Problème mécanique [Hizumi - Reita] -SUJET CLOS-

"Bah, c'est trop tard maintenant... Vous aviez raison, j'aurais pu prendre ce foutu badge avec moi... Quelle idée de faire des portes qui ne s'ouvrent pas..."

Reita ricana. En effet, c'était un peu stupide voire même dangereux de concevoir des portes qui ne pouvaient s'ouvrir ni de l'extérieur ni de l'intérieur sans une carte magnétique.

Hizumi sembla finalement s'intéresser un tant soit peu à lui, le questionnant à son tour :

"Puisqu'on en est aux confidences... Pourquoi ce bandeau? Je pensais que c'était pour travailler au départ, mais j'ai l'impression que ça fait partie de vous... C'est pas un look hyper commun..."

Le blond rit cette fois-ci. Encore un qui se demandait bien pourquoi il gardait ce machin sur le nez. Mais il n'était pas prêt de dire la vérité. Il ne l'avait dite à personne, en fait.

"Oh, ça... eh bien... pourquoi pas? Tout le monde s'interroge à ce sujet, et disons que j'aime cultiver le mystère... Ca me donne un certain charme, pas vrai?"

Devant la moue dubitative d'Hizumi, il lui tira la langue en grimaçant avant de lui avouer sur le ton de la confidence :

"Non... en fait, c'est du à un accident de travail... une horrible cicatrice sur le nez... Alors j'ai cherché un moyen de dissimuler ça un peu originale, et voilà!

"Oh, ça... eh bien... pourquoi pas? Tout le monde s'interroge à ce sujet, et disons que j'aime cultiver le mystère... Ca me donne un certain charme, pas vrai?"

Hizumi haussa un sourcil, vraiment pas convaincu. C'était juste un peu étrange et ça lui mangeait tout de même la moitié du visage. En plus, il se demandait sérieusement comment il faisait pour respirer.

"Mouais..."

"Non... en fait, c'est du à un accident de travail... une horrible cicatrice sur le nez... Alors j'ai cherché un moyen de dissimuler ça un peu originale, et voilà!"

Ouais, pourquoi. C'était toujours aussi étrange mais ok...

"Hum, je vois... Au moins, vous êtes repérable..."

Une nouvelle fois, l'acteur regarda sa montre. Bon, le standard de l'hôpital était fermé à présent, c'était trop tard de toute façon. Il laissa échapper un soupir. La nuit allait être longue, très longue...

"Hum, je vois... Au moins, vous êtes repérable..."

Reita le vit regarder de nouveau sa montre avant de soupirer. Visiblement, c'était vraiment quelque chose d'assez important qu'il avait à faire ce soir là. Tant pis pour lui, il n'aurait jamais du oublier le seul moyen qu'il avait de sortir de cette pièce. Il faut toujours se montrer prévoyant dans la vie. Même si du coup, lui aussi se retrouvait bloqué là avec ce mec qu'il n'appréciait pas.

"Vous avez une famille? je veux dire, une femme, des enfants?"

Il supposait que s'il était aussi soucieux et presque refermé sur lui-même, c'était lié à la famille. C'est bien le seul motif dans la vie qui fait qu'on peut être préoccupé à ce point. Mais si ça se trouvait, il était tracassé pour sa chère petite moto qui allait bientôt rendre l'âme, une dernière veste hors de prix dont il venait de rater la vente, ou quelque autre raison absolument stupide que seule une star peut avoir, s'attardant bien trop sur les choses matérielles.

"Vous avez une famille? je veux dire, une femme, des enfants?"

Hizumi lui jeta un regard en coin, pas certain de la réponse à donner. Mais il décida tout de même de dire la vérité. Ce type n'avait rien à foutre de sa vie, ils étaient coincé là toute la nuit, s'il devait s'amuser à raconter des mensonges pendant plusieurs heures, il allait finir par s'y perdre, il était trop fatigué pour s'inventer une nouvelle vie idyllique.

"Ni femme ni enfants. Mais oui, j'ai bien une famille, malgré tout."

Une famille dont il se serait bien passé à cet instant. Toute sa vie, il la consacrait à ces deux femmes et il en était fatigué. Dès qu'il sortait de tournage, il allait voir l'une ou l'autre. Même maintenant qu'il vivait seul, il ne prenait pas le temps de se reposer et de penser à lui. Mais il ne pouvait pas les abandonner comme ça, il était le seul qu'il leur restait...

Hizumi sembla hésiter un instant avant de finalement lui répondre.

