Des retrouvailles innatendues [Aoi - Uruha] -SUJET CLOS-

Uruha s'était rhabillé à son tour. Ca avait été assez rapide, il allait pouvoir enchaîner avec d'autres clients. Il prendrait simplement une douche rapide tout à l'heure. En attendant, il était vraiment curieux de savoir où ils s'étaient déjà vus, avançant vers le brun.

"Oh... C'était au lycée. On a du se croiser deux-trois fois, dans les couloirs, dans la cour... et quand je suis arrivé ici et que j'ai entendu parler d'un Uruha... j'ai su qu'il y avait de grandes chances pour que ce soit le même que celui que j'avais connu."

Au lycée..? Il n'avait jamais eu le moindre ami là bas et les seuls types qu'il avait croisé lui avaient pourris la vie. A cause de ce mec, ce Yuu qui avait monté tout le monde contre lui.
Ca le frappa en y repensant et il releva les yeux sur son client. Mais oui, voilà pourquoi il lui était si familier ! Il avait prit un pseudo, mais c'était lui, le fameux Yuu.
Il ne réfléchit pas, sa main partant d'un coup, le giflant violemment.

"Tu t'appelles Yuu, n'est ce pas? C'est toi qui a fait de mes années lycée un enfer..? Et tu oses dire que je suis un fantasme? Merde alors, je suis bien content de voir que t'es devenu une putain de tapette, comme tu le disais toi même. Et en plus, obligé de venir se dépuceler dans un bordel. Je te préviens, je coûte cher!"

Toutes ces années, il avait eu tellement envie de se venger de ce type. Et voilà qu'il apparaissait lui même devant lui !

Uruha s'avança vers lui, et Aoi resta méfiant. L'avait-il reconnu?
Sa main s'abattit sur sa joue, et le brun laissa échapper un petit ricanement. Oui.

"Tu t'appelles Yuu, n'est ce pas? C'est toi qui a fait de mes années lycée un enfer..? Et tu oses dire que je suis un fantasme? Merde alors, je suis bien content de voir que t'es devenu une putain de tapette, comme tu le disais toi même. Et en plus, obligé de venir se dépuceler dans un bordel. Je te préviens, je coûte cher!"

Aoi se contenta de le fixer de son regard noir. Il sentait toute cette haine qu'il croyait enfouie au fond de lui ressortir malgré lui, et très vite sans s'en rendre compte, il poussait violemment le châtain jusqu'à son lit pour le faire tomber dessus, venant aussitôt le bloquer sur le matelas en enserrant ses poignets fermement de ses mains, bloquant ses cuisses de ses genoux. Il avait beau être plus grand que lui, Aoi était plus fort.

"L'argent n'est pas un souci, mon cher Uruha. Et tu vois, moi, j'ai tout ce que tu n'as pas et n'auras jamais... une famille qui m'aime... des amis qui s'inquiètent pour moi... Un travail génial et qui paye bien... J'ai réussi ma vie, moi. Mais toi...." ses lèvres s'étirèrent en un mince sourire moqueur, ses yeux plein de mépris plongés dans les siens. "Toi, j'avais bien prédit ta vie à ce moment là... une petite pute bonne à se faire baiser et sucer des bites... c'est tout ce que tu as toujours été et sera toujours, visiblement..."

Il rigola avant de s'assurer de toujours bien le maintenir, plongeant son visage contre son cou pour l'embrasser et le mordiller, collant son entrejambe contre le sien pour se frotter contre lui de manière obscène.

"Même avec les gens que tu hais tu prends du plaisir... T'es vraiment pitoyable..."

Aoi lui lança un regard mauvais, le poussant finalement sur le matelas, prenant place au dessus de lui en l'empêchant de bouger. Voilà, il montrait de nouveau son vrai visage et Uruha le reconnaissait réellement.

"L'argent n'est pas un souci, mon cher Uruha. Et tu vois, moi, j'ai tout ce que tu n'as pas et n'auras jamais... une famille qui m'aime... des amis qui s'inquiètent pour moi... Un travail génial et qui paye bien... J'ai réussi ma vie, moi. Mais toi...."

"Une famille qui t'aime? Et est ce que ça serait toujours le cas s'ils savaient que t'aimes les mecs? J'en suis pas si sûr... Tu mens à tout le monde et à toi même depuis tellement longtemps..."

