont été mises sur plusieurs sites, je suppose qu'elles y sont encore..."

Kouki posa une main sur sa hanche ne réfléchissant.

"T'as encore le nom du mec qui t'as engagé ? Je peux peut-être enquêter à l'agence et voir ce qu'on peut faire..."

Il utilisa un découpe oignon pour éviter le passage larmes à en irriter les yeux et les fit revenir avec un peu d'huile d'olive et du sucre. Il fit de même avec la viande qu'il avait laissé mariné dans de la sauce soja, du curry en poudre et un peu de piment avant de mettre de côté.

"Tu veux bien sortir des assiettes Reika s'teuplaît ? Ah oui, et me sortir le roux à curry dans le placard là-bas et une pomme."

"T'as encore le nom du mec qui t'as engagé ? Je peux peut-être enquêter à l'agence et voir ce qu'on peut faire..."

"C'est vrai? J'ai encore mon ancien contrat chez moi alors... Oui, je pourrais retrouver son nom. Ah, je ne pensais même pas qu'il pouvait encore être possible de faire quoique ce soit!"

"Tu veux bien sortir des assiettes Reika s'teuplaît ? Ah oui, et me sortir le roux à curry dans le placard là-bas et une pomme."

"Ah oui, bien sûr."

Kouki lui indiqua le placard à assiettes et le jeune serveur en sortit deux, ainsi que les ingrédients qu'il lui avait demandé.

"Et vous... Comment avez-vous percé dans le milieu? J'imagine que ça n'a pas du être facile tous les jours..."

Il aida Kouki avec les derniers légumes du coup, partant dans sa lancée.

"Vos parents sont de Tokyo?"

"C'est vrai? J'ai encore mon ancien contrat chez moi alors... Oui, je pourrais retrouver son nom. Ah, je ne pensais même pas qu'il pouvait encore être possible de faire quoique ce soit!"

"Ben, le must, ce serait de pouvoir lui rendre la monnaie de se pièce, mais à moins qu'il soit devenu lui-même mannequin, ça va être compliqué. Mais si on peut l'emmerder..."

Et Kouki était le pro pour ça. Après tout, c'était un gars intelligent mine de rien. Son invité lui apporta ensuite ce qu'il manquait et il en profita pour lui demander d'éplucher la pomme et de la passer à la mandoline. Ce serait la touche final de son curry.

"Garde bien le jus surtout..." précisa-t-il en ajoutant les légumes dans sa marmite.

"Et vous... Comment avez-vous percé dans le milieu? J'imagine que ça n'a pas du être facile tous les jours..."

"Eh bien, j'ai toujours été attiré par l'art ; je dessine, je joue de la guitare et chante un peu... J'ai donc fait une fac d'art... C'est là que j'ai rencontré Saga au passage." commença-t-il en touillant doucement sa préparation. "Enfin bref. Un jour je sortais de cours et quelqu'un m'a repéré. Au début, j'ai flippé, j'avais 18 piges passé, pur et innocent et tout le bordel... Alors j'ai laissé passer le temps..."

Il s'adossa contre le plan de travail, laissant le tout mijoter tranquillement et croisa les bras, essayant de se remémorer sa rencontre avec son boss.

"J'ai longtemps hésité, et à l'époque, j'exécrais mon père et je n'aspirais qu'à une seule, me barrer de chez moi. Alors au final, j'ai appelé, exigeant une rencontre dans un lieu public pour pouvoir discuter de tout ça. Le mec paraissait clean, alors j'ai accepté une première séance à blanc - pas de contrat signé, juste de l'observation et des essayages pour voir dans quoi je m'embarquais. Le mois suivant, je signais. Au début, je n'ai fait que des petits passages, de brèves apparitions - je n'y connaissais rien après tout - et surtout, j'avais mes études à terminer. Mon père avait été très clair là-dessus, le deal c'était que j'allais en fac d'art à condition de faire partie des meilleurs, alors pas question de rater un cours et encore moins de foirer un seul exam'." Il marqua une pause, prenant son verre de bière pour en boire une gorgée. Il était bavard mine de rien. "Bon, le truc, c'est qu'une fois mon diplôme en poche, j'en ai plus du tout entendu parler - c'est là que j'ai fait serveur pour pouvoir mettre de côté et me barrer..."

La minuterie sonna, signe qu'il était temps de terminer le curry et Kouki ajouta la pomme et la viande, mélangea et dilua le curry préalablement coupé avant de laisser mijoter quelques minutes encore.