"Ni femme ni enfants. Mais oui, j'ai bien une famille, malgré tout."

Reita eut le sentiment que c'était ça le problème, car le visage de l'homme s'assombrit légèrement à ces mots. Si c'était effectivement ça qui le tracassait, il remontait dans son estime très légèrement. Il n'était peut-être pas si insensible que ça, finalement. Pensant que s'il continuait à le titiller sur ce sujet là il allait le braquer, car il avait bien remarqué qu'il semblait peu enclin à parler, il préféra ne pas continuer à le questionner. En même temps, il s'en foutait un peu, de sa vie, non?

"Hum, je vois. C'est pareil pour moi. J'ai fait le choix de n'avoir ni femme ni enfant. Je ne veux pas prendre le risque de les rendre malheureux un jour. Certains ne comprennent pas ce choix et le trouvent stupide, mais je trouve que c'est mieux ainsi. Mais j'ai aussi une famille. Pour elles, je serais prêt à tout donner."

Un léger sourire étira ses lèvres à la pensée de sa mère et sa soeur. Pour le moment, elles vivaient plutôt bien. Il avait réussi à leur assurer une vie honnête, n'hésitant pas à aider financièrement l'une ou l'autre si d'aventure elle en avait besoin. Contrairement à lui, sa soeur avait décidé de poursuivre ses études, et cela pouvait engendrer quelques fris qu'elle avait du mal à assumer toute seule malgré son mi-temps dans un combini. De toute manière, lui n'avait pas réellement besoin de son salaire. Une fois son loyer, ses factures et ses courses payées, le reste ne lui servait que peu. Alors autant le donner à ses proches qui en avaient plus besoin que lui.

"Hum, je vois. C'est pareil pour moi. J'ai fait le choix de n'avoir ni femme ni enfant. Je ne veux pas prendre le risque de les rendre malheureux un jour. Certains ne comprennent pas ce choix et le trouvent stupide, mais je trouve que c'est mieux ainsi. Mais j'ai aussi une famille. Pour elles, je serais prêt à tout donner."

Hizumi le regarda, étonné. Finalement, il semblerait qu'ils se ressemblaient plus que ce que leur première rencontre pouvait présager... Son sourire en disant long sur ce qu'il ressentait pour ces personnes et l'acteur se sentit presque coupable. Lui, il vivait ça presque comme une corvée. Et pourtant, Dieu sait qu'il les aimait. Mais c'était tellement dur que parfois, il avait tendance à l'oublier...

"Eh bien... Nous ne sommes pas si différents que ce que tu semblais penser... Ma vie entière leur est dévouée."

Il laissa échapper un nouveau soupir et décida de lui raconter, rapidement, ce à quoi ressemblait son quotidien. Il n'avait jamais dit ça à personne mais il sentait que lui, il pourrait comprendre. Et encore une fois, parler passait le temps.

"Ma soeur a une maladie mentale assez lourde, elle est en hôpital spécialisé depuis toujours. Mon père nous abandonné à la découverte de sa maladie et ma mère a sombré dans la dépression. Elle est en maison de repos depuis quelques années après une tentative de suicide. Ma si bonne paye, comme tu le disais, passe dans les factures d'hôpital et les recherches pour soigner ma soeur."

Il s'interrompit, passant une main dans les cheveux avant d'esquisser un sourire un peu triste :

"Je n'ai pas vraiment le temps de penser à rencontrer quelqu'un..."

"Eh bien... Nous ne sommes pas si différents que ce que tu semblais penser... Ma vie entière leur est dévouée."

Reita le regarda un peu surpris. Il le tutoyait maintenant? Merde... Jun allait le tuer au fait, s'il savait qu'il était actuellement assis à côté d'Hizumi en train de discuter avec lui comme si de rien n'était... Mais apparemment, il avait vu juste et c'était bien sa famille qui le préoccupait tant.

"En effet. Nous semblons nous entendre sur ce point au moins."

Le silence retomba entre eux un instant avant que le brun ne reprenne :

"Ma soeur a une maladie mentale assez lourde, elle est en hôpital spécialisé depuis toujours. Mon père nous abandonné à la découverte de sa maladie et ma mère a sombré dans la dépression. Elle est en maison de repos depuis quelques années après une tentative de suicide. Ma si bonne paye, comme tu le disais, passe dans les factures d'hôpital et les recherches pour soigner ma soeur."