"Toi, j'avais bien prédit ta vie à ce moment là... une petite pute bonne à se faire baiser et sucer des bites... c'est tout ce que tu as toujours été et sera toujours, visiblement..."

Uruha lui jeta un regard noir. Il n'avait jamais eu honte de ce qu'il était.

"Je suis sans doute mieux payé que toi. Et je n'ai à me cacher de personne. Me faire baiser et sucer des bites, j'adore ça, vois-tu. Et contrairement à toi, je m'assume totalement et je n'ai pas besoin de me cacher pour venir traîner au bordel du coin pour assouvir mes pulsions."

Aoi venait de plonger son visage dans son cou, qu'il embrassa et mordilla, Uruha retenant un grognement de plaisir en sentant leurs entrejambes se frotter l'une contre l'autre.

"Même avec les gens que tu hais tu prends du plaisir... T'es vraiment pitoyable..."

"Je ne fantasme pas sur les types que j'ai harcelé durant toute mon adolescence. Il serait peut-être temps que tu te remettes un peu en question et que tu te poses les bonnes questions..." répondit Uruha en grognant

"Une famille qui t'aime? Et est ce que ça serait toujours le cas s'ils savaient que t'aimes les mecs? J'en suis pas si sûr... Tu mens à tout le monde et à toi même depuis tellement longtemps..."

"Ils n'ont pas besoin de savoir, Uruha. Tout le monde n'est pas comme toi à vouloir l'exposer au monde entier. La sexualité, c'est quelque chose de personnel, vois-tu. Et j'ai pas eu la chance de grandir dans un milieu très tolérant, figure-toi. Mais si je suis ici aujourd'hui, c'est justement parce que j'ai arrêté de me voiler la face."

"Je suis sans doute mieux payé que toi. Et je n'ai à me cacher de personne. Me faire baiser et sucer des bites, j'adore ça, vois-tu. Et contrairement à toi, je m'assume totalement et je n'ai pas besoin de me cacher pour venir traîner au bordel du coin pour assouvir mes pulsions."

"Oh... t'as trouvé le bon filon pour pouvoir te faire défoncer le cul toute la journée, bravo... quelle belle réussite professionnelle, tu devrais venir faire des témoignages dans les ateliers d'orientation au lycée! Montrer comment on peut s'épanouir dans son travail et accéder au bonheur!" railla-t-il sans cesser de presser et frotter son bassin contre le sien tout en dévorant son cou.

Il le sentait se retenir de gémir de plaisir, et ça le faisait rire. Ce mec était vraiment une salope né.

"Je ne fantasme pas sur les types que j'ai harcelé durant toute mon adolescence. Il serait peut-être temps que tu te remettes un peu en question et que tu te poses les bonnes questions..."

"Quelles questions, Uruha? Tout est très clair, dans ma tête. Tu crois à ce qu'on appelle le coup de foudre? Non hein... sans doute pas... Eh bien moi non plus, je n'y croyais pas, jusqu'à te rencontrer. Enfin... que nos corps se rencontrent par ma faute et que je te fasse tomber, ce fameux jour, dans le gymnase. Je crois bien que c'est ce qui s'est passé, ce jour-là. Mais à cette époque là, je ne pouvais pas assumer, non. Alors j'ai voulu tout dissimuler et me persuader que je te haïssais, malgré mon coeur qui s'emballait à chaque fois que tu entrais dans mon champ de vision."

Il plaqua alors sa bouche sur la sienne pour l'embrasser avec fougue et le faire taire. Avant, il était moins bavard, il se contentait d'encaisser en silence. Il semblait qu'avec les années il s'était tout de même forgé un caractère, et ce n'était pas plus mal. Les poupées de chiffon, c'est intéressant deux minutes. A bout de souffle, il se recula pour lui murmurer :

"Au fond, je suis content, que tu aies été le premier homme avec qui j'ai couché. C'est un peu comme si la boucle était bouclée. C'est toi, qui m'a fait me rendre compte de mon homosexualité. C'est toi qui a été le déclencheur de tout. Peut-être que si nos routes ne s'étaient jamais croisées, aujourd'hui je serais marié avec des gosses, qui sait. En tout cas, j'ai pris mon pied. Merci."

Sur ces derniers mots, il le lâcha subitement et se releva pour partir vers la porte récupérer ses chaussures. Maintenant, tout était dit, il n'avait plus rien à faire ici.

