On ne plaisante pas avec le travail [Shou - Hiroto] -SUJET CLOS-

"Si je te le dis... Je n'ai jamais trouvé personne qui ne me satisfasse comme tu le fais... tu es tout ce que j'ai toujours recherché, je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps avec quelqu'un d'autre alors que tu incarnes ma perfection..."

Cette fois, Hiroto se sentit carrément rougir. Il brûlait de lui faire part des sentiments qu'il nourrissait à présent à son égard mais se retint. Ils n'étaient pas du même monde. Hiroto avait la chance de pouvoir profiter de la présence du châtain, il gâcherait tout s'il en disait trop. Il allait devoir se faire une raison, enfouir ses sentiments et se contenter de ce qu'il avait.

"Vous incarnez totalement l'idée que je me fais de la perfection..." murmura-t-il tout de même.

"Je suis désolé... j'aurais du être plus vigilent. Normalement je suis parfaitement sain aussi, tu n'as rien à craindre... J'irai faire des tests dès que mon emploi du temps me le permets, si tu as également peur et préfères vérifier... nous pourrons y aller ensemble, si tu veux."

Shou venait de l'enlacer, embrassant son front et Hiroto passa ses bras autour de lui. Il ne voulait plus jamais quitter ses bras...

"Je vous fais totalement confiance. Mais ça ne peut pas faire de mal de vérifier... Alors, pourquoi pas, oui."

Cet instant, presque tendre, contrastait tellement avec ce qui venait de se passer entre eux. Hiroto ne voulait pas rentrer au Velvet, il voulait rester auprès de Shou et ne plus se consacrer qu'à lui.

"Je vous fais totalement confiance. Mais ça ne peut pas faire de mal de vérifier... Alors, pourquoi pas, oui."

"Bien. Alors je passerai te chercher dans les jours à venir pour que nous y allions."

Le directeur sourit en sentant Hiroto l'enlacer et se blottir contre lui. Visiblement, même s'il aimait être maltraité et en avait besoin pour prendre son pied, une part de lui avait également besoin de tendresse et d'affection, et Shou devait s'avouer qu'il ne rechignait pas à lui en donner. Passant ses bras sous ses cuisses, il le souleva pour l'emmener jusqu'au canapé qui meublait son vaste bureau, réservé aux rendez-vous importants avec ses collaborateurs, et l'y déposa délicatement, s'allongeant à ses côtés aussitôt pour le prendre contre lui, le laissant se nicher contre son torse, avant de promener ses doigts dans ses cheveux et sur sa nuque pour de délicates caresses.

C'était dommage qu'il ait déjà joui une première fois dans sa gorge, il se serait fait une joie de recommencer un deuxième round sur ce canapé. Malheureusement, après deux jouissances de suite, il était... à sec. Il devrait donc faire revenir son partenaire une prochaine fois, ce qui n'était absolument pas pour lui déplaire. C'est alors que ses paroles lui revinrent à l'esprit, le laissant pensif un instant avant qu'il ne glisse ses doigts sous son menton pour lui faire relever la tête vers lui et croiser son regard.

"Dis voir... quand tu dis que j'incarne la perfection... tu es sérieux? C'est quoi, pour toi, l'homme idéal? Tu t verrais dans une relation sérieuse?"

"Bien. Alors je passerai te chercher dans les jours à venir pour que nous y allions."

Hiroto hocha la tête, profitant pour le moment de la chaleur des bras du plus âgé, lorsqu'il se sentit soulevé par ce dernier. Il se laissa faire, s'accrochant à lui, se retrouvant bien vite allongé sur le canapé qui meublait le bureau. Shou le rejoignit et Hiroto put revenir se blottir contre son torse, laissant échapper un soupir de contentement.
Un silence s'installa mais Shou finit par le rompre, relevant le visage d'Hiroto vers lui :

"Dis voir... quand tu dis que j'incarne la perfection... tu es sérieux? C'est quoi, pour toi, l'homme idéal? Tu te verrais dans une relation sérieuse?"