Ah merde. Le blond se sentit soudain très con. Un abruti fini. Il lui avait craché toute sa haine sans rien savoir de sa vie, et maintenant qu'il venait de lui dire ça, il regrettait amèrement. Il avait eu tort sur toute la ligne à son sujet.

"Je... je suis désolé, excuse-moi... Je t'ai en effet jugé dès les premiers instants sans rien savoir de ta vie. J'ai été con. J'imagine que ce n'est pas facile tous les jours de vivre dans cette atmosphère. Tu as bien du courage, beaucoup aurait sans doute fait comme ton père et se seraient barrés dès le début. Et c'est inadmissible un tel comportement!!"

Il soupira un instant, pensant à sa propre vie. Elle paraissait beaucoup plus rose à côté.

"Moi... Mon père est décédé dans un accident de voiture quand j'avais 6 ans. Un connard qui avait trop bu qui lui a foncé dedans. Cet enfoiré s'en est sorti, mais mon père a été tué sur le coup. Il a laissé derrière lui une famille... Ma mère, moi et ma soeur qui avait un an à l'époque... Elle n'aura jamais connu son père. Depuis ce jour, c'est moi qui ai pris la responsabilité de les protéger et de toujours veiller à ce qu'elles ne manquent de rien. C'est pour cette raison en partie que je ne veux pas fonder de famille. Je n'aimerais pas abandonner derrière moi des gens qui m'aiment."

"Je n'ai pas vraiment le temps de penser à rencontrer quelqu'un..."

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, Reita se sentit touché par le brun. Spontanément, il posa sa main sur son épaule tout en le regardant avec compassion maintenant, sans plus aucune animosité dans le regard. il comprenait d'où venait son expression triste qu'il avait déceler au fond de ses prunelles maintenant.

"Je... je suis désolé, excuse-moi... Je t'ai en effet jugé dès les premiers instants sans rien savoir de ta vie. J'ai été con. J'imagine que ce n'est pas facile tous les jours de vivre dans cette atmosphère. Tu as bien du courage, beaucoup aurait sans doute fait comme ton père et se seraient barrés dès le début. Et c'est inadmissible un tel comportement!!"

Hizumi haussa les épaules, un peu amer. Il fallait qu'il apprenne ça pour regretter? Enfin, ce n'était pas le moment de jeter de nouveau de l'huile sur le feu, il préférait que la nuit se passe dans cette ambiance.

"Je suppose que ça a du lui faire peur. Ca m'a fait peur aussi, mais je ne pouvais pas les abandonner. Alors oui, quand on m'a proposé de rentrer dans ce milieu, j'ai signé immédiatement. Incarner quelqu'un d'autre et prendre sa vie, l'espace de quelques heures, c'était tout ce dont j'avais besoin."

"Moi... Mon père est décédé dans un accident de voiture quand j'avais 6 ans. Un connard qui avait trop bu qui lui a foncé dedans. Cet enfoiré s'en est sorti, mais mon père a été tué sur le coup. Il a laissé derrière lui une famille... Ma mère, moi et ma soeur qui avait un an à l'époque... Elle n'aura jamais connu son père. Depuis ce jour, c'est moi qui ai pris la responsabilité de les protéger et de toujours veiller à ce qu'elles ne manquent de rien. C'est pour cette raison en partie que je ne veux pas fonder de famille. Je n'aimerais pas abandonner derrière moi des gens qui m'aiment."

Hizumi hocha la tête. Lui non plus n'avait pas eu une vie facile et effectivement, ils se ressemblaient plus que ce qu'ils auraient pu penser.

"Elles ont de la chance d'avoir quelqu'un de dévoué à leurs côtés."

Reita posa alors sa main sur son épaule et Hizumi plongea son regard dans le sien. Plus de mépris, de rancoeur ou d'agressivité. Juste de la compassion. Mais Hizumi n'avait pas besoin de ça. Ni de pitié, ni de rien du tout... Et il s'empressa de détourner les yeux, changeant de sujet :

"D'où te viens cette animosité pour les gens de mon métier? Tu sembles avoir une réelle dent contre une catégorie entière de personne..."

"Je suppose que ça a du lui faire peur. Ca m'a fait peur aussi, mais je ne pouvais pas les abandonner. Alors oui, quand on m'a proposé de rentrer dans ce milieu, j'ai signé immédiatement. Incarner quelqu'un d'autre et prendre sa vie, l'espace de quelques heures, c'était tout ce dont j'avais besoin."