"Ils n'ont pas besoin de savoir, Uruha. Tout le monde n'est pas comme toi à vouloir l'exposer au monde entier. La sexualité, c'est quelque chose de personnel, vois-tu. Et j'ai pas eu la chance de grandir dans un milieu très tolérant, figure-toi. Mais si je suis ici aujourd'hui, c'est justement parce que j'ai arrêté de me voiler la face."

"Tu es celui qui a exposé ma sexualité aux yeux de tous au lycée. Je vivais très bien avant et j'ai beau avoir un physique naturellement androgyne, personne ne m'avait jamais fait la moindre réflexion."

"Oh... t'as trouvé le bon filon pour pouvoir te faire défoncer le cul toute la journée, bravo... quelle belle réussite professionnelle, tu devrais venir faire des témoignages dans les ateliers d'orientation au lycée! Montrer comment on peut s'épanouir dans son travail et accéder au bonheur!"

"Je t'emmerde..." souffla-t-il en retenant encore ses gémissements, le bassin du brun ne cessant de se presser contre le sien.

"Quelles questions, Uruha? Tout est très clair, dans ma tête. Tu crois à ce qu'on appelle le coup de foudre? Non hein... sans doute pas... Eh bien moi non plus, je n'y croyais pas, jusqu'à te rencontrer. Enfin... que nos corps se rencontrent par ma faute et que je te fasse tomber, ce fameux jour, dans le gymnase. Je crois bien que c'est ce qui s'est passé, ce jour-là. Mais à cette époque là, je ne pouvais pas assumer, non. Alors j'ai voulu tout dissimuler et me persuader que je te haïssais, malgré mon coeur qui s'emballait à chaque fois que tu entrais dans mon champ de vision."

Uruha écarquilla les yeux à ces mots. Comment ça, un coup de foudre? Il ne put cependant pas poser la question puisqu'Aoi venait de l'embrasser, l'empêchant de parler. Lorsqu'ils se séparèrent, le brun reprit la parole :

"Au fond, je suis content, que tu aies été le premier homme avec qui j'ai couché. C'est un peu comme si la boucle était bouclée. C'est toi, qui m'a fait me rendre compte de mon homosexualité. C'est toi qui a été le déclencheur de tout. Peut-être que si nos routes ne s'étaient jamais croisées, aujourd'hui je serais marié avec des gosses, qui sait. En tout cas, j'ai pris mon pied. Merci."

"Attends, attends... Tu peux pas partir comme ça. Comment ça un coup de foudre? Tu vas tout de même pas me dire que t'es amoureux de moi? Que tu m'as pourri la vie, ma scolarité, que t'as annihilé tout le peu de confiance que j'avais en moi à l'époque, que tu m'as obligé à faire ce travail énorme sur moi pour m'assumer de nouveau, uniquement parce que t'avais craqué sur moi? Et maintenant, tu débarques ici, tu viens me baiser et tu veux te barrer comme ça? Tu me vois vraiment juste comme un défouloir et un sextoy en fait?"

Il se releva à son tour, défroissant un peu ses vêtements avant de se passer une main dans les cheveux.

"J'veux bien mettre de côté ce qu'il s'est passé au lycée. Mais est ce qu'on ne pourrait pas parler? Il y a des choses qui ne peuvent pas être dites dans un lit."

Il avait plusieurs fois imaginé leurs retrouvailles, mais jamais ça ne s'était passé comme ça. Et du coup, il se retrouvait un peu perplexe, des tas de questions se pressant dans son esprit. Personne ne lui avait jamais parlé de coup de foudre...

"Attends, attends... Tu peux pas partir comme ça. Comment ça un coup de foudre? Tu vas tout de même pas me dire que t'es amoureux de moi? Que tu m'as pourri la vie, ma scolarité, que t'as annihilé tout le peu de confiance que j'avais en moi à l'époque, que tu m'as obligé à faire ce travail énorme sur moi pour m'assumer de nouveau, uniquement parce que t'avais craqué sur moi?"

Uruha s'était relevé et avait fait quelques pas vers lui, semblant quelque peu déboussolé. Ses chaussures enfilées, Aoi se tourne vers lui en grimaçant.

"T'as tout compris poupée."

"Et maintenant, tu débarques ici, tu viens me baiser et tu veux te barrer comme ça? Tu me vois vraiment juste comme un défouloir et un sextoy en fait?"