"Bon, j'en étais où ?" fit-il en remettant le couvercle. "Ah oui, pas de nouvelles. Et alors que je désespérais de trouver un autre taff - j'avais quitté mon poste de serveur, j'en pouvais plus - j'ai reçu un coup de fil. Le boss me disait qu'il avait perdu mon numéro et qu'il avait besoin de moi d'urgence parce qu'on avait pas arrêté de le spammer de demande."

Il termina enfin sa bière et posa la bouteille vide dans un coin de la cuisine, à côté d'autres cadavres en verre. Il en sortit une seconde du frigo et la posa sur la table à côté de son assiette. Il allait pouvoir servir.

"Vos parents sont de Tokyo?"

"Nan, je suis de Kyotô. J'ai fini par emménager ici après que le boss m'ait recontacté."

"Ben, le must, ce serait de pouvoir lui rendre la monnaie de se pièce, mais à moins qu'il soit devenu lui-même mannequin, ça va être compliqué. Mais si on peut l'emmerder..."

"Eh bien, je ne demande pas mieux !"

Kouki commença alors à raconter son passé, lui parlant de sa fac, de ses études et de ses débuts en tant que mannequin. Reika l'écouta en silence, vraiment intéressé par ce qu'il lui racontait. Lui même aurait aimé avoir la même chance, mais il n'était sans doute pas tombé sur la bonne personne. Peut-être, s'il devenait plus ami avec Kouki, qu'il pourrait faire quelques shootings... Ca l'intéressait vraiment, ce milieu.
La minuterie sonna et Kouki mit la touche finale à son plat, avant de continuer à faire cuire le curry, reprenant ensuite ses explications :

"Ah oui, pas de nouvelles. Et alors que je désespérais de trouver un autre taff - j'avais quitté mon poste de serveur, j'en pouvais plus - j'ai reçu un coup de fil. Le boss me disait qu'il avait perdu mon numéro et qu'il avait besoin de moi d'urgence parce qu'on avait pas arrêté de le spammer de demande."

"Je vois... Vous étiez fait pour ce poste alors." sourit Reika en terminant sa bière. "J'imagine que vous étiez le seul capable d'assurer cette place. J'ai regardé vos travaux, c'est vrai que vous avez du talent."

"Nan, je suis de Kyotô. J'ai fini par emménager ici après que le boss m'ait recontacté."

"Et vos parents? Vous m'aviez parlé de votre père, vous ne vous entendez pas bien avec lui?"

Kouki commença à servir le curry, puis le riz, tendant son assiette à Reika avant de remplir la sienne.

"Je vois... Vous étiez fait pour ce poste alors." sourit Reika en terminant sa bière. "J'imagine que vous étiez le seul capable d'assurer cette place. J'ai regardé vos travaux, c'est vrai que vous avez du talent."

"Awwh, c'est adorable de ta part, je te remercie !" dit-il avec un grand sourire et en passant un bras autour de son cou. Puis il reprit son sérieux, l'air presque grave. "Au fait, laisse tomber le vouvoiement, je dois être à peine plus âgé que toi..."

"Et vos parents? Vous m'aviez parlé de votre père, vous ne vous entendez pas bien avec lui?"

"Cet enfoiré à laisser ma mère crevé dans son lit d'hôpital. Tu comprends, monsieur était trop occupé à gérer la banque nationale... Après il s'est contenté de l'enterrer sans un mot et a continué de me faire chier avec mes études pour que je reprennes la boîte. A cause de lui j'exècre tout ce qui a un rapport avec l'économie, les maths, la finance..."

Il tira sa chaise et s'affala dessus, ouvrant sa bière avant d'en remplir son verre.

"Bon, dis-moi plutôt ce que ça vaut..."

Il le laissa goûter en premier avant de le faire lui-même. Bon, ça va, ça rendait bien, il n'avait pas trop perdu la main.

"Et toi Reika ? A part ta mésaventure, racontes-moi un peu ce que t'as fait avant d’atterrir au Velvet."

"Awwh, c'est adorable de ta part, je te remercie ! Au fait, laisse tomber le vouvoiement, je dois être à peine plus âgé que toi..."

Cette soudaine proximité, Kouki ayant passé son bras autour de son cou, le troubla un instant mais il se reprit bien vite. Ca semblait faire parti du caractère du blond, et il était franchement amical.