Reita hocha la tête, pensif. Il comprenait mieux, maintenant, ses motivations. Ce n'était pas l'argent ou la notoriété qui l'avaient attiré, mais simplement le fait de pouvoir s'échapper quelques instants de cette vie assez pesante qu'il avait. C'était sans doute la meilleure raison qu'il aurait pu lui donner.

"Oui, je comprends très bien..." finit-il par souffler.

"Elles ont de la chance d'avoir quelqu'un de dévoué à leurs côtés."

Le blond sourit. Tout ce qu'il voulait, c'était leur bonheur, rien d'autre. Si elles étaient heureuses, alors il l'était aussi, c'était aussi simple que ça.

"Dès que je peux, je les aide. C'est ça, l'amour familial."

Ce contact entre eux sembla légèrement rendre mal à l'aise l'acteur et Reita finit par retirer sa main. Sans doute qu'il n'en avait rien à foutre de sa compassion, au final. Et puis ce n'était pas ça qui allait l'aider à avancer. Il avait l'air assez solitaire. Il changea d'ailleurs bien rapidement de sujet.

"D'où te viens cette animosité pour les gens de mon métier? Tu sembles avoir une réelle dent contre une catégorie entière de personne..."

"Ouais... tous les gens connus en fait... Quand je vois leur comportement, ça me répugne... tous ces gens superficiels, qui ne pensent qu'à leur petite personne, qu'au fric, faire le "buzz"... tout ne tourne qu'autour de leur ego surdimensionné, ils n'en ont rien à foutre de tout ce qui les entoure... Ils claquent toute leur thune dans des choses si futiles, juste pour qu'on les remarque. Mais si leurs proches ou leurs amis avaient besoin d'eux, seraient-ils là pour les aider et les soutenir, comme toi tu le fais? Prendraient-ils le temps d'aller les voir, passer du temps avec eux, les soutenir? Non. Ils pourraient crever qu'ils n'en auraient rien à foutre. d'ailleurs, ces gens là ont-ils des amis? je parle d'une amitié sincère, et pas de quelque relation intéressée parce qu'elle pourrait rapporter un profit quelconque... Tout ça me met hors de moi. La vie est tellement courte et aléatoire, il faut la passer auprès de ceux qui sont chers à notre coeur et essayer de les rendre heureux comme eux font notre bonheur. Si j'avais de l'argent, je veux dire, beaucoup d'argent et pas mon salaire de garagiste, j'achèterais une petite maison pour ma mère et ma soeur. Ce serait tellement mieux que le petit appartement minable dans lequel nous avons du déménager après la mort de mon père...."

Reita soupira, fixant un point dans le vide. Mince, il avait tout balancé comme ça, lui qui était si peu bavard avec les inconnus d'habitude...

"Dès que je peux, je les aide. C'est ça, l'amour familial."

"Exactement, c'est comme ça que je pense aussi."

"Ouais... tous les gens connus en fait... [...] Ce serait tellement mieux que le petit appartement minable dans lequel nous avons du déménager après la mort de mon père...."

Reita venait de cracher son fiel sans s'arrêter une seule fois et Hizumi en fut assez surpris. Il n'avait jamais rencontré quelqu'un qui avait développé une telle antipathie envers les célébrités. Mais il pouvait comprendre. Lui même travaillait parfois avec des gens qui le répugnaient réellement.

"Je comprends. Je déteste la plupart de mes collègues et je ne suis pas à l'aise à toutes leurs soirées et apparitions publiques. Je ne fais pas ça pour ça et je me passerais bien de toutes ces périodes de promotion. C'est aussi pour ça que je tiens tant à cette moto, que je t'ai ramené. Elle me permet de m'échapper discrètement après chaque tournage. Et c'est la première chose que j'ai acheté avec mon premier salaire, j'ai pas envie d'en changer. Elle a une valeur sentimentale."

Bon sang, qui aurait cru qu'il pourrait déballer à ce point sa vie à un inconnu, de cette façon... Mais en fait, ça faisait du bien de parler. Il gardait tout ça pour lui depuis tellement longtemps...

"Exactement, c'est comme ça que je pense aussi."

Le garagiste hocha la tête. Il s'était trompé sur Hizumi, il devait le reconnaitre, Il n'avait pas du tout l'air d'être le connard de première qu'il avait imaginé en sachant son identité.

"Je comprends. Je déteste la plupart de mes collègues et je ne suis pas à l'aise à toutes leurs soirées et apparitions publiques. Je ne fais pas ça pour ça et je me passerais bien de toutes ces périodes de promotion. C'est aussi pour ça que je tiens tant à cette moto, que je t'ai ramené. Elle me permet de m'échapper discrètement après chaque tournage. Et c'est la première chose que j'ai acheté avec mon premier salaire, j'ai pas envie d'en changer. Elle a une valeur sentimentale."