Le brun ne put s'empêcher de lui rire au nez. Il s'assit dans le fauteuil du salon et croisa les jambes, posant sur lui son regard moqueur.

"Comment dire... Explique-moi un peu à quoi tu sers d'autre, ici, dans cette suite?"

Le bel androgyne fit la moue, visiblement mécontent.

"J'veux bien mettre de côté ce qu'il s'est passé au lycée. Mais est ce qu'on ne pourrait pas parler? Il y a des choses qui ne peuvent pas être dites dans un lit."

Aoi le regarda sérieusement. Est-ce qu'ils avaient réellement des choses à se dire? Ils n'avaient jamais parlé, ou en tout cas jamais eu de discussion digne de ce nom. Alors est-ce que ça en vaudrait la peine? En même temps, après ce que le châtain venait de lui révéler sur son manque cruel de confiance en lui dû à son acharnement sur lui à cette époque-là, il se sentait légèrement coupable. Il finit par soupirer avant de lancer :

"Je gagne peut-être bien ma vie, mais pas suffisamment pour me ruiner pour une pute. Et puisque que tu m'as fait savoir que tu gagnes sans doute plus que moi, alors si tu veux passer du temps avec moi, d'accord. Mais c'est à tes frais."

"T'as tout compris poupée."

Uruha fronça les sourcils. C'était tout une même une façon bizarre de dévoiler ses sentiments à quelqu'un... Comment Uruha aurait-il pu deviner ce qui se cachait derrière les brimades?

"Comment dire... Explique-moi un peu à quoi tu sers d'autre, ici, dans cette suite?"

Le châtain retint à grand peine son envie de lui coller une deuxième gifle. Alors oui, il aimait son boulot, les insultes au lit, ça ne le dérangeait pas. Mais qu'on le rabaisse ainsi en dehors du lit, il n'appréciait pas du tout.

"Je gagne peut-être bien ma vie, mais pas suffisamment pour me ruiner pour une pute. Et puisque que tu m'as fait savoir que tu gagnes sans doute plus que moi, alors si tu veux passer du temps avec moi, d'accord. Mais c'est à tes frais."

"On descend, tu payes et on va ailleurs. J'peux bien te payer un verre, si c'est trop cher pour toi..." railla-t-il en ouvrant la porte.

Tant pis pour sa journée de boulot, il fallait qu'il tire tout ça au clair et qu'il comprenne enfin les motivations du brun.
Il le conduisit jusqu'à Yoshiki, sortant du bordel en l'attendant, en profitant pour s'allumer une cigarette. Quand Aoi l'eut rejoint, il le traîna dans un bar, en dehors de Kabukicho, s'installant à une table en face de lui.

"On descend, tu payes et on va ailleurs. J'peux bien te payer un verre, si c'est trop cher pour toi..."

"Merci beaucoup de ta compréhension." susurra-t-il d'une voix mielleuse en se levant avant de refermer la porte pour l'empêcher de sortir. "Mais avant ça, tu te changes s'il-te-plait. Je ne veux pas sortir en compagnie d'un mec dans cette tenue. Alors mets quelque chose de plus correct, tu seras gentil."

Grommelant qu'il l'emmerdait, Uruha remonta à son studio pour enfiler un jean et un haut simple avant de réapparaitre devant lui, attendant son approbation pour l'emmener régler auprès de Yoshiki -Aoi ne pouvant s'empêcher de faire la grimace au montant qu'il lui annonça- tout en l'attendant dehors. Le plus âgé ne tarda pas à le rejoindre, le suivant en silence dans les rues éclairées d'une multitude de néons en tout genre, appréciant que le châtain ne l'emmène pas dans un de ces bars glauques de Kabukicho mais préfère quitter le quartier. Il finit par entrer dans un petit bar assez discret et s'assit dans un coin, le brun prenant place en face de lui avant de lui sourire.

"On y est. De quoi voulais-tu parler?" lui demanda-t-il cash, essayant de dissimuler son léger malaise à se retrouver face à Uruha ainsi après toutes ces années.

"Mais avant ça, tu te changes s'il-te-plait. Je ne veux pas sortir en compagnie d'un mec dans cette tenue. Alors mets quelque chose de plus correct, tu seras gentil."

"Oh, tu fais chier..."