Hiroto hésita. Il devait peser ses mots... Si Shou décidait de mettre un terme à leurs échanges, Hiroto n'était pas certain de s'en remettre. Il s'était beaucoup trop attaché à cet homme pour tout gâcher maintenant.

"Je... Je suis sérieux, oui... Je ne sais rien de l'homme idéal mais vous correspondez à l'idée que je m'en fais... Je ne sais pas si je suis fais pour une relation sérieuse mais avec quelqu'un comme vous, je pense que je pourrais essayer."

Et c'est en terminant sa phrase qu'il se rendit compte qu'il avait tout l'inverse de ce qu'il voulait. Il agissait comme un amant éperdu et se mordit la lèvre, franchement anxieux de savoir comment allait réagir Shou.

Le petit brun sembla soudainement nerveux à ses questions et prendre son temps, comme pour choisir ses mots.

"Je... Je suis sérieux, oui... Je ne sais rien de l'homme idéal mais vous correspondez à l'idée que je m'en fais... Je ne sais pas si je suis fais pour une relation sérieuse mais avec quelqu'un comme vous, je pense que je pourrais essayer."

Shou fronça les sourcils. S'il comprenait bien, il insinuait par là qu'il serait intéressé par une relation sérieuse avec lui, non? Mais... qu'entendait-il par "relation sérieuse"? Etait-ce dans la même acceptation que lui, avoir un partenaire régulier qu'il connaîtrait sur le bout des doigts à force de coucher avec lui et avec qui il pourrait s'abandonner complètement et faire confiance les yeux fermés, sur le plan sexuel tout du moins? Ca n'incluait pas de sentiments, n'est-ce pas? Parce que si Hiroto était à la recherche d'amour, il craignait bien de ne pas pouvoir lui apporter ce qu'il désirait... il n'avait jamais connu ça, lui, l'amour... personne ne lui en avait jamais donné, et il n'en avait jamais éprouvé pour personne...

"A part donner ton corps... tu n'as jamais travaillé dans rien d'autre, je me trompe?" finit-il par lui demander, se tirant de sa réflexion.

Le fait que le brun travaille dans un bordel et se donne au premier qui passait commençait à le déranger quelque peu. Si celui-ci était prêt à lui appartenir totalement comme il semblait vouloir le lui faire comprendre, ce pour quoi le châtain n'était absolument pas contre, il entendait bien être le seul à pouvoir poser les mains sur lui. Mais pour ça, il fallait que le plus jeune quitte son lieu de travail, et donc qu'il trouve autre chose. Or, s'il n'avait jamais travaillé de sa vie, ça n'allait pas être une mince affaire de lui trouver quelque chose. Car s'il le ramenait dans son vaste appartement avec pour seule mission d'y passer là sa journée à se pomponner et attendre bien sagement son retour le soir pour satisfaire ses moindres désirs et pulsions, il se doutait bien qu'il allait vite se sentir comme une bête en cage, d'autant plus qu'il semblait de nature assez solitaire et sauvage.

Hiroto fit Shou froncer les sourcils suite à sa déclaration et il baissa les yeux, franchement inquiet quant à sa réaction. Mais seul un long silence suivit ses paroles, pendant lequel Hiroto n'osa pas regarder le châtain, préférant garder son front contre le torse de ce dernier.

"A part donner ton corps... tu n'as jamais travaillé dans rien d'autre, je me trompe?"

Surprit, Hiroto releva les yeux vers Shou. Il ne s'attendait pas à cette question, qui n'avait, à ses yeux, rien à voir avec ce dont ils parlaient auparavant.

"Non.. Jamais. Pourquoi?"

Jusqu'à présent, il avait apprécié ce travail. Il aimait séduire, attirer des hommes dans son lit et prendre du plaisir avec des partenaires différents. Mais depuis qu'il avait rencontré Shou, ça n'était plus le cas. Il n'attendait plus que lui, ne prenait plus de plaisir qu'avec lui, ne pensant qu'à lui avec ses autres clients. Il n'avait jamais songé quitter le Velvet mais pour suivre Shou, il savait qu'il le ferait.