"Ah d'accord. Eh bien je vou... t'en prie." conclut-il avec un nouveau sourire.

Kouki avait remplit leurs assiettes, Reika s'installant sur une chaise, acceptant une deuxième bière. Il tenait bien l'alcool, les années de travail derrière un bar lui avait forgé son caractère.

"Cet enfoiré à laisser ma mère crevé dans son lit d'hôpital. Tu comprends, monsieur était trop occupé à gérer la banque nationale... Après il s'est contenté de l'enterrer sans un mot et a continué de me faire chier avec mes études pour que je reprennes la boîte. A cause de lui j'exècre tout ce qui a un rapport avec l'économie, les maths, la finance..."

"Oh... Je suis désolé. Je comprends mieux. Tu viens d'un milieu plutôt aisé alors?"

Ca se voyait, même s'il restait assez simple.

"Bon, dis-moi plutôt ce que ça vaut..."

Le jeune homme acquiesça et prit une première bouchée, donnant immédiatement son verdict.

"Excellent ! Vous... Pardon, tu n'avais pas menti sur tes talents de cuisinier!"

"Et toi Reika ? A part ta mésaventure, racontes-moi un peu ce que t'as fait avant d’atterrir au Velvet."

"Eh bien... Pas grand chose. J'ai arrêté mes études très tôt pour aider mes parents. On vient d'un quartier assez pauvre de Tokyo et ils ont toujours eu un très petit revenu. J'ai enchaîné les petits boulots en combini, avant de me trouver une place de serveur. Le boulot n'était pas forcément idéal, mais je le faisais correctement et j'ai pu monter en grade, derrière le bar. Je n'avais plus à servir, je faisais les cocktails et les plats, c'était beaucoup plus intéressant.
C'est à ce moment là que j'ai rencontré le type qui m'a proposé les photos. J'ai accepté, puisque le salaire était bien meilleur mais ça a mal tourné, comme je te l'ai dit.
Après ça, j'ai retrouvé du travail en tant que serveur mais ce n'était pas suffisant, mes parents avaient besoin de plus d'argent. J'avais pris une chambre pour les alléger et je n'arrivais plus à la payer. En plus, le secteur de la restauration à vécu une grosse baisse dans son activité, alors le bar où je bossais à fermé.
C'est pour ça que j'ai cherché un job qui proposerait un logement. Et je suis tombé sur le Velvet. Le bar était clean, Yoshiki m'a promit que je resterais uniquement au bar et que je n'aurais rien à voir avec les prostitués alors je me suis lancé. Et ça me plait. Je gagne bien ma vie et je n'ai plus de loyer alors je peux envoyer régulièrement un peu d'aide à ma famille, c'est tout ce que je voulais."

Reika n'avait jamais eu trop de difficultés à parler de lui. Il n'avait rien à cacher, aucune honte de ce qu'il était où de l'endroit dont il venait. Et il appréciait Kouki, lui même avait été franc avec lui, le discours passait bien entre eux et il se sentait plus à l'aise qu'il ne l'aurait pensé.

"Oh... Je suis désolé. Je comprends mieux. Tu viens d'un milieu plutôt aisé alors?"

Kouki lécha sa cuillère et soupira.

"Ben en clair, je suis un fils à papa. Mon père est PDG de la première banque nationale japonaise. Alors oui, d'une certaine façon, je suis pété de tunes. Enfin... Avant que je ne décide de faire mes études..."

Il s'essuya la bouche et porta son verre à la main.

"Heureusement ma mère a toujours été là pour que j'évite de devenir un sale gosse. Je me suis coltiné des conférences où mon père m'amenait et plusieurs fois j'ai eu envie de frapper les fils et filles, à se pavaner avec leur richesse... Et oui, ces filles là me convoitaient, de quoi m'horripiler encore plus..." cracha-t-il en s'accoudant sur la table.

Il avait terminé son assiette et s'adossa à la chaise, repu. Ce fut alors au tour de Reika de raconter son parcours, Kouki hochant la tête de temps à autre pour signifier son attention.

"[...] Le bar était clean, Yoshiki m'a promit que je resterais uniquement au bar et que je n'aurais rien à voir avec les prostitués alors je me suis lancé. Et ça me plait. Je gagne bien ma vie et je n'ai plus de loyer alors je peux envoyer régulièrement un peu d'aide à ma famille, c'est tout ce que je voulais."

"Bah ça va, tu t'es bien démerdé quand même..." conclut-il en ramassant son assiette.