Uruha finit cependant par capituler et c'est vêtu d'un simple jean brut et d'un tee shirt à manches courtes qu'il accompagna Aoi au bar. Il n'avait plus l'habitude de porter ce genre de vêtements et ne pas sentir les regards des hommes sur lui lui manquait presque.

"On y est. De quoi voulais-tu parler?"

"Pourquoi t'as agi comme ça avoir moi toutes ces années? Pourquoi tu m'as pas simplement dit que je te plaisais? Pourquoi avoir monté tout le monde contre moi? Qu'est ce que ça t'a apporté? Surtout pour me retrouver toutes ces années après?"

Ils commandèrent à boire et le châtain ralluma une cigarette. Il était vraiment curieux. Comment pouvait-on avoir un coup de foudre pour quelqu'un? Et ensuite le pourrir comme ça? Et puis... ça l'intriguait l'amour. Il adorait avoir des relations en tout genre mais jamais il n'était tombé amoureux, jamais il n'avait envisagé que quelqu'un le soit -malgré les régulières demandes de ses clients, qu'il ne prenait jamais au sérieux- et il avait du mal à comprendre tout ça.

"Pourquoi t'as agi comme ça avoir moi toutes ces années? Pourquoi tu m'as pas simplement dit que je te plaisais? Pourquoi avoir monté tout le monde contre moi? Qu'est ce que ça t'a apporté? Surtout pour me retrouver toutes ces années après?"

Aoi attendit que sa boisson arrive, en buvant quelques gorgées pour se calmer. Mine de rien, c'était assez difficile de répondre aux questions d'Uruha et de tout remettre sur le tapis après tout ce temps.

"J'étais justement dans une période où je doutais et me posais pas mal de question... J'avais beau sortir avec des filles, coucher avec, je ressentais rien... enfin, je sentais bien que je n'étais pas amoureux, et niveau plaisir au lit, c'était pas comme tout ce qu'on raconte, les tourbillons de sensations, la passion foudroyante, les frissons à chaque contact et tout ce qui va avec..."

Il fit une pause, trempant de nouveau ses lèvres dans son verre tout en regardant Uruha qui semblait très intéressé par son récit.

"Et c'est là que je t'ai rencontré. Et là... que je le veuille ou non, coup de foudre."

Remarquant l'air intrigué de son interlocuteur, il développa :

"Tu sais, t'as le coeur qui bat tout vite, les mains moites, tu rougis, tu te sens tout bizarre, t'as l'impression que t'as la 7ème merveille du monde sous les yeux, ce genre de conneries. Pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment ressenti quelque chose. Et je voulais tenter ma chance avec toi. Le seul problème c'est que..." Il fit une halte avant de ricaner en y repensant "Bah je croyais que t'étais une fille. Mais quand tu m'as remercié, j'ai compris que j'avais fait erreur et tu penses bien que se rendre compte qu'on vient de flasher sur un homme, pour quelqu'un qui vit dans une famille homophobe depuis sa naissance et qui est persuadé qu'être homosexuel c'est mal, ça fait tout drôle..."

"J'étais justement dans une période où je doutais et me posais pas mal de question... J'avais beau sortir avec des filles, coucher avec, je ressentais rien... enfin, je sentais bien que je n'étais pas amoureux, et niveau plaisir au lit, c'était pas comme tout ce qu'on raconte, les tourbillons de sensations, la passion foudroyante, les frissons à chaque contact et tout ce qui va avec..."

Uruha hocha la tête. Jusque là, il comprenait et attendait la suite du récit. Les filles ne lui avaient jamais fait le moindre effet et il préférait s'en faire des amies pour discuter make up et shopping plutôt que d'envisager une quelconque relation avec l'une d'entre elles.

"Et c'est là que je t'ai rencontré. Et là... que je le veuille ou non, coup de foudre."

Mais comment c'était possible ça? Il lui était rentré dedans alors qu'il revenait d'une séance de sport. Enfin, ça ne tombait pas sur les gens comme ça...

"Tu sais, t'as le coeur qui bat tout vite, les mains moites, tu rougis, tu te sens tout bizarre, t'as l'impression que t'as la 7ème merveille du monde sous les yeux, ce genre de conneries. Pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment ressenti quelque chose. Et je voulais tenter ma chance avec toi."