Reita sourit. En fait, ils avaient beaucoup plus de points en commun qu'il n'aurait pu l'imaginer. Au fond... c'était même peut-être un type bien. Il en avait l'air en tout cas. Quelqu'un qui s'attachait à sa première moto ne pouvait qu'être un type bien, sur certains points du moins.

"Je ne les ai pas changées encore parce qu'elles devraient tenir un petit temps, mais les bougies risquent de lâcher dans les prochains mois. Si ça arrive, ramène-la moi, je te changerai ça dans la journée." lui proposa-t-il gentiment.

Le silence s'installa entre eux. Ils devaient avoir fait le tour de ce qu'ils avaient à se dire, tout du moins pour mettre à plat les choses entre eux. Ce fut le blond qui rompit le silence en premier.

"Désolé pour tout à l'heure au fait. Si tu m'as trouvé vraiment bizarre... je... je voulais juste te faire un peu peur. C'était stupide, je sais. Mais jamais je ne t'aurais touché, t'en fais pas."

"Je ne les ai pas changées encore parce qu'elles devraient tenir un petit temps, mais les bougies risquent de lâcher dans les prochains mois. Si ça arrive, ramène-la moi, je te changerai ça dans la journée."

Hizumi hocha la tête, un léger sourire aux lèvres. Terminés, les longs délais, alors? Eh bien, cette soirée n'aurait pas eu que des mauvais côtés..

"Merci."

Un silence s'installa, moins pesant que précédemment tout de même. Au moins, les deux hommes avaient mis les choses à plat et l'ambiance électrique avait disparue. C'était plus agréable.

"Désolé pour tout à l'heure au fait. Si tu m'as trouvé vraiment bizarre... je... je voulais juste te faire un peu peur. C'était stupide, je sais. Mais jamais je ne t'aurais touché, t'en fais pas."

Le brun ricana, amusé qu'il remette le sujet sur le tapis. C'est vrai qu'il l'avait un peu prit pour un fou à ce moment là.

"Rassure-toi, je ne t'aurais pas laissé faire..."

"Rassure-toi, je ne t'aurais pas laissé faire..."

"Je m'en doute bien, c'est pour ça que je n'ai pas insisté. J'ai pu voir comment tu étais gaulé, et je ne sais pas si j'aurais fait le poids."

Au moins, il avait réussi à arracher un petit rire au brun, ce qui le fit sourire. L'ambiance se détendait légèrement entre eux, ce n'était pas plus mal étant donné qu'il leur restait encore pas mal de temps à passer ensemble. Il mourrait d'envie de savoir l'heure qu'il était, mais il ne pouvait pas sortir son téléphone pour regarder ou il comprendrait qu'il lui avait menti. Et maintenant que ça s'était un peu arrangé entre eux...

Le silence régna de nouveau avant que le blond ne baille et commence à s'étirer. L'attente commençait à se faire longue, et il aurait adoré retrouver son lit. Malheureusement, lorsqu'il se pencha en avant pour détendre ses muscles, son téléphone glissa de sa poche pour s'écraser au sol dans un bruit sec. Se mordant la lèvre, Reita vit immédiatement le regard d'Hizumi se tourner vers lui pour déceler l'origine du bruit. Merde. Grillé. Ramassant l'appareil, il soupira avant d'hésiter et de finir par lui tendre.

"Désolé, j'ai menti."

"Je m'en doute bien, c'est pour ça que je n'ai pas insisté. J'ai pu voir comment tu étais gaulé, et je ne sais pas si j'aurais fait le poids."

Hizumi sourit à ces mots. Il n'était donc pas le seul à avoir tenté de juger l'adversaire..

"Hum je me posais justement la question... J'imagine que ça sculpte un corps, quand même, de bosser à réparer des bagnoles toute la journée."

Un silence s'installa de nouveau. Hizumi ferma les yeux, essayant de se reposer un peu, la tête appuyée contre le mur. Il entendait Reita bouger non loin de lui et un bruit sec attira son attention. Relevant la tête, il ouvrit les paupières, repérant tout de suite le téléphone qui venait de tomber.

"Désolé, j'ai menti."

Hizumi soupira. Il aurait pu le parier, qu'il l'avait sur lui. Mais c'était trop tard pour s'énerver.