Il prit soin de la laver et de la sécher et fit de même avec celle de Reika, l'invitant à prendre place sur le canapé.

"Oh Reika, regarde l'heure. Tu veux dormir ici ? J'ai un futon supplémentaire. Tu peux prendre mon lit si tu veux, il faut juste changer les draps." dit-il en regardant l'horloge de son lecteur blu-ray. "Je te ramène demain matin en voiture..."

"Ben en clair, je suis un fils à papa. Mon père est PDG de la première banque nationale japonaise. Alors oui, d'une certaine façon, je suis pété de tunes. Enfin... Avant que je ne décide de faire mes études..."

"Ah oui je vois... Lui voulais que tu lui succèdes et tu as préféré faire des études?" devina Reika.

"Heureusement ma mère a toujours été là pour que j'évite de devenir un sale gosse. Je me suis coltiné des conférences où mon père m'amenait et plusieurs fois j'ai eu envie de frapper les fils et filles, à se pavaner avec leur richesse... Et oui, ces filles là me convoitaient, de quoi m'horripiler encore plus..."

Le serveur eut un léger sourire. Il ne connaissait pas vraiment ce genre de population alors il ne voyait pas bien de quoi voulait parler son nouvel ami. Mais, il s'était toujours dit qu'il ne ratait pas grand chose. Lui au moins, avait réussi à se démerder par lui même et à apprendre tout seul la valeur de travail et de l'argent. Kouki semblait pareil, il l'aimait bien, pour ça. Il était simple, pas hautain comme certains de ses clients, parfois.

"Bah ça va, tu t'es bien démerdé quand même..."

"J'ai fais de mon mieux, oui..."

Il le remercia quand il récupéra son assiette et se releva, suivant son hôte jusqu'au canapé où ils s'installèrent.

"Oh Reika, regarde l'heure. Tu veux dormir ici ? J'ai un futon supplémentaire. Tu peux prendre mon lit si tu veux, il faut juste changer les draps. Je te ramène demain matin en voiture..."

"Ah heu... Je ne voudrais pas vous déranger, je peux rentrer..."

Enfin, seulement s'il acceptait de le raccompagner à cette heure, parce qu'il était bien incapable de rentrer au Velvet tout seul et à pieds... Mais dormir ici, ça lui faisait un peu peur. Il appréciait Kouki mais la dernière fois qu'il s'était retrouvé avec un homme qu'il ne connaissait pas bien, seul, longtemps, il avait se plier à ses caprices sexuels devant un objectif... Depuis, il était toujours un peu réticent à accorder sa confiance.

"Ah oui je vois... Lui voulais que tu lui succèdes et tu as préféré faire des études?" devina Reika.

"J'ai surtout décidé de faire des études d'art et pas de finances comme le voulait mon père..." rectifia-t-il en levant les yeux au ciel.

Kouki avait ensuite allumé la télévision pour se tenir au courant des informations - réflexe qu'il avait gardé depuis qu'il n'était plus en contact avec Saga - en baissant le son au minimum.

"Ah heu... Je ne voudrais pas vous déranger, je peux rentrer..."

Le mannequin fronça les sourcils, fit claquer sa langue dans sa bouche et s'assit juste à côté de son invité.

"Hé, tu veux que je te mange pour que tu me tutoies ou ça se passe comment ?"

Son bras était à nouveau passer autour de son cou, l'air faussement contrarié.

"Ca me dérange pas, ça fait longtemps que j'ai pas eu quelqu'un d'autre que mon staff chez moi. Ca va me changer. Faut que je pose des jours de congé aussi..." dit-il en penchant la tête.

Il se leva, s'étira et lança la télécommande à côté de Reika.

"Je vais aller me changer pour des vêtements plus confortable. Dis-moi si tu veux prendre une douche, je te préparerais une serviette."

"Hé, tu veux que je te mange pour que tu me tutoies ou ça se passe comment ?"

"Oh pardon. C'est un réflexe... J'ai pris l'habitude."

Il avait repassé son bras autour de son cou et Reika laissa échapper un léger soupir. Apparemment, il n'avait pas l'intention de le raccompagner ce soir alors, il allait bien devoir rester. Bon... Au moins, il pourrait voir si le blond était vraiment quelqu'un de confiance.

"Ca me dérange pas, ça fait longtemps que j'ai pas eu quelqu'un d'autre que mon staff chez moi. Ca va me changer. Faut que je pose des jours de congé aussi..."