Non, Uruha ne savait pas. Il n'avait jamais connu ça. Bien sur, il avait eu des coups de coeur sur des clients. Certains habitués qui revenaient souvent, avec de petites attentions à son égard et qui lui plaisaient davantage. Mais jamais il n'avait ressenti ce que lui décrivait Aoi.

"Le seul problème c'est que... Bah je croyais que t'étais une fille."

"Ah oui, je fais souvent cet effet là aux gens... J'ai été escort avant, et je prenais souvent l'apparence d'une fille pour accompagner des hommes... "

"Mais quand tu m'as remercié, j'ai compris que j'avais fait erreur et tu penses bien que se rendre compte qu'on vient de flasher sur un homme, pour quelqu'un qui vit dans une famille homophobe depuis sa naissance et qui est persuadé qu'être homosexuel c'est mal, ça fait tout drôle..."

"Hum oui, ok... Je pense que je comprends. T'as essayé de te persuader que c'était une erreur et le meilleur moyen c'était de faire en sorte que je te haïsse... Mais pourquoi revenir après toutes ces années?"

Et il se posait une autre question. Est ce que c'était juste un petit crush, ou bien ses sentiments étaient-ils réels? Est-ce qu'il était amoureux de lui, aujourd'hui?

"Ah oui, je fais souvent cet effet là aux gens... J'ai été escort avant, et je prenais souvent l'apparence d'une fille pour accompagner des hommes... "

Aoi grimaça à cette nouvelle, mais ne fit cependant aucune remarque blessante cette fois-ci. Ce n'était même pas étonnant avec son physique. Malgré les années qui avaient passées, ses traits étaient toujours aussi fins.

"Hum oui, ok... Je pense que je comprends. T'as essayé de te persuader que c'était une erreur et le meilleur moyen c'était de faire en sorte que je te haïsse..."

"Quelque chose de ce genre... je voulais surtout me persuader moi que je ne pouvais pas ressentir ça pour toi. Je sais que c'était très con comme réaction, mais c'est ma manière d'agir quand je me sens en "danger" ou que je me retrouve face à des situations inconnues qui m'effrayent un peu. Désolé, si je t'ai mené la vie dure tout ce temps." finit-il par s'excuser en vidant son verre.

S'il avait su à cette époque là qu'il serait aujourd'hui en train de boire un verre avec lui et de s'excuser pour ces actes d'alors...

"Mais pourquoi revenir après toutes ces années?"

"Ah ça, c'est le hasard, ou le destin, appelle ça comme tu veux. Il y a deux heures de ça, je ne savais absolument pas que j'allais te revoir. Je voulais juste tirer mon coup avec un homme."

D'ailleurs, c'était peut-être un signe que ses pas l'aient conduit tout droit au châtain. Peut-être qu'il était écrit là-haut qu'ils devaient vivre quelque chose ensemble. Ou qu'ils étaient liés d'une manière ou d'une autre.

"Quelque chose de ce genre... je voulais surtout me persuader moi que je ne pouvais pas ressentir ça pour toi. Je sais que c'était très con comme réaction, mais c'est ma manière d'agir quand je me sens en "danger" ou que je me retrouve face à des situations inconnues qui m'effrayent un peu. Désolé, si je t'ai mené la vie dure tout ce temps."

Uruha n'en croyait pas ses oreilles. Il s'excusait? Vraiment? Jamais il n'aurait pensé entendre ces mots un jour de la bouche de ce type.

"Je confirme, c'est très con. Mais bon, de l'eau à coulé sous les ponts, je vais bien, c'est bon."

"Ah ça, c'est le hasard, ou le destin, appelle ça comme tu veux. Il y a deux heures de ça, je ne savais absolument pas que j'allais te revoir. Je voulais juste tirer mon coup avec un homme."

"Vu le nombre de mecs à Kabukicho qui n'attendent que ça, c'est sans doute le destin en effet..." murmura le châtain, pensif.

Il laissa passer un silence, réfléchissant à tout ce qu'il venait d'apprendre, avant de reprendre :

"Et... T'as toujours des sentiments pour moi? Désolé pour cette question, mais c'est bien la première fois qu'on me dit un truc pareil, c'est un peu bizarre, pour moi..."

"Je confirme, c'est très con. Mais bon, de l'eau à coulé sous les ponts, je vais bien, c'est bon."

Aoi ne s'était pas attendu à ce qu'il le pardonne, aussi resta-t-il tout aussi surpris que lui à sa réponse, se reprenant néanmoins bien vite.