"Tu fais chier. J'avais vraiment des choses à faire ce soir." grommela-t-il avant de s'emparer de l'appareil, composant le numéro de son agent.

Rien à foutre de le réveiller, il insista, appelant trois fois avant que l'homme ne décroche, d'une voix endormie. Hizumi lui expliqua le souci et il lui promit de contacter immédiatement l'agence de sécurité qui s'occupait du site, afin qu'un vigile vienne ouvrir la porte. Hizumi le remercia et rendit son téléphone au blond.

"On devrait pas trop tarder à avoir de la visite."

Il se releva, étirant ses jambes douloureuses, puis ses bras. Il allait peut-être pouvoir terminer sa nuit de façon décente...

"Hum je me posais justement la question... J'imagine que ça sculpte un corps, quand même, de bosser à réparer des bagnoles toute la journée."

"Je n'ai pas à me plaindre." se contenta-t-il de répondre avec un petit sourire.

"Tu fais chier. J'avais vraiment des choses à faire ce soir."

Le blond grimaça. Maintenant il se doutait que ça devait être en relation avec sa soeur ou sa mère, et il s'en sentait presque coupable. Il préféra se taire néanmoins et laissa l'acteur appeler son agent et tout arranger avec lui, récupérant son téléphone une fois la conversation terminée.

"On devrait pas trop tarder à avoir de la visite."

"D'accord. Désolé d'avoir écourté ta nuit"

Lui il s'en fichait, il ne bossait pas le lendemain. Mais il nen était sans doute pas de même pour l'acteur. Il le regarda se lever et s'étirer avant de fermer les yeux, sa tête adossée au mur. Il y avait quelques heures encore, il haïssait ce type voilà que maintenant il en arrivait presque à l'apprécier. Enfin l'apprécier, c'était un bien grand mot. Mais il ne ressentait plus cette hostilité envers lui. Au fond, il était un peu comme lui, totalement dévoué ceux qui lui étaient chers. Ah, quand il raconterait ça à Jun, il serait vert de jalousie. Lui qui admirait Hizumi depuis presque le début de sa carrière...

"D'accord. Désolé d'avoir écourté ta nuit"

"Hum... On va dire que c'est pas grave..."

Une dizaine de minutes plus tard, la porte s'ouvrait sur un vigile, visiblement surpris de trouver des gens à l'intérieur.

"J'ai eu un appel de mon agence me demandant de vérifier toutes les pièces... Vous allez bien?"

"Oui... Merci de nous avoir ouvert, on va enfin pouvoir rentrer chez nous..."

L'acteur repassa par sa loge, récupérant son téléphone et le reste de ses affaires, avant de sortir du cinéma. Evidemment, il avait des dizaines d'appels manqués mais c'était un peu tard pour rappeler les gens.
Sur le parking, il se tourna vers Reita, enfilant son manteau en cuir.

"Bon... On se reverra la prochaine fois que j'aurai un souci avec ma moto... Si tu pouvais éviter de parler de ce que je t'ai raconté, ça m'arrangerait..."

Il enfila son casque, sortant ses clefs pour mettre le contact. Ah, quand il pensait à l'heure à laquelle il devait se lever, il avait presque envie d'aller directement sur le lieu de tournage...

Le vigile finit par venir leur ouvrir la porte et les deux hommes purent sortir de la pièce qui les retenait prisonniers depuis plusieurs heures déjà. Hizumi n'attendit pas son reste et récupéra ses affaires dans la loge, Reita l'attendant pour le suivre jusqu'à la sortie, ne voulant pas risquer de se perdre une nouvelle fois dans les couloirs. Arrivés sur le parking, il accompagna l'acteur jusqu'à sa moto, lequel enfila sa combinaison avant de sembler se rappeler sa présence et se retourner vers lui.

"Bon... On se reverra la prochaine fois que j'aurai un souci avec ma moto... Si tu pouvais éviter de parler de ce que je t'ai raconté, ça m'arrangerait..."

Le garagiste hocha la tête à ses mots. Ca allait de soi, il n'allait pas étaler tout ce qu'il lui avait raconter au grand jour, c'était bien mal le connaître.

"T'en fais pas pour ça. Tout ça restera entre nous. Rentre bien et... à une prochaine fois."

Il regarda Hizumi s'éloigner sur sa moto avant de soupirer. Maintenant, il devait marcher jusqu'à chez lui, il n'y avait plus de métros à cette heure-ci, et il en avait pour une bonne heure à pied. Plongeant ses mains dans ses poches, il se mit alors en route, repensant à sa soirée avec le brun.