"Ok... Je commence à neuf heures demain. Si ça ne te dérange pas de me ramener... Merci."

"Je vais aller me changer pour des vêtements plus confortable. Dis-moi si tu veux prendre une douche, je te préparerais une serviette."

"Je me douche le matin, t'en fais pas. J'en prendrais une avant de travailler. Par contre, si tu as un tee shirt, pour dormir, je veux bien, je n'ai rien. Et ne t'embêtes pas pour le lit, un futon, ça ira très bien."

Kouki lui donna un tee shirt long et Reika l'enfila, ne gardant que son boxer en dessous. Il l'emmena ensuite dans sa chambre et ils installèrent le futon sur le sol, le plus jeune s'allongeant dessus, croisant ses bras derrière sa tête.

"T'as rencontré Saga à la fac, c'est ça? Comment il était, à l'époque? J'me suis toujours demandé quel genre de vie il avait avant... Il déteste tellement le Velvet... Enfin, pas l'endroit en lui même, mais le taff."

"Je me douche le matin, t'en fais pas. J'en prendrais une avant de travailler. Par contre, si tu as un tee shirt, pour dormir, je veux bien, je n'ai rien. Et ne t'embêtes pas pour le lit, un futon, ça ira très bien."

Kouki hocha la tête et conduit son ami dans sa chambre, le laissant détaillé et juger la déco par lui-même en lui tendant un t-shirt et une robe de chambre.

"Tant qu'à faire, utilises-la." dit-il en lui tendant le tout.

Il prit ses affaires et laissa Reika se changer dans sa chambre, frappant à la porte pour s'assurer qu'il avait terminé. Lorsqu'il entra, il ne put s'empêcher de marquer un petit temps d'arrêt, reluquant les jambes nues du serveur et ses fesses à peine recouverte par son t-shirt. Reika se retourna à ce moment-là, se recouvrant de la couette en s'installant dans son futon. Kouki dévia immédiatement la tête et les yeux, comme s'il ne s'était rien passé et s'enroula à son tour dans sa couette. Il était vraiment temps qu'il se remette à sortir et à voir du vrai monde.

"T'as rencontré Saga à la fac, c'est ça? Comment il était, à l'époque? J'me suis toujours demandé quel genre de vie il avait avant... Il déteste tellement le Velvet... Enfin, pas l'endroit en lui même, mais le taff."

"Ouais. On s'est rencontré dans un cours. J'avais oublié mon manuel et ma trousse comme un con et c'était mon voisin de table, alors je lui ai gentiment demandé de partager avec moi. Cours d'art contemporain si je me souviens bien..."

Il remonta son oreiller, le regonfla et reposa sa tête dessus en soupirant.

"Pour faire court, Saga a un caractère à l'inverse du mien. Non pas qu'il ne parle à personne, mais il va rarement voir quelqu'un de lui-même. C'est quelqu'un de réservé et qui ne parle pas facilement de lui-même. Mais à force j'ai réussi à lui tirer les vers du nez." Il gloussa avant de reprendre, laissant passer un silence. "La seconde fois où je l'ai vu, c'était dans la salle de musique. Il était évidemment rare que les gens l'utilisent pendant la période de cours, aussi j'étais assez surpris de le trouver là. Pour moi, c'était un mec studieux tu vois..."

Il éteint la lumière et se réinstalla.

"Ca me fait bizarre de le voir dans un bordel en y repensant... Il a vraiment rien à foutre là-dedans... Pas étonnant que je ne l'ai pas croisé une seule fois depuis sa disparition..."

Il soupira et ferma les yeux.

"J'espère qu'il finira par accepter de me parler et de me raconter ce qu'il s'est réellement passé... Mais j'imagine qu'il va falloir que je prenne mon mal en patience..."

"Ouais. On s'est rencontré dans un cours. J'avais oublié mon manuel et ma trousse comme un con et c'était mon voisin de table, alors je lui ai gentiment demandé de partager avec moi. Cours d'art contemporain si je me souviens bien..."

Reika resta silencieux, attendant la suite. Saga était un des seuls employés du bar qui ne lui avait jamais vraiment parlé de son passé, en détail.

"Pour faire court, Saga a un caractère à l'inverse du mien. Non pas qu'il ne parle à personne, mais il va rarement voir quelqu'un de lui-même. C'est quelqu'un de réservé et qui ne parle pas facilement de lui-même. Mais à force j'ai réussi à lui tirer les vers du nez."