"Non.. Jamais. Pourquoi?"

Hiroto sembla complètement perplexe à sa question, le dévisageant avec interrogation, mais Shou ne lui répondit pas, se plongeant de nouveau dans ses pensées avant de murmurer :

"Tu m'as dit que tu avais fait partie de petits gangs pour faire de sales besognes... Tu n'a jamais pensé rejoindre le monde des yakuzas? Intégrer un clan?"

Aucun travail normal ne conviendrait à coup sûr à Hiroto. Il faisait à merveille le rôle du secrétaire soumis pour quelques heures, mais assis derrière un bureau pour effectuer un vrai travail de paperasse, nul doute qu'il n'y comprendrait rien et n'aurait pas le courage d'apprendre quoi que ce soit. Mieux valait se tourner vers une activité un peu moins conventionnelle pour qu'il puisse s'épanouir pleinement.

Voyant qu'il ne comprenait pas bien où il voulait en venir, il lui expliqua brièvement :

"Je vais être franc, Hiroto : je te veux rien que pour moi. Alors si tel est ton souhait également, j'aimerais te faire sortir du Velvet."

Il plongea son regard des plus sérieux dans celui incrédule de son compagnon. Avait-il mal compris ses insinuations?

"Tu m'as dit que tu avais fait partie de petits gangs pour faire de sales besognes... Tu n'a jamais pensé rejoindre le monde des yakuzas? Intégrer un clan?"

"Hum non... Je ne sais pas vraiment comment marche ce milieu et Yoshiki m'a tiré de la rue avant que je n'en arrive là. Je pense que ça aurait pu me plaire, j'aimais bien traîner dehors."

Il ne comprenait toujours pas vraiment où il voulait en venir et Shou finit par l'éclairer :

"Je vais être franc, Hiroto : je te veux rien que pour moi. Alors si tel est ton souhait également, j'aimerais te faire sortir du Velvet."

Ses lèvres s'entrouvrirent sous la surprise, son coeur s'accélérant considérablement. les deux hommes se regardèrent un moment en silence avant qu'Hiroto se vienne se coller à Shou, l'embrassant sans pouvoir se retenir.

"Je vous suivrai où vous voudrez..." souffla-t-il en reculant de quelques millimètres. "C'est exactement ce que je veux aussi..."

"Hum non... Je ne sais pas vraiment comment marche ce milieu et Yoshiki m'a tiré de la rue avant que je n'en arrive là. Je pense que ça aurait pu me plaire, j'aimais bien traîner dehors."

Shou sourit à ses explications. Il avait vu juste, ce serait sans doute là qu'il serait le plus à sa place.

"Je peux t'y introduire. En plus d'être le patron de cette agence, je suis avant tout un yakuza" lui révéla-t-il en prenant un air menaçant tout en griffant sa nuque.

Il s'était attendu à n'importe quelle réaction, mais pas vraiment à celle-là. Hiroto lui sauta presque dessus pour plaquer ses lèvres sur les siennes en un élan de joie non dissimulé, déstabilisant le plus âgé qui craignait un peu sa réaction.

"Je vous suivrai où vous voudrez... C'est exactement ce que je veux aussi..."

Hiroto affichait un air radieux et Shou sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. Il n'y avait pas à dire, il était terriblement craquant avec cet air juvénile et presque innocent quand il souriait. Levant sa main pour caresser sa joue de son pouce, il se surpris à sentir une sorte de vague de tendresse l'envahir. Quelques secondes plus tard, il se mit à rire doucement, enlaçant de nouveau étroitement le brun. Même si ça lui faisait un peu peur, il ne pouvait nier qu'il commençait à s'attacher à lui et pas uniquement pour la qualité de ses services sexuels.

"Je vais commencer à organiser tout ça alors... je te tiendrai au courant de l'avancée des événements. Pour le moment, n'en parle pas encore à Yoshiki tant que rien n'est encore fait." lui recommanda-t-til.