"Vu le nombre de mecs à Kabukicho qui n'attendent que ça, c'est sans doute le destin en effet..."

"Je ne connaissais même pas le Velvet jusqu'à il y a quelques mois... j'ai entendu des mecs en parler dans un bar, et j'ai retenu l'adresse, au cas où..." lui confia-t-il, s'étonnant de l'expression un peu perplexe d'Uruha.

Ce dernier sembla d'ailleurs prendre le temps de réfléchir, Aoi reposant son menton sur ses mains tout en l'observant, promenant son regard sur son visage. Il n'y avait pas à dire, il était sublime.

"Et... T'as toujours des sentiments pour moi? Désolé pour cette question, mais c'est bien la première fois qu'on me dit un truc pareil, c'est un peu bizarre, pour moi..."

Le brun esquissa un petit sourire mystérieux avant de souffler :

"Si je te dis que oui, ça changera quoi?

"Si je te dis que oui, ça changera quoi?"

Uruha resta sans voix quelques secondes. Bonne question. Il n'avait pas envie d'une relation exclusive, il n'avait pas envie de quitter son travail. Alors... Sans doute rien, finalement.

"Je ne sais pas... Pas grand chose, sans doute, je ne suis pas quelqu'un qui soit fait pour une vraie relation."

Mais c'était différent de ses clients, qui craquaient pour lui et le suppliaient de partir avec eux. Lui, il l'avait aimé au premier regard, alors qu'il était loin d'être apprêté, qu'il était jeune, sans fioriture... Et ses sentiments n'avaient pas changés avec le temps. Uruha n'avait jamais connu une situation comme celle-ci et ça le mettait un peu mal à l'aise.

"Bon... Je vais retourner travailler je crois..." finit-il par lâcher en se levant, troublé par la situation.

Sa franchise sembla le plonger temporairement dans le mutisme. Il ne s'attendait sans doute pas à ce qu'un mec débarque un beau soir pour lui dire que ça faisait sans doute dix, douze ans, il ne savait même plus, qu'il avait développé des sentiments pour lui.

"Je ne sais pas... Pas grand chose, sans doute, je ne suis pas quelqu'un qui soit fait pour une vraie relation."

"J'imagine bien que non, si tu te plais dans ce métier. Et moi, je ne suis pas pour la polygamie. Alors nous en resterons sagement là"

Le châtain finit par se lever, visiblement dépassé par leur rencontre fortuite.

"Bon... Je vais retourner travailler je crois..."

Le brun fit de même en hochant la tête. Il le laissa aller payer, comme il le lui avait demandé, et l'attendit à la sortie du bar. Une fois l'androgyne devant lui, il se rapprocha de lui en lui souriant presque tendrement, et déposa un baiser très chaste sur sa joue.

"Bonne continuation alors, Uruha. Merci pour ce petit moment de bonheur, tout à l'heure. Tu auras fait de ma première fois quelque chose d'inoubliable. Enfin, je suppose que je ne suis pas le premier à te dire ce genre de choses" rigola-t-il avant de se reculer et de lui faire un petit signe de la main, tournant ensuite les talons pour rejoindre la station de gare de Shinjuku.

Pourquoi sentait-il son coeur se serrer désagréablement?

"J'imagine bien que non, si tu te plais dans ce métier. Et moi, je ne suis pas pour la polygamie. Alors nous en resterons sagement là"

"Oui, je crois que ça vaut mieux..."

Uruha alla payer, retrouvant le brun qui l'attendait dehors. Ce dernier s'approcha de lui, posant ses lèvres sur sa joue. Et pour la première fois de sa vie, Uruha sentit son coeur s'accélérer douloureusement. Bon sang, qu'est ce qu'il lui arrivait?

"Bonne continuation alors, Uruha. Merci pour ce petit moment de bonheur, tout à l'heure. Tu auras fait de ma première fois quelque chose d'inoubliable. Enfin, je suppose que je ne suis pas le premier à te dire ce genre de choses"

"Heu... Je t'en prie."

Incapable de dire quoique ce soit de plus, il le regarda tourner les talons, soupirant en le voyant s'éloigner. Il ne s'attendait pas à ça...
Il finit par faire demi tour à son tour, retournant au Velvet, allant s'enfermer chez lui. Pour la première fois depuis le début de sa carrière, il n'était pas d'humeur à travailler.


***FIN***