"Oh oui, ça, j'ai remarqué!" répondit-il en riant.

"La seconde fois où je l'ai vu, c'était dans la salle de musique. Il était évidemment rare que les gens l'utilisent pendant la période de cours, aussi j'étais assez surpris de le trouver là. Pour moi, c'était un mec studieux tu vois..."

"Et après ça, vous avez joué de la musique ensemble? J'imagine que vous êtes rapidement devenus assez proches?"

"Ca me fait bizarre de le voir dans un bordel en y repensant... Il a vraiment rien à foutre là-dedans... Pas étonnant que je ne l'ai pas croisé une seule fois depuis sa disparition..."

"Je suis d'accord.. Ce n'est pas vraiment sa place... Mais on ne décide pas toujours de quoi la vie est faite. Et puis, il est encore jeune, il peut encore trouver une autre voie."

"J'espère qu'il finira par accepter de me parler et de me raconter ce qu'il s'est réellement passé... Mais j'imagine qu'il va falloir que je prenne mon mal en patience..."

"J'imagine oui. Mais si vous étiez vraiment bons amis, ça devrait pouvoir se faire."

Il se demandait quel genre de relation ils avaient vraiment eu. Avaient-ils été plus que des amis? Enfin, il n'osa pas demander, il ne connaissait pas encore Kouki assez bien.

"Et après ça, vous avez joué de la musique ensemble? J'imagine que vous êtes rapidement devenus assez proches?"

"Ouais, je l'ai charmé avec ma voix."

Il éclata de rire, le souvenir était encore vif. Pour une fois, c'était Saga qui avait entamé la conversation ce jour-là.

"On avait pas mal de points communs. On jouait de la gratte tous les deux, on chantait tous les deux, on avait les mêmes goûts musicaux ou presque, les mêmes goûts vestimentaires... Je passais tout mon temps avec lui, plus j'étais loin de mon père, mieux je me portais."

"Je suis d'accord.. Ce n'est pas vraiment sa place... Mais on ne décide pas toujours de quoi la vie est faite. Et puis, il est encore jeune, il peut encore trouver une autre voie."

"Ouais, je sais. Ma mère me l'a longuement répété quand j'étais gamin. Elle me disait : Kou-chan, n'oublie pas, tout le monde n'est pas né dans une famille riche. Certains doivent travailler plus que d'autre pour s'en sortir, alors ne juge jamais quelqu'un par sa classe sociale. Bref, tu vois le genre..." Il se retourna dans son lit, se mettant sur le dos. "Ca me fait penser, c'est bientôt la mort anniversaire de ma mère, il faut vraiment que je prenne des jours de congés."

"J'imagine oui. Mais si vous étiez vraiment bons amis, ça devrait pouvoir se faire."

"Oui, j'espère..." marmonna-t-il avant de s'endormir.

"On avait pas mal de points communs. On jouait de la gratte tous les deux, on chantait tous les deux, on avait les mêmes goûts musicaux ou presque, les mêmes goûts vestimentaires... Je passais tout mon temps avec lui, plus j'étais loin de mon père, mieux je me portais."

Finalement, la curiosité l'emporta. Reika ne put résister et demanda :

"Vous étiez... Plus que des amis, non?"

"Ouais, je sais. Ma mère me l'a longuement répété quand j'étais gamin. Elle me disait : Kou-chan, n'oublie pas, tout le monde n'est pas né dans une famille riche. Certains doivent travailler plus que d'autre pour s'en sortir, alors ne juge jamais quelqu'un par sa classe sociale. Bref, tu vois le genre..."

"Je trouve ça bien. Elle a eu raison... Je n'aimerais pas qu'on me prenne de haut alors que j'ai galéré toute ma vie."

"Ca me fait penser, c'est bientôt la mort anniversaire de ma mère, il faut vraiment que je prenne des jours de congés."

Reika resta silencieux cette fois. Il ne savait pas trop quoi dire ça ce sujet. Il trouvait à un peu triste, mais personne n'y pouvait rien...

"Oui, j'espère..."

"Il faut juste un peu de patience..."

Ils s'endormirent tous les deux sur ces mots, jusqu'à ce que le réveil de Reika ne sonne, à 7h le lendemain. Il grogna et l'éteignit rapidement, avant de se redresser. Il ne fallait pas qu'il traîne, s'il voulait prendre une douche avant, mais il ne voulait pas déranger Kouki non plus...