"Je peux t'y introduire. En plus d'être le patron de cette agence, je suis avant tout un yakuza"

Hiroto ouvrit grand les yeux à cette révélation. Oh, il n'aurait jamais pu le soupçonner. Mais, ça rendait les choses encore plus intéressantes! Si ce milieu pouvait l'accueillir en son sein, il pourrait se consacrer entièrement à Shou.

"Sérieusement? Ca serait... Génial ! Enfin, j'y connais rien. Mais je crois que ça me plairait!"

Shou sembla quelque peu déstabilisé par sa réaction, puis il se mit à rire doucement, caressant sa joue tout en resserrant son étreinte autour de son corps.

"Je vais commencer à organiser tout ça alors... je te tiendrai au courant de l'avancée des événements. Pour le moment, n'en parle pas encore à Yoshiki tant que rien n'est encore fait."

"Oui, évidemment..."

Il se sentait bouillir d'excitation. Quitter le Velvet, appartenir corps et âme à un homme... Il y a quelques mois, ça lui aurait semblé impossible et franchement pas intéressant. Pourtant maintenant, il ne demandait plus que ça! Finalement, il avait bien fait de se livrer un peu à Shou. Peut-être qu'il allait pouvoir faire autre chose de sa vie que de vendre son corps...

"Oui, évidemment..."

Une nouvelle fois, Shou resta pensif un instant, repassant tout ce qui était en train de se passer dans sa tête. Est-ce qu'il prenait la bonne décision? Est-ce qu'il n'agissait pas sur un coup de tête, encore sus l'influence de son orgasme? Après tout, il ne s'engageait à rien de vraiment sérieux, si? Rien ne changerait fondamentalement, si ce n'est qu'Hiroto ne coucherait plus qu'avec lui.

Il détourna distraitement son regard sur la pendule accrochée au mur de la pièce avant de soupirer en voyant l'heure qu'indiquaient les aiguilles. Se redressant légèrement, il adressa un sourire d'excuses à son petit protégé.

"Je suis désolé mon tout beau... tu vas devoir t'en aller, j'ai une réunion dans trente minutes. Je vais t'appeler un taxi pour te ramener."

Se dégageant doucement des bras d'Hiroto, il se releva et se rhabilla avec soin avant de partir à son téléphone, passant un rapide coup de fil à sa secrétaire pour lui demander de commander un taxi. Une fois fait, il prit le fouet qui trainait négligemment sur son siège et joua un moment avec en souriant en se remémorant la scène qui venait d'avoir lieu. Nul doute que l'image d'Hiroto en train de se faire du bien sur son bureau pendant qu'il fouettait son corps allait rester gravée dans sa mémoire un bon moment encore...

Son partenaire se rhabilla à son tour, bien qu'à contre coeur, récupérant ses jouets pour les remettre dans sa mallette.

"Je garde ça. En souvenir..." murmura Shou d'un air malicieux en refusant de lui rendre le martinet qu'il alla ranger soigneusement dans un placard, espérant secrètement qu'il aurait l'occasion de s'en resservir rapidement.

"Je suis désolé mon tout beau... tu vas devoir t'en aller, j'ai une réunion dans trente minutes. Je vais t'appeler un taxi pour te ramener."

"Oh... Oui, le temps passe..." murmura Hiroto, déçu de voir sa bulle éclater ainsi.

Il regarda Shou se lever et se rhabiller, frustré de voir son corps disparaître de sa vue sous ses vêtements. Il finit par l'imiter, remettant son costume à contre coeur, récupérant ses affaires pour les ranger dans sa mallette. Il voulut reprendre son martinet mais les doigts de Shou restèrent agrippés sur l'objet.

"Je garde ça. En souvenir..."

Hiroto lui rendit son sourire, amusé et hocha la tête.

"Ca me va, au moins je suis sûr de ne pas l'oublier la prochaine fois!"

Il se pencha pour l'embrasser et le téléphone de Shou sonna, signalant que le taxi était arrivé. Hiroto dut bien s'y résoudre et il quitta le bureau, montant dans la voiture en donnant l'adresse du Velvet. Il était vraiment impatient d'avoir des nouvelles de Shou !

***FIN***